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913. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

Ils sont clairs, c’est-à-dire harmonieux, d’intime cohérence, satisfaisants, mais seulement à qui a discerné leur sens, par une intuition rapide ou par une analyse réfléchie : sinon ils demeurent obscurs.

914. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre XI. Quelques philosophes »

S’il veut désigner par un nom propre l’esprit d’analyse, il se donne le double ridicule de pensera Paul Bourget et d’oublier Remy de Gourmont.

915. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Saint Anselme, par M. de Rémusat. » pp. 362-377

Cette étude approfondie produisit un ouvrage en deux volumes qui enterra le drame, ou du moins le fit rentrer dans le tiroir, au grand regret de ceux qui croient qu’il y a autant et plus de vérité dans la peinture morale d’une âme que dans la sèche et épineuse analyse d’une atroce méthode de philosophie scolastique.

916. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre I : Rapports de cette science avec l’histoire »

Par exemple, s’il plaisait à un écrivain qui nous raconte l’histoire de Rome et qui analyse son gouvernement de s’arrêter tout à coup et d’introduire dans son ouvrage un traité approfondi sur les gouvernements mixtes, il cesserait d’être historien pour devenir publiciste.

917. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

Il faudrait encore bien rechercher si la sonorité de l’espagnol ne produit pas un cliquetis de mots parfois vide et vain, si la douceur italienne ne dégénère pas aisément en mollesse banale et ne fait point penser à ce « latin bâtard » dont parle Byron, si ces deux idiomes arrêtent et retiennent suffisamment l’idée, si dans ces deux langues la facilité toute spontanée de la musique ne se dérobe pas aux nuances psychologiques du sentiment, aux profondes analyses de la pensée, à la dialectique soutenue, à cette harmonieuse alliance de la philosophie morale et de l’art, qui recommandent la prose et la poésie française depuis leurs origines jusqu’aux chefs-d’œuvre contemporains.

918. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIX. Mme Louise Colet »

La critique, sous peine d’être elle-même ridicule, ne peut aller plus loin… On n’analyse point ce qui n’est pas… Au moins, dans les Derniers Abbés, si la classe des abbés n’est pas plus là que celle des marquis dans les Derniers Marquis, il y a une haine et une envie personnelle contre quelqu’un ; mais, chose comique, tristement grotesque comme un tic !

919. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

Cette analyse faite, il reste à rechercher par quels différents pouvoirs de l’esprit ces notions nous sont données. […] Encore par l’analyse et l’observation. […] Elle est la même dans cette double application observation fidèle, analyse exacte, voilà ce qui la constitue. […] Chaque opération des sens, d’après l’analyse de M.  […] L’analyse s’y arrête comme à une loi primitive de la croyance humaine.

920. (1923) Paul Valéry

. — Psychologique en un sens tout à fait opposé à celui que le théâtre, le roman, le langage courant donnent à ce mot lorsqu’ils en font l’épithète d’« analyse ». Pas analyse, pas non plus synthèse, mais intuition de notre ! masse psychologique immédiate, sentie de près, investie à la manière dont l’amour envahit, occupe, étranger à toute « analyse », à toute intelligence, le corps ou l’âme de l’être aimé. — Cosmologique enfin, car ce physique et ce psychique n’existent pas en fonction d’un être incertain qui serait nous, mais comme aspects d’un être certain qui est l’univers, le Tout. […] Et on aura trouvé sans doute (comme moi-même) que mon analyse de la Jeune Parque ressemblait fâcheusement à un de ces programmes qu’on distribue au concert.

921. (1883) Le roman naturaliste

Voilà peut-être une bien longue analyse : elle nous permettra de saisir à nu le procédé réaliste. […] Ou encore : « Au coup de sifflet, le train s’ébranle, s’étire, tressaute bruyamment sur des ponts traversant les faubourgs endormis, piqués de réverbères en ligne, s’élance en pleine campagne. » Remarquez-le bien, dès à présent : ce n’est déjà plus de la photographie, c’est vraiment de l’analyse. […] Il me serait facile d’opposer en termes généraux la supériorité de l’exécution ; mais il vaudra mieux essayer de pousser plus avant, et nous ne sommes pas au terme de l’analyse. […] Entrons, pour le faire bien voir, un peu plus avant qu’on ne l’a fait dans l’analyse de quelques-uns de ces procédés. […] La comparaison n’est plus ici, comme ailleurs, un ornement du discours, ou à tout le moins une intervention personnelle du narrateur dans son propre récit ; elle devient en quelque sorte un instrument d’analyse ou d’expérimentation psychologique.

922. (1902) Propos littéraires. Première série

Il est quelque peu traînant à partir du milieu et ne nous donne jamais une forte et pénétrante analyse de caractère Comme beaucoup des romans de Gyp, il est fait d’un certain nombre de silhouettes, assez vives, mais sans grand intérêt. […] C’est le monsieur qui s’analyse, le moraliste expert, qui traite son cœur comme un insecte (je crois que le mot est de Goethe), et qui passe son temps à faire sur son cœur des expériences d’entomologie. […] Paul Bourget publie aujourd’hui un petit chef-d’œuvre d’analyse morale et d’émotion délicate intitulé Deuxième amour. […] Autrefois les analyses morales de M.  […] Mais il faut bien, dans une analyse, pour être clair, dissocier ce qui est uni, et je m’occuperai successivement des trois parties dont Rome se compose.

923. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Poinsot lui avait fait faire le tour des mathématiques et expliqué l’analyse. […] A notre avis, il avait raison ; cette sorte d’analyse botanique pratiquée sur les individus humains est le seul moyen de rapprocher les sciences morales des sciences positives, et il n’y a qu’à l’appliquer aux peuples, aux époques, aux races, pour lui faire porter ses fruits. […] En cela, il a eu raison ; cette sorte d’analyse compréhensive et enveloppante est la vraie lumière. […] Le lecteur en jugera par cette analyse des dix cours que comprend le programme ; je ne fais que le commenter d’après les entretiens de M.  […] Si l’on se reporte aux documents originaux, on découvre que ses analyses sont toujours exactes ; si l’on suit le cours des événements, on constate que ses prédictions sont presque toujours vraies : parmi tant de gens aveugles, aveuglés ou myopes, il reste clairvoyant et voit de très loin.

924. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Quelques mots d’introduction — ce que nous appelons un chapeau — sur le rurodrame, puis, tout de suite, une longue analyse, Claudie racontée ; et puis, le dernier mot de l’analyse de la pièce une fois écrit : « Le succès a été complet. […] Quant aux défauts, qui ne sont pas médiocres, ils trouveront place, à se trop montrer, au cours de mon analyse. […] Aussi vais-je lui faire un tort énorme en l’analysant, puisque dans les analyses les mieux faites, et à plus forte raison dans les miennes, il n’y a que le fond qui reste. […] Donnay est celui dont vous vous apercevrez le moins dans mon analyse, une analyse étant forcée d’être rapide, et le grand vice du drame de M.  […] On comprend au développement donné à l’analyse du caractère de Bouif que Bouif aura une énorme importance dans l’action.

925. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

. — Aujourd’hui, l’analyse des physiologistes et des physiciens50 a marqué, par une multitude d’épreuves et de contre-épreuves, tous les pas de cette association. […] Mais l’analyse, après avoir détruit, peut reconstruire, et, en remarquant la façon dont se forment nos illusions, nous avons déjà démêlé comment elles nous mènent à des vérités. […] — L’analyse a déjà répondu.

926. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

Il m’est impossible (quelque réserve qu’on doive mettre à juger de soi-même les Anciens) de ne pas le trouver en cet endroit un grand poëte, ou du moins un poëte supérieur ; il sort tout à fait de l’æquali mediocritate dont l’a qualifié Quintilien ; il fait mieux que de ne jamais tomber, comme l’en a loué Longin, il s’élève ; et, si ce n’est pas du grandiose ni du sublime, à proprement parler, il a du moins plus d’un trait admirable dans le gracieux ; on ne l’a pas assez dit, et j’espère parvenir, sans beaucoup de peine, à le montrer à l’aide de l’analyse et des traductions suivantes. […] On lit ainsi encore dans les Lettres portugaises, mais toujours à l’image près, toujours avec cette différence de l’analyse délicate à la poésie : « Vous me dites hier au soir de jolies choses, et j’aurois souhaité que vous eussiez pu vous voir vous-même dans ce moment comme je vous voyois… Vous vous seriez trouvé tout autre qu’à votre ordinaire.

927. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Son analyse pointilleuse prétendait mettre à nu, par exemple, dans telle période de Massillon (car sir Herbert travaillait beaucoup sur nos auteurs français), une quantité déterminée de consonnances et d’assonnances qu’une éloquence harmonieuse sait trouver d’elle-même, mais qu’elle dérobe à la critique et qu’à ce degré de rigueur elle ne calcule jamais. […] Pour mettre un peu d’ordre à notre sujet et éviter (ce qui en est l’écueil) la dispersion des points de vue, nous ne tenterons ni l’analyse des principaux ouvrages en particulier, ni encore moins le dénombrement, impossible peut-être à l’auteur lui-même, de tous les écrits qui lui sont échappés.

928. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Voici comment il analyse cet instinct d’observation solitaire, ce dévouement à une innocente étude, cette abnégation de tous les soins matériels, cette force intellectuelle d’un homme qui, sans maître, fait toute son éducation d’histoire naturelle au fond des bois, et complète seul une branche de la science, branche importante que l’on désespérait de compléter jamais. […] Il me présentait la science sous un point de vue coloré et plein d’intérêt, au lieu de la réduire à je ne sais quelle analyse anatomique et morte, qui fait de la nature un squelette.

929. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Analyse du numéro de mai 1885. […] C’est le temps de l’analyse.

930. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

XXX, l’analyse de la plupart des romans en vers qui se rapportent au cycle breton. […] On trouvera d’ailleurs d’excellentes analyses de tous les Mystères qui nous sont parvenus, manuscrits ou imprimés, dans le second volume de M. 

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