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1783. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Morpurgo, après l’événement, le brave homme annotait la prophétie, écrivant en marge : Il a dit vrai, ou Il n’a pas dit vrai ; et de ce que ce dernier cas était le plus fréquent il ne résultait ni pour lui ni pour les autres la moindre diminution de foi. » Or, le 23 juin 1416, Mannini, étant podestat à Agliana, vit Giovanni servo di Dio et lui posa plusieurs questions sur l’avenir prochain, et Giovanni lui donna des réponses qu’il enregistra pieusement, par exemple : « Je lui demandai ce qui arriverait du fait de l’empereur, et il me dit que nous n’eussions pas de crainte, et que s’il passait nous le fissions passer sans encombre et que s’il voulait de notre argent nous lui en donnassions, et que nous fissions en sorte qu’il nous confirmât la possession de Pise, et que nous ne fissions de ligue avec personne contre lui ni contre d’autres, et que nous attendissions paisiblement, parce que les cieux et Dieu étaient avec nous. » « Parmi les prophéties relevées par Mannini, celles de Giovanni, dit M.  […] Heureux cependant, vous dites vrai, les hommes qui marchent droit, regardant devant eux, sans traîner péniblement le fardeau toujours alourdi du passé, sans demander à l’avenir plus qu’il ne peut donner !

1784. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Je dédaignerais de pourvoir mon avenir d’un asile ou de conserver des égards pour un homme qui ne garde point de ménagements avec la nation.

1785. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Pendant qu’ils disputaient, — Leibniz défendant le libre examen, Bossuet la tradition, l’un par les petites raisons ingénieuses et captieuses du sens propre, l’autre par les grandes et invincibles raisons du sens commun, chacun, après les concessions réciproques des premières lettres, se repliant peu à peu sur son opinion, et se serrant contre soi-même, sans toutefois s’aigrir, — l’avenir du protestantisme leur échappait.

1786. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

… Tu as anéanti tout mon avenir. […] Avec eux, j’ai senti mon âme s’assainir ; Ils m’ont donné la foi que j’ai dans l’avenir ; Ma mère me l’a dit, l’ignorance est brutale. […] Songe à l’avenir.

1787. (1903) Propos de théâtre. Première série

Assurons l’avenir. […] Il nous dit (préface d’Athalie) : « On me trouvera peut-être un peu hardi d’avoir osé mettre sur la scène un prophète inspiré de Dieu, et qui prédit l’avenir.

1788. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

Tout l’avenir de la médecine expérimentale est subordonné à la création d’une méthode de recherche applicable avec fruit à l’étude des phénomènes de la vie, soit à l’état normal, soit à l’état pathologique je n’insisterai pas ici sur la nécessité d’une telle =ode d’investigation expérimentale en médecine, et je n’essayerai pas même d’en énumérer les difficultés. […] Bacon a senti la stérilité de la scolastique ; il a bien compris et pressenti toute l’importance de l’expérience pour l’avenir des sciences. […] Toute science expérimentale ne peut donc faire de progrès qu’en avançant et en poursuivant son œuvre dans l’avenir.

1789. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Des députés sollicitèrent probablement leurs entrées ; mais la majorité des États, qui se refusait à reconnaître la délégation délivrée pour le service de l’année précédente par le prince de Conti, et ne voulait pas davantage pour l’avenir se trouver engagée par le laisser-aller de quelques-uns de ses collègues, prit, à la date du 6 décembre 1656, la délibération suivante : « Sur les plaintes qui ont été portées aux États par plusieurs députés de l’assemblée, que la troupe des comédiens qui est dans la ville de Béziers a fait distribuer plusieurs billets aux députés de cette compagnie pour les faire entrer à la comédie sans rien payer, dans l’espérance de retirer quelques gratifications des États, a été arrêté qu’il sera notifié par Loyseau, archer des gardes du Roi en la prévôté de l’hôtel, de retirer les billets qu’ils ont distribués, et de faire payer, si bon leur semble, les députés qui iront à la comédie ; l’assemblée ayant résolu et arrêté qu’il n’y sera fait aucune considération ; défendant par exprès à messieurs du bureau des comptes de, directement ou indirectement, leur accorder aucune somme, ni au trésorier de la bourse de payer, à peine de pure perte et d’en répondre en son propre et privé nom18. » Il ne parut sans doute pas possible à l’assemblée d’adopter une mesure aussi tranchée relativement à l’Armorial du Languedoc de l’acteur Béjart aîné, livre dont la publication avait flatté la vanité des députés de la noblesse et de bon nombre de députés du clergé, qui en avaient, les uns accepté, les autres sollicité des exemplaires. Les États en agréèrent l’hommage, mais de mauvaise grâce, car dans un vote du 16 avril 1657, par lequel ils allouèrent une gratification de cinq cents livres à l’auteur, ils déclarèrent qu’à l’avenir ils n’accorderaient aucune gratification pour de pareils ouvrages, à moins qu’ils ne fussent expressément commandés19. […] Et, afin d’arrêter avec succès la vue et le débit de sa production impie et irréligieuse, et de sa poésie licencieuse et libertine, Elle lui a ordonné sur peine de la vie d’en supprimer et déchirer, étouffer et brûler tout ce qui en était fait, et de ne plus rien faire à l’avenir de si indigne et si infâmant, ni rien produire au jour de si injurieux à Dieu et outrageant l’Église, la religion, les sacrements et les officiers les plus nécessaires au salut, lui déclarant publiquement, et à toute la terre, qu’on ne saurait rien faire ni dire qui lui soit plus désagréable et odieux, et qui le touche plus au cœur, que ce qui fait atteinte à l’honneur de Dieu, au respect de l’Église, au bien de la religion, à la révérence due aux sacrements, qui sont les canaux de la grâce que Jésus-Christ a méritée aux hommes par sa mort en la croix, à la faveur desquelles elle est transfuse et répandue dans les âmes des fidèles qui sont saintement dirigés et conduits.

1790. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Mais pour agir sur le cœur, il faut le connaître ; il faut envisager les circonstances spéciales dans lesquelles se déploie le principe moral, partant la vie humaine, le jeu des passions, la société dans ses rapports principaux, l’influence que la vie sociale exerce sur la morale individuelle ; il faut voir si les êtres les plus distingués par leur moralité ne sont pas plus disposés que tous les autres à avouer que la morale humaine manque d’un centre ; il faut voir si un mécontentement sourd, si le sentiment opiniâtre d’un vide à combler, d’une contradiction à faire disparaître, ne rongent pas intérieurement tous les hommes, si les meilleurs ne traînent pas au tombeau le regret d’une destination trompée, la crainte d’avoir perdu leur vie et compromis leur avenir ; il faut étudier les manifestations de l’âme dans la solitude et dans la société ; en un mot, il faut s’assurer si l’humanité est dans l’état normal qu’on s’est plu à supposer. […] J’étais heureux dans ma famille ; j’avais à souhait tous les plaisirs de la campagne ; les provinces voisines étaient remplies d’exilés, et le rapport de nos fortunes et de nos espérances rendait notre commerce agréable166. » Ce passage ne marque-t-il pas le mélange des inclinations diverses qui se partagèrent La Rochefoucauld : affections de famille conservées jusqu’à la fin, comme Madame de Sévigné l’attesta plus tard ; goût inné pour le commerce et les sympathies de la société ; disposition, enfin, à se rendre compte du présent et à l’estimer ce qu’il vaut, même dans la jeunesse et au milieu des espérances de l’avenir ?

1791. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

De bonne heure, au moins pour ce qui est de la conduite extérieure, il était entré dans la vie rangée, sensée, presque bourgeoise, faisant des affaires, et pourvoyant à l’avenir.

1792. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

La seconde étude, à propos du Don Juan de Molière, fut publiée au plus beau moment de la révolution de juillet, quand toutes les conjonctions heureuses semblaient promettre à cette paternelle et puissante monarchie un grand avenir, incessamment mêlé de jeunesse, de beauté, de gloire et de liberté.

1793. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Je vous en remercie tous et je vous demande la permission de remercier surtout ceux de la galerie supérieure, les jeunes gens, ceux qui me prouvent, en étant venus ici, que la langue française a au Canada un bel et grand avenir.

1794. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Tous ces noms expressifs enfonçaient leur sens dans l’esprit de l’Athénien ; il y sentait, enveloppée et indistincte, l’histoire de sa race ; persuadé que les mânes de ses fondateurs et de ses ancêtres continuaient à vivre autour du Lombeau et prolongeaient leur protection sur ceux qui honoraient leur sépulture, il leur apportait des gâteaux, du miel, du vin, et, déposant ses offrandes, il embrassait d’un regard, en arrière et en avant, la longue prospérité de sa ville, et reliait en espérance son avenir à son passé.

1795. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

Le professeur du Collège de France, au contraire, doit avoir les yeux tournés vers l’inconnu, vers l’avenir. […] Sans doute, il faut avoir foi dans l’avenir et croire à un temps meilleur, où la science physiologique, mieux constituée, permettra à la généralisation un plus libre essor ; mais c’est à la préparation de cet avenir qu’il faut travailler, et nous sommes intimement convaincu qu’il n’y a pas aujourd’hui de moyens plus efficaces d’accélérer les progrès de la physiologie que d’y faire des découvertes.

1796. (1864) Études sur Shakespeare

La poésie est devenue le but de son existence ; but aussi important qu’aucun autre, carrière où il peut rencontrer la fortune aussi bien que la gloire, et qui peut s’ouvrir aux idées sérieuses de son avenir comme aux capricieuses saillies de sa jeunesse.

1797. (1940) Quatre études pp. -154

Par un mouvement inverse de celui qui entraînait ses amis, ses frères, et qui les poussait vers un avenir de bonheur que le progrès se chargerait de réaliser à coup sûr, Vico descend jusqu’au fond des âges, et il y découvre la poésie.

1798. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

En détournant nos regards de ces misérables disputes, où l’orgueil des auteurs croit jouer d’abord un si grand rôle et ne se prépare que des regrets pour l’avenir, nous, ne quitterons pas cependant ce même feuilleton du 15 juillet 1806 : il renferme la vie de l’auteur ; Geoffroy s’y peint tout entier, et les faits qu’il cite à son avantage, quoique racontés par lui-même, sont exacts et vrais. […] La passion court au plus pressé ; elle se saisit du présent sans regarder l’avenir.

1799. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Je consens que Max aime encore sa petite femme, quoi qu’à vrai dire le passé de ce beau gars qui n’a vécu que pour aimer, c’est-à-dire pour aimer le plus de femmes possible, me rassure peu sur son avenir.

1800. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

Toutes les deux ont fait leur effet en ma faveur ; mais je ferais scrupule d’en étaler de pareilles à l’avenir sur notre théâtre. » Si Corneille ici, comme nous devons le croire, est tout à fait sincère, et s’il ne s’abuse pas lui-même, on hésite à être de son avis ; ou, pour mieux dire, on ne peut du tout le partager. […] Pour ne pas contredire l’histoire, j’ai cru ne me pouvoir dispenser d’en jeter quelque idée, mais avec incertitude de l’effet ; et ce n’était que par là que je pouvais accorder la bienséance du théâtre avec la vérité de l’événement. » Toutefois, quoi qu’en dise Corneille, le public ne serait pas content si le Roi ne prenait sur lui de faire entrevoir un mariage possible dans l’avenir.

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