Son volume intéresse ; et ceux qui connaissent la collection Lemerre comprendront tout l’éloge que je mets en ce mot. […] Jamais la divine Hellade n’a été mieux comprise, mieux pénétrée, et n’a suggéré plus définitive expression de sa grâce et de sa force souveraine.
On ne comprendrait pas, en effet, le sens de la vie de M. […] Cet homme est admirable, pour nous avoir présenté, sous vingt-cinq formes, une même méthode de raisonner et de comprendre.
Ce Saturne, qui chez les Latins tira son nom à satis, des semences, et qui fut appelé par les Grecs Κρόνος de Χρόνος, le temps, doit nous faire comprendre que les premières nations, toutes composées d’agriculteurs, commencèrent à compter les années par les récoltes de froment. […] Ainsi chez les Latins, il s’écoule plus de neuf cents ans depuis le siècle d’or du Latium, depuis l’âge de Saturne jusqu’au temps où Ancus Martius vient sur les bords de la mer s’emparer d’Ostie. — L’âge héroïque qui vient ensuite, comprend deux cents années pendant lesquelles nous voyons d’abord les courses de Minos, l’expédition des Argonautes, la guerre de Troie et les longs voyages des héros qui ont détruit cette ville.
De là une diminution générale des processus « métaboliques », des échanges dans tout l’organisme, y compris le cerveau. […] Pour comprendre ce fait, on peut le rapprocher de l’intéressante expérience sur les hystériques que nous avons citée plus haut. […] Du trouble de l’un ou de l’autre des organes cérébraux nécessaires à la fonction complexe du langage résulte une forme déterminée d’amnésie : surdité verbale (on ne comprend plus les mots que l’on entend), cécité verbale (on ne comprend plus les mots qu’on voit écrits), aphasie motrice (on ne sait plus articuler les mots), aphasie graphique (on ne sait plus les écrire). […] Pour comprendre la mémoire alternante des somnambules, qui semblent passer périodiquement d’une vie à l’autre, M. […] Pierre Janet et la serre, « comme pour indiquer qu’elle a compris. » Le lendemain, à l’heure exacte où la suggestion faite mentalement doit être exécutée Mme B… est prise de grands troubles : « Elle sait, dit-elle, qu’elle a quelque chose à faire, mais elle ne sait pas quoi. » Elle n’a compris ou retenu du commandement que l’heure, et non l’acte à exécuter.
Dieu, l’âme, la création ; mais ce triple mystère enveloppe tout, mais cette triple idée comprend tout. […] On commence à comprendre de nos jours que la localité exacte est un des premiers éléments de la réalité. […] Et puis si vingt-quatre heures peuvent être comprises dans deux, il sera logique que quatre heures puissent en contenir quarante-huit. […] On comprend que dans tout cela la nature et la vérité deviennent ce qu’elles peuvent. […] Il parle à une génération jeune, sévère, puissante, qui ne le comprend pas.
L’auteur comprit qu’il n’avait plus qu’à continuer, en grossissant son procédé, afin d’entretenir l’étonnement et de grandir sa réputation, ainsi que de remplir sa caisse. […] Zola eût compris la leçon, d’autant mieux qu’il n’est pas emporté par un tempérament. […] Le romancier nous analyse tout au long les phénomènes de la névrose ; vocable adopté par les médecins pour donner un semblant d’explication ix choses qu’ils ne comprennent même pas. […] Dire que l’école naturaliste, y compris M. […] Zola, qui est un habile homme, a compris tout cela et le parti qu’il pouvait en tirer et il a trouvé des gens qui, sans le savoir, ont conspiré avec lui.
C’est ainsi que, remarquant la puissance actuelle de la presse, il la confisqua au profit de son empire, et la contraignit à devenir complice de son système de déception ; mais cet abus même indique qu’en cela, comme en tout, il comprit son siècle ; et la preuve qu’il le comprit, c’est qu’il ne chercha pas moins à le corrompre qu’à le comprimer. […] C’est en ce sens qu’il le faut lire et comprendre aujourd’hui. […] C’est le vrai moyen de comprendre tout ce qu’on juge, presque en homme du métier et sans les inconvénients du métier. […] Maintenant on comprend sans peine comment, en 1836, l’auteur, se retrouvant de loisir, médita d’aborder le vrai drame et d’y développer une sérieuse pensée philosophique. […] Les diverses solutions du mystérieux problème y sont tour à tour comprises et mises en présence, mais aucune n’y apparaît la meilleure ni la vraie.
Comment donc aurait-il compris le duc d’Albe dans l’austère beauté de son catholicisme espagnol ? […] Il ne la contemplait que par dehors, comme un photographe qui veut la reproduire, non comme un mystique qui veut la comprendre. […] Étonné, tout d’abord, de cela, j’ai fini pourtant par le comprendre. […] Cependant il ne renaquit pas de manière à comprendre toutes les poésies de cette Rome qui le faisait renaître. Il ne renaquit pas de manière à comprendre, par exemple, les poésies romaines du catholicisme.
» — Cette énergique femme éprouva un saisissement en écoutant cette confidence, et recula d’effroi ; car elle comprenait que son fils, malgré sa gloire, pourrait bien expirer sur les côtes de France comme un malfaiteur vulgaire […] Tacite, là où il est beau et où il se déploie, est un grand peintre ; il est même, a-t-on dit, le plus grand peintre de l’Antiquité ; mais j’ai tant de peine, je l’avoue, à comprendre chez lui certains contournements de pensée, qu’il m’est difficile de croire que ce soit là l’unique manière de bien dire, ou même l’unique manière de bien voir et de juger. […] Thiers fait mieux comprendre que personne cette époque convulsive, en partie énigmatique, qui évoquait et entrechoquait tant de noms étonnés de se retrouver ensemble, qui ralliait autour du nouveau trône impérial, dans un sentiment patriotique et sincère, les Sieyès, les Carnot, les Lecourbe, les Benjamin Constant.
Et d’abord, ceux qui sont si chauds partisans de ce qu’on appelle la réaction classique, et qui la comprennent peu, ceux qui y voient autre chose que le noble plaisir d’entendre une jeune tragédienne de talent et de rapprendre, grâce à elle, ce qu’il n’aurait jamais fallu oublier, ce qu’il faut moins que jamais reproduire, ceux-là, épris contre le drame moderne d’une ferveur novice de croisés, et qui ne daignent plus faire de différence de Hernani à Vautrin, étaient quelque peu disposés d’avance à y confondre Cosima. […] pour lui dire qu’elle ne l’aime pas, rien de plus scabreux, on le comprend, qu’une telle scène ; Geffroy, qui représente Alvise, l’entame très bien ; le gentilhomme impatient, relancé dans ses ruses, est obligé d’entendre au long la doléance, la sentence de l’honneur outragé. […] On a compris du moins que, devant le masque à demi levé, l’entier respect recommençait, et que ce nom-là, pour tous, en ce temps-ci, c’était une gloire.
La faiblesse de notre âge d’analyse ne permet pas cette haute unité ; la vie devient un métier, une profession ; il faut afficher le titre de poète, d’artiste ou de savant, se créer un petit monde où l’on vit à part, sans comprendre tout le reste et souvent en le niant. […] Et pourtant, si l’on sait entendre la philosophie, dans son sens véritable, celui-là est en effet un misérable qui n’est pas philosophe, c’est-à-dire qui n’est point arrivé à comprendre le sens élevé de la vie. […] Il envie tour à tour, car il sait comprendre tour à tour, l’âme simple qui vit de foi et d’amour, l’âme virile qui prend la vie comme un musculeux athlète, l’esprit pénétrant et critique qui savoure à loisir le charme de manier son instrument exact et sûr.
Pourquoi le philologue, manipulant les choses de l’humanité pour en tirer la science de l’humanité, est-il moins compris que le chimiste et le physicien, manipulant la nature, pour arriver à la théorie de la nature ? […] La nouvelle génération philosophique comprendra la nécessité de se transporter dans le centre vivant des choses, de ne plus faire de la philosophie un recueil de spéculations sans unité, de lui rendre enfin son antique et large acception, son éternelle mission de donner à l’homme les vérités vitales. […] L’antiquité avait merveilleusement compris cette haute et large acception de la philosophie.
Il a parfaitement compris qu’il y avait sur le journalisme un très magnifique livre à faire, en raison même de sa difficulté, et il s’est dévoué à ce travail. Seulement, a-t-il compris au même degré que ce sujet demandait bien plus que des facultés littéraires et des connaissances bibliographiques ? […] Par une de ces préoccupations familières aux gens qui se coiffent d’un sujet jusqu’aux yeux, l’auteur de l’Histoire de la Presse a voulu voir le journalisme partout, même à Rome, mais il n’a pas compris que ce journalisme, dont les grands pontifes avaient exclusivement le monopole, était précisément la condamnation de celui-là dont il cherche beaucoup trop haut la conception dans l’histoire ; car elle n’appartient qu’à ces derniers temps.
Dans l’impossibilité de comprendre la croyance parce qu’ils étaient incrédules, ils s’en tiraient en disant qu’on mentait, et ce n’était pas particulier à Mahomet, le mensonge qu’ils inventaient, mais c’était particulier à tout homme qui tombait à genoux devant Dieu ! […] … Carlyle aussi avait eu intuition, dans ses Héros, — bien avant les travaux de Muir, Sprenger et Caussin de Perceval, — de la vérité de Mahomet, de la naïveté enflammée de ce mystique musulman, incompréhensible à ceux-là qui ne comprenaient rien à la mysticité chrétienne. […] Dans son admiration, que je comprends très bien, pour Mahomet et pour son œuvre, Barthélemy Saint-Hilaire finit vraiment par faire de Mahomet un trop grand homme, quand il affirme et prétend, à l’encontre de Muir, que le fondateur de l’Islam pouvait seul convertir les Arabes monstrueux du viie siècle et les arracher à leur idolâtrie barbare, par la raison que le Christianisme, avant Mahomet, avait essayé de convertir l’Arabie, et qu’il avait tristement échoué.
La sienne, à lui, est, obscure et secrète comme un chiffre qui n’a point de clef ; trente personnes peut-être dans Paris ont le sens de cette gaîté logogriphique, mais, à partir de la banlieue, tous les hommes d’esprit de la terre peuvent se mettre à plusieurs pour comprendre, ils ne seront pas plus heureux que les bourgeois de Hambourg qui se cotisaient pour entendre les mots de Rivarol ! […] le livre des Funambulesques alterne de ces parodies lyriques péniblement contournées à des Triolets et des Rondeaux toujours puérils et dont nous voudrions cependant donner un modèle, ne fût-ce que pour être compris, — car qui en a lu un les a lus tous ! […] Mais sous ce morceau de paillon que l’auteur des Odes funambulesques attache à l’épaule de sa Muse, il y a bien plus important qu’un poète, fût-il charmant dans le passé et eût-il pu devenir grand dans l’avenir : il y a la poésie, — la poésie telle qu’elle est acceptée, saluée et malheureusement comprise par beaucoup d’esprits de ce temps.
Cependant ces variétés comme ces ressemblances ne sont-elles pas pour la plupart compensées, et ne sont-elles pas toutes, je le répète, également comprises dans les lois de la nature ? […] Une fille chérie, une fille qui pouvait comprendre le génie de son père, répandait sur l’intérieur de sa maison un charme habituel. […] N’y a-t-il pas bien plus de vraie chaleur dans ce qui est compris par tous, que dans ces natures humaines inventées, pour ainsi dire, comme une fiction faite à plaisir ? […] — Asham comprit alors que j’étais inébranlable ; il s’éloigna de moi, triste et pensif, et me promit de me revoir. […] Guilford a levé les yeux vers ma prison, puis il les a portés plus haut, je l’ai compris : il a continué sa route.
C’est pourquoi, si l’on veut les comprendre, il faut d’abord considérer leur centre et leur source, je veux dire la cour. […] La forêt de Rambouillet comprend 25 000 arpents. […] Teissier (1780) sur la grande et la petite écurie. — L’écurie de la reine comprend 75 voitures et 330 chevaux. […] (Necker, Compte rendu, II, 119) De 1774 à 1788, la dépense des maisons du roi et de sa famille flotte entre 32 et 36 millions, non compris la maison militaire (La maison du roi justifiée). […] Les grandes entrées faisaient leur cour à l’heure de la toilette. « Cette entrée comprenait les princes du sang, les capitaines des gardes, et la plupart des grandes charges. » — En tout trois entrées le matin chez la reine. — Même cérémonial que pour le roi au sujet de la chemise.
Par-delà les deux siècles qui nous séparent de leur existence, de leurs angoisses et de leurs espoirs, nous comprenons clairement tout ce qu’ils pouvaient engendrer de robuste et de sain dans la nation qui les écrasait. […] Ils ont raison ; mais il faut comprendre que la science pour eux se borne à la connaissance de l’Écriture sainte et des Pères. […] Il est nécessaire, pour comprendre cette influence, de connaître la situation exacte de Bossuet vis-à-vis de Louis XIV. […] Le comédien du trône et le comédien de l’autel s’étaient compris. « Leurs destinées s’inclinent l’une vers l’autre et se joignent pour ne plus se séparer. […] Cela suffira pour nous faire comprendre cette parole de Michelet : « La Révocation n’est nullement une affaire de parole.