» sont les cris d’espérance et de ralliement de tout l’âge apostolique. […] Peut-être était-ce là une opinion tardive, produite vers la fin du premier siècle par l’âge avancé où Jean semble être parvenu, cet âge ayant donné occasion de croire que Dieu voulait le garder indéfiniment jusqu’au grand jour, afin de réaliser la parole de Jésus. […] Un âge d’homme tout au plus lui était réservé.
Le rhéteur le plus docte et le plus froidement technique de l’âge des Antonins, Denys d’Halicarnasse nous a conservé quelques strophes passionnées de Sapho ; et l’éloquent Longin n’a trouvé nulle poésie supérieure à ces vers d’une femme qu’Aristote avait nommée à côté d’Homère et d’Archiloque. […] On ne peut douter qu’il n’y ait eu, dans le plus bel âge de la Grèce, d’autres souvenirs encore de Sapho. […] Orpheline dès l’âge de six ans, elle eut plusieurs frères, dont un, plus jeune qu’elle, est nommé par Hérodote comme un de ces marchands qui allaient vendre en Égypte les vins délicieux des îles grecques. […] Mais recueillons encore quelques parcelles de cette poussière dorée des âges antiques.
Cette philosophie rudimentaire, non pas vraie (je l’espère du moins), mais irréfutable, qui a très bien pu être celle du premier anthropoïde un peu intelligent et à laquelle les hommes les plus raffinés des derniers âges finiront peut-être par revenir après un long circuit inutile ; cette philosophie que Maupassant a pris la peine de formuler dans un de ses derniers volumes (Sur l’eau), est la froide source, secrète et profonde, d’où venaient à la plupart de ses petits récits leur âcre saveur. […] Comment Olivier se met à aimer la jeune fille sans le savoir, et comment la comtesse s’en aperçoit et prend le parti désespéré d’en avertir son ami ; comment Bertin souffre d’aimer cette enfant — lui, un vieil homme — et comment la comtesse souffre de n’être plus aimée de ce vieil homme parce qu’elle n’est plus une jeune femme ; la lutte d’Olivier contre cette passion insensée et de la comtesse contre les premières flétrissures de l’âge ; et comment la jeune fille traverse tout ce drame (qu’elle a déchaîné) sans en soupçonner le premier mot ; et comment enfin les deux vieux amants assistent, impuissants, au supplice l’un de l’autre, jusqu’à ce qu’Olivier se réfugie dans une mort à demi volontaire : voilà tout le roman. […] Dirons-nous qu’Olivier est un grand fou, qu’il est des passions qu’on s’interdit à son âge, que la comtesse (plus excusable, d’ailleurs) n’a qu’à s’abriter en Dieu, que tout a une fin, qu’il faut savoir vieillir, accepter l’inévitable, et que ceux-là pâtissent justement qui vont contre les volontés de la nature ?
Qui niera que la maladie, l’âge, la vieillesse ne modifient fréquemment et d’une façon profonde nos idées, nos sentiments, notre humeur ? Il est permis de croire que l’exaltation religieuse de Pascal, son renoncement si brusque et si absolu à la vie du monde, voire même à la vie scientifique, furent dus en grande partie au mal obscur et grave qui l’atteignit à la fleur de l’âge et le coucha si jeune au tombeau. […] Un écrivain a-t-il vécu, surtout à l’âge où l’âme est de cire pour les impressions du dehors, dans un de ces climats tièdes et parfumés où la poésie semble pousser et fleurir d’elle-même en pleine terre comme les orangers et les lauriers-roses ; il y a gros à parier que son imagination en gardera quelque chose de net et de lumineux.
Ces âges doivent être remarquables par la corruption du goût. […] Cet éloquent Jérôme, honneur des premiers âges, Voyoit, sous le cilice et de cendres couvert, Les voluptés de Rome assiéger son désert. […] Que de fois j’ai cherché, loin d’un monde volage, L’asile où dans Paris s’écoula ton jeune âge !
La première république se trouve donc dans la famille ; la forme en est monarchique, puisqu’elle est soumise aux pères de famille, qui avait la supériorité du sexe, de l’âge et de la vertu. […] Mais comme la noblesse était devenue un don de la fortune, du milieu des nobles même s’éleva l’ordre des pères qui par leur âge étaient les plus dignes de gouverner ; et entre les pères eux-mêmes, les plus courageux, les plus robustes furent pris pour rois, afin de conduire les autres, et d’assurer leur résistance contre leurs clients mutinés119. […] Le petit nombre d’hommes qui restent à la fin, se trouvant dans l’abondance des choses nécessaires, redeviennent naturellement sociables ; l’antique simplicité des premiers âges reparaissant parmi eux, ils connaissent de nouveau la religion, la véracité, la bonne foi, qui sont les bases naturelles de la justice, et qui font la beauté, la grâce éternelle de l’ordre établi par la Providence.
Peut-être serait-elle plus sûre encore, si toutes deux avaient passé l’âge de plaire. » En revanche, il croit fort à l’amitié d’un sexe à l’autre. […] Celle d’un homme et d’une femme ne cesse guère d’être attentive et empressée ; le sexe y conserve une partie de son influence… » La douceur de l’âge moins ardent, la vie égale et encore sensible d’une maturité apaisée est très-bien rendue par M. de Latena : « Entre quarante et cinquante ans, le soleil de la vie commence à descendre vers l’horizon, et tous les objets récemment éclairés d’une lumière éclatante prennent des teintes obscurcies qui font présager la nuit.
Si cet esprit est une forme littéraire et gouverne un âge entier, l’écrivain est un Racine. […] Par lui nous voyons les gestes, nous entendons l’accent, nous sentons les mille détails imperceptibles et fuyants que nulle biographie, nulle anatomie, nulle sténographie ne saurait rendre, et nous touchons l’infiniment petit qui est au fond de toute sensation ; mais par lui, en même temps, nous saisissons les caractères, nous concevons les situations, nous devinons les facultés primitives ou maîtresses qui constituent ou transforment les races et les âges, et nous embrassons l’infiniment grand qui enveloppe tout objet.
Mais elle ne cessera point, dans les âges futurs, de retenir les hommes, charmés au crépuscule par son émouvante beauté, et qui pleureront avec elle que son chant, chaque soir, s’achève en un sanglot de deuil. […] Remy de Gourmont Puisqu’il ne nous laissa que de trop brèves pages, l’œuvre seulement de quelques années ; puisqu’il est mort à l’âge où plus d’un beau génie dormait encore, parfum inconnu, dans le calice fermé de la fleur, Mikhaël ne devrait pas être jugé, mais seulement aimé… Parallèlement à ses poèmes, Mikhaël avait écrit des contes en prose ; ils tiennent dans le petit volume des Œuvres, juste autant, juste aussi peu de place que les vers… Il suffit d’avoir écrit ce peu de vers et ce peu de prose : la postérité n’en demanderait pas davantage, s’il y avait encore place pour les préférés des dieux dans le-musée que nous enrichissons vainement pour elle et que les barbares futurs n’auront peut-être jamais la curiosité d’ouvrir.
Il se fit connoître à Rome, dans cet âge heureux des plaisirs, de l’audace & de la fortune. […] Cet enfant chéri d’Apollon, cet écrivain à la fois misanthrope, courtisan, épicurien & philosophe, mourut à l’âge de cinquante-sept ans.
L’autorité qu’emploie Alvarez est d’une autre espèce : il met en oubli son âge et son pouvoir paternel, pour ne parler qu’au nom de la religion. […] Gusman est aussi fier que le fils de Pélée : percé de coups par la main de Zamore, expirant à la fleur de l’âge, perdant à la fois une épouse adorée et le commandement d’un vaste empire, voici l’arrêt qu’il prononce sur son rival et son meurtrier ; triomphe éclatant de la religion et de l’exemple paternel sur un fils chrétien : (À Alvarez.)
Au milieu l’on voit le monument d’une jeune fille morte à la fleur de son âge : c’est ce qu’on connoît par la statuë de cette fille couchée sur le tombeau à la maniere des anciens. […] On s’imagine entendre les reflexions de ces jeunes personnes sur la mort qui n’épargne ni l’âge, ni la beauté, et contre laquelle les plus heureux climats n’ont point d’azile.
. — Retour de l’âge divin D’après les rapports innombrables que nous avons indiqués dans cet ouvrage entre les temps barbares de l’antiquité et ceux du moyen âge, on a pu sans peine en remarquer la merveilleuse correspondance, et saisir les lois qui régissent les sociétés, lorsque sortant de leurs ruines elles recommencent une vie nouvelle. […] Dans cet âge de fer, on ne trouve d’écriture en langue vulgaire ni chez les Italiens, ni chez les Français, ni chez les Espagnols.
Les inventions qui sont à la base même de notre civilisation, et sans lesquelles une civilisation est impossible remontent presque toutes aux âges préhistoriques et peut-être à l’âge de la pierre. […] Il ne semble pas avoir domestiqué des plantes avant l’âge de la pierre polie. […] Nous sommes toujours dans l’âge du métal, mais le milieu du dix-neuvième siècle a vu commencer une période de cet âge que l’on pourrait appeler l’âge du métal dynamique, far opposition à la première période, qui serait celle du métal statique. […] Arrivés à l’abstraction, ils se sont encore, au cours des âges, phonétiquement rétrécis. […] « Quinze ans, ô Roméo, l’âge de Juliette !
Mais Arnolphe a beau dire et beau faire, il est constamment dupe de son âge et de la naïveté de sa pupille. […] Madame, on peut, je crois, louer et blâmer tout ; Et chacun a raison, suivant l’âge ou le goût. […] Le comique de ce rôle ne résulte pas, comme les commentateurs l’ont cru, de l’amour et de l’âge d’Arnolphe. Jamais l’amour seul n’a pu rendre ridicule un homme de quarante-deux ans, et c’est l’âge d’Arnolphe. […] Faire sonner son âge, c’est avertir tout le monde qu’on est jeune, comme une cloche avertit d’un grand événement.
Cette étude n’étoit pas seulement celle de la jeunesse, elle l’étoit encore de l’âge avancé. […] Elle eut à la vérité ses différens âges tirés de la rudesse ou de la politesse des plumes qui la traitèrent, comme le remarque le P. […] Pacuvius, Cecilius & Accius, remplissent l’intervalle du second âge jusqu’à Plaute. […] Sa hardiesse eut heureusement des imitateurs, qui, à leur tour, en ont eu, d’âge en âge, jusqu’à nous. […] Recherc. sur les Théâtres, Troisième âge du Théâtre François, pag. 142, Ed.
Je prends madame de Genlis à l’âge de six ans ; son éducation commence au château de Saint Aubin. […] » L’âge vint pourtant, et M. de Genlis aussi ; on l’agréa, car il était homme de qualité, homme de la cour, ce qui était de rigueur.
Au reste, si la Jérusalem a une fleur de poésie exquise, si l’on y respire l’âge tendre, l’amour et les déplaisirs du grand homme infortuné qui composa ce chef-d’œuvre dans sa jeunesse, on y sent aussi les défauts d’un âge qui n’était pas assez mûr pour la haute entreprise d’une Épopée.