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464. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXII » pp. 286-290

Ce morceau même sur Descartes déclare assez l’esprit de l’ouvrage, et bien qu’on puisse craindre qu’il n’y ait dans cette façon de voir un peu de construction a posteriori et que ce soit se montrer, nous le croyons, par trop satisfait de soi-même et de sa propre littérature, on recherchera justement l’ouvrage de M.

465. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Avertissement de la première édition »

J’ai pu craindre quelquefois d’affliger ; j’ai pu, d’autres fois, prendre occasion de ressaisir ma liberté et de marquer mon dissentiment.

466. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 532-537

On y trouve en revanche des traits de force & de lumiere, des leçons de morale, des regles de goût qu’on peut adopter sans craindre de s’égarer.

467. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 109-114

Nous ne craignons pas de le dire, l'homme ne naît ni orgueilleux ni méchant, comme M. de la Rochefoucauld le pense & voudroit le faire croire.

468. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre IV. Suite des précédents. — Julie d’Étange. Clémentine. »

Je ne puis ni le craindre pour moi, ni l’implorer contre un autre.

469. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre IV. Si les divinités du paganisme ont poétiquement la supériorité sur les divinités chrétiennes. »

Quant aux combats, ce qu’on a dit contre les anges de Milton peut se rétorquer contre les dieux d’Homère : de l’une et de l’autre part, ce sont des divinités pour lesquelles on ne peut craindre, puisqu’elles ne peuvent mourir.

470. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « L’abbé Noirot »

Toutefois, nous ne craignons pas de l’avancer, si un tel phénomène a lieu, si la science philosophique reprend l’ascendant d’un enseignement qu’elle a perdu, cela n’arrivera guères que grâce à un prêtre ou à quelque esprit profondément religieux, à une intelligence sacerdotale, — celle de l’abbé Noirot ou toute autre, peu importe !

471. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre III. Coup d’œil sur le monde politique, ancien et moderne, considéré relativement au but de la science nouvelle » pp. 371-375

Coup d’œil sur le monde politique, ancien et moderne, considéré relativement au but de la science nouvelle La marche que nous avons tracée ne fut point suivie par Carthage, Capoue et Numance, ces trois cités qui firent craindre à Rome d’être supplantée dans l’empire du Monde.

472. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Lorsque Geoffroy ne craignit pas d’émettre de telles opinions sur la musique, il arma contre lui tous les faiseurs de fugue ; les pédants en contrepoint lui déclarèrent une guerre assez vive. […] Personne ne s’est avisé de craindre qu’Horace fût tué en combattant pour son pays ; mais on craint qu’il soit conduit au supplice. […] Quel spectacle que celui de César pleurant Pompée qu’il ne craint plus, honorant sa veuve qu’il ne craint pas, et faisant justice du crime dont il profite ! […] Supposons qu’elle ait lieu de craindre que sa proposition soit mal reçue ; elle doit encore la faire, parce qu’elle lui fournit un prétexte d’éluder la nomination de l’aîné, un moyen d’alarmer sa rivale, et peut-être de la déterminer à la fuite. […] il a raison de craindre cette brouillerie : c’est un trait juste et vrai qui peint l’homme, et ce trait ressemble plus à la sagesse qu’à la bassesse.

473. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

« Je lui offris de monter mon cheval quand il serait fatigué ; et, comme je ne lui parlais que gravement et avec simplicité de son équipage, dont il craignait le ridicule, il se mit à son aise tout à coup, et, s’approchant de mon étrier, me frappa sur le genou en me disant : « — Eh bien ! […] Je ne crains pas tous vos avocats ; qu’on leur dise ce que je dis, qu’est-ce que ça me fait ? […] Chaque souverain regarde son armée tristement ; ce colosse assis à ses pieds, immobile et muet, le gêne et l’épouvante ; il n’en sait que faire, et craint qu’il ne se tourne contre lui. […] J’ai craint de l’examiner, et j’ai longtemps détourné de lui mes yeux. […] J’ai compris, par moi-même, ce soulagement du cœur, quand Dieu daigne se charger du dépôt sacré que vous craignez de laisser après vous, sans affection et sans providence, ici-bas.

474. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Car le professeur, comme s’il voulait dissimuler l’absence des faits en multipliant les formes de sa pensée, puise à pleines mains dans le vocabulaire, et semble craindre de n’être jamais assez clair. […] Mais en face d’une erreur grossière, d’une ignorance obstinée, il ne faut pas craindre d’attaquer l’opinion de la majorité. […] Il n’y a pas à craindre qu’il commette les fautes que nous avons reprochées à MM.  […] Le poète, aux yeux de ses courtisans, n’a de rivaux à craindre ni dans le passé, ni dans le présent. […] Ne craindra-t-il pas à chaque instant que ce confident dont il voulait faire un disciple ne livre le mot d’ordre, et ne révèle les secrets de la royauté qu’il a refusé de servir ?

475. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Ne craignons que l’autorité des critiques dignes de ce titre. […] On ne craint pas seulement la tyrannie du pouvoir, mais toutes les prépondérances qui rompraient l’équilibre de la commune. […] Ceux-ci ne craignirent pas de pousser le vicieux et le ridicule jusqu’à l’excès et jusqu’à l’extraordinaire. […] Qu’est-ce qu’il craignait ? […] « — Mais en l’épousant je crains d’être cocu.

476. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Si brièvement que je sois résolu de le faire, je crains fort d’être encore assez long, et je vous en fais mes excuses par avance. […] Je le crains, en vérité ; je m’en accuse ; je m’en excuse ; et si je le pouvais, je ne demanderais pas mieux que de vous parler à loisir, sinon peut-être de Cinna, mais assurément d’Horace et de Polyeucte. […] J’aimerais à vous le montrer, Messieurs, si je ne craignais d’anticiper sur votre plaisir. […] Car, on dit quelquefois que la « langue » de Corneille a vieilli, et, en vérité, je crains que l’on ne se trompe d’un mot. […] Un Parnassien ne craindrait pas de chicaner Racine sur ses rimes.

477. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

N’ayant point de contradictions à craindre, vous vous teniez plus près de votre vraie pensée, et, moins défiante, votre parole était plus expressive. […] Le petit champ n’a rien à craindre du parc auquel il confine, et la pierre qui lui sert de borne suffit pour arrêter même le souverain. […] Il craint, et je crains comme lui, qu’elles ne nuisent au débit du livre. […] Il ne craignait pas d’ôter à la justice un moyen certain de décision, en faisant rayer du code Napoléon l’article qui consacrait justement cette inégalité. […] Il craignait d’avoir fait une fausse démarche en cédant aux conseils d’amis trop prévenus pour lui !

478. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

Ce lit innocent qui se découvre, cette adorable demi-nudité qui a peur d’elle-même, ce pied blanc qui se réfugie dans une pantoufle, cette gorge qui se voile devant un miroir comme si ce miroir était une prunelle, cette chemise qui se hâte de remonter et de cacher l’épaule pour un meuble qui craque ou pour une voiture qui passe, ces cordons noués, ces agrafes accrochées, ces lacets tirés, ces tressaillements, ces frissons de froid et de pudeur, cet effarouchement exquis de tous les mouvements, cette inquiétude presque ailée là où rien n’est à craindre, les phases successives du vêtement aussi charmantes que les nuages de l’aurore, il ne sied pas que tout cela soit raconté, et c’est déjà trop de l’indiquer. […] Les lourdes masses, les multitudes, fragiles à cause de leur pesanteur même, craignent les aventures ; et il y a de l’aventure dans l’idéal. […] Les utopistes sont souvent plus à craindre que les scélérats eux-mêmes, parce qu’on ne s’en défie pas et qu’on aime ses flatteurs. […] En résumé, les Misérables sont un sublime talent, une honnête intention, et un livre très dangereux de deux manières : Non seulement parce qu’il fait trop craindre aux heureux, mais parce qu’il fait trop espérer aux malheureux.

479. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

Qu’on t’appelle Destin, Nature, Providence,             Inconcevable loi, Qu’on tremble sous ta main, ou bien qu’on la blasphème, Soumis ou révolté, qu’on te craigne ou qu’on t’aime ;             Toujours, c’est toujours toi ! […] Non, je ne crains pas d’affirmer, après les avoir étudiées dans tous les états et dans tous les pays, que la vie ne vaut pas le prix de travail, de misère, de peines, de supplices par lequel on achète la vie, et que, si on mettait, au dernier jour, dans les deux bassins d’une balance, d’un côté la vie physique, et de l’autre ce que coûte le pain qui a alimenté la vie physique, le prix que l’existence physique coûte ne parût supérieur à ce qu’elle vaut, et qu’à fin de compte ce ne fût la peine qui fût redevable à la vie ! […] Milton est le poète de l’air ; il y plonge avec sa pensée d’aveugle comme l’oiseau qui ne craint pas de briser son aile aux parois de l’éther. […] craindre de t’éveiller.

480. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — III. (Fin.) » pp. 246-261

Je ne veux pourtant pas rester trop incomplet et sans conclusion sur un homme qui fut considérable dans la société de son époque, et qui unit bien des contraires ; qui se fit agréer de Rousseau, et eut de lui une dédicace ; qui se fit craindre et respecter de Voltaire ; qui fut bien à Versailles avec la maîtresse favorite, eut de l’importance administrative et parlementaire dans sa Bretagne, et figura à la tête de l’Académie. […] Dans les luttes personnelles qu’il engageait, il s’était accoutumé à n’avoir jamais, comme on dit, le dernier ; on le savait entier et emporté, on le craignait et on faisait place devant lui.

481. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Les Chants modernes, par M. Maxime du Camp. Paris, Michel Lévy, in-8°, avec cette épigraphe. « Ni regret du passé, ni peur de l’avenir. » » pp. 3-19

Essayons une fois, et par un exemple, de revenir à la vraie critique des poètes, à la critique qui tient compte de l’ensemble, mais qui ne craint pas d’entrer dans le détail. […] Théophile Gautier, devenu chef d’un démembrement et d’une subdivision importante de l’école de Hugo, est de ceux qui n’ont pas craint à l’origine de prendre justement pour point d’appui, dans le talent initiateur, ce qui semblait à d’autres un excès ou une limite.

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