. — Ma foi, vous pourriez bien avoir raison. — Si je l’ai !
Mais si l’on accorde, comme l’expérience en fait foi, que l’ensemble des images est donné d’abord, je vois très bien comment mon corps finit par occuper dans cet ensemble une situation privilégiée.
Il y aurait beaucoup à dire sur sa foi complète au déterminisme psychologique. […] Proust, à ce moment-là, imprégné d’une certaine foi réaliste, au sens métaphysique du mot, qui est d’autant plus importante à mettre en lumière qu’elle ne disparaîtra jamais complètement de son esprit et que, même, toute la vie de cet esprit consistera jusqu’au bout dans une lutte de la tendance subjectiviste et sceptique contre le penchant réaliste.
La Foi lui fut indifférente, l’Espérance inconnue et la Charité lettre morte. […] Varié : impossible de l’être davantage, le plan, tout simple, du livre, sinon son titre d’une abstraction peut-être excessive, en fait foi, et ce sont, bonnement et bellement, des impressions triées sur le volet, de voyage un peu partout.
Sans doute, il faut avoir foi dans l’avenir et croire à un temps meilleur, où la science physiologique, mieux constituée, permettra à la généralisation un plus libre essor ; mais c’est à la préparation de cet avenir qu’il faut travailler, et nous sommes intimement convaincu qu’il n’y a pas aujourd’hui de moyens plus efficaces d’accélérer les progrès de la physiologie que d’y faire des découvertes. […] Et s’il n’a vu qu’un cas, quelle foi peut-on ajouter à sa conclusion ? […] En effet, ayant une théorie posée en avant dans laquelle ils ont foi ; comme dans un axiome, ils veulent lui assujettir les faits ; ils tourmentent de toutes les manières les expériences de façon à leur faire dire ce qu’ils ont induit ou imaginé.
Mais tout ce qui l’étouffe et lui succède sous Louis XIV se range par degrés à la foi, à la régularité : Despréaux, Racine, Bossuet.
Elle le dénonce aux créanciers avec une indignation vraie et le foudroie de la meilleure foi du monde.
L’accident arrivé dans son esprit même aux prémisses de sa doctrine n’a pu ébranler la foi sans réserve qu’il avait accordée dès l’origine à ses conclusions.
Une simple croix désignera le Christ ; un calice avec une hostie sera représentatif de toutes les idées qu’il peut évoquer, sacrifice de la messe, incarnation, rédemption, foi catholique. […] On décalque à perpétuité de vieux poncifs, œuvre méprisable si jamais il en fut ; on copie des copies ; et les procédés mêmes vont s’altérant dans un métier sans sincérité, sans élan et sans foi. […] Le moyen âge lui a demandé de traduire sa foi en symboles visibles qui ont été vénérés comme des choses saintes.
« Oui, ils étaient royalistes, mais ils étaient vos mandataires ; une Constitution républicaine avait été commise à leur garde, et, s’il eût fallu opter entre l’amour d’une opinion et la foi d’un dépôt, ces hommes délicats sur l’honneur n’eussent pas connu même l’hésitation.
L’importance énorme, presque unique, de Louis XIV au milieu de sa cour, l’amoindrissement de la noblesse ; la passion des dames et du beau monde pour les conversations spirituelles et solides, l’affectation succédant à l’esprit et la pédanterie à la science ; le goût des questions et l’ardeur des querelles religieuses, l’impiété couvant sourdement sous la foi emphatique d’un siècle qui affirmait plus qu’il ne croyait, et l’hypocrisie lui prêtant déjà son manteau ; la licence des mœurs d’une part et l’exemple de l’adultère donné par un roi, d’autre part une pruderie dont l’austérité jetait une ombre importune sur les plaisirs de la cour ; l’affranchissement de la pensée et ses premières luttes contre l’entêtement de l’ignorance et des vieilles doctrines : tels sont les principaux caractères du temps où Molière écrivait.
Cela fait un mélange bizarre, et j’avoue que j’aime mieux la manière dont les Allemands ont concilié la science et la foi. — Mais leur philosophie n’est qu’une poésie mal écrite. — Peut-être. — Mais ce qu’ils appellent raison ou intuition des principes n’est que la puissance de bâtir des hypothèses. — Peut-être. — Mais les systèmes qu’ils ont arrangés n’ont pas tenu devant l’expérience. — Je vous abandonne leur œuvre. — Mais leur absolu, leur sujet, leur objet et le reste ne sont que de grands mots. — Je vous abandonne leur style. — Alors que gardez-vous ?
13 septembre Il est pour les auteurs, un empoisonnement, un empoisonnement, où chaque jour apporte sa petite dose de poison : c’est la vie au milieu de gens pleins de doute, prêtant au succès d’une pièce les hasards du jeu, et défiants naturellement d’un début, et par les demi-mots, les sous-entendus, les consolations par avance même du four futur, vous glaçant petit à petit, et qui arrivent à vous donner une certaine défiance de l’œuvre, dans laquelle vous aviez une foi entière.
. — La Muse chrétienne, 1574, contenant le Triomphe de la foi, Judith et l’Uranie ; — La Sepmaine ou Création du monde, 1578 ; — La Seconde Sepmaine ou Enfance du monde, 1584, comprenant Ier Jour : 1º L’Eden ; 2º L’Imposture ; 3º Les Furies ; 4º Les Artifices ; et IIe Jour : 1º L’Arche ; 2º Babylone ; 3º Les Colonies ; 4º Les Colonnes.
Cela fait un mélange bizarre, et j’avoue que j’aime mieux la manière dont les Allemands ont concilié la science et la foi.
C’est ici que j’ai dit dans la première édition de cet Essai117 : « Si, par une bizarrerie qui n’est pas sans exemple, il paraissait jamais un ouvrage où d’honnêtes gens fussent impitoyablement déchirés par un artificieux scélérat, qui, pour donner quelque vraisemblance à ses injustes et cruelles imputations, se peindrait lui-même de couleurs odieuses ; anticipez sur le moment, et demandez-vous à vous-mêmes si un impudent, un Cardan, qui s’avouerait coupable de mille méchancetés, serait un garant bien cligne de foi ; ce que la calomnie aurait dû lui coûter, et ce qu’un forfait de plus ou de moins ajouterait à la turpitude secrète d’une vie cachée pendant plus de cinquante ans sous le masque le plus épais de l’hypocrisie ? […] Mais par quel prodige celui qui a écrit la Profession de foi du vicaire savoyard ; qui a tourné le dieu du pays en dérision, en le peignant comme un agréable qui aimait le bon vin ; qui ne haïssait pas les courtisanes et qui fréquentait volontiers chez les fermiers généraux ; celui qui traitait les mystères de la religion de logogriphes absurdes et puérils, et ses miracles de contes de Peau d’Ane, a-t-il, après sa mort, tant de zélés partisans dans les classes de citoyens le plus opposées d’intérêt, de sentiments et de caractère ?
Trois autres et leur père ont péri en combattant ou ont été brûlés pour leur foi.
Et de Constantinople et d’Anne Comnène et des croisades, nous sautons au Père Dulac et aux missionnaires, dont Drumont parle avec un lyrisme religieux, disant que ce sont des hommes, dont toute la virilité est passée dans leur foi.