C’est son plus beau titre de gloire. […] Et voilà qu’un beau jour sa poésie ne le délivre plus. […] Quelle belle vie que celle de Tolstoï ! […] Et c’est par ce côté que l’Éducation sentimentale est, à notre avis, le plus beau de ces beaux livres. […] Qu’elle est belle et vraie, cette emblématique aventure !
Tels on vit les Romains, dans leurs jours lumineux, Du second des Césars dégrader l’âge heureux, Ensevelir Horace & déterrer Lucile, Préférer la Pharsale aux beaux Vers de Virgile, Vanter l’esprit guindé du Maître de Néron, Et bâiller sans pudeur en lisant Cicéron. Déjà même la Langue, & moins belle & moins pure, Rougit de se prêter à la simple Nature. […] Amoureux du bizarre, avide du nouveau, Et, pour comble d’erreur, ennemi du vrai beau. Nous ne citerons rien de ses Discours philosophiques, parce que tout y est d’une égale beauté ; nous dirons seulement qu’ils suffiroient pour faire la réputation d’un grand Poëte, & qu’ils passeront à la Postérité, malgré les cris de l’Envie, comme un des plus beaux monumens de la Littérature de ce Siecle.
Le succès en fut remarquable et dure encore parmi les sectaires de ce bon cœur et de ce beau génie. […] tu es beau précisément comme un monarque au milieu de ses sujets. […] … Ce poème-là n’est pas assez beau ! […] quoi de plus beau dans le monde, ô Kitty Bell ! […] Puissent vos beaux yeux ne jamais pleurer et vos lèvres sourire sans cesse !
« On écrirait un livre rien que pour vous faire écrire une page. » C’est le remercîment qu’adressait Victor Hugo à M. de Saint-Victor après avoir lu son article sur les Travailleurs de la mer, un de ces beaux morceaux qui portent avec eux leur flamme. […] Je ne pense pas que Théophile Gautier, de qui on a souvent rapproché M. de Saint-Victor, et qui, en effet, a pu être son maître un moment, soit aussi neutre, aussi indulgent, aussi placide d’impression qu’on veut bien le dire : il est facile, quand on lit Gautier avec intelligence, de saisir sa vraie impression et de la discerner, comme un sable fin, au fond de ce beau lac d’indifférence où il se joue ; mais enfin M. de Saint-Victor se distingue absolument de lui par la vivacité avec laquelle il articule et accuse en toute rencontre ses affections ou ses répugnances. Le jour où il a écrit sur la Belle Hélène (26 décembre 1864), il a véritablement fait un acte de foi ; il a lancé l’anathème contre le burlesque, le grotesque, s’attaquant aux chefs-d’œuvre antiques et les profanant : le carquois résonnait ce jour-là sur son épaule ; on eût cru voir la colère d’Apollon. […] Le jeune Saint-Victor, élevé pendant ses premières années hors de France, en Suisse, puis en Italie, à Rome et en d’autres lieux peuplés de vivants souvenirs, y put comparer de bonne heure les chefs-d’œuvre des Écoles rivales ; il grandit et se forma à l’idée, du beau parmi les marbres et les tableaux des maîtres ; il lui fut donné, comme à Roméo, de voir à temps la beauté véritable, et depuis ce jour il ne put jamais s’en déprendre. […] Le volume qu’il vient de publier est comme une magnifique ouverture ; il y a mis d’avance un échantillon et un bouquet des belles choses qui se trouveront développées dans la suite ; qu’il poursuive donc, qu’il nous donne résolûment le recueil de ses meilleurs articles dans les diverses branches de critique où son beau talent se signale depuis tant d’années.
Avec une sorte de hautaine indifférence à tout ce qui n’est pas le chant, sans avoir destiné de monument, il cueille comme d’harmonieuses fleurs ses pensées et ses sentiments les plus beaux, les plus dignes de la gloire des vers. […] Pour lui, le sens des belles formes n’a pas dû être, comme chez d’autres, développé par l’étude, la comparaison, la « mesure » de toutes choses qui se fait en nous vers l’adolescence ; il a compris sans doute l’eurythmie aux premiers mots qu’il ouï prononcer, au paysage dont s’éblouit son regard d’enfant. […] Il a fait de très beaux vers, remarquables par l’éclat et la sonorité… M. de Régnier a ce don de l’expression imagée et chantante où on reconnaît le poète. […] On dirait, de ses poèmes, de suaves médaillons dont le temps adoucit les contours ou d’immémoriales tapisseries aux nuances très fines, ravies du palais de quelque Belle au bois dormant qu’il réveilla pour en faire son amie. […] Et enfin le poème de l’Homme et la Sirène, quoi qu’on pense de la polymorphie, enferme, sous des apparences compliquées, un sens très simple et très beau.
En littérature, comme en toute chose, il n’y a que le bon et le mauvais, le beau et le difforme, le vrai et le faux. Or, sans établir ici de comparaisons qui exigeraient des restrictions et des développements, le beau dans Shakespeare est tout aussi classique (si classique signifie digne d’être étudié) que le beau dans Racine ; et le faux dans Voltaire est tout aussi romantique (si romantique veut dire mauvais) que le faux dans Calderon. […] La moisson est-elle moins belle, parce qu’elle a mûri sur le volcan ? […] Et ne nous étonnons point de cette liaison remarquable entre les grandes époques politiques et les belles époques littéraires. […] On rencontre fréquemment dans leurs plus beaux passages des détails empruntés à des mœurs, à des religions ou à des époques trop étrangères au sujet.
La belle découverte ! […] Mais c’était trop beau. […] Il est beau, il est vainqueur. […] Ils sont un prétexte à beaux linéaments. […] Un sens du beau leur est fermé.
la belle destinée, de ne pouvoir plus mourir sinon avec un immortel ! […] Voilà que loin de toi, quand le plus beau de notre âge nous sourit, inconnus du monde entier, nous mourons pour cette nation qui te tue. » — « Et leur plainte, ajoute le poëte, ne fut entendue que du désert boréal et des forêts sifflantes. […] Un beau réveil pourtant s’opérait sur toute la péninsule en ces années ; Leopardi, l’un des précurseurs, le présageait, sans assez y croire, dans son chant à Angelo Maï. […] Ce beau chant finit par un salut sympathique et un cri ardent vers Alfieri, que Leopardi appelle Vittorio mio et auquel il se rattache comme au dernier de la noble race, au seul que ces temps de ruine aient laissé debout. […] Il recueillit et publia, en 1827, ses Essais de morale (Operette morali, Milan), dont la plupart avaient précédemment paru dans divers journaux ; c’est le livre de prose auquel Manzoni décerne un si bel éloge.
Dans ce premier volume, l’historien exposait et développait avec le plus grand détail l’état et la constitution de l’Empire sous les Antonins ; il remontait dans ses explications jusqu’à la politique d’Auguste ; il caractérisait en traits généraux les règnes et l’esprit des cinq empereurs à qui le genre humain dut le dernier beau siècle, le plus beau et le plus heureux peut-être de tous ceux qu’a enregistrés l’histoire ; et, à partir de Commode, il entrait dans la narration continue. […] Considérée par cet aspect, son Histoire ressemble à une belle et longue retraite devant des nuées d’ennemis : il n’a pas l’impétuosité ni le feu, mais il a la tactique et l’ordre ; il campe, s’arrête et se déploie partout où il peut. […] Ce sont de beaux chapitres, traités avec une sorte de prédilection, et qui, jusqu’au terme, témoignent bien de la fertilité. […] Son visage n’est pas beau, mais sa personne avec tout ce qui l’entoure est d’une grâce et d’une beauté admirables. […] [NdA] On peut lire les considérations qui terminent la première partie publiée de la belle Histoire d’Angleterre de M.
Il se fit même une affaire avec l’académie et le consistoire de Saumur pour avoir dit, dans ses notes sur Sapho, qu’il trouvait la fameuse ode si belle qu’il était tenté de pardonner à l’auteur l’étrange passion qui la lui avait inspirée. […] Cependant Chapelain et M. de Montausier avaient beau s’y mettre, on rencontrait un obstacle qui tenait peut-être à la religion de Le Fèvre, et aussi à quelques inconstances de son caractère. […] Mme Dacier nous a peint son père, bel homme, quoique d’une taille peu dégagée, blond, avec des yeux d’un bleu remarquable ; extrêmement bon, mais un peu brusque ; vif, plein de feu dans le moment, sans rancune, et bien qu’ayant rompu presque tout commerce avec le monde, toujours ouvert et tendre à l’amitié : Quoiqu’il fût, dit-elle, dans un des plus beaux pays du royaume, où l’on peut se promener le plus agréablement, il ne se promenait presque jamais ; son étude, ses enfants et un jardin, où il avait toutes sortes de belles fleurs qu’il prenait plaisir à cultiver lui-même, étaient son divertissement ordinaire. […] Ainsi d’abord elle dédie cet Anacréon au sévère M. de Montausier, comme plus tard son mari dédiera son Épictète au Régent avec toutes sortes de belles paroles de l’Écriture dans la dédicace et en ajoutant, de peur d’y manquer : « En effet, Monseigneur, sans la morale, que serait-ce que la politique ? […] Dacier jusqu’à une dizaine de fois, tantôt pour un beau sens, tantôt pour une belle conjecture ; et d’autre part M.
Il parlait avec tant de grâce, tant de feu, tant de majesté, souvent une heure durant, il s’énonçait en si beaux termes, tantôt latins, tantôt français, et disait de si belles choses, si curieuses, si recherchées, que les gens qui n’étaient venus qu’à dessein de le critiquer (ils étaient sans doute en grand nombre) ne pouvaient s’empêcher d’admirer son érudition et de se récrier comme les autres sur sa mémoire. […] Chez tous on distingue une grande douceur, de la finesse, un air de persuasion ; l’œil est riant, la lèvre est entr’ouverte et belle ; mais dans celui de Nanteuil en particulier, le plus naturel des trois, on sent la force, quelque chose de mâle dans la douceur, et de capable, à un moment, d’imposer, d’éblouir et de remplir les yeux. […] Le 9 janvier 1695, le roi lui écrivait de sa main une belle lettre sur la mort de l’abbesse de Port-Royal, sa sœur. […] Il mourut subitement, le 6 août 1695, à sa belle maison de Conflans, dont il avait fait un lieu de délices. […] La mort de M. de Paris, ma très belle, vous aura infailliblement surprise.
Mlle de Liron est blanche comme le lait ; elle a de beaux cheveux noirs et des yeux d’un bleu de mer, genre de beauté assez commun parmi les femmes du Cantal où sa mère était née. […] Cornélia est une belle et jeune comtesse romaine qui s’est éprise d’amour pour Ernest ; Ernest lui a loyalement avoué qu’il ne pouvait lui accorder tout son cœur, et Cornélia n’a pas cessé de l’aimer. Ce n’est pas un héros de roman qu’Ernest : nous l’avons connu adolescent vif, impétueux, d’une physionomie spirituelle, ni beau ni laid ; il est devenu homme, appliqué aux affaires, modérément accessible aux distractions de la vie, fidèle à sa chère et tendre Justine, mais non pas insensible à Cornélia. […] La seconde renferme des lettres du gouverneur du jeune lord à la mère de Cécile, dans lesquelles il raconte son histoire romanesque et celle de la belle Caliste. […] On ne lit toute cette fin que les yeux noyés de larmes aveuglantes, suivant une belle expression que j’y trouve.
Un poëte, comme un législateur, doit respecter les places acquises, et ne pas mettre les beaux mots dans les bas emplois. […] On se risque en avant, à travers le dictionnaire et la grammaire, et même à travers le bel usage. […] Mais trouver six beaux vers ! […] En tout ce mont ne sai Nulle si belle bête, Comme vous, dom Corbel Car fussé-je si bel Et de corps et de tête. […] Elle languit et s’altère avec lui ; elle a besoin de sa perfection et de sa santé et nous, qui la contemplons, nous avons beau nous attacher aux choses spirituelles, nous ne pouvons nous détacher des choses corporelles.
Nous avons en lui l’agitateur au complet, le frondeur, le factieux dans tout son beau : nous n’avons pas eu le ministre. […] Il était de ceux en qui l’humeur domine le caractère ; l’amour de son plaisir, le libertinage, l’intrigue pour l’intrigue, le goût des déguisements et des mascarades, un peu trop de Figaro, si je puis dire, gâtaient le sérieux et rompaient dans la pratique la suite des desseins que son beau et impétueux génie était d’ailleurs si capable de concevoir. […] Il n’est pas de plus beau et de plus véridique tableau (je dis véridique, car cela se sent comme la vie même) que celui du début de la régence et de cet établissement presque insensible, et par voie d’insinuation, auquel on assista alors, de la puissance du cardinal Mazarin. […] Quoi qu’il en soit, c’est là un beau dialogue et mené avec franchise par les deux interlocuteurs qui vont devenir des adversaires. […] Le style de Retz est de la plus belle langue ; il est plein de feu, et l’esprit des choses y circule.
Cependant cette belle organisation porte un germe morbide : Bazarof réfléchit trop constamment ; ce travail d’introspection psychologique le conduit à des idées dangereuses, telles, que si son âme s’en laissait pénétrer, l’action et la vie lui deviendraient impossibles. […] Dans un salon de province, il défend brillamment toutes les belles idées générales qui rendent la vie séduisante ; le progrès, l’immortalité de l’âme, la noblesse de la femme. […] Tourguénef ne se fait pas d’illusions généreuses et banales sur la misère humaine, sur la fatigue et l’inanité de l’effort, sur le déchet des plus belles entreprises, sur cette part d’imperfection infinitésimale ou infinie toujours présente, qui corrompt ce que l’homme touche. Il connaît tout le ridicule des plans forgés d’avance et sans cesse déroulés, toute la futilité des passions crues éternelles, la vanité des spéculations philosophiques, les vacillations des plus belles volontés. […] La sérénité de Goethe, la paix des systèmes spinosistes, le calme bien ordonne et la belle stabilité des écrits de M.
Il lui choisit des maîtres vertueux & habiles ; il montre comment il faut lui enseigner les principes des langues, des sciences & des beaux arts. […] Ses versions ressemblent aux belles copies de l’antiquité, qui font revivre dans un travail moderne le feu & l’esprit de l’original ancien. […] Il y a beaucoup à profiter dans l’examen qu’il fait des sentimens de tant de différens auteurs, sur un art aussi beau & aussi utile que celui de l’Eloquence. […] Gaillard, a toutes les graces propres au beau sexe, sans exclure la solidité qui est le partage du nôtre. […] S’il ne joint un beau geste à L’art de bien parler, Si dans tout son dehors il ne sait se régler, Sa voix ne charme plus, sa phrase n’est plus belle, Dès l’exorde j’aspire à la gloire éternelle ; Et dormant quelquefois sans interruption, Je reçois en sursaut sa bénédiction.
. — La Belle Douleur (1897). […] Georges Rency Charles Bernard, un des nôtres, dont la Belle Douleur m’a charmé, nous donna jadis Et chanta la feuillée, poème exquis, suite de sensations merveilleuses et délicates, qui vivaient pour elles-mêmes, et que n’unissait le lien d’aucune idée. Dans la Belle Douleur, l’horizon s’est élargi, des personnages apparaissent, l’amour palpite, la vie est précisée, sous le même clair de lune hiératique et troublant.
Je n’ose juger des figures, mais je crois le paysage beau. […] Les arbres, les roches, les eaux font un bel effet. […] Ô la belle solitude [ !]