Le fond pourtant s’y fait sentir à qui le cherche ; et, après avoir vécu quelque temps auprès d’elle, on se dit qu’il n’est rien de tel encore qu’une race forte quand la grâce s’y mêle pour la couronner. […] Ces jeunes personnes, décidées à la résistance, sont aussi étonnées qu’affligées de voir la jeune de Murçay qu’on emmène sans défense : Pour moi, dit celle-ci, contente d’aller sans savoir où l’on me menait, je ne l’étais (affligée ni étonnée) de rien… Nous arrivâmes ensemble à Paris, où Mme de Maintenonvint aussitôt me chercher, et m’emmena seule à Saint-Germain. […] Elle fut bientôt de toutes les familiarités et de tous les intérieurs, et sa faveur apparente était assez complète, vers 1710, pour lui mériter de méchants couplets satiriques que les curieux peuvent chercher dans le Recueil de Maurepas. […] est-elle surtout dans l’ironie, dans la plaisanterie et l’enjouement, ou faut-il la chercher encore ailleurs ? […] Mais les femmes alors, avec cette facilité de nature qui de tout temps les distingue, réussirent mieux encore que les hommes à offrir de parfaits modèles de ce que nous cherchons, et dont les semences étaient comme répandues dans l’air qu’on respirait.
Rousseau pourtant a trouvé moyen d’être injuste envers ce doux pays, en même temps qu’il le peignait comme un cadre de paradis terrestre : Je dirais volontiers, a-t-il écrit dans une page célèbre des Confessions, à ceux qui ont du goût et qui sont sensibles : Allez à Vevey, visitez le pays, examinez les sites, promenez-vous sur le lac, et dites si la nature n’a pas fait ce beau pays pour une Julie, pour une Claire et pour un Saint-Preux ; mais ne les y cherchez pas. Et moi je dirai, et tous ceux qui ont connu et habité ce pays diront : Oui, cherchez-y sinon des Julie et des Saint-Preux, du moins des femmes du genre de Claire ; j’entends par là un certain tour d’esprit mêlé de sérieux et de gaieté, naturel et travaillé à la fois, très capable de raisonnement, d’étude, de dialectique même, vif pourtant, assez imprévu, et non du tout dénué d’agrément et de charme. […] Le premier ministère de son mari, qui dut l’exalter sans doute, fut aussi le moment où elle commença à se détromper : « Mon cœur et mes regrets, écrivait-elle à un ami en juillet 1779, cherchent sans cesse un univers où la bienfaisance soit la première des vertus. […] Je crois le voir environné de toutes nos heures, et je cherche auprès de lui et les instants et les personnes qui semblent ne plus exister pour nous : alors mon âme se calme ; ma pensée errante et désolée trouve un asile. […] Les curieux peuvent chercher des considérations très fines sur ces rapports des esprits et du pays, au tome second, p. 1191, de l’ouvrage intitulé Le Canton de Vaud, sa vie et son histoire, par M.
Ce signalement que nous donne Choisy de l’abbé de Cosnac au physique, répond bien à ce qu’il se montre dans le courant de ses Mémoires : n’y cherchez pas d’élévation, aucune idée morale, distincte de l’intérêt et du désir d’arriver ; entré domestique, comme on disait alors (et sans idée de défaveur), auprès du prince de Conti, il ne songe qu’à plaire à son maître, à lui devenir agréable, utile, puis nécessaire, et à s’y procurer ses propres avantages. […] Je cherchais un établissement plus utile et plus agréable, et je ne m’accommodais pas d’une vie si oisive et si languissante. […] L’abbé de Cosnac, moins par scrupule que par un éloignement naturel, évite de se mêler à ces sortes d’intrigues, qui sont, au contraire, l’élément même et le triomphe de Sarasin : Pour moi, nous dit l’abbé, je ne cherchais à me mêler que des affaires du parti, non seulement dans la vue de me rendre utile et nécessaire, mais encore parce que je les trouvais plus conformes à mon inclination, qui me portait autant à l’ambition qu’elle m’éloignait de l’amour. […] Cette première surprise fut suivie presque aussitôt d’une si grande abondance de larmes, que je fus persuadé qu’elle aimait sincèrement ce prince ; mais, peu après, elle m’épargna toutes les paroles que je cherchais pour la consoler, et entra en conversation sur des choses indifférentes avec autant de tranquillité que s’il ne se fût rien passé dans son âme. […] Je cherche à donner idée de l’esprit de Cosnac et à faire sentir comment il faisait passer ses brusqueries par ses saillies et savait sauver sa considération au milieu de ses gaietés.
La lecture de Robinson fut pour lui un événement ; lui aussi, il cherchait en imagination son île, mais bientôt ce ne fut plus une île solitaire, il s’y donnait des compagnons ; il la peuplait à son gré d’un monde choisi, dont il se faisait le législateur pacifique : car il était ambitieux, et son penchant le portait naturellement ou à s’isoler ou à se donner le beau rôle. […] Ils étaient venus, il y avait plusieurs années, chercher fortune ; ils avaient quitté leurs parents, leurs amis, leur patrie, pour passer leurs jours dans un lieu sauvage, où l’on ne voyait que la mer et les escarpements affreux du morne Brabant ; mais l’air de contentement et de bonté de cette jeune mère de famille semblait rendre heureux tout ce qui l’approchait. […] Les derniers éditeurs de Condorcet, en publiant une lettre de Bernardin à Mlle de Lespinasse, l’accusent d’avoir été ingrat envers d’Alembert et elle, qui cherchaient tous deux sincèrement à le servir. […] Au moment où il voyait ainsi assez habituellement Rousseau et où il cherchait à adoucir ses humeurs sombres, Bernardin était lui-même ou allait être atteint, à quelque degré, du même mal. […] Hennin, d’aller à pied de Paris à Versailles et d’en revenir de même, en choisissant à l’avance la lune qui quelquefois le trahit, a des paroles dignes d’un sage de l’Orient ou d’un ancien : Enfin j’ai cherché de l’eau dans mon puits ; depuis six ans j’ai jeté sur le papier beaucoup d’idées qui demandent à être mises en ordre.
Mais ce n’est point dans les livres quelle inspire, que le lettré cherchera le tableau de la nouvelle littérature dont le caractère le plus apparent est une sorte d’inquiétude, un état de crainte permanente, de regrets, une tendance à revenir en arrière. […] « Le poète cherchera moins à dire qu’à suggérer. […] La visée est ambitieuse peut-être, mais il n’est point interdit de chercher haut, et même, si parfois la corde de l’arc se rompt, il est des buts qu’il est déjà méritoire d’avoir envisagé, même en pensée… « Les Poètes récents ont considéré autrement les Mythes et les Légendes. Ils en cherchèrent la signification permanente et le sens idéal ; où les uns virent des contes et des fables, les autres virent des symboles. […] Depuis que chacun fait ou veut chercher du nouveau, toutes les œuvres se ressemblent.
Nous nous trouvons là en face d’une grave affection, dont une bonne partie de la neuve génération artistique me semble atteinte, sans chercher à s’en guérir, à la racine d’un mal qui dévore l’énergie d’une jeunesse déjà caduque et refroidie. […] Que l’excitation sexuelle produise sur le cerveau une action féconde, ceci non seulement je ne cherche pas à le nier, mais je l’affirme avec l’auteur et avec tout homme de bon sens, qui aura pu observer ce phénomène d’après les autres ou d’après lui-même. […] Voici de quelle façon ce docteur de l’infécondité appelle l’attention du public sur son œuvre : « Depuis plus de cinq mille ans, l’humanité cherche en vain la solution des grands problèmes de l’univers, le problème de l’existence d’un dieu personnel, celui de la survivance de l’âme après la mort, celui des causes de la souffrance qui est dans le monde, et de ses remèdes etc. […] Nous voici donc fixés une fois de plus sur l’avenir humain : désormais les deux sexes doivent vivre à distance respectable l’un de l’autre, et chercher leur bonheur dans les hautes voluptés individuelles et solitaires. […] Je ne puis donc chercher à nier l’objection dans son ensemble, et au contraire je l’accepte comme correctif à l’endroit de ma thèse, un peu trop outrancière et trop étroite peut-être, contrairement à mon intention ; mais ce que je ne puis concéder, c’est que cette période d’abstinence puisse être étendue à toute la vie, ou même à un trop long fragment de la vie.
René d’Argenson qui avait donné l’édition des Mémoires en 1825, et qui a cherché à prouver par quantité de raisons que ces curieux documents nouveaux sur son arrière-grand-oncle étaient d’autant moins dignes de confiance qu’ils étaient plus intimes et plus personnels, plus complètement sincères et écrits en vue du bonnet de nuit. […] « Tout le caractère énergique de la race a disparu. — Ailleurs, et au hasard, veut-on un autre exemple : Voici le vrai texte : J’ai cherché d’où j’aimais Don Quichotte et à le relire vingt fois dans ma vie, ainsi que plusieurs autres romans : c’est que j’aime les mœurs qu’ils dépeignent.
« Avant, dit-il, de chercher l’ordre dans lequel on présentera ses pensées, il faut s’en être fait un plus général et plus fixe, où ne doivent entrer que les premières vues et les principales idées. […] On se tromperait gravement si l’on pensait qu’il n’y a qu’un plan de chaque sujet : chercher ici l’absolu est pure chimère.
Les ornemens se présentent d’eux-mêmes sous la plume de cet Orateur sagement philosophe, sans qu’il ait besoin de les chercher ; jamais la raison ne s’exprima avec plus de noblesse & de candeur. […] Les préceptes qu’elle renferme , disoit-il, sont la route assurée pour parvenir à ce souverain bien que les anciens Philosophes ont tant cherché, & qu’elle seule peut nous faire trouver *.
Pourquoi vas-tu si loin et si haut me chercher des fruits et des fleurs ? […] Bernardin de Saint-Pierre, qui, dans ses Études de la Nature, cherche à justifier les voies de Dieu et à prouver la beauté de la religion, a dû nourrir son génie de la lecture des livres saints.
On ne veut pas qu’un laïque palisse sur les difficultés de l’Ecriture sainte, qu’il cherche les dogmes de l’Eglise dans la tradition ; qu’il étudie les casuistes & les scholastiques. […] in-12. ; mais l’auteur a trop cherché l’esprit & les belles phrases.
Généralement, pour la trouver, il faut la chercher laborieusement et, bien qu’elle soit un mérite positif du rang le plus élevé, c’est moins l’esprit d’invention que l’esprit de négation qui nous fournit les moyens de l’atteindre. » Tous les grands écrivains ont à peu près dit la même chose, et, l’hésitation n’est pas permise, c’est Edgard Poë (sic) qui a raison : l’originalité du fond et surtout l’originalité de la forme peut être instantanée ; mais, en général, il est très vrai qu’il faut la chercher laborieusement, nous l’avons prouvé sans réplique dans notre dernier livre par les corrections manuscrites des grands auteurs.
Il arrive bien rarement qu’il cherche, pour sa pensée, une forme capable de la protéger contre l’oubli. […] Nous ne chercherons pas le plaisir à l’exclusion de l’enseignement ; M. […] Si donc Goethe et Tieck ont eu tort de chercher dans l’acte poétique, pris en lui-même, un élément dramatique, M. […] Bulwer d’avoir cherché à racheter la vulgarité de sa fable par l’élévation du style. […] Quand il raconte, et il raconte rarement, il cherche, il obtient des effets qui n’appartiennent pas au genre historique.
Aussitôt donc il faut se préparer à combattre et chercher du secours et convoquer les vassaux. […] Les moines qui la condamnèrent vont chercher le pardon en Palestine, et les soldats vont par bandes guerroyer et s’anéantir. […] Lui aussi cherchait à s’évader, il n’osa toucher au vers et choisit le poème en prose ; s’il eût vécu, peut-être eût-il élargi ses tendances de liberté. […] On cherche à faire saisir la nuance des âmes dont on parle, prochaines de celles des auditeurs, mais qui ont déjà vécu toute leur vie. […] La généralité des auteurs cherche à épargner toute fatigue et toute intuition nécessaire à leurs lecteurs.
la loi naturelle des êtres est de chercher à jouir, et non pas à souffrir. […] Vous cherchez votre bonheur, je chercherai le mien. […] Plus que toi j’ai besoin d’infini ; laisse-moi chercher au moins l’ombre de cet infini qui m’est nécessaire dans le fini qui seul nous reste. […] Il cherche le bonheur dans la satisfaction de ses besoins, sans autre contrepoids, sans autre lumière. […] L’esprit humain ne peut pas concevoir le présent sans avenir : donc il délaissera l’idolâtrie du présent pour chercher l’avenir.
Quand son père était enfant, on envoya cet enfant chercher une bouteille de vin. […] Il cherchait sa voie. Mais il résolut de la chercher autrement qu’en bateau, sur la mer stérile. […] Alors, Mommsen avait cherché le divertissement d’une promenade. […] On le chercherait en vain : c’est qu’il n’existe pas.
C’est qu’il était malade et avait dû chercher un refuge ailleurs. […] Qui voudra chercher femme, si cette peinture est vraie ? […] Des éternités nous nous sommes cherchés. […] Ses mains rapaces et ses narines friandes cherchent l’or jaune et la chair fraîche. […] Il cherchait la reine Yseult.
Pauvre vingtième siècle, sera-t-il volé, s’il va chercher ses renseignements sur le dix-neuvième, dans les journaux ! […] Il peint les choses lui tombant sous la vue, des hommes, des femmes, des paysages, des étoffes, que sais-je, mais, il va très peu chercher les motifs de sa palette dans les bouquins. […] On cause en landau des décors, et l’on monte les chercher, les établir, pendant une heure qui précède le dîner. […] Delpit insistait, et sortait chercher une loge. […] Jamais il n’a cherché à se rappeler à elle.