Mais cette critique ne me paraît pas très heureuse qui rétrécit la doctrine, qui n’aperçoit que la forme joyeuse et conquérante du combat et ignore sa forme douloureusement défensive. […] Il sait que tout mouvement libre offense les critiques, prêtres de l’immobilité ou porteurs du manipule de foin que suivent toujours, salive à la bouche, les légions, les centuries et les décuries littéraires : « Jadis un homme se levait, bouclier de la foi, contre les nouveautés, contre les hérésies, le Jésuite ; aujourd’hui, champion de la règle, trop souvent se dresse le Professeur. » Mais « la diabolique intelligence rit des exorcismes, et l’eau bénite de l’Université n’a jamais pu la stériliser, non plus que celle de l’Église ». […] Avec je ne sais quel critique, Remy de Gourmont appelle « le style des Goncourt un style désécrit ». […] Voici pourtant un critique — dont j’ignore la vie extérieure et s’il parle du haut d’une chaire — qui débute quelquefois par de la pensée ; mais il continue toujours par de la prudence et de la naïveté professorales. Aux premières pages du moins mauvais de ses livres, — Dix années de philosophie, études critiques sur les principaux travaux publiés de 1891 à 1900, — M.
Ces sortes d’ouvrages qu’une génération accueille à leur naissance, qu’on peut lire à deux, et avec lesquels, pour ainsi dire, on aime, sont très délicats à analyser ; il semble que le critique, en venant y relever ce qui le choque et ce qui détonne, s’immisce plus ou moins dans des sentiments particuliers et chers, et qu’il fasse le rôle d’un trouble-fête. […] Pour moi qui, en qualité de critique, suis de ce lendemain plus que je ne veux, je me demande, après avoir lu Raphaël non pas s’il y a assez de beautés pour nous toucher çà et là et pour ravir les jeunes cœurs avides et qui dévorent tout ; mais je me demande si les esprits devenus avec l’âge plus délicats et plus difficiles, ceux qui portent en eux le sentiment de la perfection, ou qui seulement ont le besoin du naturel jusque dans l’idéal, ne sont pas arrêtés à tout moment et ne trouvent pas, à cette lecture, plus de souffrance de goût que de jouissance de cœur et d’émotion véritable. […] Allons au fond de notre critique et dégageons toute notre pensée : l’auteur de Raphaël, dans cette partie délicate de son récit, a voulu tout nous dire, et il n’a pas osé. […] Un critique éminent, M. […] Je finis sur cette remarque d’un critique qu’on n’accusera certes pas de sécheresse ni d’insensibilité pour la poésie : c’est aux lecteurs avertis de voir si elle ne s’applique pas, à plus forte raison, à la manière de plus en plus immodérée de M. de Lamartine.
Il y a dans ces lignes une critique, une allusion directe au roman d’Atala qui venait de paraître. […] Ce goût réfléchi et acquis, mais réel, est une des conquêtes de la critique depuis M. […] La seule critique fondamentale qu’on puisse adresser à M. […] Un critique érudit et délicat, qui est maître sur Horace, M. […] Voilà le véritable éloge et qui domine toutes les critiques de détail.
Aussi rien n’est peut-être plus rare en littérature, qu’une traduction généralement approuvée ; le fût-elle même dans son ensemble, combien les détails ne prêteraient-ils pas à la critique ? […] Je ne parle point des critiques vagues, ineptes, infidèles, qui ne méritent aucune attention ; je parle d’une censure qui serait motivée, et même équitable en apparence, et je dis qu’en matière de traduction, elle ne suffirait pas. On peut juger un ouvrage libre, en se bornant à exposer dans une critique raisonnée les défauts qu’on y aperçoit ; parce que l’auteur était le maître de son plan, de ce qu’il devait dire, et de la manière de le dire : mais le traducteur est dans un état forcé sur tous ces points, obligé de marcher sans cesse dans un chemin étroit et glissant qui n’est pas de son choix, et quelquefois de se jeter à côté pour éviter le précipice. […] Corriger les taches d’un auteur est un mérite dans le critique ordinaire ; c’est un devoir dans le censeur d’une traduction. Il ne faut donc pas s’étonner, si dans ce genre d’écrire, comme dans tous les autres, les bonnes critiques sont encore plus rares que les bons ouvrages.
. — Jules Valadon, critique (1897). — La Fin de la vie, critique (1897). — La Forêt magique, poème (1898). — Actes (1899).
Pour le critique, le chef-d’œuvre des Goncourt est leur Journal. […] Le critique décrit un homme qui n’est pas attaché à la vie et qui a pressenti, voire appelé sa mort. […] Le second article est un compte rendu de l’hommage de la critique anglaise à Proust. […] J’ai voulu d’abord indiquer la séduction et les fermes « dessous » d’une pareille critique d’art. […] Une source trop tôt redevenue une nappe d’eau souterraine, telle m’apparaît la critique de Milsand.
L’ouvrage se compose de deux parties fort distinctes : la première est d’un classique et d’un antiquaire : elle s’intitule : « Voyage sur la scène des six derniers livres de L’Énéide », et nous offre l’un des premiers exemples (sinon le premier) d’un critique homme de goût relisant en détail un poète sur les lieux mêmes qui sont le théâtre de ses chants, et qui en deviennent le plus lumineux commentaire. […] En écoutant les critiques de la châtelaine de Coppet et des hôtes distingués qui s’y trouvaient réunis, Bonstetten jugeait ses juges eux-mêmes : sur ce chapitre de l’Italie, il sentait bien le défaut de la cuirasse chez Mme de Staël : « Elle est d’une extrême bonté ; personne n’a plus d’esprit ; mais tout un côté est fermé chez elle ; le sentiment de l’art lui manque, et le beau, qui n’est pas esprit et éloquence, n’existe pas pour elle. » Ceci était parfaitement vrai de Mme de Staël avant Corinne et le séjour en Italie. Il rendait pleine justice à sa merveilleuse intelligence ; « J’ai l’avantage de trouver à Coppet une critique impartiale ; c’est aussi un art de tirer parti de la critique ; souvent je persiste dans mon opinion ; mais Mme de Staël est si libre de préjugés, si claire, que je vois mes tableaux dans son âme comme dans un miroir. » Le Voyage dans le Latium, publié à la fin de 1804, eut du succès, et décida de la rentrée de Bonstetten dans la littérature française. […] Le ton du diapason, dans l’éloge et dans la critique, comme dans la musique, a fort monté depuis lors, mais il paraissait déjà fort monté, et aussi haut que possible, à cette date ; chaque époque renchérit ainsi sur la précédente et a peine à concevoir qu’on puisse aller au-delà : C’est un singulier spectacle pour un observateur, écrivait Bonstetten, que celui de l’opinion publique. […] La critique est un habit déjà usé par les éloges qui percent au travers.
Il est « furieusement auteur » : il ne supporte pas la critique, et démolit tous ses rivaux. […] Il faisait avec soin la critique de ses sources, établissait le plus exactement qu’il pouvait l’authenticité, la valeur, la signification de chaque document. […] Comme toujours aussi, il travaille sur les documents originaux, il s’enquiert des sources, critique les témoignages. […] Brunetière, Études critiques, séries 1,3 et 4 ; Époq. du th. […] Voltaire, blessé des critiques de l’abbé Desfonlaincs, lança le Préservatif (1738, in-12), auquel l’abbé riposta par la Voltairomanie (1738, in-12).
Bien que leurs imitateurs leur aient quelque peu nui, la postérité, qui a commencé pour eux, a confirmé le jugement de leurs contemporains ; leur renommée est maintenant solidement établie, et nul critique ne s’aviserait d’effacer leurs noms de la liste des grands poètes. […] Déjà à l’apogée de sa réputation, Pouchkine défiait ses critiques et ne cherchait pas à se justifier de l’accusation d’immoralité qui, dit-on, lui valut quelques succès parmi de bonnes âmes, comme il s’en trouve toujours pour convertir les mauvais sujets. […] Il appelle son critique voleur, parricide, incestueux et le reste. […] « Elle lui écrivit en français, dit Pouchkine, car on ne peut écrire une lettre en russe. » C’est une épigramme à l’adresse d’un de ses critiques. […] Un de mes amis possède le manuscrit du drame de Boris Godounov, annoté au crayon par l’empereur, qui s’est borné à quelques critiques littéraires, la plupart fort justes.
Mais l’orthodoxie est-elle critique ? […] Le catholicisme suffit à toutes mes facultés, sauf à ma raison critique : je n’espère pas pour l’avenir de satisfaction plus complète ; il faut donc ou renoncer au catholicisme, ou amputer cette faculté. […] Mais vous n’avez pas une preuve qui tienne devant la critique psychologique ou historique. […] Je ne trouve pas, dans la classe des hommes qui ont écrit, des gens plus sots que tous vos apologistes modernes, esprits plats, têtes sans critique. […] ceux-ci, je les aime, j’en conçois un ravissant idéal ; mais nous sommes en critique, ils ne comptent pas.
Ces critiques nous montrent un esprit ferme, judicieux, « souverainement droit », a dit M. […] Les gens de lettres pensent de même sur la critique littéraire ; ils n’osent pas proposer de la proscrire entièrement, mais leur délicatesse sur cet article est si grande, que, si l’on y avait tout l’égard qu’ils désirent, on réduirait la critique à rien. […] Mme Helvétius, là-dessus, lui écrivait avec instances pour le supplier d’interdire aux journaux ecclésiastiques de venir à la charge en critiquant le livre de son mari ; mais Malesherbes voulait autant que possible la liberté de la presse et n’était d’avis, en aucun cas, d’entraver les critiques littéraires. […] Le censeur donné par M. de Malesherbes (Coqueley de Chaussepierre) fit d’abord toutes sortes de difficultés au critique. […] Mais l’article où ils se sont le plus déchaînés sur mon compte, c’est l’article Critique ; il y en a mille autres que je ne me rappelle pas et mille autres que je n’ai pas lus.
Ses Odes * ne sont, au flambeau de sa critique, que des propos de Cabaret ; ses Epîtres, ses Satires, & son Art poétique, ne valent pas mieux ; le désordre y regne par-tout ; rien n'y est bien ; tout y est diffus, monstrueux. […] Observations critiques sur la Littérature des Anciens, Brochure de 60 pages, autre Production de M. de Saint-Mars.
Nous avons eu pitié de l’ignorance du grand critique, avec lequel sans doute nous nous serions fâchés, si nous lui avions dit que, de 1796 à 1830, il y avait eu à peu près une dizaine de traductions en français de divers livres de Kant. […] Cela bien convenu dans une visite faite au critique, nous rencontrions quelqu’un qui nous disait que Sainte-Beuve ne faisait pas les articles, et que c’était notre faute. […] Le mot éreintement, dans la langue familière du journalisme, est synonyme de critique et ne veut rien dire de plus. […] “Éreintement, répéta-t-il, tout à fait blessé ; je fais de la critique, je ne fais pas d’éreintement.” […] Voilà de la critique ; de la haute critique faite par un homme qui n’est pas critique, et que n’a jamais trouvée Sainte-Beuve.
La tâche du critique est de s’en rendre compte et de l’analyser. […] … Bien loin d’être incompatible avec la critique, la foi porte une force critique en elle-même. […] C’est la concession d’un critique plutôt que la conquête d’un chrétien. […] Ainsi la science porte en soi sa critique. […] Critique de la raison pratique.
Alors aussi se multipliaient d’innombrables articles de critique. […] Taine a renouvelé la critique littéraire par l’application de cette vérité. […] Caro, lequel déclara, dans un article qui fit du bruit, que ladite critique allait se mourant. […] Il est probable qu’en déplorant la disparition de la critique, les écrivains comme MM. […] En 1880, je me trouvais chargé de la critique dramatique au journal le Globe.
Introduction Cette étude n’est pas à proprement parler une critique de vers. […] Un autre critique, annonçant à la foule les vers de ces deux poètes, n’hésitait pas à déclarer leur œuvre identique.
On ne voyait dans la poésie que la langue de la galanterie, et de cet esprit de société qui fait de la critique des travers d’autrui un lien entre ceux qui croient ne les avoir pas, ou qui en ont d’autres. […] Mais ce point particulier demandait une délicatesse de critique au-dessus de son temps. […] C’est une doctrine mauvaise, et qu’il importe de combattre du plus loin qu’elle apparaît dans la critique française. […] Aussi est-il du devoir de la critique de rappeler à quelles conditions on obtient les succès durables, à quels risques on recherche les succès d’un moment. […] Quand le premier livre des Amours parut, il y eut de vives critiques.
Il y a eu les fines critiques du Charivari, un entrefilet de M. […] Deux Français vinrent à la première représentation de Tristan à Munich : Gasperini, l’illustre critique mort en 1868, et notre collaborateur M. […] Elle a publié des articles de Richard Wagner, et des articles des principaux critiques d’art : elle traite surtout d’esthétique, de linguistique et de philosophie. […] Paul Scudo (1806-1864) était un critique de la Revue des deux mondes. […] Critique musical, Léon Leroy (1832-1887), a rédigé de nombreux articles sur Wagner, le défendant près de Gasperini.