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848. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XV, l’Orestie. — les Choéphores. »

Cet homme l’a chargé d’apprendre aux parents d’Oreste la mort de leur fils. […] Moi, je vais tout apprendre à celui qui commande ici. » IV.

849. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre IV. Critique »

Fais-lui épeler la vérité, montre-lui la raison, cet alphabet, apprends-lui à lire la vertu, la probité, la générosité, la clémence. […] Apprendre est le premier pas, vivre n’est que le second.

850. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

On le peut faire, en le réjouissant par le spectacle même de ses maux, en y attachant ses regards malgré lui par un attrait de plaisir dont il ne puisse se défendre, et en insinuant dans son cœur ce que cette crainte et cette pitié ont d’agréable et de doux, non seulement pour le genre humain, mais encore pour lui apprendre à modérer ses passions, quand des maux réels viendront les exciter. […] Ainsi Homère l’apprit-il aux Grecs.

851. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXI » pp. 87-90

Je viens d’apprendre qu’il est décidé que Janin ne répondra pas ; ainsi Dumas va rester dans la position d’un bretteur qui se fend et qui n’a personne vis-à-vis. — La considération de Janin d’ailleurs n’y gagnera pas. — On n’a pas plus d’esprit que lui, mais c’est un mauvais enfant gàté.

852. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de mademoiselle Bertin sur la reine Marie-Antoinette »

Une fois seulement mademoiselle Rose nous apprend que l’espèce de brouillerie qui divisait la reine et les tantes du roi se rattachait à la politique : madame Adélaïde tenait pour M. de Maurepas, et la reine pour M. de Choiseul : indè iræ ; on sent qu’un pareil temps est déjà loin de nous.

853. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. de Latena : Étude de l’homme »

., il a des descriptions plus encore que des définitions, et qui donnent à l’esprit une idée exacte, qui lui apprennent à distinguer des expressions presque synonymes.

854. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 145-150

Ce fut des Italiens qu’il apprit, dit-on, à répandre dans ses Vers un noble enjouement, tel qu’est celui qui regne dans ce Sonnet adressé à une Dame : Je vous entends fort bien, ce propos gracieux, Ces regards dérobés, cet aimable sourire, Sans me les déchiffrer, je sais qu’ils veulent dire, C’est qu’à mes ducatons vous faites les doux yeux.

855. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 192-197

Les Stances, avec grace, apprirent à tomber, Et le Vers sur le Vers n’osa plus enjamber.

856. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Homère, et le grammairien Thestorides. » pp. 2-6

Suivant ce calcul, il pouvoit avoir appris, dans son enfance, les merveilles de ce siège, de la bouche même de plusieurs vieillards qui y avoient été, & s’être entretenu souvent avec des Grecs d’Europe & d’Asie, qui avoient connu Ulysse, Achille & Ménélas.

857. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre III. Suite du précédent. — Seconde cause : les anciens ont épuisé tous les genres d’histoire, hors le genre chrétien. »

Suétone conta l’anecdote sans réflexion et sans voile ; Plutarque y joignit la moralité ; Velleius Paterculus apprit à généraliser l’histoire sans la défigurer ; Florus en fit l’abrégé philosophique ; enfin, Diodore de Sicile, Trogue-Pompée, Denys d’Halicarnasse, Cornelius-Nepos, Quinte-Curce, Aurelius-Victor, Ammien-Marcellin, Justin, Eutrope, et d’autres que nous taisons, ou qui nous échappent, conduisirent l’histoire jusqu’aux temps où elle tomba entre les mains des auteurs chrétiens : époque où tout changea dans les mœurs des hommes.

858. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IX. Des Epistolaires ou Ecrivains de Lettres. » pp. 265-269

Il est vrai qu’on n’y apprend que des particularités relatives à l’auteur ; mais cet auteur a tant de réputation que ses minuties deviennent des choses importantes.

859. (1761) Salon de 1761 « Peinture — Vien » pp. 131-133

Ce morceau ne m’a appris qu’une chose c’est que nos fripons de brocanteurs ont certainement vendu à notre ami le baron un morceau coupé d’un plafond pour un tableau.

860. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Loutherbourg » pp. 224-226

Où peut-il avoir appris ce qu’il sait ?

861. (1864) Le roman contemporain

Grâce à ce livre, le lecteur apprend que l’auteur d’Indiana descend indirectement du maréchal de Saxe, et par conséquent de l’électeur Auguste II, roi de Pologne. […] Ne l’a-t-il pas apprise, ou l’a-t-il oubliée ? […] Dumas ait bien peu appris à l’école de la duchesse, ou que celle-ci ait beaucoup oublié à celle de M.  […] Rodolphe est un Lovelace vulgaire, égoïste et brutal, qui a appris par cœur son rôle de séducteur. […] Victor Hugo ne s’est pas occupé d’enseigner l’histoire à son conventionnel, ce qui vient peut-être de ce qu’il a négligé de l’apprendre lui-même.

862. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

L’esprit philosophique qui apprend à grouper les idées apprend aussi à les manier. […] En ce moment survenait Cyrus, qui apprit l’affaire. […] Il semble, quand on l’a lu, qu’on vient d’apprendre pour la première fois ce qu’est une bataille. […] Ils n’ont jamais appris ni à craindre ni à fléchir. […] Il avait appris à lutter, à jouer de la cithare, à chanter les vers des poètes, mais rien de plus.

863. (1883) Le roman naturaliste

Flaubert n’a-t-il pas trouvé le moyen, à l’endroit où je mets trois points, de nous apprendre que le petit chapeau de peluche a était tout rongé de vermine » ? […] En revanche, il apprendra combien de temps l’auteur de Werther attendit qu’un accident de la vie réelle vînt lui apporter tout fait le dénouement que son imagination ne lui avait pas suggéré. […] Mais lorsque parlant toujours en son nom personnel il nous apprend que « le sieur Arnoux se livrait à des espiègleries côtoyant la turpitude », ô Muse du naturalisme ! […] Il n’y aurait pas grand bien à apprendre sur leur compte. […] Ce n’est pourtant pas une vaine parole que, pour savoir apprendre, il faut commencer par apprendre à apprendre.

864. (1886) Le roman russe pp. -351

Si l’on veut bien connaître la Russie, il faut se remémorer tout ce que l’on a appris de l’Inde ancienne. […] Ce que le grand-père racontait, l’enfant l’apprenait sous une autre forme en écoutant les kobzars, ces rhapsodes populaires qui vont chantant l’épopée ukrainienne. […] Cette représentation animée nous en apprend plus, sur la république du Dniéper, que toutes les dissertations des érudits. […] On sera plus curieux d’apprendre ce que devenait le pauvre écrivain au milieu de la tempête qu’il avait soulevée. […] Sous les formes embarrassées que revêt la pensée russe, quand elle confie à la presse certains aveux délicats, ce morceau nous livre le secret de toute une génération et nous apprend dans quel camp l’écrivain plantera d’abord son drapeau.

865. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Le sanscrit, l’arabe, le grec, même le grec moderne et vulgaire, l’allemand, les langues romanes, l’italien comme s’il était de Florence, que n’apprit-il pas durant les vingt premières années du siècle qu’il passa sans presque rien produire et accumulant sans cesse ? […] « Voici, dit-il, deux volumes de poésies serbes qu’on m’envoie ; apprenez le serbe. » C’est ainsi que ce vrai savant, ennemi des à peu près et des faux semblants, adressait chacun aux sources mêmes. […] Il avait très-vite appris assez de chinois pour lire couramment un livre dans cette langue. […] J’arrivais ainsi lundi de la semaine dernière à Marseille, quand un journal m’a appris que l’avant-veille il avait cessé de vivre. — J’ai d’abord été comme fou de douleur et de stupeur. […] Il n’aurait plus rayonné en tous sens ; il aurait moins su, moins appris avidement de tout bord.

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