Ces trois grands génies ont formé le cœur et l’esprit des hommes de ma génération. […] Poète de sentiment et d’intimité profonde, sa brûlante douceur a touché pour jamais la chair de notre cœur. […] Laissez-moi vous dire que je plaindrais de tout cœur ceux qui n’en auraient qu’un. […] Mais il parle à mon cœur, il vibre à l’unisson de mes douloureuses pensées. […] Il fut un prestigieux virtuose, mais ce sont les mots qu’il a fait chanter bien plus que sa pensée et que son cœur.
Place ceci dans ton cœur. […] Sortons et amusons-les par les plus beaux dehors : la trahison du visage doit cacher les secrets du cœur d’un traître. […] il n’y a ni cœur ni langue qui puisse te concevoir ou t’exprimer. […] Paraissez à ses yeux et affligez son cœur. — Venez comme des ombres, et éloignez-vous de même. […] que votre douleur se change en colère, qu’elle n’affaiblisse pas votre cœur, qu’elle l’enrage !
Il admettrait sans doute quelques autres exceptions si on le pressait un peu, et cela nous suffirait, car ce ne sont pas les romans-feuilletons qui nous tiennent à cœur. […] Ils l’ont étudié à fond dans son esprit, dans son cœur, dans ses modes, dans son art, dans ses fanfreluches. […] Un grand cœur, des sens détraqués et exigeants, une tête faible, voilà Germinie. […] Et au milieu de tout cela, la malheureuse garde son cœur d’or, continue de soigner sa vieille maîtresse avec idolâtrie, parvient à lui tout cacher. […] Le blanc d’argent et le bitume dont il se servait étaient le blanc d’argent et le bitume d’un noble cœur.
Elles sont l’égouttement de la pitié par l’éponge du cœur ; mais elles ne sont pas l’organe du courage. […] … Aussi personne n’est plus flexible que moi aux vents tièdes et alizés de cette terre qui soufflent quelquefois au printemps, et même en automne, sur l’épiderme du cœur. […] Vous déposez votre cœur tout entier, comme un fardeau qui pèse à porter, dans le sein d’une épouse jeune et adorée qui ne doit vous le rendre qu’à la tombe, la mort la cueille dans vos bras, sous vos baisers, et le fossoyeur ensevelit sans le voir deux cœurs dans un seul cercueil ! […] Ces poètes sacrés n’ont que deux ou trois images, deux ou trois notes sur la harpe, comme le torrent des larmes qui suintent dans le cœur humain, et perçantes comme les cris de l’aigle dont la couleuvre vient d’enlacer les petits dans son nid. […] Nous ne trouvons pas tous notre pain en tout lieu : Du barde voyageur le pain, c’est la pensée ; Son cœur vit des œuvres de Dieu !
Thiers un historien qui parle au cœur de la France, de lui rendre une fois encore ce témoignage au terme de sa plus belle production. […] Sans s’arrêter à des sièges, tournant nos défenses, elles se sont donné rendez-vous sur la Haute-Marne, entre Chaumont et Langres, d’où, réunies, elles doivent se porter en masse vers Paris, droit au cœur et à la tête de l’Empire. […] Car si cette masse compacte, ce noir nuage « qui offusquait tous les yeux et terrifiait tous les cœurs » ne s’entrouvrait pas, si l’ennemi assemblé s’obstinait à refouler étape par étape Napoléon, chacun se voyait réduit à recommencer deux et trois fois peut-être, et en nombre de plus en plus disproportionné, cette glorieuse, mais désespérée, mais accablante bataille de la Rothière, qui finirait fatalement sous les murs de Paris et serait tôt ou tard perdue. […] Peut-on s’étonner que les nations s’identifient avec les figures de héros qui ont ainsi vécu et lutté jusqu’à l’extrémité pour leur grandeur, et qu’elles disent dans leur enthousiasme d’instinct et par une de ces raisons du cœur, supérieures à la raison même : Eux, c’est moi ! […] Tous ceux, au contraire, qui voulaient à tout prix l’inviolabilité du cœur de la nation ; aux yeux de qui le triomphe de la double invasion avait été la plaie saignante dont on ne s’était pas relevé encore, la plaie intestine qui, même guérie et fermée en apparence, continuait de gêner les mouvements, de paralyser la force et la pleine action de la France ; tous ceux qui, en 1814, avaient pensé comme les soldats de Fontainebleau, et comme aujourd’hui encore M.
Il en est d’autres où plaire n’est qu’un but secondaire ou, mieux encore, un moyen de gagner l’esprit par le cœur, de faire pénétrer des vérités ou de déterminer des résolutions à l’aide de phrases artistement enchaînées : tels un sermon, un pamphlet, l’exposé d’une théorie scientifique. […] Ainsi il est évident, presque au premier coup d’œil, que Racine se plaît à suivre, dans les méandres du cœur humain et surtout du cœur féminin, l’amour-passion, comme dit Stendhal, l’amour tragique avec son cortège de fureurs, de jalousies, d’emportements allant jusqu’au meurtre et au suicide. […] » — Et il déclare qu’il entend faire des tragédies tragiques, qui arrachent le cœur au lieu de l’effleurer. […] Lorsque André Chénier, sous les verrous, rime ses Iambes et s’écrie : Souffre, ô cœur gros de haine, affamé de justice ! […] Mais toujours, même chez les écrivains qui prennent à tâche de demeurer impersonnels, perce la passion qui leur tient le plus à cœur et qu’ils ont l’envie inconsciente de rendre contagieuse en l’exprimant.
Plus ambitieuse de plaire à l’esprit que de toucher le cœur, son éloquence est plutôt celle d’un Ecrivain moraliste & poli, que d’un Orateur Chrétien, pénétré des vérités qu’il prêche, & doué du talent d’en pénétrer les autres. […] Dans ses autres Discours, il parle rarement au cœur ; jamais ou presque jamais de ces expressions vigoureuses, de ces images frappantes, de ces traits hardis qui supposent une ame fortement pénétrée de son sujet, & capable de maîtriser les autres ames Il a paru trop oublier que les hommes déferent moins à la raison qu’à leurs passions ; que ce n’est qu’en agitant leur cœur, qu’on parvient à les dominer ; que l’homme éloquent n’est pas celui qui raisonne avec justesse, mais celui qui rend avec énergie ce qu’il sent avec vivacité ; celui qui nous échauffe par la chaleur du sentiment & de l’imagination, non celui qui nous instruit & nous éclaire par la lumiere & la vérité de ses raisonnemens.
Triste encore, mais d’une tristesse plus tendre, est le premier des trois Contes que Flaubert donna en 1877 : cette histoire d’un cœur simple — il s’agit d’une pauvre servante de province — est d’une sobriété puissante et d’un art raffiné ; dans l’insignifiance des faits, dans l’absolue pauvreté intellectuelle du sujet, dans la bizarrerie ou la niaiserie de ses manifestations sentimentales, transparaît constamment l’essentielle bonté d’un cœur qui ne sait qu’aimer et se donner ; quelque chose de grand et de touchant se révèle à nous par des effets toujours mesquins ou ridicules ; et ces deux sentiments qui s’accompagnent en nous, donnent une saveur très particulière à l’ouvrage. […] Talent robuste plutôt que fin, sans besoin d’expansion sympathique, sans inquiétude intellectuelle, Maupassant n’avait ni affections ni idées qui le portassent à déformer la réalité : ni son cœur ne réclamait une illusion, ni son esprit ne cherchait une démonstration. […] Son champ d’expériences s’étant agrandi, il a dit, dans Bel Ami, la lutte sans scrupules pour la vie, c’est-à-dire pour l’argent, le pouvoir et le plaisir, dans le monde de la presse et de la politique ; puis il a touché les choses du cœur, dans des milieux plus délicats (Fort comme la mort). […] Le jeu raffiné de l’esprit autour de la foi et de la morale évangéliques, ce goût intellectuel pour la simplicité du cœur qui n’est encore qu’une perversion de plus dans nos incohérentes natures, ont trouvé en M. […] Fort comme la mort (1889), Notre cœur, etr., en tout 8 vol., Ollendorff, in-18. — A consulter : F.
Celle qui s’appelait Mademoiselle par excellence ne pouvait se décider à cesser de l’être, et cela dura jusqu’au moment où la nature tant ajournée reprit ses droits et parla une fois pour toutes à son cœur. […] Mademoiselle partit donc, dans la joie de son cœur de se trouver enfin en passe de faire quelque action extraordinaire et de conquérir de la gloire. […] Un jour de combat, il retrouvait toutes ses qualités, son humanité, toutes ses vertus ; il était dans son élément, et, comme, tous les grands cœurs alors, il était bon. […] Restée froide et pure, et n’ayant jamais aimé jusqu’alors, elle ressentit pour la première fois l’amour avec une extrême jeunesse et, on peut dire, enfance de cœur ; elle nous le décrit avec la naïveté d’une bergère. […] La prison avait fait sortir tous les défauts de caractère et de cœur qu’il avait su cacher dans ses beaux jours.
« Je m’étais arrêté, dit-il quelque part, dans une imprimerie toute petite, mais proprette, coquette, hospitalière ; vous la connaissez, ma sœur. » Mon cœur, dit-il encore : Mon cœur, ivre à seize ans de volupté céleste, S’emplit d’un chaste amour dont le parfum lui reste. […] Poète dont chacun sait le talent, mais homme dont ceux qui l’ont approché savent seuls toute la noblesse et la délicatesse de cœur, il considérait comme un devoir, lui, arrivé le premier, de tendre la main à ceux qui viendraient ensuite, et nous le trouvons également aux débuts d’Hégésippe Moreau et à ceux de Pierre Dupont. […] Moreau est un poète ; il l’est par le cœur, par l’imagination, par le style : mais chez lui rien de tout cela, lorsqu’il mourut, n’était tout à fait achevé et accompli. […] Le vent d’hiver pleura sous le parvis sonore, Et soudain je sentis que je gardais encore Dans le fond de mon cœur, de moi-même ignoré, Un peu de vieille foi, parfum évaporé. […] Son cœur, continuent de dire ceux qui le connaissent, est affectueux et chaud, doué de riches qualités.
… Savez-vous de quels soins, de quelle molle adresse Vous auriez dû nourrir et bercer sa tendresse, Que même, entre deux bras croisés contre son cœur, Il eût aimé peut-être à troubler son bonheur, Et ce qu’il eût fallu de baisers et de larmes ? […] Ainsi dans L’Invocation, qui est l’impuissance d’un cœur appelant à grands cris l’amour, l’amour qui nous soulèverait de cette morne vie, et qui ne vient pas ! […] Il puisait comme Chateaubriand dans le plein cœur du dix-neuvième siècle. […] … Faute même de rhétorique, dans toute cette rhétorique qui laisse le cœur froid et n’a jamais consolé personne, pas même le poète qui n’est plus cet énergique fouilleur d’âme que nous avons connu, mais un artiste qui sertissait des mots, quand il fit ces Consolations. […] Si dans l’ombre et la paix leur cœur timide habite, Si le sillon pour eux est celui qu’on évite, Que guerres et périls s’en viennent les saisir, Ils ont chef Catinat, le héros sans désir !
L’orage du cœur y vibre et y réveille les échos les plus secrets. […] Joubert, l’ami intime, l’ami du cœur et du génie de M. de Chateaubriand, écrivait à madame de Beaumont, inquiète et craintive, à la veille de la publication d’Atala (mars 1801), cette lettre qui est restée le jugement définitif et qu’enregistre la postérité : « Je ne partage point vos errantes, car ce qui est beau ne peut manquer de plaire ; et il y a dans cet ouvrage une Vénus, céleste pour les uns, terrestre pour les autres, mais se faisant sentir à tous. […] René est bien le fils d’un siècle qui a tout examiné, tout mis en question ; mais le fils ne s’en tient pas au testament du père, il veut recommencer la vie et ne sait comment ; une intelligence avancée, consommée, qui a tout décomposé de bonne heure et tout analysé, se trouve chez lui en désaccord flagrant avec une imagination réveillée et puissante, avec un cœur avide, désenchanté et inassouvi. […] La religion de René, qui n’est que dans l’imagination et qui ne régénère pas le cœur, ressemble fort aussi à celle qui a régné dans le premier tiers de ce siècle ; on en était aux regrets du passé et à ne plus le maudire ; on n’avait plus pourtant la force ou la faiblesse de croire, on aspirait à un avenir incertain dont on ne se formait pas l’idée, et l’on se berçait ainsi, avec soupirs et gémissements, sur un nuage de sentiments contradictoires qui ne donnaient aucun fonds à la vie, aucun point d’appui à l’action.
On est devant elle comme devant le cœur vivant de l’organisme humain ; au moment d’y porter la main, on recule ; on sent vaguement que, si l’on y touchait, peut-être il cesserait de battre. […] Il aime les sons beaux et purs, il est plein d’enthousiasme pour les harmonies nobles, il a autant de cœur que de génie402. […] La jouissance personnelle ne lui suffit pas ; il lui faut encore la paix de la conscience et les effusions du cœur Voilà l’homme tel que Dieu l’a fait et l’a voulu ; il n’y a point de défaut dans sa structure. […] Ce sont les propres paroles de Rousseau (Rousseau juge de Jean-Jacques, troisième dialogue, 193). « D’où le peintre et l’apologiste de la nature, aujourd’hui si défigurée et si calomniée, a-t-il pu tirer son modèle, si ce n’est de son propre cœur ? […] Avec tout cela, je mourrai persuadé que, de tous les hommes que j’ai connus en ma vie, nul ne fut meilleur que moi. » — À Mme B. 16 mars 1770. « Vous m’avez accordé de l’estime sur mes écrits ; vous m’en accorderiez plus encore sur ma vie si elle vous était connue, et davantage encore sur mon cœur s’il était ouvert à vos yeux.
Le peintre de Montpellier, si estimable à tant d’égards, n’avait d’ailleurs aucune des qualités qui peuvent séduire un cœur enthousiaste. […] Je suis fâché que ce cœur, fortifié et soutenu par Alfieri, ait eu besoin d’un autre appui.” […] “Rien, dit-il, ne rappelait en elle, à cette époque déjà un peu avancée de sa vie, ni la reine d’un empire, ni la reine d’un cœur. […] J’ai tout perdu : c’est comme si on m’avait arraché le cœur ! […] Mais longtemps avant sa mort il était remplacé dans le cœur de Mme d’Albany.
On a pu vendre nos ceps, on ne pourra pas vendre nos cœurs ! […] » Je la remerciai de cette obligeante curiosité qui vient du cœur. […] Nous sommes tous parents par le cœur, la curiosité est un titre de famille. […] monsieur, ce titre est peut-être une preuve d’amour, mais non de sang ; le nôtre est bien humble, mais notre cœur est au niveau de tout ce que Dieu a créé pour sentir et aimer les belles choses. […] — Monsieur, me répondirent-elles, il est maître de pension rurale dans notre village de Renève ; il vous aime pour votre conduite dévouée en 1818, et son cœur est la source où nous avons puisé nos sentiments.
L’élève, à son tour, devenu grand homme, conserva un penchant de cœur pour l’éducation libérale des jésuites, et une reconnaissance filiale pour son maître, le Père Porée. […] Son intarissable gaieté d’esprit attestait la constante sérénité de son cœur ; c’était l’optimisme en action ; pas une heure morose n’assombrissait sa vie. […] Ce talent, peu pathétique de sa nature, n’était pas de ceux qui s’éteignent quand le cœur se refroidit. Ce n’était pas un talent de cœur, c’était un talent d’intelligence. […] Le cœur a partout les mêmes devoirs, sur les marches du trône de Dieu, s’il a un trône, et au fond de l’abîme, s’il y a un abîme !
que cette vue sordide est bien loin du cœur du véritable honnête homme ! […] L’agrément est plus flatteur et plus insinuant ; il va plus droit au cœur, et par des voies plus secrètes. […] A force d’y voir je ne sais quelle puissance de charmer et d’adoucir les cœurs farouches, peu s’en faut qu’il n’y ait fait entrer Orphée. […] Disons vite qu’il est un certain goût primitif et sain, né du cœur et de la nature, plus rude parfois, mais tout généreux, et dont la franche saveur répare et ne s’épuise pas. […] Que je serois heureux, disois-je en soupirant d’amour et de joie, si je me pouvois insinuer dans son cœur !
Alors je me mettais à rire de tout mon cœur et me moquais d’eux. […] Je me sentis le cœur serré par ce baiser, et je tournai bride violemment. […] « Ce fut la première fois de ma vie que je lus au fond d’un vrai cœur de soldat. […] Il avait l’estime et la gloire modeste de ses travaux auprès d’une épouse digne de son cœur ; il fut pour elle ce qu’il avait été pour sa mère. […] C’était comme une lutte de cœur à qui mourrait le premier.