Mon indolence était alors assez grande pour qu’il n’existât, de longtemps, de ce petit livre, qu’un schéma détaillé. […] Je disais tout à l’heure qu’il existait deux classes d’artistes et deux classes de lecteurs ; ces deux classes, je les déterminais pour les lyriques ; elles existent à un étage, différent pour les écrivains naturalistes qui se baptisent aussi réalistes ou humoristes, selon des différences d’esprit et de tempérament. […] Il existe, dans le cercle humain qui lui est contingent, une vieille usurière, fille desséchée, procureuse rapace, synthèse de toute difformité morale. […] Non point qu’il eût jamais tenté des poésies didactiques, ou qu’il se fût jamais prêté à plaider une thèse ; il existait, à son sens, il existait dans sa nature d’âme, un art, un besoin de saisir la philosophie comme une chose vitale ; les phénomènes et les idées se simplifiaient en lui. […] D’ailleurs, à une certaine hauteur, la question cesse d’exister.
D’une part, l’homme intelligent peut avoir existé et n’avoir pas exercé son activité sur des matières durables ; il peut également avoir existé, sans avoir été encore en état d’exercer une activité originale. […] Si le monde existe en dehors de nous, nous n’en savons rien, mais nous savons qu’il existe en nous, en chacun de nous, plus ou moins pareil, plus ou moins divers. […] Pour cette tâche, il me semble que les travaux forcés, tels qu’ils existent actuellement, sont bien suffisants. […] Cela n’existe pas pour lui. […] Elle existait avant les hommes et avant les oiseaux.
Je suis persuadé qu’une poésie de théâtre peut exister, que dis-je, a existé, sans ressemblance, autre que l’indispensable génie du poète, avec l’ode ou l’épopée. […] Il n’existe pas, sur la terre des vivants, un seul être qui serait en droit d’adresser à Auguste Vacquerie un reproche. […] Mais, malgré ce qu’il gardait de religion extérieure, ce reniement n’en existait pas moins, assez féroce. […] L’art existe-t-il, oui ou non ? […] On peut dire qu’il existait dans son esprit, qu’il existe dans son œuvre un dix-neuvième siècle radicalement différent du xixe siècle tel que le conçoit la généralité des modernes.
Ce rapport qui existe entre les sentiments de M. […] Vous ne savez où trouver cette créature exceptée de la commune loi ; c’est qu’en effet elle n’existe point, elle n’a jamais existé. […] Oui, dans le gros de la société constituée et jouissante, cela se passe ainsi ; mais l’élite de la jeunesse, par une sorte de dévouement expiatoire, tombe dans l’excès contraire, et pour elle le danger existe là où nous disons.
Paris était la patrie de ses talents, de son génie, de ses affections, de ses vanités, de ses ambitions ; la France était son public ; l’univers n’existait pour elle qu’à Paris. […] Il viola tout dans une seule action : le droit des gens européens, la constitution telle qu’elle existait encore, la pudeur publique, l’humanité, la religion. […] Il ne reconnaît que deux classes d’hommes, ceux qui le servent et ceux qui s’avisent, non de lui nuire, mais d’exister par eux-mêmes. […] C’est le 31 août 1811 que je brisai le premier et le dernier de mes liens avec ma patrie ; je le brisai, du moins, par les rapports humains qui ne peuvent plus exister entre nous ; mais je ne lève jamais les yeux au ciel sans penser à mon respectable ami, et j’ose croire aussi que dans ses prières il me répond.
Et ce n’est qu’une apologie de ce qui existe, un panégyrique sans réserves de la royauté de droit divin. […] C’est que ce régime n’a jamais existé en France, sinon à l’état d’ébauche. […] L’influence de Paris mériterait à elle seule une étude particulière, et elle explique plusieurs des différences qui existent, au point de vue littéraire, entre le moyen âge et les temps modernes. […] Mais terminons là cette revue à vol d’oiseau des principales relations qui existent entre la vie politique et la vie littéraire d’une nation.
Anselme, ta foi tremble et la raison l’assiste : Toute perfection dans ton Dieu se conçoit : L’existence en est une, il faut donc qu’il existe ; Le concevoir parfait, c’est exiger qu’il soit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . […] Mais la terre suffit à soutenir la base D’un triangle où l’algèbre a dépassé l’extase… Voici maintenant la vraie inspiration poétique et philosophique tout ensemble : Car de sa vie à tous léguer l’œuvre et l’exemple, C’est la revivre en eux plus profonde et plus ample, C’est durer dans l’espèce en tout temps, en tout lieu C’est finir d’exister dans l’air où l’heure sonne, Sous le fantôme étroit qui borne la personne, Mais pour commencer d’être à la façon d’un dieu ! […] Il existe un bleu dont je meurs Parce qu’il est dans les prunelles. […] S’il ne peut pas disparaître, S’il existe et si j’ai tort, Il me prouvera son être En m’écrasant tout d’abord.
Les poètes dramatiques ne sont pas seuls dans leurs œuvres, ils n’existent tout entiers que par leurs acteurs ; ils dépendent ainsi du temps où ils vivent et ne peuvent naître qu’à la consommation des nations policées. […] V Nous ne voulons pas écrire ici la vie de Racine, malgré la corrélation intime qui, pour le regard clairvoyant du philosophe, existe entre le poète et ses œuvres. […] Le paysage, le lieu, le ciel, les réflexions, les peintures, n’existent pas et ne peuvent pas exister pour lui ; ses tableaux ne peuvent avoir ni horizon, ni premier plan ; le spectacle de la nature et les analogies de cette nature avec l’homme lui sont à peu près interdits.
Rien n’existait, avant le Père souverain. […] Tout ce qui songe que tu existes élève, même dans le silence, un hymne vers toi. […] « Tu as produit au dehors le Verbe ; et la création a existé. […] « Mais toi, élevant tes ailes, tu as franchi les voûtes bleues du ciel, et tu t’es arrêté dans le milieu le plus limpide des sphères intellectuelles, à l’origine du bien suprême, là où le ciel est silencieux, où n’existent plus ni le temps inépuisable, infatigable, attirant dans son cours tout ce qui vient de la terre, ni les maux sortis du vaste sein de la matière, mais seulement l’éternité exempte de vieillesse, ou plutôt jeune et vieille à la fois, distribuant aux êtres divins leur part du bienheureux séjour. » Le pontife chrétien, le défenseur, le père du peuple de Ptolémaïs, est ici redevenu le disciple enthousiaste de Platon.
Il n’y avait qu’un point sur lequel dom Rivet se faisait illusion : le tableau qu’il avait conçu, et qui a été en bonne partie exécuté, qui forme toute une suite si bien établie, existe, mais il ne vit pas. […] La fable, conçue d’une manière épique, existait bien avant lui dans notre littérature ; elle s’est brisée en chemin et ne lui est revenue que comme du temps d’Ésope, toute coupée et morcelée.
Le mérite du style lui-même est d’être si coulant, si facile, qu’on peut dire en quelque sorte qu’il n’existe pas. […] Duchange, adopter l’opinion commune et la tradition sur la mort de l’abbé Prévost, attribuée à la promptitude d’un chirurgien ignorant ; d’autre part, dans le discours qu’il a prononcé, M. le docteur Danvin a dit : Il existe, sur la fin de l’abbé Prévost, une histoire lugubre que l’on rencontre reproduite partout : on rapporte que, trouvé sur un grand chemin dans un état de mort apparente, il aurait été, de son vivant, soumis à l’autopsie, et aurait pu rouvrir les yeux pour voir le misérable état où il était.
Plancius soutenait que le passage devait exister ; mais il prétendait aussi qu’au-delà d’un certain degré plus on approcherait du pôle, plus on retrouverait une température douce et tiède, en raison des six mois de soleil continu. […] [NdA] Il existe des lettres manuscrites du président Jeannin dans le fonds Godefroy, à la bibliothèque de l’Institut ; j’en dois l’indication à M.
La matière existait toute brûlante et en fusion : elle aurait pris forme si le metteur en œuvre s’était rencontré. […] Il existe de M.
Que vient-on nous parler de mythe, de réalisation plus ou moins instinctive ou philosophique de la conscience humaine se réfléchissant dans un être qui n’aurait fourni que le prétexte et qui aurait à peine existé ? […] ne sentez-vous pas la réalité, la personnalité vivante, vibrante, saignante et compatissante qui, indépendamment de ce que la croyance et l’enthousiasme ont pu y mêler en surplus, existe et palpite sous de telles paroles ?
En nous tous, pour peu que nous soyons poëtes, et si nous ne le sommes pourtant pas décidément, il existe ou il a existé une certaine fleur de sentiments, de désirs, une certaine rêverie première, qui bientôt s’en va dans les travaux prosaïques, et qui expire dans l’occupation de la vie.
La plus haute conscience de Dieu qui ait existé au sein de l’humanité a été celle de Jésus. […] Mais cela est inadmissible ; un mur de séparation existait entre l’église et la synagogue.
Ce qui est, selon moi, très juste, le voici : c’est de maintenir aux choses aimables, légères, leur droit d’exister non seulement à côté des grandes choses, mais au lendemain des chocs terribles et jusque dans les moindres intervalles lucides que nous laissent les révolutions de la société. […] Peut-il exister en dehors des divers systèmes politiques, aux confins des doctrines qui se combattent et se font la guerre, un terrain plus ou moins neutre, une sorte de lisière, où l’on est bien venu à errer un moment, à rêver, à se souvenir de ces choses vieilles comme le monde et éternellement jeunes comme lui, du printemps, du soleil, de l’amour, de la jeunesse ; à se promener même (si la jeunesse est passée) un livre à la main, et à vivre avec un auteur d’un autre âge, sauf à en raffoler tout un jour et à demander ensuite, en rentrant dans la ville, à chaque passant qu’on rencontre : L’avez-vous lu ?
Seulement, comme étrange fut l’air de croire inventer cela : car de toute éternité de la matière en devenir le Symbole étant virtuel en la Nature et attendant qui l’en tirera, depuis qu’existent geste et langage n’en sort-il pas peu à peu ? […] dominera : et de même elle sera, synthétiquement savante et philosophique expérimentalement en une langue ailleurs inouïe, ou elle n’a plus droit d’exister.