/ 2145
730. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine »

La Fontaine, il est vrai, se méprenait un peu sur lui-même ; il se piquait de beaucoup de correction et de labeur, et sa poétique qu’il tenait en gros de Maucroix, et que Boileau et Racine lui achevèrent, s’accordait assez mal avec la tournure de ses œuvres. […] Ses manuscrits présentent beaucoup de ratures et de changements ; les mêmes morceaux y sont recopiés plusieurs fois, et souvent avec des corrections heureuses.

731. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre IV »

Il avait d’ailleurs, sur une note assez désinvolte, répondu à ce sujet au Dr Cabanès en 1891 : … Je n’ai fait aucune étude médicale suivie, j’ai lu beaucoup de livres de médecine, de physiologie et de biologie : Le dictionnaire de Robin et de Littré, le livre de Broca, avec préface de Pozzi, la clinique de Charcot, l’anthropologie de Bossu, mais tout cela bien décousu et bien incohérent. » Il termine finement : « … Je ne crois pas beaucoup à la médecine, ce qui me permet d’aimer beaucoup les médecins, n’ayant plus rien à redouter d’eux. […] J’ai eu, du reste, toujours beaucoup de goût pour tout ce qui touche à la médecine.

732. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VI. De la philosophie » pp. 513-542

C’est ainsi qu’en Amérique beaucoup de problèmes politiques paraissent résolus ; car les citoyens y vivent heureux et libres. […] Comme elle rencontre beaucoup d’obstacles, elle a reçu de la nature beaucoup de soutiens.

733. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre II. Des idées générales et de la substitution simple » pp. 33-54

Mais cette image incertaine n’est pas l’arbre abstrait, ni le polygone abstrait ; la mollesse de son contour ne l’empêche pas d’avoir un contour propre ; elle est changeante et obscure, et l’objet désigné par le nom n’est ni changeant ni obscur ; il est un extrait très précis ; on peut en beaucoup de cas donner sa définition exacte. […] Comme tous les chats se ressemblent fort et diffèrent beaucoup de nos autres animaux, nous avons aisément appris leur nom commun et remarqué leurs caractères communs.

734. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VI, « Le Mariage de Figaro » »

L’action est touffue, pressée, d’un mouvement haletant et lent à fois, avec beaucoup de trépidation et de piétinement. […] Devenue aveugle, elle prit pour lectrice Mlle de Lespinasse, à qui elle ne pardonna point d’avoir charmé par son esprit beaucoup de ses amis.

735. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

Bourget a visité beaucoup de salons et beaucoup de livres.

736. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

Nous savons de quelle utilité sont les maîtres à danser qui, en vous faisant faire beaucoup de ronds de jambes, vous rompent, vous assouplissent et vous apprennent finalement à bien marcher. […] Amédée de Bast, sur les dernières années et la mort de Patru (10 et 14 mai 1846) : le curieux auteur, que j’ai lu avec intérêt, entre dans beaucoup de détails dont plus d’un a de la nouveauté et serait à citer : je voudrais seulement que M. de Bast, s’il fait réimprimer ces articles, indiquât, dans le récit qu’il a voulu dramatiser, les parties tout à fait exactes et historiques.

737. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le surintendant Fouquet. (Article Fouquet, dans l’Histoire de Colbert, par M. P. Clément.) 1846. » pp. 294-312

Gourville raconte l’état de désordre où était dans ce temps (1657) l’administration des finances ; la place était remplie de billets décriés qui provenaient de la banqueroute qu’avait faite quelques armées auparavant le maréchal de La Meilleraye (alors surintendant) ; on achetait ces anciens billets pour rien, et, en faisant des affaires avec le roi, on obtenait de Fouquet, comme condition, qu’il réassignât ces billets pour les sommes entières : « Cela fit beaucoup de personnes extrêmement riches, dit Gourville ; cependant, parmi ce grand désordre, le roi ne manquait point d’argent, et, ayant tous ces exemples devant moi, j’en profitai beaucoup. » Le roi ne manquait point d’argent, là est un point essentiel dont Pellisson s’est ensuite servi très habilement dans les Défenses qu’il a données de Fouquet. […] Quelque temps après son arrivée à Pignerol, le tonnerre tomba en plein midi dans la chambre qu’il occupait, et, au milieu de beaucoup de ruines, le laissa sain et sauf : « d’où quelques-uns prirent occasion de dire que bien souvent ceux qui paraissent criminels devant les hommes ne le sont pas devant Dieu ».

738. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

Beffara, cet honorable commissaire de police, qui, dans sa retraite, et par un reste d’habitude investigatrice utilement appliquée à l’histoire littéraire, se mit à la piste des naissances illustres, a fixé avec beaucoup de probabilité la naissance de Regnard au 7 février 1655. […] Dans Le Joueur, le caractère principal a beaucoup de vérité : cet homme, qui a joué, qui joue et qui jouera, qui, toutes les fois qu’il perd, sent revenir sur l’eau son amour, mais qui, au moindre retour de fortune, lui refait banqueroute de plus belle, cet homme est incurable ; il a beau s’écrier dans sa détresse : Ah !

739. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1853 » pp. 31-55

Et cet homme qui avait de la fortune, qui avait beaucoup de mille livres de rente, allait demander le maximum de la peine pour un délit dont nous n’étions pas coupables. […] On se promène dans un jardin où il n’y a guère que l’ombre d’une table de pierre, et l’on dîne dans une salle à manger, où l’on vous passe beaucoup de bouteilles de toutes sortes de vins, en face de douze Césars peints sur les murs par un vitrier.

740. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

Beaucoup de lecteurs pourtant s’intéressent à l’exceptionnel proprement dit, lisant, disent-ils, pour se secouer, pour se dépayser, pour voir du nouveau et du tout nouveau, et précisément ne tenant point à contrôler, ce qui n’est que se ramener au déjà vu et au train, peu aimé, de tous les jours. […] Le caractère d’après les lectures, cela est donc vrai, mais, comme beaucoup de vérités, d’une vérité relative ; et c’est une observation intéressante, mais qui, comme toutes les observations, demande contrôle.

741. (1912) L’art de lire « Chapitre VIII. Les ennemis de la lecture »

C’est une chose bien insupportable à beaucoup de lecteurs que cet air de supériorité. […] Même dans le langage de l’ancienne tragédie, il y avait pour lui beaucoup de choses choquantes, tout au moins inexplicables… .

742. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Philarète Chasles » pp. 111-136

Il était plus né orateur… On a parlé aussi beaucoup de leurs deux causeries. […] Il y a, en effet, dans Chasles, selon moi, beaucoup de Macaulay.

743. (1929) Amiel ou la part du rêve

Ses cours bien préparés étaient pesants et ennuyeux, mais ceux qui les relisaient plus tard y trouvaient cependant beaucoup de matière utile. […] Mais Dieu aurait dû me laisser ma mère. » Il tient beaucoup de cette Neuchâteloise, jolie, douce, un peu intérieure, faible de santé. […] Beaucoup de ces jeunes gens venaient du bas, comme Amiel. […] Il a le plaisir de voyager en compagnie d’une autre, une belle Corfiote, dont il dit beaucoup de bien à ses oncle et tante, et qui ressemble tout à fait, paraît-il, à la Corinne du roman. […] Il avait traversé beaucoup de ces croyances spéciales.

744. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

De reporter, il est devenu domestique ; et il a gagné à cela beaucoup de considération. […] Gustave Geffroy, Émile Hennequin, Gustave Kahn, ont une esthétique très nette, très haute, très personnelle, et qui la défendent avec beaucoup de talent, beaucoup d’élévation et beaucoup d’inutilité, hélas ! […] C’est à la portée de tout le monde, quand on a beaucoup de courage et une absence complète de dégoût. […] Il y a là, vraiment, parmi beaucoup de choses, peut-être inutiles et trop touffues, des sensations encore inédites dans la littérature ; il y a là, vraiment, de l’inexprimé. […] Mon cas est humiliant, je l’avoue, et j’avoue que j’en ai ressenti un peu de honte et beaucoup de dépit.

745. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Il en a usé avec beaucoup de grâce et d’esprit. […] Par beaucoup de points. […] Nous lui devons beaucoup de respect et de sympathie. […] Cette profonde honnêteté s’accompagne de beaucoup de talent. […] C’est un ouvrier dont beaucoup de messieurs pourraient envier l’intelligence et les façons.

746. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

C’est un artiste charmant, qui manie la vieille langue comme un linguiste, avec beaucoup de grâce. […] Dans ses sarcasmes, beaucoup de plaisanterie provinciale, d’ailleurs. […] — La plupart ont beaucoup de talent. […] Ils n’ont rien inventé, d’ailleurs, ils n’ont fait qu’étendre à beaucoup de phrases le procédé de M.  […] Beaucoup de talent, d’ailleurs, là-dedans, et un vrai sentiment poétique.

747. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LVIII » pp. 220-226

Voici ce passage : « Je dirai mon sentiment sur la Trappe avec beaucoup de franchise, comme un homme qui n’a d’autre vue que celle que Dieu soit glorifié dans la plus sainte maison qui soit dans l’Église, et dans la vie du plus parfait directeur des âmes dans la vie monastique qu’on ait connu depuis saint Bernard.

/ 2145