Auguste-Frédéric-Louis Viesse de Marmont, qui vient de mourir à Venise le 3 mars 1852, le dernier et le plus jeune d’âge des maréchaux de l’Empire, était né le 20 juillet 1774 à Châtillon-sur-Seine, d’une famille toute militaire. Cette famille de Viesse était originaire des Pays-Bas, et habitait la Bourgogne depuis trois siècles. […] Il fut décidé par la famille, son père enfin y consentant, que le jeune homme étudierait pour entrer dans l’artillerie. […] Il avait fait une grande étude du cœur humain : cette science est d’ailleurs pour ainsi dire l’apanage des peuples demi-barbares, où les familles sont dans un état constant de guerre entre elles, et, à ces titres, tous les Corses la possèdent. […] Quand celui-ci est arraché à l’armée des Alpes et se voit à regret nommé au commandement de l’artillerie dans l’armée de l’Ouest, il emmène avec lui Junot et Marmont : « Quoique je ne fusse retenu auprès de lui qu’extraordinairement sur sa demande, dit Marmont, il me proposa de le suivre, et je me décidai à l’accompagner sans autre ordre que le sien. » En passant par la Bourgogne, Bonaparte s’arrête dans la famille de Marmont.
Sa famille était originaire du comté de Northampton, et y possédait, au moins depuis trois cents ans, un petit bien auquel se joignait le produit d’une forge. […] Benjamin Franklin y naquit le 17 janvier 1706, le dernier garçon de sa nombreuse famille ; il n’avait que deux sœurs plus jeunes que lui, et en tout seize frères ou sœurs de deux lits différents. […] Il avait d’abord pensé à consacrer Benjamin au service de l’Église, comme étant la dîme de sa famille ; mais, son peu de fortune s’y opposant, il le mit simplement dans son état, l’occupant à couper des mèches et à remplir des moules de suif. […] Il appliquera à l’examen de la chevalerie une méthode d’arithmétique morale qu’il aime à employer, et partant de ce principe « qu’un fils n’appartient qu’à moitié à la famille de son père, l’autre moitié appartenant à la famille de sa mère », il prouvera par chiffres qu’en neuf générations, à supposer une pureté de généalogie intacte, il ne reste dans la personne qui hérite du titre de chevalier que la cinq cent douzième partie du noble ou chevalier primitif.
Voilà pourquoi, Sire, je me fais un devoir et m’empresse à vous écrire encore une fois, afin de vous recommander ma pauvre famille… Suivent les recommandations du plus tendre père en faveur de ses quatre enfants et de sa sœur qui leur sert de mère ; après quoi il poursuit : Il me suffit sans doute, Sire, de vous avoir témoigné ces derniers souhaits d’un cœur paternel pour pouvoir espérer avec confiance qu’ils seront exaucés. Aussi suis-je, après ce dernier et pénible acte de mes faibles et tremblantes mains, tout aussi tranquille sur le sort de ma famille que je le suis par rapport au mien propre, dans ce moment où je viens de remettre mon âme entre les mains de l’Être infiniment bon par qui elle existe, et qui ne l’a sans doute appelée à l’existence que pour la félicité. […] Sa mémoire durera autant qu’une goutte de sang circulera dans mes veines, et sa famille sera la mienne. […] La famille de M. de Suhm, sa sœur et ses quatre enfants furent à l’instant mandés et accueillis à Berlin ; ils y eurent pension, et les enfants y furent élevés aux frais du roi. […] J’ai connu quelques-uns de cette famille qui se distinguaient par leur mérite, et qui s’étaient concilié mon estime.
Né à Paris, le 22 janvier 1766, d’une famille qui tenait à la riche bourgeoisie, il eut de bonne heure ce que de tout temps on trouve si aisément dans la bourgeoisie de Paris à tous les degrés, son franc-parler, de la malice, de la gaieté et de l’indépendance. […] Poésie, famille et société, c’était assez pour l’occuper et le rendre heureux. […] Sans amis, comme sans famille, Ici-bas vivre en étranger ; Se retirer dans sa coquille Au signal du moindre danger ; S’aimer d’une amitié sans bornes ; De soi seul emplir sa maison ; En sortir, suivant la saison, Pour faire à son prochain les cornes ; Signaler ses pas destructeurs Par les traces les plus impures ; Outrager les plus tendres fleurs Par ses baisers ou ses morsures ; Enfin, chez soi, comme en prison, Vieillir de jour en jour plus triste, C’est l’histoire de l’égoïste Et celle du Colimaçon. […] Peu de jours auparavant, se trouvant au Val, près de L’Isle-Adam, chez Regnault de Saint-Jean-d’Angély, par une pâle matinée de janvier de 1816, par un de ces ciels d’hiver qui ressemblent à l’extrême automne et qui ne laissent point encore deviner le printemps, il sortit du salon où sa famille était réunie et y rentra après une demi-heure de promenade pour y réciter comme un adieu cette épigramme vraiment digne de l’antique, cette légère et douce élégie : La feuille. […] Plus je me suis approché de la source en interrogeant ceux qui l’ont connu et aimé, mieux j’ai pu m’assurer des qualités morales et des vertus de famille dont il a laissé en eux le vivant souvenir.
Ceux qui habitaient cette demeure étaient un groupe, disons mieux, une famille. […] Ce logis pauvre abritait une famille déchue. […] Shakespeare signifie secoue-lance ; la famille en avait le blason, un bras tenant une lance, armes parlantes confirmées, dit-on, par la reine Élisabeth en 1595, et visibles, à l’heure où nous écrivons, sur le tombeau de Shakespeare dans l’église de Stratford-sur-Avon. On est peu d’accord sur l’orthographe du mot Shakespeare, comme nom de famille ; on l’écrit diversement : Shakspere, Shakespere, Shakespeare, Shakspeare ; le dix-huitième siècle l’écrivait habituellement Shakespear ; le traducteur actuel a adopté l’orthographe Shakespeare, comme la seule exacte, et donne pour cela des raisons sans réplique. […] § II Cette famille Shakespeare avait quelque vice originel, probablement son catholicisme, qui la fit tomber.
Helvia était d’un sang illustre ; sa famille paternelle cultivait obscurément ses domaines modiques dans les environs d’Arpinum, sans rechercher les charges publiques et sans venir à Rome, contente d’une fortune modique et d’une considération locale dans sa province. Malgré la nouveauté de son nom, que Cicéron fit le premier éclater dans Rome, cette famille remontait, dit-on, par filiation, jusqu’aux anciens rois déchus du Latium. […] Il est rare que le génie soit isolé dans une famille ; il y montre presque toujours des germes avant d’y faire éclore un fruit consommé. […] Ce fut ainsi dans la famille poétique du Tasse, dont le père était déjà un poète de seconde inspiration ; ainsi, dans la famille de Mirabeau, dont le père, et surtout les oncles, étaient des orateurs naturels et sauvages, plus frustes, mais peut-être plus natifs que le neveu ; ainsi de Cicéron et de beaucoup d’autres. […] je ne m’en repens pas moins tous les jours de ne pas avoir sacrifié cette vie pour sauver mon héritage à ma famille ; car qu’est-ce qui peut maintenant m’attacher à l’existence ?
On eut bien de la peine à accomplir cet arrangement, si nuisible à ses intérêts, si favorable à sa famille. […] Elle appartenait par son père à l’une des plus nobles familles de la Thuringe, et se rattachait par sa mère, fille du prince de Hornes, à l’antique lignée de Robert Bruce, qui donna des rois à l’Écosse du moyen âge. […] L’impératrice Marie-Thérèse n’oublia pas la famille du général qui était mort sous ses drapeaux ; elle accorda une pension à sa veuve et assura le sort de ses filles. […] C’était dans la Marche d’Ancône, à Lorette, que le mariage devait être célébré ; mais, des difficultés étant survenues, une grande famille italienne établie non loin d’Ancône, à Macerata, la famille Compagnoni Marefochi, offrit au prince son château pour la cérémonie. […] Une amie de la comtesse, Mme Orlandini, qui descendait de la famille jacobite du marquis d’Ormonde, était dans la confidence, ainsi que son cavalier servant, gentilhomme irlandais, nommé Gehegan.
« Les chefs de famille comprendront les inquiétudes de nos parents en cette circonstance. […] « M. de Villers, dont il parle dans cette lettre, était un vieil ami de la famille, ancien abbé et comte de Lyon, retiré à Nogent, petit village situé près de l’Isle-Adam. […] Sa double dette l’écrase ; il veut persévérer ; sa famille lui donne par anticipation de quoi payer son brevet d’imprimeur. […] Mes Chouans terminés, je vous les porterai ; mais je ne veux en entendre parler ni en bien ni en mal ; une famille, des amis, sont incapables de juger l’auteur. […] La Vendetta, une Double Famille, Étude de femme, Gobseck, autre Étude de femme, la Grande Bretèche, Adieu, l’Élixir de longue vie, Sarrasine, la Peau de chagrin.
« C’est vraiment un spectacle amusant que d’observer une famille de troglodytes qui vient de sortir du nid. […] Jamais je n’ai vu d’oiseaux témoigner autant de sollicitude pour leur famille. […] Fréquemment je m’enhardissais jusqu’à prendre les jeunes dans ma main ; plusieurs fois même, j’ôtai du nid toute la famille, pour le nettoyer des débris de plumes qui les gênaient. […] J’ai su que, depuis, la loi avait défendu de séparer ainsi les esclaves d’une même famille sans leur consentement. […] Je venais d’arriver à Louisville, dans le Kentucky, lorsque je fus mis en relation avec l’aimable et bonne famille du major William Groghan.
Vient en causant ainsi l’heure du dîner, où je mange avec ma petite famille ces mets frugals que nous peuvent fournir ma pauvre métairie et mon étroit domaine paternel. […] Cette famille, non déchue, mais appauvrie, servait maintenant dans les armées ou dans la magistrature de la république toscane. […] Cette pièce grotesque popularisa plus Machiavel à Florence et à Rome que ses écrits les plus substantiels de politique ; les peuples préfèrent souvent ce qui les dégrade à ce qui les élève : Machiavel, baladin pour gagner le pain de sa famille à San-Casciano, devint plus célèbre que Machiavel homme d’État, orateur et ambassadeur, sauvant pendant quinze ans sa patrie par des miracles de diplomatie. […] Mais il est impossible que je demeure plus longtemps dans cet état, car je vois toutes mes ressources diminuer, et, si Dieu ne vient à mon secours, je serai forcé d’abandonner ma métairie et de me faire secrétaire de quelque podestat (maire) de village ; ou bien, si je ne puis trouver un autre moyen de vivre et de faire vivre ma pauvre famille, je serai forcé de me réfugier dans quelque bourgade écartée et ruinée, pour y enseigner à lire aux enfants, et de laisser ici ma famille, qui me considère comme un homme mort. […] On en a conclu que Machiavel conseillait le meurtre des anciennes familles des princes vaincus.
Ce fut dans ce château féodal qu’il passa son enfance, sous la direction d’un père qui avait quitté le service militaire où il s’était distingué, pour se renfermer dans la vie de famille. […] « Après deux ans d’inutiles démarches, il le rencontre par hasard dans la rue, se précipite à ses genoux, le conjure, les larmes aux yeux, de venir partager la joie d’une famille au bonheur de laquelle il ne manque que de pouvoir jouir de la présence de son bienfaiteur et de lui exprimer toute sa reconnaissance. […] Qu’est-ce que cet usurpateur sur la mort duquel la famille qu’il a renversée du trône verse des larmes ? […] Il n’est pas inouï de voir des États hypothéquer leurs fonds pendant la paix même, et employer pour se ruiner des moyens qu’ils appellent extraordinaires, et qui le sont si forts, que le fils de famille le plus dérangé les imagine à peine. […] Tout ce qu’il dit sur la famille, en Orient, est dépourvu de notions vraies et justes.
Ces travers, ces vices, ces passions martyrisent les individus, ruinent les familles. […] Cathos, Armande, Philaminte, les bourgeoises qui font les précieuses et jouent au bel esprit ; Orgon et sa famille, la haute bourgeoisie ou la noblesse de robe, de bon ton, de vie large et déjà luxueuse. […] La famille est détruite : ce père, ces enfants sont en face les uns des autres comme des étrangers, des ennemis, et des ennemis qui ne s’estiment pas. […] Mais un irait bien remarquable de cette morale, c’est son caractère profondément bourgeois : ce comédien longtemps nomade, enfoncé toute sa vie à des titres divers dans cette louche famille des Béjart, mal marié, et qui n’a connu du ménage que les ennuis, a été hanté de l’idéal du bonheur bourgeois, de la vie de famille régulière et paisible. De là vient que, parmi tous les sujets qui se sont ‘ offerts à son génie, il a choisi toujours de préférence ceux qui louchaient aux conditions du bonheur domestique et de la vie de famille.
Enfin, pour faire justice d’une théorie qui se fonde sur la permanence des caractères de la race dans ses individus, il suffit d’observer que la ressemblance morale n’existe même pas dans la famille, entre parents et enfants. […] Taine a tenté d’établir entre l’artiste et l’habitatdp soit de sa jeunesse et de sa famille, soit de sa race, à l’exemple de Sainte-Beuve qui avait déjà essayé d’expliquer par cette cause le talent de certains écrivains. […] L’action de l’hérédité morale est incontestable ; elle forme les nations, elle unit les familles. […] Abordant la question de l’hérédité psychologique, il s’intéresse en particulier aux familles de savants et d’artistes. […] Octave Feuillet (1821-1890) : ce romancier et dramaturge très prolifique, surnommé à cause de sa série dramatique « Scènes et proverbes » le « Musset des familles », très en faveur à la cour de Napoléon III, fut élu à l’Académie en 1862.
On était arrivé cependant, en examinant bien les divers écrits de Vauvenargues, à n’y pas voir seulement un jeune homme plein de nobles et généreux sentiments, de pensées honorables à l’humanité, doué d’un talent d’expression singulièrement pur, et d’une sorte d’ingénuité élevée de langage, — le meilleur des bons sujets et le modèle des fils de famille ; ce premier Vauvenargues qui se dessine, en effet, dans quelques réflexions et maximes souvent citées de lui, ce premier Vauvenargues que chaque âme honnête porte en soi à l’origine avant le contact de l’expérience et la flétrissure des choses, était dépassé de beaucoup et se compliquait évidemment d’un autre en bien des points de ses ouvrages. […] Le service du roi était coûteux ; Vauvenargues, capitaine au régiment du roi, ne recevait que peu de secours de sa famille, et il était obligé à bien des dépenses par position, en même temps qu’il était libéral et généreux par nature. […] Mais comme il est impossible à un fils de famille de prendre des engagements de cette force, c’est une proposition à se faire berner et très digne de risée. […] Il n’a pas plutôt articulé cette dernière proposition qu’il la trouve ridicule, indigne d’un fils de famille ; il l’a articulée pourtant, et Saint-Vincens est libre d’agir et de risquer l’ouverture, s’il le veut et s’il l’ose.
Chevrier vient de publier et qui sont tirées des papiers de famille, achèveront de le dessiner heureusement et de l’entourer d’une lumière morale complète. […] Par un contraste qui n’est point rare, dans le feu de sa plus bouillante valeur il restait bon, humain, ouvert aux meilleurs sentiments ; et, après le récit animé de quelque coup de main audacieux, il ajoutait à ses lettres des post-scriptum tels que celui-ci : Bien des choses à toute la famille. […] Je travaille pour ma famille, et si j’acquiers de l’honneur, ce n’est que pour elle. […] Énumérons un peu : Sentiment de famille, on l’a vu ; — fidélité au pays, je ne parle pas du grand pays, de la patrie et de la France, mais du pays de Bresse et de tous les camarades qui en sont : (Avril 1795.
Il tenait à l’une de ces familles de riche bourgeoisie qui avaient des occasions continuelles et même des liaisons avec les personnes du plus haut rang et de la première qualité. […] Sa famille possède ses cahiers manuscrits de ce temps. […] S’il parle d’un homme célèbre, il le voit dans sa famille, dans sa race, dans sa province, dans ses relations de toutes sortes ; s’il parle d’un des écrits de son auteur, il met de même cette production dans tout son jour ; il la rapproche des événements qui lui ont donné naissance ; il explique tout ce qui peut s’y renfermer d’allusions personnelles et de peintures de la société. […] En histoire littéraire comme en histoire naturelle, il y a le groupe, il y a ceux que certaines analogies rassemblent, et qui ont un air de famille auquel on ne se méprend pas.
car qui eût pu supporter une pareille existence avec une famille de singes ? […] Toute race contient donc en puissance ce niveau moyen, Or, c’est là, ce me semble, un caractère distinctif qui sépare l’espèce humaine de toute autre, car jamais, dans aucune famille de singes, on ne trouvera d’individu s’élevant au-dessus d’une imitation grossière et mécanique des actes humains. […] Vogt s’étonne que certains listes, ne considérant que les différences corporelles, trouvent à peine de quoi faire du genre humain une famille distincte, tandis qu’à considérer les différences morales et intellectuelles ils en feraient volontiers un règne à part ; mais c’est précisément cette antinomie qui doit étonner et faire réfléchir tous ceux qui n’ont pas de parti-pris, et n’ont pas pour leur propre système cette foi aveugle qu’ils reprochent aux autres. […] Religieusement conservé en Suède dans une famille de cartésiens, il est couvert d’inscriptions qui attestent son origine.
Romancier distingué, et surtout conteur accompli, il remplacerait et pourrait célébrer avec toute sorte de convenance le plus gracieux et le plus fantastique des conteurs : il est de la famille. […] Son ouvrage sur l’Éducation par les mères de famille, publié il y a une dizaine d’années, renferme quelques belles pages ou du moins élégantes, mais peu d’idées.