Guerrier conviendra que Bossuet a traité la prophétesse encore bien charitablement. […] Je conviens, monsieur, que l’amitié qu’ils ont pour moi les a rendus excessifs dans leur éloge. […] Il n’y a pas un mot qui marque la dérision, et vous conviendrez que j’aurais fait une faute bien grosse si cela n’était pas ainsi. […] Mais ne conviendrait-il pas, après cent ans, de se reprendre ? […] Mais il faut convenir alors que l’erreur est singulière.
Il ne me convient pas d’être tranchant en manière de goût.
On conviendra, avec M. de Voltaire, qu’il n’en fut point l’inventeur ; cependant la raison que cet Ecrivain en apporte, n’est pas ce qui le prouve.
S’occuper des idées sur l’immortalité, cela convient aux classes élégantes et surtout aux femmes qui n’ont rien à faire. […] Pourquoi me serais-je fatigué à en chercher une nouvelle, si celle de Shakespeare convenait et disait justement ce qu’il fallait dire ? […] — Et vous, Eckermann, dit madame de Goethe, cela vous convient-il ? […] — Cela, dit Goethe, conviendrait à nos écoles de gymnastique, et je ne serais pas étonné si, dans vingt ans, nous avions en Allemagne d’excellents archers par milliers. […] « Les Bourbons ne paraissent pas lui convenir : il est vrai que c’est maintenant une race affaiblie !
Il se mit à appeler à haute voix jusqu’au-delà du fleuve: « Viens ici me prendre, dit le brave guerrier, et je te donnerai pour salaire un bracelet en or très-rouge ; car sache-le bien, il est absolument nécessaire que je passe. » Le nautonier était si riche qu’il ne lui convenait pas d’être aux ordres des gens. […] « Certes il nous convient de laisser là cette courtoisie. […] Les étrangers se défendirent, ainsi qu’il convient à de bons héros, pendant tout un long jour d’été contre les hommes d’Etzel. […] Que ceux qui veulent nous attaquer sachent que nous sommes ici ; car je ne trahirai ma foi envers aucun de nos amis. » Le hardi Dancwart parla, — il ne lui convenait pas de se taire: « Mon frère Hagene ne sera pas seul. […] Il y a assez à dire sur votre propre compte à vous. » Le seigneur Dietrîch parla: « Il ne convient pas à des héros de s’adresser ainsi des injures, comme font les vieilles femmes.
Il convient de noter ceci, que si l’homme heureux n’a pas de chemise, il n’a pas non plus le goût de faire des vers. […] Et pour me réfugier mieux entre les limites que vous avez prévues, je m’aperçois que de la liste des poètes indubitablement grands que je vous ai proposée, il convient de retrancher le nom de Verhaeren : pourquoi (cherchez en effet de 1800 à 1880) la Belgique bilingue, tant wallonne — c’est-à-dire de langue d’oïl — que flamande, bien que le français y soit parlé et cultivé, n’a-t-elle produit aucun poète ? […] Toutes ces qualités, et même ces lacunes, auraient pu convenir à la poésie française de nos siècles classiques. […] Il n’y en a pas dans les régions de langue d’oc, parce que la race a perdu son idiome, et que les poètes méridionaux n’ont plus disposé de l’instrument qui leur convenait.
On a ri souvent de la bonhomie de Ducis écrivant deux dénouements pour son Othello : l’un heureux et l’autre funeste, qu’il offre, dans sa préface, au choix du public et des directeurs de théâtre. « Pour satisfaire, — dit-il, — plusieurs de mes spectateurs qui ont trouvé, dans mon dénouement, le poids de la pitié et de la terreur excessif et trop pénible, j’ai profité de la disposition de ma pièce, qui me rendait ce changement très facile, pour substituer un dénouement heureux à celui qui les avait blessés, quoique le premier me paraisse toujours convenir beaucoup plus à la nature et à la moralité du sujet. Mais, comme j’ai fait imprimer ma tragédie avec les deux dénouements, les directeurs des théâtres seront les maîtres de choisir celui qu’il leur conviendra d’adopter. » Ainsi, les directeurs endurcis laissaient impitoyablement le More poignarder l’innocente Hédelmone : Eh bien, meurs ! […] Cette règle posée, cette réserve faite, nous conviendrons volontiers que le nouvel épilogue de la Contagion a paru, dans son ensemble, très supérieur au premier. […] fait-il. — Votre nom n’ayant plus cours, à l’heure qu’il est, ne vaut plus huit cent mille francs, vous en conviendrez : j’aime autant le mien. » D’Estrigaud baisse un instant la tête sous cet outrage écrasant ; mais il la relève bientôt avec une jactance impudente : — Eh bien, à la bonne heure !
Convenons d’appeler équation les quatre différences équation , équation , équation , équation qui sont les accroissements respectifs de x, y, z, équation quand on passe de x₁ à x₂, de y₁, à y₂, de z₁ à z₂ de équation et appelons équation l’intervalle entre les deux points A′ et B′. […] Elles sont toutes soumises à cette loi que le carré de leur partie Espace, diminué du carré de leur partie Temps (on est convenu de prendre pour unité de temps la vitesse de la lumière) donne un reste égal au carré invariable de la ligne droite A′ B′, celle-ci ligne de pur Espace, mais réelle. […] Et si l’on convient de ne se donner qu’elle, en prenant A′ et B′ comme instantanés et simultanés, il y a simplement, par hypothèse, cette longueur d’Espace plus un néant de Temps. […] L’observateur réel laissera faire, car il est bien tranquille : comme chacun de ses deux termes équation et équation longueur d’espace et intervalle de temps, est invariable, quel que soit le point d’où il les considère à l’intérieur de son système, il les abandonne à l’observateur fantasmatique pour que celui-ci les fasse entrer comme il voudra dans l’expression de son invariant ; par avance il adopte cette expression, par avance il sait qu’elle conviendra à son système tel qu’il l’envisage lui-même, car une relation entre termes constants est nécessairement constante.
Il faut pourtant bien convenir que, parmi ces pièces, un très grand nombre ne sont supportables qu’à la lecture, et que, même parmi celles qui peuvent être le plus aisé-meut transportées sur la scène, bien des parties nous étonnent et nous choquent.
Dans une autre circonstance, Dancourt étant sur le point de tomber dans un escalier qu’il ne voyoit pas, le même Monarque, à qui il parloit dans ce moment, le retint par le bras, en lui disant : Prenez garde, Dancourt, vous allez tomber ; puis se retournant vers les Seigneurs qui l’environnoient ; il faut convenir , leur dit-il, que cet homme parle bien .
Il n’en est pas de même d’un poëme, ses fautes réelles comme une scene qui sort de la vrai-semblance, ou des sentimens qui ne conviennent point à la situation dans laquelle un personnage est supposé, ne nous dégoutent que de la partie d’un bon poëme où elles se trouvent.
Il aime en tout à être d’un avis imprévu ; il ne supporte le convenu en rien. […] Dans ses brochures, il combat les deux unités de lieu et de temps, qui étaient encore rigoureusement recommandées ; il s’attache à montrer que pour des spectateurs qui viennent après la Révolution, après les guerres de l’Empire ; qui n’ont pas lu Quintilien, et qui ont fait la campagne de Moscou, il faut des cadres différents, et plus larges que ceux qui convenaient à la noble société de 1670. […] Tel, s’il était sincère, conviendrait qu’il lui a dû des aiguillons ; on profitait de ses épigrammes plus qu’on ne lui en savait gré.
Avant de dire ce qu’a été la vraie marquise de Créqui, il convient une bonne foi de se débarrasser de la fausse. […] Il faut lire dans les prétendus mémoires le dédaigneux et insolent chapitre qui commence d’une façon toute triomphante : « Écoutez le récit d’un désastre à faire pâlir… », et qui finit par ces mots jetés d’un ton leste : « Et voilà ce qu’il est convenu d’appeler la banqueroute du prince de Guemené ». […] Elle n’eut rien, quant aux mœurs, de ce qu’on est convenu d’attribuer en propre au xviiie siècle, et M. de Meilhan qui s’y connaissait, dans le portrait presque enthousiaste qu’il a tracé d’elle sous le nom d’Arsène, a pu dire en toute vérité : La jeunesse d’Arsène n’a point été troublée par les passions ; c’est dans le temps des erreurs et de la dissipation qu’elle a cultivé son esprit et exercé son courage par les privations et sa patience par les contrariétés.
Guizot, Cousin et Villemain, avions vu assis à côté de nous sur les bancs de la Sorbonne, et qui même (sa modestie avait peine à en convenir) avait autrefois, en compagnie de deux amis, traduit l’Iliade d’Homère. […] Pour mon compte, je dois cependant convenir, sans prétendre faire le généreux, que sa plaidoirie en faveur de Chateaubriand, à l’occasion et à l’encontre d’un livre que j’ai publié, m’a frappé comme très-spirituelle, très bien menée, très-soutenue d’haleine, fort juste en bien des points ; et il me coûte d’autant moins de le reconnaître, qu’au fond ses conclusions à lui (sauf le ton de la chanson) ne sont pas si différentes des miennes, et qu’un abîme, quoi qu’il en dise, ne nous sépare pas. […] Jusqu’ici, j’en conviens, la nouvelle est parfaite ; elle se gâte à partir de ce moment, et elle se gâte par suite d’un parti pris et sous l’empire d’une fausse idée morale.
Bonhomme affecte d’appeler un tabellion), Collé fut admis, en qualité de secrétaire, chez M. de Meulan, receveur général des finances ; mais il ne conserva pas longtemps ce second emploi, qui lui convenait aussi peu que le premier. […] Il convient d’observer un certain art dans l’arrangement des réputations : les grands hommes sont faits pour être connus et étudiés tout entiers ; mais, quand un homme n’a eu qu’un coin de talent, il est inutile de s’étendre sur tout ce qui n’est pas ce talent même. […] Sachons-le, mais n’y insistons pas ; car ce n’est pas son meilleur moment, et il convient de ne prendre les hommes simplement distingués que dans leur bon moment.
Les ambassadeurs suisses firent alors un dernier et suprême effort de médiation ; dans une lettre des plus pressantes qui fut lue en chaire par toutes les paroisses vaudoises, ils disaient81 : « Nous avons vu que vous avez beaucoup de peine à vous résoudre de quitter votre patrie, qui vous est d’autant plus chère que vos ancêtres l’ont possédée par plusieurs siècles et défendue valeureusement avec la perte de leur sang ; que vous vous confiez que Dieu, qui les a soutenus plusieurs fois, vous assistera aussi et que vous appréhendez même qu’une déclaration pour la sortie ne soit qu’un piège pour vous surprendre et accabler : nous vous dirons pour réponse que nous convenons avec vous que la loi qui oblige à quitter une chère patrie est fort dure ; vous avouerez que celle qui oblige à quitter l’Éternel et son culte est encore plus rude, et que de pouvoir faire le choix de l’un avec l’autre est un bonheur qui, en France, est refusé à des personnes de haute naissance et d’un éminent mérite, et qui s’estimeraient heureuses si elles pouvaient préférer une retraite à l’idolâtrie. » Quelle tache et quelle honte pour la France de Louis le Grand qu’une atroce injustice comme celle-ci trouve presque à se glorifier et à s’absoudre par l’exemple d’une injustice plus abominable encore, dont elle offrait alors au monde l’odieux et parfait modèle ! […] C’était une guerre toute politique en effet ; il y avait dans le duc de Savoie un ancien et un futur allié, celui qui devait donner en définitive la duchesse de Bourgogne à la France ; il semble qu’il ne convenait pas de le pousser trop à bout, de l’écraser ni de l’exterminer, quand même on l’aurait pu, mais qu’il suffisait de lui infliger, selon son propre mot, quelques corrections : et les deux victoires de Catinat en furent de sévères et d’éclatantes. […] Des divers généraux que Louis XIV avait alors sous la main, nul n’était plus propre que Catinat à cette guerre du Piémont qui était devenue en quelque sorte sa spécialité, sa partie d’échecs et ses qualités, ses défauts même de trop de réserve et de prudence convenaient également aux fins proposées.
Son adversaire théorique direct était l’abbé Sieyés, qui voulait tout pour le tiers-état et par le tiers-état, et il faut convenir que, si la disposition enflammée des esprits servit puissamment le triomphe du grand métaphysicien révolutionnaire, la méthode expectante et hésitante du roi et de ses ministres y vint en aide à souhait. […] Il était écrit que tout se ferait à contresens. » Malouet lui-même convient, d’ailleurs, qu’il eut aussi, à cette époque, ses erreurs de vue et ses préventions92. […] Mais il a une vraie valeur comme témoin et annotateur à certains moments de l’action, et il convient de lui savoir gré de n’avoir point quitté l’Assemblée après les 5 et 6 octobre, à l’exemple de Mounier et de quelques autres.
Celles même qui ont pour but, comme dans Candide, de se moquer de l’espèce humaine, ne conviennent point sous plusieurs rapports dans un gouvernement républicain. […] Parmi les pièces de Molière, il en est qui se fondent uniquement sur des préjugés établis, telles que Le Bourgeois gentilhomme, George Dandin, etc. ; mais il en est aussi, telles que L’Avare, Le Tartufe, etc. qui peignent l’homme de tous les pays et de tous les temps ; et celles-là pourraient convenir à un gouvernement libre, si ce n’est dans chaque détail, au moins par l’ensemble. […] Tant que l’imagination d’un peuple est tournée vers les fictions, toutes les idées peuvent se confondre au milieu des créations bizarres de la rêverie ; mais quand toute la puissance qui reste à l’imagination consiste dans l’art d’animer, par des sentiments et des tableaux, les vérités morales et philosophiques, que peut-on puiser dans ces vérités qui convienne à l’exaltation poétique ?