Le premier tableau qui m’ait arrêté est le portrait du roi.
MADAME DE LONGUEVILLE Les noms de Mme de La Fayette et de M. de La Rochefoucauld, auxquels on s’est précédemment arrêté, semblent en appeler un autre, lié naturellement au leur par toutes sortes de relations attrayantes, de convenances et de réverbérations plus ou moins mystérieuses : Mme de Longueville, dans sa délicate puissance, est encore à peindre. […] La rédaction des paroles d’excuse fut débattue et arrêtée dans le petit cabinet du Louvre, en présence de la reine ; on les écrivit sur les tablettes mêmes du cardinal, qui faisait son jeu sous cette comédie. […] Et cette parole, qui fut une flèche qui perça leur cœur, a tellement blessé le mien, que le sang coule encore de cette profonde plaie, et coulera longtemps, si Jésus-Christ par sa grâce n’arrête ce flux de sang… » Cette découverte qu’elle doit pour la première fois dans toute son étendue à M. […] Effrayée, elle s’arrête, elle ne peut que s’écrier à Dieu, face contre terre, à travers de longs silences : Sana me et sanabor. […] Ses gens allaient se jeter sur lui : « Arrêtez, leur cria-t-elle, qu’on ne lui fasse rien ; j’en mérite bien d’autres !
Platon s’arrête ici comme l’esprit humain ; il s’embarrasse dans ses paroles équivoques, et il ne conclut pas, parce qu’il n’y a évidemment rien à conclure. […] Mais, nous le répétons avec douleur, là s’arrête la divinité philosophique de Platon ; presque dans tous ses autres dialogues le saint disparaît, le rhéteur se montre, argumente, et le dialecticien, faisant un ennuyeux abus de la parole, se livre à des puérilités d’esprit qui font rougir le génie grec. […] Mais, lorsque la discussion s’arrêta, et que j’eus prononcé ces dernières paroles, il ne put se contenir plus longtemps, et, prenant son élan comme une bête sauvage, il vint à nous comme pour nous mettre en pièces. […] XXIV D’autres philosophes de l’Orient ne se sont pas arrêtés devant ce suicide de l’espèce, témoin les faquirs de l’Inde et les monastères du Thibet. […] XXIX Arrêtons-nous, car cet abîme des utopies antisociales n’a pas de fond.
J’ai été comme ébloui ; j’ai cru sentir la voûte du ciel s’écrouler sur moi, le plancher manquer sous mes pieds, le soleil et la nuit se confondre et entrer pêle-mêle, comme sous un coup de marteau, dans ma tête ; je n’ai pas eu le temps de respirer, j’étais essoufflé, ou plutôt il m’a semblé que j’étais poussé par une main puissante à travers des espaces incommensurables, tantôt répugnants, tantôt délicieux, tantôt par force, tantôt par plaisir ; ici affreuse stérilité, là fécondité prodigieuse, hurlements affreux d’un côté, musique caressante de l’autre ; allant où je ne voulais pas aller, m’arrêtant où je ne voulais pas m’arrêter, mais allant toujours, comme si la poigne du Juif errant m’eût déraciné de terre pour me contraindre à le suivre jusqu’en enfer ; en un mot, Monsieur, ce livre m’a souvent révolté, toujours entraîné, et je suis arrivé au bout en maudissant la route ; mais, comme la roue précipitée sur une pente d’abîmes où il lui est impossible de s’arrêter, j’étais moulu quand j’ai été au fond. […] Or le village de Faverolles n’était qu’un groupe de pauvres gens ; Valjean n’avait qu’à arrêter dans le sentier un camarade, un voisin, un homme aussi pauvre que lui, et lui dire : « On risque de mourir de faim cette nuit chez la veuve aux sept enfants », et le pain serait venu avec les larmes : voilà le peuple ! […] J’abrège ; … je m’arrête ; … j’ai trop beau jeu. […] Je m’arrête.
Il s’apprêtait donc à en parler en poète, comme il l’a fait trois mois après, sous l’impression toute récente de ce douloureux épisode, quand se produisit un incident assez singulier, un incident qui aurait pu le mettre en défiance, s’il y eût arrêté sa pensée. […] Je reçois l’arrêté de ma promotion à une autre légation. […] Peut-être vous l’arrêterez quelque temps à Florence, et nous nous le disputerons… « J. […] En personne prudente, elle n’eut garde de se montrer à Genève, où ses amis de Coppet espéraient bien l’arrêter au passage […] Sismondi se désolait et écrivait bêtement à Mme d’Albany qu’il espérait qu’elle passerait à Coppet et qu’elle s’y arrêterait pour consoler son hôtesse.
s’arrêtent au public spécial, lettré et artistique, dont en réalité le jugement seul a encore quelque importance, mais qui reste étranger à la foule ; le succès de l’entreprise théâtrale de l’Eden-Théâtre sera décisif18. […] Il est seulement terrible de songer qu’il suffit de dix siffleurs résolus pour arrêter toute une série de représentations, et que, parmi les meutes d’anti-wagnéristes qu’a soulevés, il y a un an, la nouvelle des représentations de Lohengrin à l’Opéra-Comique. […] Nos lecteurs savent quelle relique était le Gral, et je ne m’y arrêterai point ; ajoutons seulement que l’on donne deux origines à ces pieuses légendes, l’une purement celtique, bretonne, l’autre provençale, liée à des récits espagnols, italiens, grecs, arabes. […] Nous ne traiterons que ces quelques points, car nous devons nous arrêter ici : il faudrait un volume pour noter, simplement, les ridicules de notre monstrueux art dramatique moderne. […] Il les repousse et veut fuir, quand la voix de Kundry l’arrête.
On a déjà pris des mesures pour arrêter un brigandage** si criant ; mais, comme le Public pourroit être induit en erreur par quelques exemplaires distribués furtivement, je crois devoir l’avertir qu’il y a actuellement sous presse deux Editions de mon Ouvrage, les seules que j’avoue : l’une est en trois volumes in-8°. l’autre en quatre volumes in-12. […] Des imaginations si heureuses s'arrêteront-elles dans le cours de leurs dignes inventions : Aussi je ne désespere pas que quelque jour on ne m'impute, avec bien plus de vraisemblance, d'autres nouvelles Productions ; par exemple, l'Apologie du Systême de la Nature, le Panégyrique de M. de Voltaire, ou l'Oraison funebre de la Philosophie. […] La premiere chute des Arts se fût perpétuée jusqu'à la fin du monde, si de petites craintes eussent arrêté ceux qui étoient faits pour s'engager dans la carriere des Lettres, & prétendre, comme vous, à ses distinctions. […] De même que je n'ai point sollicité leur crédit pour arrêter son Libelle, il n'a pas à craindre que je le sollicite pour lui faire expier son audace. […] Mais les Ministres de leur courroux n’ont pas bien secondé leur vengeance ; car, pour parler sans figure, il s’agissoit de faire arrêter mon Livre ; & le succès n’a pas répondu aux démarches que les Valets-protecteurs de la Secte ont faites, dans cette noble intention.
Quand il a réussi à encadrer dans quelques rimes riches et insignifiantes un beau vers, un trait d’imagination ou de sentiment sur lequel s’arrêtera l’attention du lecteur, l’artiste est content, ou plutôt il est à bout. […] D’autre part, ce sont toutes ces théories, bien jeunes encore, bien peu assurées de leur avenir, mais enivrées de leurs premiers succès, enhardies à tout renouveler et, en attendant, à tout détruire, poursuivant à travers les ruines du passé un idéal inconnu, sans lequel l’humanité, dépouillée de l’ancien, ne pourrait subsister ni vivre une heure, s’avançant avec une intrépidité que rien n’arrête dans toutes les régions de la pensée, et soulevant autour d’elles des enthousiasmes et des colères également sans justice et sans mesure. — Enfin, entre les vieux dogmes que l’on prétend renverser et l’idéal nouveau que l’on n’aperçoit pas encore, il y a pour beaucoup d’âmes un état de crise vraiment pathétique dont un poète contemporain a su tirer un brillant parti pour son inspiration et l’occasion d’un grand succès, montrant par son exemple que la rénovation de la poésie est possible, à quelles conditions de talent, à quel prix de passion et de science3. […] Pour le bien comprendre, il est utile, presque nécessaire, d’avoir le texte latin ouvert à côté ; l’éclat poétique s’éteint dans l’excessive condensation du style ; l’élan, le mouvement du poète latin s’embarrasse dans la rime, qui l’arrête ou le brise. […] L’importance du sujet et l’étendue des développements donnés à la pensée philosophique méritent que la critique s’y arrête pour le signaler. […] Le Chercheur s’arrête interdit : J’entends monter des voix à des appels pareilles, Indomptables échos du passé dans mon cœur.
Un homme comme Lycurgue, qui sait se posséder dans un pareil instant, s’arrête tout court, laisse tomber ses bras, a les deux jambes parallèles, et se laisse voir plutôt qu’il ne se montre.
Arrêté à Saint-Jean-d’Acre par Philippeaux, son ancien camarade, il regagna l’Égypte où, apprenant les revers de nos armées en Europe, et après avoir reçu une lettre de son frère Joseph portée par un Américain, il s’embarqua secrètement pour retourner en France ; mais il n’y arriva que lorsque nos drapeaux étaient redevenus partout victorieux. […] Prêt, en tous temps et en tous lieux, à soutenir cette cause avec qui et contre qui que ce soit, j’eusse mieux aimé son influence et sa magistrature que toute autre au monde : là s’est arrêtée ma préférence. […] Mais je m’arrête ; je ne voudrais pas avoir l’air badin, ni paraître rien rabaisser dans mes comparaisons. […] De sorte qu’en ce temps bizarre il faut s’arrêter devant le double inconvénient de parler aux uns d’un sujet par trop connu, et aux autres de sentiments parfaitement ignorés. […] En repassant pourtant l’histoire, je m’arrête avec méditation sur ces grands noms consolateurs de Charlemagne et de saint Louis ; et s’ils n’emportent pas la balance, ils empêchent le désespoir.
Il s’y rapporte par le ton et par les sujets : j’y touche aux Anciens, je m’arrête un instant au seizième siècle, je me complais au dix-septième, et nos contemporains ont aussi leur part.
L’effet de l’ensemble, l’intérêt de l’action, la position, le caractère, l’expression des figures, la distribution, les groupes, l’entente des lumières, quelque chose même du dessin et de la couleur sont restés ; mais arrêtez, entrez dans les détails, il n’y a plus ni finesse, ni pureté, ni correction ; vous prenez Guerin par l’oreille, vous le mettez à genoux, et vous lui faites faire amende honorable à de grands maîtres si maltraités.
Prologue Nous, par la grâce du Figaro et notre propre volonté, secrétaire d’État au département de la Fantaisie, Vu l’internement du peuple turc en Asie Mineure ; Vu la cherté des loyers et l’exiguïté des logements parisiens ; Vu l’endurcissement des propriétaires ; Considérant que, par suite de l’internement du peuple turc en Asie Mineure, les appartements de Constantinople sont inoccupés ; Que la magnificence et la somptuosité orientales règnent avec profusion dans ces appartements ; Que les littérateurs, en leur qualité de gens d’imagination, ont évidemment droit à tout le luxe possible ; — Arrêtons : Article premier. — À partir du 15 janvier 1864, les hommes de lettres seront transportés à Constantinople sur des galères richement décorées.
dites un assassin qui avait déjà rompu le lien qui pouvait arrêter la main vengeresse d’un fils. […] Je ne doute point qu’ils n’aient longtemps persévéré dans leurs fonctions, l’un par égard pour l’autre, et que Burrhus n’ait souvent arrêté Sénèque, et Sénèque arrêté Burrhus. […] S’il vous paraît que, dans les sentiers glissants, je cède à la pente de la jeunesse, que ne m’arrêtez-vous ? […] Les soldats, ses affranchis, ses esclaves fermèrent ses blessures et arrêtèrent son sang. […] Ce passage, auquel nous renvoyons le lecteur, arrêtera tout homme de goût et toute âme noble et généreuse.
Arrêtez votre main, monseigneur. — J’ai commencé à vous servir quand j’étais encore enfant ; — mais je ne vous aurai jamais rendu de plus grand service — que de vous dire d’arrêter. […] On l’arrête à temps, sans quoi il parlerait tout à l’heure d’une armée entière. […] Elle s’arrête immobile, dans l’éblouissement de cette vision subite, au bruit des concerts divins qui s’élèvent du plus profond de son cœur. […] J’avais tant besoin d’être béni, et Amen s’est arrêté dans ma gorge281. » Là-dessus un rêve étrange, une prévision affreuse du châtiment s’est abattue sur lui. […] Plus il a fait, plus il va faire. « J’ai marché si avant dans le sang, que quand je m’arrêterais, rebrousser chemin serait aussi rebutant que gagner l’autre bord. » Il tue pour garder le prix de ses meurtres.
Gardons-nous de nous abandonner au charme dangereux de cette étrangeté : c’est le chant de la Sirène qui perd celui qui s’y arrête. […] Nul visage créole plus ardent et plus doux à la fois… des yeux qui composaient toute l’âme de ce visage, qui l’emplissaient et le dévoraient tout, et pourtant s’arrêtaient sur vous comme une caresse ! […] Volontiers les confrères s’arrêtent pour coqueter avec elle, parce qu’il est reposant d’agrémenter de quelque diversion les démarches professionnelles. […] Mais elles, savent-elles pas s’arrêter à temps pour en dégager une séduction ? […] Peut-être nous arrêterons-nous encore à quelques sujets de ces trop spéciales nosographies.
On peut dater de Law ce grand essor des entreprises, du négoce, de la spéculation et des fortunes ; arrêté par la guerre, il reprend plus vif et plus fort à chaque intervalle de paix, après le traité d’Aix-la-Chapelle en 1748, après le traité de Paris en 1763, et surtout à partir du règne de Louis XVI. […] Rappelez-vous ce marquis dont on parlait tout à l’heure, ancien capitaine aux gardes françaises, homme de cœur et loyal, avouant aux élections de 1789 que les connaissances essentielles à un député « se rencontreront plus généralement dans le Tiers-état, dont l’esprit est exercé aux affaires ». — Quant à la théorie, le roturier en sait autant que les nobles, et il croit en savoir davantage ; car, ayant lu les mêmes livres et pénétré des mêmes principes, il ne s’arrête pas comme eux à mi-chemin sur la pente des conséquences, mais plonge en avant, tête baissée, jusqu’au fond de la doctrine, persuadé que sa logique est de la clairvoyance et qu’il a d’autant plus de lumières qu’il a moins de préjugés. — Considérez les jeunes gens qui ont vingt ans aux environs de 1780, nés dans une maison laborieuse, accoutumés à l’effort, capables de travailler douze heures par jour, un Barnave, un Carnot, un Roederer, un Merlin de Thionville, un Robespierre, race énergique qui sent sa force, qui juge ses rivaux, qui sait leur faiblesse, qui compare son application et son instruction à leur légèreté et à leur insuffisance, et qui, au moment où gronde en elle l’ambition de la jeunesse, se voit d’avance exclue de toutes les hautes places, reléguée à perpétuité dans les emplois subalternes, primée en toute carrière par des supérieurs en qui elle reconnaît à peine des égaux. […] Enfermée d’abord dans le réservoir aristocratique, la doctrine a filtré par tous les interstices comme une eau glissante, et se répand insensiblement dans tout l’étage inférieur Déjà en 1727, Barbier, qui est un bourgeois de l’ancienne roche et ne connaît guère que de nom la philosophie et les philosophes, écrit dans son journal : « On retranche à cent pauvres familles des rentes viagères qui les faisaient subsister, acquises avec des effets dont le roi était débiteur et dont le fonds est éteint ; on donne cinquante-six mille livres de pension à des gens qui ont été dans les grands postes où ils ont amassé des biens considérables, toujours aux dépens du peuple, et cela pour se reposer et ne rien faire578 » Une à une, les idées de réforme pénètrent dans son cabinet d’avocat consultant ; il a suffi de la conversation pour les propager, et le gros sens commun n’a pas besoin de philosophie pour les admettre. « La taxe des impositions sur les biens, dit-il en 1750, doit être proportionnelle et répartie également sur tous les sujets du roi et membres de l’État, à proportion des biens que chacun possède réellement dans le royaume ; en Angleterre, les terres de la noblesse, du clergé et du Tiers-état payent également sans distinction ; rien n’est plus juste. » — Dans les dix années qui suivent, le flot grossit ; on parle en mal du gouvernement dans les cafés, aux promenades, et la police n’ose arrêter les frondeurs, « parce qu’il faudrait arrêter tout le monde ».
Plus la forme d’un poème est fixe, et plus le poète doit être sévère sur la facture : ainsi dans la ballade et dans le sonnet, dont Boileau, en artiste curieux des formes raffinées et difficiles, s’arrête un peu complaisamment à détailler les rigoureuses lois. […] Pénétrés du sentiment que tout se tient et s’enchaîne dans la nature, que rien ne s’arrête et ne se fixe, et que dans ce monde changeant des apparences on ne peut nulle part poser de commencement ni de terme, nous croyons qu’on dénature le fini et qu’on en fait un absolu, si on le détache complètement de toutes les réalités qui le pressent, le précèdent ou le continuent, pour l’exprimer dans un genre rigoureusement déterminé. […] Il réduit le lyrisme à l’ode, et là, il n’atteint pas dans son fond l’inspiration de Pindare, et s’arrête à dresser un catalogue des sujets. […] Enfin, il faut nous arrêter à deux ou trois passages très significatifs de sa traduction du Traité du Sublime et de ses Réflexions sur Longin.