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1674. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Il n’y a point, il n’y a jamais eu d’art chrétien.

1675. (1922) Gustave Flaubert

Car dans ce voyage, qui est en somme un voyage littéraire, la littérature tient la place d’honneur, à peu près comme la religion dans le pèlerinage d’un chrétien en Terre Sainte. « Nous passons l’après-midi, couchés à l’avant du navire, sur la natte du raïs Ibrahim, à causer, non sans tristesse ni amertume, de cette vieille littérature, tendre et inépuisable souci47. » De Flaubert à Du Camp, en Égypte, causer c’est discuter. […] Si Pascal nous semble un des plus grands entre les chrétiens, si le style de son sacrifice nous paraît si puissant, c’est qu’aucun ne sacrifiait à Dieu une telle matière d’humanité. […] Saint Julien et Un cœur simple sont pris dans le même rythme religieux et chrétien, épousé sincèrement et franchement de l’intérieur, et non, comme dans la Tentation, utilisé en parodie par l’intelligence.

1676. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

C’est ainsi que Corneille a préparé la conversion de Pauline, & il n’est personne qui ne dise avec Polieucte : Elle a trop de vertus, pour n’être pas chrétienne. […] Corneille, de son aveu, ne savoit que faire de ce personnage ; il en a fait un chrétien.

1677. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Très prudent, malgré son arrogance et sa cruauté, Rigault, dès le 18 avril, en prévision des événements qu’il redoutait et afin de se ménager le moyen de fuir, avait retenu un logement rue et hôtel Gay-Lussac, chez un maître de garni nommé Chrétien ; il s’était fait inscrire sur le registre des locataires au nom d’Auguste de Varenne, hommes d’affaires, âgé de vingt-sept ans, né en Espagne, ayant eu Pau pour dernier domicile ; il avait là une simple chambre qu’il partageait souvent avec Dacosta ; une femme de théâtre, avec laquelle il était également lié, ne demeurait pas loin de là. […] M. Chrétien trouva Rigault fort effaré et lui dit : « Les soldats sont en bas, il faut descendre. » Rigault lui proposa de le suivre sur les toits et d’essayer ainsi d’échapper aux poursuites.

1678. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

N’a-t-il pas étudié à fond et ne connaît-il pas admirablement les tortures infligées par la Rome impériale aux premiers chrétiens, et par les Japonais, les Thibétins, les Chinois, aux derniers envoyés du Christ ? […] Peut-on déshonorer par de telles formules cette admirable théorie chrétienne : La purification par la souffrance !

1679. (1925) Portraits et souvenirs

Le fait était si vraisemblable que l’Eglise ne lui refusa pas la sépulture des chrétiens, mais cet événement tragique n’illustre-t-il pas sa biographie d’une douloureuse et romantique vignette.

1680. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

ce qu’il dit est conforme à la doctrine chrétienne.

1681. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Le catholicisme est une crétinisation de l’individu : l’éducation par les Jésuites ou les frères de l’école chrétienne arrête et comprime toute vertu summative, tandis que le protestantisme la développe. » La douce et maladive voix de Berthelot rappelle les esprits des hauteurs sophistiques aux menaçantes réalités : « Messieurs, vous ne savez peut-être pas, que nous sommes entourés de quantités énormes de pétrole, déposées aux portes de Paris, et qui n’entrent pas à cause de l’octroi, que les Prussiens s’en emparent et les jettent dans la Seine, ils en feront un fleuve de feu qui brûlera les deux rives !

1682. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

On verra bientôt Steele écrire une pièce morale intitulée le Héros chrétien.

1683. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Et ces grandes allures poétiques les mènent à ne sentir ni le présent, ni le passé, ni la foi, ni la vie qu’ils dénaturent et troublent dans leurs poèmes antiques ou chrétiens, dans leurs tragédies et dans leurs comédies d’aujourd’hui, Quelle foule ont-ils encore remuée jusque dans les entrailles ?

1684. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

., la q…, les c… Chez Molière, que la décence chrétienne prive des plaisanteries sur les parties génitales, le fin sourire de la France s’amuse superlativement de la perspective d’un trou de c.., dans lequel un apothicaire introduit une canule de seringue.

1685. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

J’avois osé trouver ce paralelle scandaleux, sans néanmoins appliquer ce terme à Me D mais, elle est très-contente, dit-elle, de scandaliser avec Eustathe, archevêque de Thessalonique  ; comme si ce commentateur d’Homere étoit un pere de l’église, et qu’il fût de la docilité chrétienne de souscrire là-dessus à ses sentimens.

1686. (1885) L’Art romantique

C’est à douter si Berquin était chrétien. […] Renier les efforts de la société précédente, chrétienne et philosophique, c’est se suicider, c’est refuser la force et les moyens de perfectionnement.

1687. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

IV L’enfant Jésus confié à une famille chrétienne n’eût certes pas été traité avec plus de dévotion et d’amour, que je ne l’étais par cette famille.

1688. (1883) Le roman naturaliste

Avertissement J’ai retranché, de cette nouvelle édition du Roman naturaliste, deux études : l’une, sur les Romans de miss Rhoda Broughton, qui n’y était peut-être pas tout à fait à sa place ; et l’autre, sur le Roman du Nihilisme russe, qui n’avait plus d’intérêt ni, en vérité, d’objet même, depuis la publication du beau livre de M. E.-M. de Vogüé sur le Roman russe. Elles ont été remplacées par quatre autres, dont on m’excusera d’être allé reprendre la première, sur les Petits Naturalistes, dans un ancien volume. La seconde, sur la Banqueroute du Naturalisme ; la troisième, sur l’Évangéliste, de M. 

1689. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Il étoit fort pieux, & quand on lui demandoit comment il se portoit, on l’entendoit répondre presque d’un ton fâché, j’ai la santé d’un réprouvé, voulant faire entendre qu’un vrai chrétien doit toujours souffrir.

1690. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

J’aime et j’admire profondément ce livre, parce que, outre son art merveilleux, il a une probité rare : celle de ne flatter aucun snobisme, de ne caresser aucune passion, de n’encourager aucune mode, et de ne pas faire passer, comme dans les livres de nos plus accrédités psychologues, un grand souffle chrétien sur les eaux de toilette qui viennent de laver le secret parfumé des adultères.

1691. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

vous voyez bien que le Dieu des chrétiens se bouche les oreilles.

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