Malgré des efforts qui méritent l’estime15, les classifications proposées laissent encore à désirer.
De même que ces crises tragiques, un changement dans la nourriture, dans la manière de vivre se répercute en sentiments et en idées que les écrivains expriment, sans en soupçonner souvent l’origine. « Savez-vous, disait Edmond de Goncourt à Taine50, si la tristesse anémique de ce siècle-ci ne vient pas de l’excès de son action, de ses prodigieux efforts, de son travail furieux, de ses forces cérébrales tendues à se rompre, de la débauche de sa production et de sa pensée dans tous les ordres ?
Il est donc peu nécessaire d’avertir que tous les efforts de l’animosité ne seront pas capables de nous ébranler.
Là où il me paraît tout à fait à l’aise et dans le milieu qui lui est propre, sans effort, avec une bonne grâce et une mesure de ton tout à fait naturelle, c’est quand il parle de la comédie, surtout de la comédie moyenne.
L’Opéra-Comique représente ce genre moyen cher à l’esprit français, dans lequel la musique se mêle au drame selon une mesure qui plaît à notre organisation et que l’on goûte sans étude et sans effort ; c’est un genre particulièrement agréable, qui refleurit à chaque saison et qu’il est naturel de maintenir.
Il s’obstine à cet abîme attirant, à ce sondage de l’inexploré, à ce désintéressement de la terre et de la vie, à cette entrée dans le défendu, à cet effort pour tâter l’impalpable, à ce regard sur l’invisible, il y vient, il y retourne, il s’y accoude, il s’y penche, il y fait un pas, puis deux, et c’est ainsi qu’on pénètre dans l’impénétrable, et c’est ainsi qu’on s’en va dans les élargissements sans bords de la méditation infinie.
Il y a, à cette heure, effort pour galvaniser les choses mortes.
Faisant un effort pour parler, il lui adresse rapidement ces mots : Étranger, tu me parais bien différent de ce que tu étais avant d’avoir ces habits, et tu n’es plus semblable à toi-même.
Quand on regarde les faits tels qu’ils sont et tels qu’ils ont toujours été, il saute aux yeux que toute éducation consiste dans un effort continu pour imposer à l’enfant des manières de voir, de sentir et d’agir auxquelles il ne serait pas spontanément arrivé.
Révolutionnaire, quoiqu’il dise pour s’en défendre, l’auteur de la Nature des Sociétés humaines a écrit « que les révolutions sont les suprêmes efforts du genre humain pour découvrir les vraies conditions de sa vie, pour les définir exactement et s’y soumettre » ; ce qui revient positivement à dire que toutes les ivrogneries de la colère doivent servir à clarifier la vue ; singulier collyre, il faut en convenir !
La Critique, positive comme l’Histoire, et qui, pour l’instant, tient en sa possession les poésies complètes et avouées de Banville, en d’autres termes toute sa moisson poétique de 1841 à 1854, vannée, triée par lui et engrangée pour l’immortalité, s’il y a lieu, la Critique a bien moins à se préoccuper des chances d’un avenir incertain qu’à juger des efforts accomplis et du talent prouvé par l’œuvre même.
Après des années d’études à se blanchir et d’efforts à se rompre, l’auteur de Madame Bovary n’a pu produire que Salammbô, — un livre très-difficile à classer, car ce n’est ni un roman, ni une histoire.
Les hommes commencèrent, dès ce moment, à exercer leur liberté en réprimant les impulsions passionnées du corps, de manière à les étouffer ou à les mieux diriger, effort qui caractérise les agents libres.
L’instituteur continua : — J’espère, et Mme de Moronval Decostère ici présente espère, comme moi, que le jeune roi, une fois monté sur le trône de ses ancêtres, se souviendra des bons conseils, des bons exemples que lui auront donné ses maîtres de Paris, des belles années passées auprès d’eux, de leurs soins infatigables et de leurs efforts assidus. […] Depuis un moment, en effet, il était transfiguré par cette montée de flammes, cette lueur de couchant que les existences ou les astres qui descendent projettent tout autour dans un dernier et splendide effort. […] Mais bientôt, s’enfantant soi-même avec effort, De sa légère peau morte l’insecte sort, Frais, humide, étalant ses quatre ailes ouvertes, Tout vert comme les blés aux belles tiges vertes. […] Enfin, au bas d’une côte, se montrèrent les toits blancs d’un gros village ; encore un effort et nous arrivions. […] Par un effort suprême, elle se releva aussitôt et gravit follement l’escalier ; puis, se retournant, le front saignant vers Mme de Talyas, qui était dressée dans la barque : — Oh !
Quand il fait effort pour l’aimer, il y aime surtout ce qui n’y est pas, ou ce qui n’y est que peu. […] En somme, tout l’effort des costumiers n’est allé qu’à revêtir le roi Cosmos et ses sujets des frusques du valet de pique ou du roi de carreau. […] Camille Flammarion, le lyrique astronome, n’a su lui-même en venir à bout, malgré de louables efforts, dans son livre d’Uranie. […] » et l’effort visible du mari pour paraître indigné, car il croit l’indignation convenable en pareille occurrence… tout cela est plaisant. […] Il faut un véritable effort pour distinguer où « aboutit » chaque scène en particulier, et il ne serait pas commode d’en tracer le « graphique ».
Il anime sans effort les pantins et les polichinelles. […] Du bambin qui range avec effort ses soldats de plomb sur une table, au vénérable M. […] Sa correspondance témoigne de la sincérité, de la continuité de ses efforts. […] En effet, quoi de plus malaisé que d’apprécier l’effort d’un écrivain sans considérer à quoi tend cet effort ? […] Il est vigoureux sans effort.
Ce qui fait une comédie immortelle, c’est l’immortalité de son objet et, par conséquent, l’inutilité de son effort. […] se font sans y penser, Semblables à ces eaux si pures et si belles, Qui coulent sans effort des sources naturelles. […] Par conséquent ce critérium du ridicule pousse les hommes à mettre tout leur effort à se rassembler les uns aux autres. […] Et cependant, le plus souvent, il se conforme aux règles ; mais cela est bien naturel, et comme dit son Mascarille, « c’est sans effort ». […] Elle y voit un effort ; trop grand pour l’homme et pour sa compagne, et elle très persuadée, comme Molière, que ce n’est qu’une très grande et très fâcheuse hypocrisie.
D’où il suit que la méthode expérimentale n’est point primitive et naturelle à l’homme, et que ce n’est qu’après avoir erré longtemps dans les discussions théologiques et scolastiques qu’il a fini par reconnaître la stérilité de ses efforts dans cette voie. […] Nous n’aurions donc rien de mieux à faire que de réunir nos efforts au lieu de les diviser et de les neutraliser par des disputes personnelles. […] Malgré nos efforts, nous sommes encore bien loin de cette vérité absolue ; et il est probable, surtout dans les sciences biologiques, qu’il ne nous sera jamais donné de la voir dans sa nudité. […] Il perfectionnera donc ses moyens d’observation et cherchera par ses efforts à sortir de l’obscurité ; mais jamais il ne pourra lui venir à l’idée de nier le déterminisme absolu des phénomènes, parce que c’est précisément le sentiment de ce déterminisme qui caractérise le vrai savant. […] C’est donc sur la détermination de ces conditions que le physiologiste et le médecin doivent concentrer pour le moment tous leurs efforts.