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2981. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

« Tous les organes, dit Mueller, à l’exception du cerveau, peuvent ou sortir lentement du cercle de l’économie animale ou périr en peu de temps, sans que les facultés de l’âme subissent aucun changement. […] En tout cas, elle va vers un but, « même lorsque l’animal est privé de son encéphale », et cela si parfaitement, que divers physiologistes ont admis une âme, ou du moins « un centre perceptif et psychique » dans le tronçon de moelle ainsi séparé. — « Chez ce triton, on a, par une section transversale, enlevé la tête et la partie antérieure du corps avec les deux membres correspondants.

2982. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

Ils n’en fournissent qu’indirectement, par l’éveil d’une activité de notre âme, au moyen de laquelle nous nous représentons nos sensations comme comprises dans un ensemble et douées de rapports mutuels. » Il y a là une œuvre ultérieure et surajoutée, l’adjonction d’une série d’images musculaires qui, par sa durée, mesure la distance, l’adjonction d’un groupe d’images tactiles et musculaires qui marquent la consistance, la figure, la grandeur de l’organe auquel la sensation est rapportée, l’adjonction d’un groupe d’images visuelles qui notent cet organe parmi les autres organes et les autres objets notés de la même façon. […] Bayle, cité par Garnier, Traité des facultés de l’âme, I, 354.

2983. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

J’avais le projet de dîner dans un restaurant de la rive droite, où je serais sûr de ne rencontrer âme qui vive de ma connaissance, puis battre jusqu’à neuf heures, les rues désertes dans le voisinage de l’Odéon. […] Cette fourniture aux autres se fait chez lui, journellement, régulièrement, à la méridionale ; chez moi, au contraire, c’est par sursauts, par foucades, à la suite d’une indignation d’âme, et quand ça sort chez moi, ça débonde encore plus que chez lui.

2984. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Ah la belle âme ! […] Lundi 14 septembre Toute la soirée d’hier, toute la matinée d’aujourd’hui, dans des recherches à l’appui de ma journée du 13 août dans le Musée Égyptien, je rencontre le dogme de l’immortalité de l’âme et de la résurrection, affirmé par tout le granit et le basalte sculptés de l’Égypte.

2985. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

pas davantage ; il n’y prétendait même pas, et tout retentissement lui était antipathique ; — mais tous ces soins, ces scrupules, cette conscience, rien que pour le plaisir de se satisfaire, de ne pas se sentir en faute, de paraître exact et sans reproche à un infiniment petit nombre de juges, de posséder toute une branche d’érudition ténue et délicate, et de la faire avancer, ne fût-ce que d’une ligne : voilà quelle était l’inspiration et l’âme de l’étude pour M. 

2986. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

Avant la tombée de la nuit, cette chambre, plus qu’encombrée pendant toute la journée, avait été abandonnée aux serviteurs de la tombe, et, lorsque j’y entrai le soir, je trouvai ce même fauteuil, d’où le prince avait si souvent lancé en ma présence une plaisanterie courtoise ou une piquante épigramme, occupé par un prêtre loué pour la circonstance et marmottant des prières pour le repos de l’âme qui venait de s’envoler. » Les propos de chacun en sortant étaient curieux à noter.

2987. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

Au contraire, « les vrais pasteurs des âmes, les coopérateurs dans le saint ministère ont à peine une subsistance ».

2988. (1860) Cours familier de littérature. X « LXe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 401-463

Appelé par le hasard à formuler et à motiver en une seule nuit cette diplomatie, dont tous les liens et toutes les traditions venaient de se briser en un seul jour, je ne manquai pas d’évoquer en silence l’esprit de l’Assemblée constituante, qui avait toujours été l’âme de M. de Talleyrand tant que Napoléon avait souffert la sagesse dans ses conseils, et je me demandai, avant d’écrire le manifeste de la république au dehors, quel serait dans ce cabinet, plein de ses souvenirs et de sa supériorité, l’avis de ce grand héritier du cardinal de Richelieu, du duc de Choiseul et de Mirabeau.

2989. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Et puis il y a cette vérité, qu’il faut toujours rappeler aux plus jeunes : La littérature (celle dont il est question ici) ne doit pas être un gagne-pain — ou du moins ne peut l’être qu’en se vouant à des périls qu’elle n’est jamais sûre de pouvoir surmonter, si robuste que soit l’âme de celui qui prétend la sauvegarder en lui, tout en exigeant d’elle le modeste demi-louis quotidien.

2990. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

C’est une destinée bien humble ; aussi ne suis-je pas surpris qu’à l’époque même de la faveur de cette poésie, il se préparât sourdement une réaction qui, au prix de quelques excès, devait protester contre cet affadissement du viril esprit français, ayant perdu sa naïveté dans son commerce avec les raffinements de l’Italie, toujours attaché au présent, et songeant bien plus à acquérir de l’adresse sur un instrument borné et qui manquait d’âme, qu’à en inventer un nouveau.

2991. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Il ne s’agit pas de contester l’usage (l’usage est comme l’âme et la vie des mots, dit encore Vaugelas), ni de donner de pernicieux conseils : l’Anonyme a toujours raison ; il s’agit seulement de montrer que la déformation est beaucoup moins capricieuse que ne le croient les professeurs d’orthographe.

2992. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

« Malheur, écrit un éloquent historien des religions, malheur au savant qui aborde les choses de Dieu sans avoir au fond de sa conscience, dans l’arrière-couche indestructible de son être, là où dort l’âme des ancêtres, un sanctuaire inconnu d’où s’élève par instants un parfum d’encens, une ligne de psaume, un cri douloureux ou triomphal qu’enfant il a jeté vers le ciel à la suite de ses frères et qui le remet en communion soudaine avec les prophètes d’autrefois25 ! 

2993. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Par exemple ceci qui est un petit intermède, le petit couplet d’Iris ou d’une de ses sœurs, d’une des filles de Minée, sur l’amour considéré comme producteur de belles actions, sur l’amour considéré comme ferment ou levain de générosité, de grandeur d’âme, de magnanimité, de courage.

2994. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Prométhée recommence toujours ; la double cité travaille notre âme avant de travailler l’histoire.

2995. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

Nous suivons encore une marche analogue à celle de ces premiers hommes, mais c’est à l’égard des choses intellectuelles, telles que les facultés de l’âme, les passions, les vertus, les vices, les sciences, les arts ; nous nous en formons ordinairement l’idée comme d’autant de femmes (la justice, la poésie, etc.), et nous ramenons à ces êtres fantastiques toutes les causes, toutes les propriétés, tous les effets des choses qu’ils désignent.

2996. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

Nous pouvons bien admettre qu’il y a en nous une âme, un moi, un sujet ou « récipient » des sensations et de nos autres façons d’être, distinct de ces sensations et de nos autres façons d’être ; mais nous n’en connaissons rien. « Tout ce que nous apercevons en nous-mêmes, dit Mill1473, c’est une certaine trame d’états intérieurs, une série d’impressions, sensations, pensées, émotions et volontés. […] Le corps de nos vérités n’a point une âme différente de lui-même qui lui communique la vie ; il subsiste par l’harmonie de toutes ses parties prises ensemble et par la vitalité de chacune de ses parties prises à part.

2997. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Comme elles vivent, comme elles parlent, comme elles sont des raccourcis de personnes qu’on devine, qu’on voit, qu’on aime, ces mains de race, cambrées, arquées, et colères, et languides, et voluptueuses ; ces mains de malade et d’artiste, d’élégance capricieuse, tourmentée, presque diabolique ; vraies mains de violoniste, pleines d’âme, fines, longuettes, spirituelles, frémissantes comme des cordes de guitare ; — les mains que Watteau seul a pu peindre, sur le papier d’une feuille d’étude, avec de la sanguine et du crayon noir. […] » Dimanche 8 octobre Retour de Cernay, d’une assez lugubre auberge de paysagistes, où nous étions arrivés hier, en repassant par Dampierre, le royaume des Luynes : une de ces grandeurs mortes tristes à faire pleurer et qui enversaillent l’âme.

2998. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

. — L’affaire du Miroir de l’âme pécheresse. — Les dernières années de Marguerite, et sa mort. […] 2º Le Poète. — Son éducation protestante ; — et que, par-delà Ronsard, tout en en profitant, c’est à l’auteur du Miroir de l’âme pécheresse qu’il faut qu’on le rattache. — La cour de Jeanne d’Albret. — Vogue de Du Bartas en pays protestant ; — un jugement de Goethe [Œuvres complètes, Cotta, 1868, Stuttgart, t. 

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