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59. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

« Vous ne sauriez croire, me dit-il, en parlant toujours de l'Homme qui l'a trompé, vous ne sauriez croire avec quel acharnement il vous poursuit. […] Tantôt il croit la matiere coéternelle avec Dieu, & tantôt il affirme la création du monde & de la matiere. […] La Postérité refusera de croire que tant de Productions soient sorties de la même plume. […] Telle est la politique de la Philosophie ; elle croit se sauver, par des récriminations, de l’opprobre répandu sur ses erreurs & ses délires. […] Tel est l’honneur que ces prétendus Sages croient faire à notre Nation !

60. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Félix Rocquain » pp. 229-242

Il était à croire que cette tête remonterait le vulgaire courant que tout le monde a descendu. […] Rocquain que Voltaire, le croirait-on ? […] Mais, croyez-le ! […] Mais j’estime qu’un livre doit donner exactement la nature d’un homme, et je crois aux livres comme Lavater croyait à la figure humaine. […] On croit qu’il y a là quelque chose.

61. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — II. (Fin.) » pp. 361-379

Bailly n’était qu’un déiste optimiste et bienveillant, qui se plaisait volontiers à croire à l’excellence et à la divinité de l’intelligence humaine. […] Il croyait juste de le préférer alors à l’abbé Maury. […] Dès les premières séances, Bailly, qui se croyait peu connu dans cette assemblée des électeurs du tiers état, y est nommé secrétaire. […] C’était le langage du temps, et c’est parce qu’on croyait trop alors à ces anges répandus partout sur la terre qu’il y a eu tant de crimes possibles tout à côté. […] Il échappa même à un député de la noblesse de dire, en apprenant que Bailly allait être nommé : « Je le crois bien !

62. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jean Richepin »

Richepin se croit obligé d’être triste. […] qui donc ne croit pas en Dieu ? Il y a tant de façons d’y croire ! Si on n’y croit pas comme le charbonnier, on y croit comme Kant ; si on n’y croit pas comme Kant, on y croit comme M.  […] Je crois que M. 

63. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Elle croit, la malheureuse ! […] Elle croit qu’il est distingué d’avoir un salon. […] Et on ne veut pas le croire parce qu’on l’aime. […] Et, soudain, voilà mon Blandinet devenu féroce ; lui qui croyait à tout, il ne croit plus à rien. […] Comment ne l’aurais-je pas cru ?

64. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Mais ils n’y mettaient, je crois, nulle malveillance. […] Cette fois il croit avoir la pierre. […] Lecteur, vous pouvez m’en croire. […] Je crois pouvoir résoudre cette question. […] faut-il y croire ?

65. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Sans croire à rien ? […] Croyez en moi, avec une ferme foi ». […] Je crois l’entrevoir. […] Croit-il en elle ? […] … Du moins, il aime ardemment ce qu’il ne croit pas tout à fait, et qu’il voudrait croire.

66. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

On le croit ; je ne sais. […] Mais, pendant ce temps, son père crut devoir le marier. […] Roche, et aussi, je crois, par M.  […] Je le crois. […] Je crois que c’est mesurer assez juste.

67. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

Parlant quelque part d’une remarque féconde du grand naturaliste Gessner, Buffon avait dit de celui qui l’avait faite : « Je crois que c’est Gessner. […] Vous croyez, peut-être que les encyclopédistes étaient satisfaits et reconnaissants ? […] Enfin, monsieur, je croyais mon neveu digne des larmes du public, et je ne crois mon cousin digne que des larmes de ses amis : vous voyez combien je vous parle naturellement. […] Un grand et vrai politique ne doit pas être bon comme un particulier ; il doit agir et gouverner en vue des bons et des honnêtes gens, voilà sa morale ; mais, pour cela, il doit croire au mal et aux méchants, y croire beaucoup et s’en défier sans relâche. […] Il avait, en un mot, cru à la Terre promise avant le passage de la mer Rouge.

68. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Derniers Jours d’un condamné » (1832) »

heureux s’il a rendu pitoyables ceux qui se croient justes ! […] Nous la crûmes dans le tas. Nous la crûmes brûlée comme les autres. […] Jouvenel des Ursins se croyait un juge ; Élie de Thorrette se croyait un juge ; Laubardemont, La Reynie et Laffemas eux-mêmes se croyaient des juges ; vous, dans votre for intérieur, vous n’êtes pas bien sûrs de ne pas être des assassins ! […] Vous les livrez à votre aumônier de prison, excellent vieillard sans doute ; mais croit-il et fait-il croire ?

69. (1913) La Fontaine « III. Éducation de son esprit. Sa philosophie  Sa morale. »

Parce que celui qui croira à l’âme des bêtes pourra ne pas croire à l’immortalité de l’âme humaine. […] Un épicurien, au fond ; une grande réserve : il croit à la Providence, il croit à l’intervention de la divinité dans les affaires humaines. […] Je crois bien que c’est M.  […] c’est ce qu’il faut croire ; il faut croire que le loup a raison, il est le plus fort, sa raison est la meilleure. […] Il n’y a rien de plus sûr, et on peut croire Sainte-Beuve sur ce point.

70. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Les regrets. » pp. 397-413

On a du loisir et de la liberté d’esprit et l’on se croit en droit d’en profiter sans beaucoup de reconnaissance. […] L’espoir des grandes actions vous tente et vous soutient, j’aime à le croire : en attendant, les actions vaines ne prennent pas moins de place. […] On m’assure qu’il y a pour le moment des protestants français qui croient à la révocation de l’édit de Nantes ; il y a des universitaires qui croient ou qui crient à l’invasion du Moyen Âge : eh bien ! des gens qui croiraient de ces choses dix ans de suite, n’en sortiraient pas sans un tic fâcheux dans l’esprit. […] Croiriez-vous cependant que cet homme disgracié trouve encore des amis, et que le meilleur de ces amis soit un homme de lettres ?

71. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Je vous aurais montré que votre peine est beaucoup moins fondée que vous ne le croyez. […] Je suis décidée à n’y pas croire. […] Je change d’avis quatre fois par jour ; cependant je crois que je vais à Francfort. […] Il m’a bien négligée depuis un an, mais je crois encore que nous nous entendons sur tout. […] On croit deviner que c’est M. de Rocca.

72. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

En sera quiconque croira au Devoir, et croira que l’humanité a une Destinée. […] Je ne crois pas. […] N’en croyez rien. […] Volney croyait que la France ne voulait pas de religion ; mais il ne croyait pas qu’elle voulût des Bourbons ; il ne pouvait pas le croire. […] Voilà ce que je crois.

73. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Croyons-le, parce que tout cela est aisé à croire ; croyons-le, parce que tout cela est bon à pratiquer ; et croyons-le enfin parce que tout cela est maintenant court, simple, et facile à prouver. […] Les romanciers voudront-ils m’en croire ? […] Je ne le crois pas. […] Je serais parfois tenté de le croire. […] C’est ce que l’on a quelque peine à croire d’abord, et c’est ce que l’on croit d’autant moins qu’on y réfléchit davantage.

74. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

— Je le crois. […] Voilà, n’est-ce pas, ce que nous croyons des médecins. […] Comment voulez-vous donc que je ne croie pas aux Dieux ? […] On la cru, peut-être avec raison. […] Quelquefois il ne croit pas savoir alors qu’il sait, et quelquefois il croit savoir cependant qu’il ne sait rien.

75. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Je crois qu’il avait beaucoup étudié les uns et les autres. […] On se demande pourquoi il croit qu’il y va de Dieu. […] Sans croire la matière éternelle, ils la croient bien ancienne et ayant accompli bien des révolutions. […] Il faut toujours croire à quelque chose. Les anciens croyaient à l’État, les chrétiens à Dieu, le xviiie  siècle a cru à l’homme.

76. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

insensé, dit-il, qui crois que je ne suis pas toi !  […] Ici, le croira-t-on ? […] Nous les croyons d’une sincérité qui les honore. […] Hugo croit à la métempsychose, c’est tout simple. […] Il pouvait, puisqu’il y croit (y croit-il ?

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