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455. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Cette comédie n’est nullement une école d’irrespect. […] Sorti de toute autre école, Flaubert fût pareillement devenu ce qu’il était, lui-même. […] Comme celui de Guez de Balzac, il a institué une école. […] Familier des écoles artistiques (ou plutôt d’une école), il juge que le romantisme n’est plus à la page, — dans le temps. […] Ludovic Naudeau, qui inaugura en France l’école du reportage à l’anglaise.

456. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Il accepta même quelques-uns des procédés de l’école. […] Ses premiers vers sont à peu près contemporains du beau temps de l’école parnassienne. […] Ils accusèrent Algernon-Charles Swinburne de fonder une abominable école et qu’ils dénommaient, eux, « l’école de la chair ». […] Un jour, il partit avec des amis pour une course géologique organisée par l’École des Mines. […] Notre école de sculpteurs reste soumise à l’influence déplorable du seizième siècle italien.

457. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mélanges de critique religieuse, par M. Edmond Scherer » pp. 53-66

La première partie comprend des travaux théologiques proprement dits, qui ont la forme et portent le cachet de l’école germanique-française, et plus germanique que française. […] Le public sérieux, religieux, qui aime ces discussions et qui se prête au jargon d’école ou, si l’on aime mieux, à l’espèce d’annotation algébrique qu’elles supposent, les aurait bien su trouver. […] Cousin avait commencé, dans ses premiers Fragments philosophiques, par adopter le jargon de l’école au point d’en être presque inintelligible : oh !

458. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »

Il est la fleur de l’école, un prince de la docte, jeunesse. […] Il fit encore dans l’école, pour les divers exercices et les épreuves qui solennisaient la fin des études, d’autres actions célèbres dont la Faculté garda le souvenir. […] Il en avait l’usage très familier ; il le parlait ; il disputait en latin dans l’école ; il écrivait couramment des lettres latines aux prélats étrangers avec qui il correspondait ; les notes dont il chargeait les marges de ses livres étaient le plus souvent en latin.

459. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

C’est de l’excellente, de l’éloquente rhétorique à l’usage de l’école de Sorèze ; mais j’ajouterai qu’on sent à chaque ligne que ce n’est que de la rhétorique. […] Qu’elle est donc loin de nous et à jamais disparue cette école française sévère, cette Église gallicane prudente qui se défendait le plus possible de traiter la religion comme une mythologie ! Mais je me hâte d’ajouter, en ce qui est des Lettres présentes que, sauf cette veine d’enthousiasme, d’inspiration quand même, de chevalerie monastique à outrance, qu’il est impossible d’en retrancher ou d’en abstraire, et qui en fait la perpétuelle singularité, il y a quantité de vues morales, fines, délicates, exprimées à ravir, et bien des conseils appropriés, — les conditions toujours étant admises et le cadre accordé ; positis ponendis, comme on disait dans l’École.

460. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VI. Les localisations cérébrales »

L’école cartésienne même, suivant en cela les traces de l’école thomiste, définissait les passions « des mouvements de l’âme liés à des mouvements corporels ». […] Le docteur Castle défend solidement sur ce point la doctrine de son école, souvent compromise, il faut le dire, par les imprudentes exagérations des adeptes.

461. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Voici ce que nous enseigne l’École ? […] C’est l’origine de la Compagnie et de l’École du Vieux-Colombier. […] Quelle école d’humilité pour un auteur ! […] Or, il advint que Jacques Copeau, pour des raisons mystérieuses, se sépara de sa troupe et de son école. […] Mais sans les Quinze aujourd’hui dispersés (leur animateur, Michel Saint-Denis a fondé une école de théâtre à Londres) que peut-il espérer ?

462. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »

Il faut donc que les réalistes et les idéalistes, usent les uns comme les autres d’imagination et s’attachent à modifier, à déformer, à dénaturer le réel, ce qui diffère entre ces deux grandes écoles, c’est non l’exactitude, la justesse de la vision, mais la manière d’altérer ce que leur montre la nature et d’en tirer des œuvres qui n’ont rien de semblable12. […] Ces écoles diffèrent non dans la manière dont elles méprisent ou observent le réel, bien qu’il y ait nécessairement plus de vérité chez les réalistes, mais dans l’image illusoire qu’ils en tirent, radieuse chez l’une, prestigieuse chez l’autre, pathétique et odieuse chez la dernière, telle qu’elle excite soit l’admiration, soit la passion soit la haine et la pitié. […] Hamlet et Werther sont des modèles de douloureuse indécision : toute l’école naturaliste brise le ressort de ses créatures : celui des modernes qui a poussé le plus loin la démonstration de cette hypocondrie particulière, Tourguénef, a également fait d’une façon magistrale l’étude des maladies de la volonté. […] Et ces spectacles contemporains et inévitables sont tellement inconnus à la masse des hommes, que notre école réaliste n’a d’autre mérite que de les relater fidèlement à ceux qui s’y meuvent jour par jour sous la taie de leurs yeux débiles. […] Il y a dans ses recueils de vers surtout dans l’Exilée (Pitié des choses, En automne, Lied, l’Écho), dans les Mois, de vraies chansons musicales, simples, d’une émotion naïve et naturelle, comme eût pu en composer un disciple de l’école souabe.

463. (1885) L’Art romantique

Il y a une philosophie lyonnaise, une école de poésie lyonnaise, une école de peinture lyonnaise, et enfin une école de peinture philosophique lyonnaise. […] Les Jeune-France prouvèrent bientôt que l’école se complétait. […] Certainement il y aurait injustice à nier les services qu’a rendus l’école dite romantique. […] Il est douloureux de noter que nous trouvons des erreurs semblables dans deux écoles opposées : l’école bourgeoise et l’école socialiste. […] Étudiez toutes les plaies comme un médecin qui fait son service dans un hôpital, et l’école du bon sens, l’école exclusivement morale, ne trouvera plus où mordre.

464. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

L’école de MM.  […] L’école de M.  […] La maxime fondamentale de l’école dont M.  […] Sully Prudhomme, lui, appartient à l’école des raffinés ; mais ce mot d’école convient mal ici, car il n’y a pas trace d’imitation dans son talent. […] Paul de Saint-Victor dans l’école romantique.

465. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Mais l’Ecole des Femmes est bien, comme on dit, une « pièce à thèse ». […] Et il semble bien que ce soit le cas pour l’École des Femmes. […] C’est un grand signe pour l’École des Femmes. […] Agnès, dans l’École des Femmes, retrouve son père et épouse son amoureux. […] Dehelly (rôle d’Horace, dans l’École des Femmes) a été décrit plus haut.

466. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Il a fait plus : il a proclamé comme une renaissance littéraire, l’avènement de l’école dont ce roman est l’expression la plus récente. […] L’anatomie, la physiologie, voilà la source où on va puiser aujourd’hui l’inspiration ; voilà la muse de l’école nouvelle. […]   On peut distinguer, dans notre littérature contemporaine, deux tendances diverses et comme deux écoles : l’école matérialiste et l’école qui s’est dite spiritualiste. […]   Nous avons dit qu’à côté de l’école matérialiste il y avait, dans la littérature contemporaine, une autre école qui s’est appelée l’école spiritualiste. […] Ainsi, et nous en avions déjà fait l’observation, l’école dite spiritualiste se rencontre nu bout de toutes ses théories morales avec l’école du matérialisme.

467. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

Malgré ces heureux ravitaillements, il est bien clair qu’auprès de la plupart, en cette société moderne, l’école du style, soit académique, soit non académique, perd en crédit, en importance, qu’on l’apprécie moins et qu’on s’en passe ; qu’à voir tant de gens se jeter à l’eau d’abord et apprendre ensuite d’eux-mêmes à nager, on en estime moins les préceptes de la natation, et qu’un moment viendra où (je le répète), sans être pourtant insensible à un certain tour et à un certain éclat d’expression, on ira surtout aux faits, aux idées, aux notions que portera le bien dire ou le style. […] Parisien, élève de Louis-le-Grand, puis de l’École normale, il rentra dans ces deux maisons presque aussitôt comme professeur : — professeur de rhétorique dans l’une, maître de conférences dans l’autre. […] » — « Non, Monsieur, répondit en souriant le professeur imberbe, c’est un de mes élèves qui l’a remporté, et moi je dois avoir l’honneur de parler demain après vous à la distribution des prix du collège Charlemagne. » (Avant de revenir à Louis-le-Grand, il avait passé en effet une année à faire la rhétorique à Charlemagne.) — Comme maître de conférences à l’École normale, M.  […] Jeune, ardent, en ces saisons ferventes de 1845 à 1850, dans cette serre chaude de l’École normale où il avait pour directeurs M. 

468. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Son libéralisme toutefois, qui n’est point précisément celui des libéraux français de cette date, qui est plutôt, ne l’oublions pas, le libéralisme d’un aide de camp d’Alexandre, se rattacherait à l’école gouvernementale éclairée et aux principes d’une bonne monarchie administrative. […] Parny, à cette date, était encore considéré par les hommes de l’école dernière du xviiie siècle, de l’école de Marie-Joseph Chénier, comme un parfait modèle d’élégance, de pureté (pour le goût), et le Racine de l’Élégie. […] Je ne crois pas m’écarter de la pensée de Jomini en signalant deux ouvrages publiés sur ce sujet de la guerre de 1866, et dus l’un et l’autre à des écrivains militaires qui étaient de sa familiarité et de son école : le premier et de beaucoup le plus considérable, qui a pour titre : Guerre de la Prusse et de l’Italie contre l’Autriche et la Confédération germanique en 1866 : Relation historique et critique, par le colonel fédéral Lecomte (2 vol. 1868) ; — et l’autre écrit plus court et en forme de discussion, intitulé La Guerre de 1866, par le major belge Vandevelde (1 vol. de 211 pages, 1869).

469. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

Cela s’est vu surtout lorsqu’il a eu à parler, en ces derniers temps, de certaines représentations dramatiques, et, en général, dans ce qu’il a écrit sur les œuvres de l’école poétique moderne depuis 1830. […] Quoi qu’il en soit, pour insister sur un point capital de l’histoire littéraire de ces dernières années, je suis de ceux qui estiment que l’école dite romantique a été dissoute par le fait même de la révolution de Juillet. […] Or cette part, on le sait, était grande dans l’école littéraire d’alors, et j’ajouterai qu’elle avait assez droit de l’être, en raison des loisirs plus cultivés et des idées en vogue durant la seconde moitié de la Restauration. […] Malgré tout, je l’avouerai, j’en veux un peu à nos auteurs dramatiques de la moderne école ; ils ont poussé en avant les critiques et ne les ont pas suivis ; ils se sont comportés comme les chefs d’une armée feraient avec le corps du génie, en lui disant : « Nous voulons passer là, il nous faut une route. » Les critiques se sont mis à l’œuvre hardiment, sous le feu ; il fallait passer jusqu’au travers de l’ancien théâtre, qui barrait et offusquait.

470. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

Les monastères de l’école de Colomban étant, par un revirement assez naturel, devenus hostile à l’intérêt des évêques, il les favorisa contre ceux-ci, rallia les populations, et rendit à l’ensemble de la souveraineté franke un reste de consistance et même de splendeur qui ne tint pas après lui. […] Historiquement, on peut trouver que, dans les remarquables travaux de l’école moderne, la royauté n’a pas été traitée assez équitablement ; la plupart des historiens de cette école, en effet, sont entrés dans l’étude par la polémique, et leur impartialité, même en s’élargissant graduellement, a toujours gardé le premier pli. […] cesse de me reprocher les aimables dons de Vénus ; les dons brillants des immortels ne sont jamais à dédaigner ; eux seuls les donnent, et ne les a pas qui veut. » Je ne voudrais décidément rabattre dans la manière de l’auteur que ce qui semblerait trahir le voisinage d’une fausse école dont son excellent esprit n’est pas.

471. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre II. Clément Marot »

Des hommes studieux qui avaient achevé l’ancien cycle d’études se remettaient à l’école. […] Ce n’est au fond que le livre d’une honnête femme, qui tient école de savoir-vivre et de bonnes mœurs. […] Il prit posture de chef d’école, et on le voit quelque part exposer gravement à ses disciples la règle des participes. Ce qui restait de rhétoriqueurs guindés ou de cyniques bourgeois dans les provinces se fondit peu à peu dans son école : quand il mourut, tout le reconnaissait pour maître.

472. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre V. Le roman »

Entre les deux écoles romantique et naturaliste se place Gustave Flaubert, qui procède de l’une et fonde l’autre, corrigeant l’une par l’autre, et mêlant en lui les qualités de toutes les deux : d’où vient précisément la perfection de son œuvre. […] Puis, le romantisme a fait l’éducation artistique de Flaubert : du romantisme, il a retenu le sens de la couleur et de la forme, la science du maniement des mots comme sons et comme images ; de la seconde génération romantique, de Gautier et de l’école de l’art pour l’art, il a pris le souci de la perfection de l’exécution, la technique scrupuleuse et savante. […] Mais voici par où il sort du romantisme : il a senti le besoin de dompter son imagination, et il s’est mis à la rude école de la nature. […] L’école naturaliste, que Flaubert se défendait d’avoir fondée, s’est constituée à la fin du second empire, sous l’influence de Madame Bovary et des théories littéraires de Taine, sous l’influence plus lointaine et d’autant plus prestigieuse des grands travaux des physiologistes et des médecins.

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