Trois siècles de culture et de pensée, chez une nation civilisée, dans le sein de laquelle tant d’événements se sont précipités, où l’esprit et la passion se sont si richement développés, doivent suffire pour parcourir et connaître les principales idées morales de l’humanité. […] Il est vrai, de grands événements avaient donné secousse au siècle et élargi l’horizon de la pensée : l’imprimerie, les excursions lointaines, l’Amérique, le cap de Bonne-Espérance. […] Voici des passages où l’on trouve la manière, et presque la touche de La Rochefoucauld : « Il n’y a pour l’homme que trois événements, naître, vivre et mourir : il ne se sent pas naître, il souffre à mourir, et il oublie de vivre328. » « Toute révélation d’un secret est la faute de celui qui l’a confié329. » Il avait déjà dit à la page précédente : « Toute confiance est dangereuse, si elle n’est entière : il y a peu de conjonctures où il ne faille tout dire ou tout cacher.
Pourquoi Shakespeare, au contraire, est-il prodigue d’événements, d’inventions singulières, de richesses inutiles ?
Pour moi, je m’en revins avec Domingue, afin de préparer la mère de Virginie et son amie à ce désastreux événement.
. — Permettez, Hugo est, dans ce temps-ci, un immense événement, mais… Sainte-Beuve, très animé. — Taine, ne parlez pas d’Hugo !
Mais quand on en pèse tous les termes « comme aux balances des orfèvres » ; et, d’autre part, quand on les confronte avec les événements de l’histoire du temps ; lorsque l’on sait enfin qu’ils sont contemporains de cette politique d’apaisement dont le souvenir demeure inséparable des belles années du règne d’Henri IV, il semble qu’ils revêtent une signification nouvelle.
J’ai fait à ce sujet beaucoup d’observations, l’une d’elles est que, si par hasard j’ai eu une connaissance directe et précise d’un événement raconté par un journal, le récit du journal sera très souvent en contradiction avec les faits qui me sont personnellement connus. […] Il croit voir, il croit se souvenir, et il invente. » C’est ce qui nous explique ces récits anciens et modernes, et même contemporains, de miracles, d’apparitions, d’événements merveilleux souvent certifiés par un très grand nombre de témoins.
Cette fois, dans l’Algérie encore neuve de 1847, il se nourrit de lumière et de pittoresque africains, pousse loin vers le Sud, à Constantine, à Biskra, où il apprend les événements de février 1848. […] Voici une page des Lettres de jeunesse qu’il faudrait copier en marge de l’Essai sur les données immédiates de la conscience : « Cette possession qui nous rend immédiatement maître de toutes nos forces acquises, je ne connais point d’événements plus propres à nous la rendre, quand nous l’avons momentanément aliénée, qu’un coup violent frappé sur l’enveloppe durcie du cœur.
Le curé, dévot de l’héroïque martyre, patronne de son église et de celle qui lui avait donné l’être, ne voulut point que le temps effaçât tout souvenir d’un si heureux événement ; il nous laissa en commémoration la fameuse comédie, qui figure encore aujourd’hui, bien que mutilée, dans ses œuvres imprimées, et l’inscription placée à gauche de l’entrée de l’église, où tous ceux qui visitent aujourd’hui le village, peuvent la déchiffrer31. » Ce fut là le seul événement un peu marquant de cette période de la vie de Vicens Garcia.
Dans les chapitres de ses Origines du Christianisme qui se rapportent à des événements ou à des états de civilisation que nous pouvons connaître par les écrivains grecs et latins, il est facile de voir qu’il fut un historien et un interprète des textes aussi exact et aussi scrupuleux que s’il n’avait pas eu de génie. […] Dans l’épilogue du poème, il se montre enchanté des événements. […] Mais ce bon Bouilhet reste emberlificoté dans la broussaille des événements ; ses personnages sont de pâles comparses que nous avons toutes les peines du monde à étiqueter ; et ainsi ce qu’il y a d’histoire dans ce « drame historique » devient un fâcheux casse-tête.
Et quand les faits sont peu connus ou d’un ordre tel qu’un événement fortuit, ce qui veut dire difficile à prévoir, peut faire un changement profond dans leur évolution future, M. […] Ces qualités-là, quand du reste elles s’accompagnent d’une éloquence naturelle, et uniquement naturelle, je le reconnais, mais extraordinaire, font un homme qui a sur ses compatriotes une influence incomparable et dans la marche des événements une part énorme. […] La suite des événements l’a assez prouvé.
Il croyait sa cause douteuse, & n’en était pas moins tranquille sur l’événement. […] La date ou l’époque de l’événement qu’on célebre est-elle plus ou moins éloignée ? […] Les mœurs simples des Helvétiens, & l’événement qui rendit la liberté à cette contrée, ont fourni le sujet d’un Drame neuf dans son genre.
La littérature classique qu’il se flattait de remplacer, a vécu deux siècles, parce qu’elle était basée sur l’état social ; mais lui, qui ne se basait sur rien, sinon sur la fantaisie de quelques poètes, ou si l’on veut sur une maladie passagère des esprits surmenés par les événements historiques, devait fatalement disparaître avec cette maladie. […] Dans nos faubourgs, ils ont répandu les idées les plus stupéfiantes sur les grandes figures et les grands événements qu’ils ont mis si ridiculement à la scène.
Une des qualités de cette nouvelle c’est de faire reposer tout l’intérêt sur des détails de caractère et de tirer les événements de la situation des personnages.
Jeudi 5 avril À la fin de la soirée, l’on causait de la précipitation des choses, des événements, des succès, de l’accélération de tout au monde, et l’on se demandait, si ce n’étaient pas les caractères des fins de siècle, si, il n’y avait à ces époques limitées par des calculs humains, une accumulation, un trop-plein d’incidents, voulant déborder, pour débarrasser le siècle qui va venir.
Puis, Rousseau écrit ses confessions de mémoire ; il en écrit les premiers livres quarante, trente et vingt ans après les événements. […] Rousseau écrit cela vingt ans après les événements.) […] Rousseau, avec le coup d’œil du génie ; prévoyant toute la Révolution française, a voulu élever Émile, jeune noble, de façon qu’il pût se tirer d’affaire, quels que fussent les événements.
Celle de Dante, celle de Tasse, celle de Shakespeare, celle de Milton, celle de Voltaire, celle de Chateaubriand, celle de Lamartine, celle de Hugo, celle même de Boileau, sont plus brillantes, plus larges et plus traversées d’événements. […] Il a consisté dans le désir et la volonté de relever la nation de la chute où les événements l’avaient entraînée. […] Les événements suivent leur cours, comme font les étudiants appliqués.
Voltaire, un peu plus tard, proposa de commenter les grands écrivains du xvie et du xviie siècle, ainsi qu’il avait lui-même commenté Corneille ; mais rien de tout cela n’aboutit, comme l’on sait ; et l’on se borna, pour passer le temps des séances, à préparer, en causant de l’événement de la veille et de celui du jour, les éditions futures du premier Dictionnaire. […] Mais on voudra surtout que cette histoire soit une histoire, qu’elle en ait le mouvement et le cours, que la continuité de son progrès imite la succession des événements et des œuvres : qu’est-ce en effet qu’une histoire qui ne se suit pas, qui ne marche pas, qui ne vit point ? […] Après tout, madame de Staël est la seule femme de France dont le talent soit vraiment viril : je veux dire qui ait pensé par elle-même, dont un homme n’ait pas soufflé les idées, qui eût pu, sans s’appauvrir, faire largesse de quelques-unes des siennes à l’auteur des Martyrs, par exemple — et le turban de Corinne n’empêchera pas les deux livres de la Littérature et de l’Allemagne de compter toujours parmi les événements considérables de notre histoire littéraire.
Les anciens chroniqueurs, qui ne notèrent souvent qu’avec un sens bien vague de la réalité les grands événements de leur époque, ne manquent jamais de renseigner la postérité sur le temps qu’il faisait.