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1071. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « G.-A. Lawrence »

Voilà pourtant la simple donnée de ce roman de Guy Livingstone, mais que son auteur a poussée à outrance, comme le dit le second titre de son livre et très justement ; car l’outrance y est sous toutes les formes, aussi bien dans la force violente ou stoïque que dans la délicatesse, puisque les sentiments délicats y font mourir !

1072. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVIII. M. Flourens »

Artiste délicat, il lui attache des ailes transparentes qui ne fondent point comme celles d’Icare et qui l’emportent bien loin de tous les malheureux culs-de-plombs qui peuplent les Académies !

1073. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « L’abbé Monnin. Le Curé d’Ars » pp. 345-359

C’est un peu long, diront peut-être les délicats lecteurs de romans qui durent un an, dans les journaux… Certes !

1074. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice de Guérin »

Ce rêveur triste, chaste et doux, mais si personnel, et dont la rêverie n’est — comme vous le verrez — ni celle de Chateaubriand, ni de Gœthe, ni de Sénancour, ni de Ballanche, ni d’aucun des grands Tristes contemporains, ne souffrit guères que d’une unique souffrance, très délicate, mais infiniment rare, et qui fera son exclusive originalité.

1075. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Musset »

Il a fait, sur cette vie, un travail délicat et habile dans sa délicatesse ; mais il n’a pas enfoncé sa plume jusqu’où il fallait la plonger… En appuyant trop sur ce naphte, il avait peur sans doute de ce qu’il pourrait en faire jaillir !

1076. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme Desbordes-Valmore. Poésies inédites. »

Elle en a de très délicates et en même temps de très ardentes.

1077. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme de Girardin. Œuvres complètes, — Les Poésies. »

« Il n’y a de beau que les commencements », a dit une femme qui savait que le génie de son sexe n’est pas plus durable que sa beauté, et c’est cette beauté des commencements, c’est cette loi qui fait, chez la femme, quand il a le plus l’air d’exister, quelque chose d’aussi délicat, d’aussi fragile et d’aussitôt passé que l’humidité de ses yeux et le rose de sa joue, c’est cette loi que va nous démontrer aujourd’hui le volume de poésies de Mme de Girardin, qui furent ses commencements, à elle !

1078. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « La Fontaine »

Il n’y a rien à reprendre dans les investigations étendues, délicates et subtiles qu’il creuse en ce phénomène poétique qui se nomme La Fontaine, ni dans sa conception de la poésie en général et de la poésie de La Fontaine en particulier.

1079. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Le Romantisme de 1830, dont il fut un des Rois chevelus, s’y atteste par une opulente chevelure blonde, digne du peigne d’or avec lequel il la peignait peut-être, cet homme qui avait, pour les autres, le culte de soi des natures élevées et délicates, en toutes choses… Alfred de Vigny ne fut point un dandy comme Byron et comme Alfred de Musset, qui, lui, commença comme Byron et finit comme Sheridan.

1080. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

Voilà pourtant la simple donnée de ce roman de Guy Livingstone, mais que son auteur a poussée à outrance, comme le dit le second titre de son livre et très-justement, car l’outrance y est sous toutes les formes, aussi bien dans la force violente ou stoïque que dans la délicatesse, puisque les sentiments délicats y font mourir !

1081. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Gogol. » pp. 367-380

S’il avait éclaté d’idéal, s’il avait porté cette marque brillante et délicate du génie, il attendrait probablement encore, obscur et dédaigné, sa pauvre heure de gloire (Milton, hélas !

1082. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »

Il trouve les paroles les plus délicates pour les blessés, de la tendresse et des consolations pour chacun.

1083. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXX. De Fléchier. »

Il faut admirer l’orateur qui, à force d’art, d’esprit, de peinture de mœurs et de philosophie, tantôt délicate et tantôt profonde, vient à bout de suppléer à ce que son sujet lui refuse72, et il ne faudrait pas condamner ceux qui ont eu moins de succès.

1084. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIV. Des panégyriques depuis la fin du règne de Louis XIV jusqu’en 1748 ; d’un éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1741. »

Toute la fin respire le charme de l’amitié, et porte l’impression de cette mélancolie douce et tendre, qui quelquefois accompagne le génie, et qu’on retrouve en soi-même avec plaisir, soit dans ces moments, qui ne sont que trop communs, où l’on a à se plaindre de l’injustice des hommes ; soit lorsque blessée dans l’intérêt le plus cher, celui de l’amitié ou de l’amour, l’âme fuit dans la solitude pour aller vivre et converser avec elle-même ; soit quand la maladie et la langueur attaquant des organes faibles et délicats, mettent une espèce de voile entre nous et la nature ; ou lorsqu’après avoir perdu des personnes que l’on aimait, plein de la tendre émotion de sa douleur, on jette un regard languissant sur le monde, qui nous paraît alors désert, parce que, pour l’âme sensible, il n’y a d’êtres vivants que ceux qui lui répondent.

1085. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Le rythme compliqué du vers, la rime, cet arrangement délicat des mots qui semble si artificiel au premier abord, est ce qui déplaît le plus au rigorisme de l’esprit scientifique. […] Ce « tourment de l’infini » qui désole certaines âmes leur a donné aussi les jouissances les plus délicates, et peut-être auraient-elles hésité à l’échanger contre la science universelle. […] Taine semble parfois le croire, à une perception plus facile, plus délicate et plus prompte que celle des autres hommes ? […] Nous avons étudié isolément cet organisme délicat ; il nous reste pour ainsi dire à l’étudier en société avec d’autres organismes semblables. […] Grant Allen, l’émotion esthétique, étant le produit de comparaisons et de réminiscences à demi-conscientes, doit être peu rapide, plus durable qu’intense, plus susceptible de raffinements avec l’âge que délicate de prime abord.

1086. (1802) Études sur Molière pp. -355

ne devrait-il pas au moins payer d’un soupir tant d’expressions tendres, tant de traits délicats échappés successivement du cœur de son amante ? […] Quelle différence avec la tendresse pure et délicate d’Éraste pour Orphise. […] Les scènes. — Moins animées par la rapidité de l’action, que par le charme d’une conversation fine, délicate, pleine de sel et d’épigrammes mordantes, mais sans âcreté. […] Molière, en tirant parti de tout cela, n’aurait-il pas mieux fait de laisser à l’auteur italien quelques questions un peu trop grossières pour des oreilles délicates ? […] Grandval y joignait la grâce, l’amabilité, la décence, à l’expression de la tendresse la plus délicate, la plus vive.

1087. (1896) Écrivains étrangers. Première série

Le délicat et le tendre, et la pure beauté, le reflet d’une âme pleinement harmonieuse, tout cela lui échappe : et c’est précisément tout cela qu’il s’efforce de discréditer. […] Car les plus délicats des lettrés y ont uni leurs regrets à ceux des ouvriers et des paysans ; et aucun poète désormais, en Angleterre ni dans les autres pays, ne saurait espérer une pareille fortune. […] Mais pour être maintenant à demi cachées dans les branches, les délicates ogives n’en paraissent que plus délicates. […] Il s’essaie à une peinture plus intellectuelle et plus raffinée que celle des vieux Florentins, à une poésie subtile, pleine de délicats symboles et de pures images. […] Car ce n’est pas les figures de second plan, si gracieuses et si délicates, qui ont attiré sur M. 

1088. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Cette observation est difficile et délicate. […] Il est au contraire des âmes naturellement si délicates, si élevées, qu’il n’en saurait rien sortir que de généreux ; ce sont par excellence les âmes de poètes. […] De toutes les pages vraiment poétiques que nous avons pu lire, en prose ou en vers, prenons les plus délicates, les plus exquises, celles qui nous donnent la plus pure impression de poésie. […] Il faut que nous puissions trouver en eux quelque chose de charmant, de délicat, de touchant, de noble, d’élevé, en un mot que nous puissions leur appliquer quelque qualificatif d’ordre esthétique. […] Cet enveloppement de la pensée dans les mots est toujours une opération délicate.

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