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1522. (1927) Approximations. Deuxième série

L’emploi du raccourci en art éveille involontairement dans notre esprit l’idée d’un génie qui se domine : ce n’est pas toujours vrai, et Stendhal est le meilleur exemple du contraire. […] Si je choisis celui-ci : « De mon temps, Monsieur, on n’avait pas de goût », c’est parce qu’il porte la marque du meilleur ascétisme français. […] Browning me présenta à lui avec son effusion coutumière, ajoutant : « C’est Joseph Milsand67, le premier en date de mes interprètes et le meilleur !  […] Mayne et de Violet Hunt (les contributions féminines sont ici au nombre des meilleures), — laissant même de côté J. […] je ne lui demande pas de me rendre meilleur ; mais qu’il me dise un peu mieux qu’hier ce que je suis, qu’il me mette plus étroitement en possession de mon âme.

1523. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

André Suarès, avec la meilleure énergie, proteste contre l’absurdité des langues artificielles. […] N’a-t-il pas consacré le meilleur de son génie à ses Mémoires ? […] Elle accorde au retour du héros une sincère politesse et les sentiments les meilleurs. […] Mais, la vraie douleur, c’est l’incomparable beauté des meilleurs poèmes de Musset. […] Une intendante bien meilleure serait Mlle Drouet.

1524. (1911) Études pp. 9-261

Le meilleur témoignage de son origine artificielle, c’est sa rareté sans faiblesse ; elle ne cesse jamais d’être incomparable et Matisse préfère laisser des blancs plutôt que de les combler sans trouvailles. Ainsi se déroule, toujours parfaite et inanimée, cette couleur qui ne souffre pas de se laisser troubler par la terne effusion du réel. — Les Natures Mortes sont les meilleurs de ces tableaux : en effet le sujet déjà en est abstrait : les objets sont choisis et groupés selon leur importance picturale ; et par cette adaptation préalable du modèle à sa future image, l’arbitraire est atténué. […] Le troisième acte d’Ariane, où il trouve à les exercer, est de beaucoup le meilleur. […] Tu es notre amour le meilleur et notre meilleure humilité. […]   Je n’eus pas trop grand peine à la persuader… que rien ne lui serait meilleur à présent que de descendre en Italie où la tiède faveur du printemps achèverait de la guérir246.

1525. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

Telle est en quelques lignes d’aride et froide prose l’analyse de cette pièce, qui égale en mouvement lyrique les meilleures inspirations de la poésie moderne. […] La tragédie d’Ulysse, le poëme d’Homère, sont des œuvres très estimables, qui compteront un jour parmi les meilleurs titres littéraires de leur auteur. […] Villemain, et je n’ai pas de meilleur moyen que de le citer ; mais comment me borner dans ce travail à la fois si attrayant et si difficile ? […] Albert de Broglie, et qui l’a bercé sur ses genoux comme son enfant le plus cher, comme la meilleure de ses gloires futures ? […] Ma prétention est à la fois moindre et meilleure : je prétends simplement vous faire lire le livre de M. 

1526. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

On s’attache surtout à l’élite, à ce qui est apprécié de quelques-uns, des meilleurs, à ce qui nous fait sentir à sa source la vie de l’esprit. […] Les écrits ne rendent pas tout, et, des qu’on a affaire à des pensées délicates, le meilleur est encore ce qui s’envole et qui a oublié de se fixer. […] Ni les injures de la malveillance, ni le blâme des indifférents, ni les anxiétés de l’amitié timide, ne sauraient leur persuader qu’ils n’aient pointchoisi la meilleure part. […] Les diverses solutions du mystérieux problème y sont tour à tour comprises et mises en présence, mais aucune n’y apparaît la meilleure ni la vraie.

1527. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

Sans doute David Copperfield, son meilleur roman, a bien l’air d’une confidence ; mais à quel point cesse la confidence, et dans quelle mesure la fiction orne-t-elle la vérité ? […] Si vos personnages donnent de meilleurs exemples, vos ouvrages seront de moindre prix. […] Les meilleurs sont des automates de fer poli qui exécutent méthodiquement leurs devoirs légaux et ne savent pas qu’ils font souffrir les autres. […] Elle le supplie ; il s’attendrit ; elle l’emmène ; il devient le meilleur des pères, et gâte un beau roman.

1528. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Enivrée de joie, et flattée également de l’action de ses enfants et des applaudissements qu’elle recevait, la mère de Cléobis et de Biton, debout en face de la statue de Junon, pria pour ses enfants, qui venaient de lui donner une si grande preuve de respect, et conjura la déesse de leur accorder ce qu’il y avait de meilleur pour l’homme. […] Une même contrée ne produit pas toutes les choses nécessaires ; elle en donne une, il lui en manque une autre ; seulement, celle qui en fournit le plus est regardée comme la meilleure : il en est ainsi de l’homme. […] Restez avec nous, vous n’y manquerez de rien ; en supportant patiemment votre disgrâce, vous l’allégerez, et vous lui serez peut-être redevable d’un meilleur sort. » Adraste continua donc à vivre près de Crésus. […] Cependant, ma propre sûreté veut que cet enfant périsse ; mais il faut que ce soit un des domestiques d’Astyage qui lui donne la mort, et qu’il ne la reçoive ni de moi ni d’aucun des miens. » « En finissant ces mots, il envoya chercher un des principaux pâtres d’Astyage, qu’il savait habiter au milieu des meilleurs pâturages, dans le sein des montagnes les plus fréquentées par les bêtes sauvages.

1529. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

Les croyances ne sont elles-mêmes, le plus souvent, que des formes multiples de l’espérance en une amélioration de la vie individuelle et sociale, ou en une autre vie meilleure dans un autre monde ; et comment reprocher à l’espérance d’avoir des formes variées, d’être habile à se transformer sans cesse elle-même, entraînant dans ses transformations tout l’art humain ? […] L’esthétique de la nature n’est pas dans telle ou telle figure particulière, dans tel ou tel dessin particulier, mais dans le rapport de tous les dessins et de toutes les figures des choses, et c’est pour cela que telle correction de détail peut être une déformation monstrueuse à l’égard du tout ; il ne faut pas ressembler à un dessinateur qui voudrait rectifier et simplifier les ramifications sans nombre du cerveau d’un Cuvier, afin de produire un meilleur effet pour l’œil. […] Mais comme, en somme, le lecteur d’un roman ou d’un drame, le contemplateur d’une œuvre d’art ne peut jamais être que pendant un instant très fugitif dans la situation d’un halluciné, que dans tout esprit bien pondéré le raisonnement reprend aussitôt ses droits, il s’ensuit que l’art moderne, pour produire la conviction durable, qui est la mesure même de la force des images, n’a pas de moyen meilleur que de prendre ses images dans la réalité même, de les organiser comme il les voit organisées dans la vie. […] La sensation et le sentiment peuvent un jour être altérés par le métier, mais le souvenir des émotions de jeunesse ne l’est pas, garde toute sa fraîcheur, et c’est avec ces matériaux non l’artiste construit corruptibles que ses meilleures œuvres, ses œuvres vécues.

1530. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIII : Affinités mutuelles des êtres organisés »

Si nous possédions l’arbre généalogique complet de l’humanité, un groupement généalogique des races humaines nous fournirait certainement aussi la meilleure classification des idiomes divers qui se parlent aujourd’hui dans le monde ; et si toutes les langues mortes, avec tous les dialectes intermédiaires et lentement changeants, devaient y trouver leur place, un tel groupement serait le seul possible. […] Je crois fortement que tel est le guide qu’on a inconsciemment suivi ; et je ne saurais m’expliquer autrement la raison des diverses règles que nos meilleurs systématistes ont suivies. […] Comme tous les êtres organisés, éteints ou vivants, qui ont existé sur la terre, doivent pouvoir se classer ensemble dans un même système, et comme tous ont été reliés les uns aux autres par des gradations insensibles, le meilleur arrangement, et même le seul possible, si nos collections étaient plus complètes, serait purement généalogique ; la descendance commune étant, selon moi, le seul lien de connexion caché que les naturalistes ont cherché sous le nom de système naturel. […] Une légère teinture de philosophie spéculative, ou tout simplement de logique serait utile, non seulement à nos plus grands et plus savants naturalistes pour défendre leurs meilleures doctrines ; mais elle serait plus encore nécessaire à ceux qui se permettent de leur adresser des critiques qui sont tout bonnement des non-sens.

1531. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Voilà, en bloc et en détail, le meilleur des œuvres théâtrales, la fleur du panier dramatique de Gœthe : Faust, Goetz de Berlichingen, Egmont, Clavijo, Torquato Tasso, Iphigénie et Stella. […] Il se remettait à décrire les objets extérieurs, cet œil sans cœur et sans cerveau, comme dans ses Élégies romaines, qui ne sont pas des élégies, mais des descriptions de la campagne de Rome ; ou, revenant à son procédé d’imitation et de pastiche, — la seule poétique à son usage, — il singeait assez bien une littérature dans laquelle il avait vécu et glané, et il composait son Divan, la meilleure chose qu’il ait, je ne dis pas sentie, mais écrite. […] Tel qu’il est, pourtant, ce petit roman, qui, quand on le lit maintenant après des romans comme ceux de Balzac qui sont des mondes et des sociétés tout entières, paraît aussi fané, aussi pâli, aussi démodé que les rubans roses du corsage de Charlotte et que les culottes jaune serin de Werther, tel qu’il est, pourtant, c’est encore le meilleur des trois romans de Gœthe. […] C’est lui, prudent comme ce serpent qui est le Diable, qui disait que sur Dieu et sur les choses divines le meilleur était de ne pas parler… Éternelle femme de ménage de son bonheur comme de son esprit, et assez adroit pour ne rien casser sur l’étagère de l’un et de l’autre, il savait se mettre à l’écart de tous les événements qui pouvaient troubler ou menacer son immobile tranquillité.

1532. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

La meilleure poésie, — je dis la meilleure en soi, — sera donc celle qui saura enfermer le plus d’intensité de vie, qui dans un vers contiendra le monde, une poésie où le moi résumera l’humanité totale. […] encore trop théoriques, quoique profondément senties, servir à d’autres meilleurs, et acheminer l’art vers ses fins les plus hautes et les plus naturelles. […] La suggestive attirance opère le miracle de rapprocher les esprits, et le meilleur moyen d’assurer son triomphe ne consiste-t-il pas à imiter Mozart bambin qui, lorsqu’on lui demandait d’exécuter sur son violon une sonate de sa composition, faisait d’abord le tour de l’assemblée et, s’inclinant devant chaque personne, lui demandait gentiment « m’aimez-vous ? 

1533. (1897) Aspects pp. -215

Mais maintenant tu es devenu meilleur logicien, n’est-ce pas vrai ? […] Elles sont écrites en meilleur français. […] Maeterlincki, un des meilleurs poètes de ce temps : M.  […] Un des meilleurs poètes de sa génération, M.  […] S’il travaille beaucoup, il sera l’un des meilleurs de sa génération.

1534. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Le général Carteaux était un bellâtre moustachu, qui employait le meilleur de son temps à pommader ses cadenettes. […] La meilleure part de son temps appartenait à celle qu’il aimait. […] Welschinger nous font découvrir, au fond des meilleures âmes et dans les plus braves cœurs, un effrayant abîme d’hypocrisie et de lâcheté. […] Il entrevoit, comme en rêve, quelque chose de meilleur et de plus humain, une culture exquise, une civilisation supérieure. […] André Chevrillon, André Bellessort et Pierre Leroy-Beaulieu ont compté parmi les meilleurs élèves des lycées et des Facultés de la République.

1535. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Appendice » pp. 511-516

Laya le redit à sa manière, presque dans les mêmes termes : “Mon père a le meilleur cœur du monde ; mais il n’a pas ces allures larges, cette science des hommes qui se résume en un mot : l’indulgence.”

1536. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « La poésie »

Paul Albert est la meilleure réponse à M. de Montpellier, et a plus haut que lui.

1537. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ferdinand Denis »

Les meilleures études poétiques, après la méditation approfondie des grands modèles, seraient sans contredit les voyages : les lieux sont encore plus éloquents que les livres.

1538. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VI. De la littérature latine sous le règne d’Auguste » pp. 164-175

Que de questions philosophiques l’on pourrait faire aux meilleurs historiens de l’antiquité, dont ils n’ont pas résolu une seule !

1539. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De l’amitié. »

Mais un tel dévouement n’a presque point d’exemple entre des égaux, il peut exister, causé par l’enthousiasme ou par un devoir quelconque ; mais il n’est presque jamais possible dans l’amitié, dont la nature est d’inspirer le funeste besoin d’un parfait retour ; et c’est, parce que le cœur est fait ainsi, que je me suis réservé de peindre la bonté comme une ressource plus assurée que l’amitié, et meilleur pour le repos des âmes passionnément sensibles.

1540. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre I. Querelle des Anciens et des Modernes »

À vrai dire, certains climats sont meilleurs que d’autres pour certaines productions, soit physiques, soit intellectuelles ; à vrai dire aussi, il y a des époques de recul, où les circonstances (guerres, etc.) étouffent les semences naturelles du génie : il naît une foule de Cicérons qui ne viennent pas à maturité.

1541. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Marcel Prévost et Paul Margueritte »

Et Toinette aussi devient peu à peu meilleure… Le jour où son mari est renvoyé du ministère, elle sent combien elle aime le pauvre garçon.

1542. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — V »

Lorsqu’aux époques plus récentes des civilisations romaine ou grecque, Fustel de Coulange nous montre la réalité sociale du moment en contradiction avec celle qui s’était modelée sur l’ancienne croyance et qui persistait encore dans les lois religieuses et civiles, gardons-nous donc de penser que cette réalité présente, et qui entrait en guerre avec l’ancienne, fût par comparaison meilleure et plus proche de la vérité objective.

1543. (1894) Notules. Joies grises pp. 173-184

Je ne saurais mieux faire que de lui emprunter sa définition de l’assonance — une des meilleures à mon gré : — « dans le vers, l’assonance sera donc la parité du son de la voyelle qu’offriront les syllabes rhythmiques d’un vers ou d’une suite de vers ».

1544. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racine, et Pradon. » pp. 334-348

Ils l’emportèrent enfin, & la tragédie de Pradon fut jugée la meilleure.

1545. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre sixième. »

Borée et le soleil… Voici une des meilleures fables.

1546. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre III. Paradis perdu. »

On ne peint bien que son propre cœur, en l’attribuant à un autre ; et la meilleure partie du génie se compose de souvenirs.

1547. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre III. Suite des Époux. — Adam et Ève. »

Ainsi passe, en se tenant par la main, le plus superbe couple qui s’unit jamais dans les embrassements de l’amour : Adam, le meilleur de tous les hommes qui furent sa postérité ; Ève, la plus belle de toutes les femmes entre celles qui naquirent ses filles.

1548. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Casanove » pp. 192-197

Autre petit morceau de la même école flamande ; mais je suis bien fâché contre ce mot de pastiche qui marque du mépris et qui peut décourager les artistes de l’imitation des meilleurs maîtres anciens.

1549. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 29, qu’il est des païs où les ouvrages sont plûtôt apprétiez à leur valeur que dans d’autres » pp. 395-408

Si les beaux tableaux sont presque tous renfermez à Paris dans des lieux où le public n’a pas un libre accès, nous avons des théatres ouverts à tout le monde où l’on peut dire, sans craindre le reproche de s’être laissé aveugler par le préjugé de nation presque aussi dangéreux que l’esprit de secte, qu’on représente les meilleures pieces de théatre qui aïent été faites depuis le renouvellement des lettres.

1550. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 15, observations concernant la maniere dont les pieces dramatiques étoient représentées sur le théatre des anciens. De la passion que les grecs et les romains avoient pour le théatre, et de l’étude que les acteurs faisoient de leur art et des récompenses qui leur étoient données » pp. 248-264

Quand on est accoutumé une fois à faire une chose plus difficile que les fonctions ordinaires de son emploi, on en remplit mieux et de meilleure grace ces fonctions.

1551. (1762) Réflexions sur l’ode

Vous en trouverez de cette espèce (et ce sont peut-être les meilleures) ou il n’y a ni fureur poétique, ni invocation, ni que vois-je, ni que sens-je, ni prétendu beau désordre.

1552. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Philippe II »

Très au-dessous de Charles-Quint, son père, dont il n’avait, si l’on en croit ses portraits, que la mâchoire lourde et les poils roux dans une face inanimée et pâle ; ce scribe, qui écrivait ses ordres, défiant qu’il était jusque de l’écho de sa voix ; ce solitaire, noir de costume, de solitude et de silence, et qui cachait le roi net (el rey netto), au fond de l’Escurial, comme s’il eût voulu y cacher la netteté de sa médiocrité royale ; Philippe II, ingrat pour ses meilleurs serviteurs, jaloux de son frère don Juan, le vainqueur de Lépante, jaloux d’Alexandre Farnèse, jaloux de tout homme supérieur comme d’un despote qui menaçait son despotisme, Forneron l’a très bien jugé, réduit à sa personne humaine, dans le dernier chapitre de son ouvrage, résumé dont la forte empreinte restera marquée sur sa mémoire, comme il a bien jugé aussi Élisabeth, plus difficile à juger encore, parce qu’elle eut le succès pour elle et qu’on ne la voit qu’à travers le préjugé de sa gloire.

1553. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres portugaises » pp. 41-51

Cette absence radicale de talent, qui implique celle de l’âme, quoi qu’on en dise, est, à ce qu’il nous semble, le meilleur argument à dresser contre la réalité des Lettres portugaises et l’existence de leur auteur.

1554. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Avellaneda »

Si le grand estropié qui fut Cervantes resta malheureux jusqu’à sa dernière heure, broyé par la Misère, cette divine marâtre qui pétrit si bien le génie et l’imbibe de ses meilleurs parfums, au moins son œuvre eut-elle, après sa mort, le bonheur qu’il ne connut pas, lui, pendant sa vie.

1555. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pierre Dupont. Poésies et Chansons, — Études littéraires. »

Le meilleur produit pour un peuple, c’est encore la gloire, et toutes les chimies et les industries de la terre ne remplaceront pas cette marchandise-là demain !

1556. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

Cogniet a pris la meilleure place de la salle ; il y a mis son Tintoret. — M. 

1557. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIV. Panégyrique de Trajan, par Pline le jeune. »

On peut assurément blâmer ce genre d’éloquence, qui n’est point le meilleur, mais il n’en faut pas moins estimer les vérités utiles et nobles, dont cet ouvrage est rempli.

1558. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVII. »

sont du meilleur goût de langue et de poésie, et semblent appartenir à l’âge de Catulle et d’Horace.

1559. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Mais ce qui me plaît surtout, c’est le ton sociable de tous ces articles : on voit toutes ces personnes penser et parler au milieu d’une compagnie nombreuse ; au contraire, en Allemagne, on reconnaît à la parole du meilleur d’entre nous qu’il vit dans la solitude, et toujours c’est une seule voix que l’on entend. » Goethe revint souvent en ces années sur ces articles d’Ampère à son sujet ; il les traduisit en allemand ; il disait82 : « Le point de vue de M.  […] Ampère se trouvait donc tout naturellement le meilleur représentant de son groupe au dehors, le plus approprié, le mieux désigné, le mieux causant, sinon le plus éloquent. […] Il n’aurait eu qu’à écrire ensuite, à recueillir, à revoir, à corriger et à compléter, à faire passer le travail de l’état de leçons à celui de livre, et l’on posséderait la meilleure histoire de la littérature française, qui eût défié les progrès de l’érudition et de la critique pour vingt-cinq ans au moins, ce qui est la plus longue vie d’un cours de littérature. […] Et maintenant que je suis parvenu au terme de cette longue et encore bien incomplète description d’une nature à la fois si riche et si éparse, je reviens sur une question que je me suis faite et à laquelle il semble que j’aie déjà répondu, et, me remettant à douter (ce qui est mon fort), je me demande derechef si en effet il eût mieux valu pour Ampère concentrer son esprit, son étude et son talent sur une œuvre et sur un livre, sur cette Histoire littéraire de la France à laquelle je mettais tant de prix et que je lui désignais comme son meilleur emploi. […] C’était un esprit de la meilleure trempe et qui était des plus faits pour marquer parmi ceux de sa génération ; des circonstance personnelles le poussèrent vers l’Orient, où il vécut nombre d’années.

1560. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

En effet, c’est la meilleure manière de répondre : pour remuer de tels auditeurs, il faut mettre en mouvement leur sang et leurs nerfs ; dès lors les boutiquiers et les fermiers retrousseront leurs manches, apprêteront leurs poings, et les bonnes raisons de leur ennemi ne feront qu’augmenter l’envie qu’ils ont de l’assommer. […] J’entreprends donc ce travail de meilleur cœur, étant sûr de ne point le mettre en colère et de ne blesser en aucune façon sa réputation : comble de bonheur et de sécurité qui appartient à Son Excellence, et que nul philosophe avant lui n’a pu atteindre. —  Thomas, comte de Wharton, lord-lieutenant d’Irlande, par la force étonnante de sa constitution, a depuis quelques années dépassé l’âge critique, sans que la vieillesse ait laissé de traces visibles sur son corps ou sur son esprit, quoiqu’il se soit prostitué toute la vie aux vices qui ordinairement usent l’un et l’autre. […] Sa meilleure pièce, Cadénus et Vanessa, est une pauvre allégorie râpée. […] —  Non madame, c’est une vue trop triste, —  et puis il est engagé demain soir. —  Milady Club trouverait mauvais — s’il manquait à son quadrille. —  Il aimait le doyen (j’ouvre les cœurs), —  mais les meilleurs amis, comme on dit, doivent se séparer. —  Son heure était venue, il avait fini sa carrière, —  j’espère qu’il est dans un monde meilleur… » — Le pauvre Pope sera triste un mois, et Gay — une semaine, et Arbuthnot un jour996 Tel est l’inventaire des amitiés humaines.

1561. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

Qu’il parle de lord Clive, de Warren Hastings, de sir William Temple, d’Addison, de Milton, ou de tout autre, il s’applique avant tout à mesurer exactement le nombre et la grandeur de leurs défauts ou de leurs vertus ; il s’interrompt au milieu d’une narration pour examiner si l’action qu’il raconte est juste ou injuste ; il la considère en légiste et en moraliste, d’après la loi positive et d’après la loi naturelle ; il tient compte au prévenu de l’état de l’opinion publique, des exemples qui l’entouraient, des principes qu’il professait, de l’éducation qu’il avait reçue ; il appuie son opinion sur des analogies qu’il tire de la vie ordinaire, de l’histoire de tous les peuples, de la législation de tous les pays ; il apporte tant de preuves, des faits si certains, des raisonnements si concluants, que le meilleur avocat pourrait trouver en lui un modèle, et quand enfin il prononce la sentence, on croit entendre le résumé d’un président de cour d’assises. […] Dans tous les hauts lieux, on rendit culte et hommage à Charles et à Jacques, à Bélial et à Moloch ; et l’Angleterre apaisa ces obscènes et cruelles idoles avec le sang des meilleurs et des plus braves de ses enfants. […] Walter Scott nous dit qu’un de ses meilleurs amis prédisait une chute à son Waverley. […] Il rangea ses troupes d’après les méthodes prescrites par les meilleurs écrivains, et en peu d’heures perdit dix-huit mille hommes, cent vingt étendards, tout son bagage et toute son artillerie1377. […] Il n’est pas à croire que saint Dominique, pour le meilleur archevêché de la chrétienté, eût poussé des pillards féroces à voler et à massacrer une population pacifique et industrieuse, qu’Éverard Digby, pour un duché, eût fait sauter une grande assemblée en l’air, ou que Robespierre eût tué, moyennant salaire, une seule des personnes dont il tua des milliers par philanthropie.

1562. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

D’abord, idolâtre de Hugo chez Hugo, et là, faisant les meilleurs vers qu’il ait faits : les vers à sa femme ; puis saint-simonien ; puis mystique à croire qu’il allait devenir chrétien, et maintenant très mauvais. […] En dehors du dogme et de la foi, le catholicisme est sans doute ce qu’il y a de meilleur, mais il faut pour l’équilibre, qu’au-dessus du catholicisme, l’élément germain se mêle, en nous, à l’élément latin. […] Toute discussion politique revient à ceci : Je suis meilleur que vous ! […] il est tout plein d’amoureuses et blondes peintures, de nudités friponnes, de fillettes aux coquets minois, qui ne couvrent pas seulement les panneaux, à l’affreux papier impérial, semé d’abeilles d’or, mais sont éparses sur les fauteuils, les chaises, le bureau, répandues, étalées partout. « Oui, nous dit Boitelle, quand on voit comme moi, toute la journée, de si vilains individus, c’est reposant d’avoir, de temps en temps, une jolie chose à regarder. » Et il nous introduit dans son capharnaüm intime, la maisonnette du jardinier du petit jardin de la préfecture ; bondé de tableaux jusqu’au toit, et où, avec une cuvette d’eau, une éponge, des cigares, il passe ses loisirs et les meilleures heures de sa vie, à faire revenir et revivre les colorations encrassées de toiles énigmatiquement anonymes. […] On cause généralement, à cette heure, des choses de prononciation : par exemple, sur la prononciation d’ailleurs et meilleur.

1563. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

L’artiste, qui, en Diderot, se mêle au philosophe, — heureusement pour le philosophe, — viendra plus tard ; mais il est déjà ici, pourtant, dans l’Entretien avec la maréchale de B… œuvre charmante, quoique infectée de cette philosophie qui gâte jusqu’au meilleur du génie de Diderot. […] Voilà, en somme, les meilleures facultés de Diderot. […] Un jour Thomas, ce Diderot en double par l’exagération et par l’enflure, s’avisa d’écrire une mauvaise déclamation sur les femmes, auxquelles le pauvre homme ne comprenait rien ; Diderot reprit le livre en sous-œuvre et le refit, pour montrer comme on pouvait le faire, et c’est son meilleur morceau de critique et le plus heureux modèle de ce que j’appelle la Critique inventive, qui prêche d’exemple et descend de l’abstraction des principes pour s’asservir vaillamment les réalités. […] Voilà pourquoi il n’éleva pas à sa plus grande puissance la meilleure faculté qui fût en lui. […] Diderot, le pire, tombera par ce qu’il a de meilleur.

1564. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Alfred Capus a donné la note la meilleure, quand il a écrit : « L’ironie et le dilettantisme, nous les mettrons mieux à leur place. […] Ce qu’elle donne de meilleur et de plus complet, je le compare à une page de belle écriture, mais effacée par endroits ou déchirée. […] Autour d’une idée, pour veiller sur elle, pour la soigner et pour favoriser son meilleur éploiement, on n’est pas trop de plusieurs. […] C’est le précieux, modeste et ravissant hommage d’un artiste : il donne ce qu’il a et, comme le baladin de Notre-Dame, il exécute pour elle ses meilleurs tours. […] Admirable formule, et la meilleure pour attester la fantaisiste destinée des légendes !

1565. (1842) Discours sur l’esprit positif

Tel est l’heureux privilège des principes théologiques, sans lesquels on doit assurer que notre intelligence ne pouvait jamais sortir de sa torpeur initiale, et qui seuls ont pu permettre, en dirigeant son activité spéculative, de préparer graduellement un meilleur régime logique. […] La métaphysique n’est donc réellement, au fond, qu’une sorte de théologie graduellement énervée par des simplifications dissolvantes, qui lui ôtent spontanément le pouvoir direct d’empêcher l’essor spécial des conceptions positives, tout en lui conservant néanmoins l’aptitude provisoire à entretenir un certain exercice indispensable de l’esprit de généralisation, jusqu’à ce qu’il puisse enfin recevoir une meilleure alimentation. […] Mais il importe surtout de bien reconnaître, à cet égard, que la relation fondamentale entre la science et l’art n’a pu jusqu’ici être convenablement conçue, même chez les meilleurs esprits, par une suite nécessaire de l’insuffisante extension de la philosophie naturelle, restée encore étrangère aux recherches les plus importantes et les plus difficiles, celles qui concernent directement la société humaine. […] Il y a tout lieu de présumer d’ailleurs que cette habitude continue de calculs personnels envers les plus chers intérêts du croyant a développé, chez l’homme, même à tout autre égard, par voie d’affinité graduelle, un excès de circonspection, de prévoyance, et finalement d’égoïsme, que son organisation fondamentale n’exigeait pas, et qui dès lors pourra diminuer un jour sous un meilleur régime moral. […] À cette différence passagère, que dissipera graduellement une meilleure éducation des classes lettrées, il en faut joindre une autre, nécessairement permanente, relative à l’influence mentale des diverses fonctions sociales propres aux deux ordres d’intelligence, d’après le caractère respectif de leurs travaux habituels.

1566. (1922) Gustave Flaubert

De loin, il pouvait prendre d’elle le meilleur de l’amour, la rêver et la désirer. […] « Plus je vais, plus je découvre de difficultés à écrire les choses les plus simples, et plus je vois le vide de celles que j’avais jugées les meilleures. […] Les meilleurs soldats crient sept fois par jour : La classe ! […] Il n’importe pas du tout qu’elles se raccordent logiquement (les raccords logiques sont en art le meilleur moyen de faire du faux). […] Le meilleur moment, pour de telles natures, est celui de la possession virtuelle, l’ensemble de possibilités entre lesquelles on ne veut et on n’ose pas choisir.

1567. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Mais ce qui met Istrati au premier plan des auteurs de récits populaires, c’est qu’il plaide à chaque page pour la passion et pour l’amitié. « La première des vertus est l’amitié, qui comprend toutes les vertus. » Istrati serait-il aujourd’hui le meilleur disciple d’Aristote ? […] On y retrouve un peu de son enfance grave, dans ce froid collège de Niort où tout lui était sujet de trouble et de peine ; il eut à subir un pion tortionnaire, et, en écrivant Champi-Tortu, il prit sur lui sa meilleure revanche. […] Sa meilleure nouvelle, sans conteste possible, c’est le Monstre. […] Combattons l’ignorance, développons l’esprit critique, enlevons ainsi à la propagande adverse ses meilleurs arguments. […] Maurois, les meilleurs Anglais de ce temps-ci, un Strachey, un D. 

1568. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

En ceci il fut peut-être sinon plus royal, du moins un meilleur logicien que S.  […] Le matin même il a craché le sang, sa poitrine est brûlante, sa gorge est sèche, son pouls est agité par la fièvre ; il donnerait sa meilleure comédie pour rester au lit et attendre paisiblement la mort qui va le frapper. […] Le rôle de madame Pernelle n’a qu’une scène, il est le meilleur de l’emploi ! […] On eût dit, à voir Chapelle, à l’entendre, que l’auteur du Misanthrope n’avait pas de meilleur ami. […] Qui veut parler longtemps au public doit s’habituer à tirer le meilleur, et le plus grand parti possible d’une idée heureuse, et c’est en ceci que Marivaux excellait.

1569. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Une fois à Naples, on fut embarrassé de savoir comment on s’y prendrait pour obtenir un meilleur éclairage de nuit, sans qu’il en coûtât plus cher à l’État. […] Subitement la chevalerie leur monte au cerveau, et alors malheur à ceux qui se trouvent en leur présence, car la plupart ont de meilleures armes que don Quichotte, de meilleures montures que Rossinante, et beaucoup n’ont pas la générosité et le cœur magnanime autant qu’intrépide du chevalier de la Manche. […] Son meilleur ami est un gentilhomme de rang inférieur, Horatio, qu’il a choisi parce qu’il a reconnu en lui un esprit libre. […] Il semble que Goethe ait voulu montrer par cet exemple combien l’idéal pouvait être acquis à meilleur compte que nous ne le pensons. […] Sa pensée semble affectionner une nuance particulière, qu’à défaut d’une meilleure expression j’appellerai le gris lumineux.

1570. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Appréhendant que Cyprien ne vînt, il commanda à Mélanie de lui servir le dîner de meilleure heure, et il s’habilla avant, se nettoyant à fond, mettant ses effets les plus propres. […] Albert Delpit une place définitive parmi les meilleurs romanciers d’aujourd’hui. […] Comme Bossuet, il a combattu Molière, et il nous a donné la plus forte et la meilleure critique du Tartuffe. […] Les coquettes médisantes, par l’exemple de Célimène, voyant qu’elles peuvent s’attirer des affaires qui les feront mépriser, doivent apprendre à ne pas déchirer sous-main leurs meilleurs amis. […] — Je vous croyais meilleur marcheur que ça.

1571. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Encore ces rapsodes étaient les meilleurs. […] Régnier, que j’ai sous les yeux, j’ai trouvé de véritables richesses poétiques qu’il renie sans doute aujourd’hui, mais qui feront peut-être partie du meilleur de son bagage de demain. […] C’est à l’aide de documents de cette valeur que M. le général Thoumas a écrit son livre, le meilleur et le plus complet qui ait été publié sur Lannes. […] Dans le monument qui sera élevé au grand sculpteur Barye, le Comité a choisi les meilleures de ses œuvres pour lui en faire un piédestal. […] Quant aux confrères je ne leur dirai rien, car ils ne sont pas de meilleure foi dans leur haine que dans leur dédain.

1572. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Dumas a trouvé la meilleure expression de ses idées. […] Elle s’installe dans les meilleures maisons et dans les plus hauts parages. […] Tout est pour le mieux, dans le meilleur des mondes. — À ce système on a fait bien des critiques qui ne sont pas sans valeur. […] C’est qu’ils pensent que de là précisément leur vient la meilleure part de leur originalité d’écrivains. […] La langue savoureuse que parle Weiss est dans la meilleure tradition française.

1573. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

À nous d’en tirer le meilleur parti possible… » Et encore : « Nous ne vivons qu’une fois. […] De quelle joie notre maître commun eût été pénétré en constatant le bel effort d’éthique intérieure, par lequel un des meilleurs de ses héritiers est parvenu à équilibrer, à corriger l’une par l’autre des facultés d’essence contradictoire, semblait-il. […] Le mot est du meilleur des juges, M.  […] Ce vrai bourgeois de France eut, au plus haut degré, vous l’avez bien dit encore, ce sentiment que le meilleur de notre force est hérité. […] J’aperçois, moi, dans ce dédain et dans cette fièvre, la passion du service, le frémissement d’attente d’un nouveau venu qui se sent l’égal de ses meilleurs aînés et qui rêve non pas d’écrire de l’histoire, mais d’en faire.

1574. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

On doit dire qu’en cette voie quelques-uns des meilleurs, pourtant ! […] Ces préoccupations peuvent n’être point universelles : il suffit pour être significatives qu’elles soient celles des meilleurs et des plus sincères. […] Leconte de Lisle est un grand artiste conscient et son œuvre triste et haute a d’imposants aspects de perfection. — Les meilleurs parmi les jeunes esprits le suivirent. […] Chantavoine, de qui la sensibilité amère est pourtant humaine et sincère ; mais personne n’est le meilleur : MM.  […] Cependant la bonne foi du dilettante a toutes les meilleures apparences et, pour la solidité du jugement, chaque détail pris en soi en témoigne avec certitude.

1575. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Nous les avons tirées, non des historiens qui nous ont précédés, mais des auteurs eux-mêmes, dans les éditions les meilleures et quelquefois les plus rares, que des recherches assidues nous ont permis de rassembler. […] Mais leurs meilleurs fruits ont été ces excellents élèves devenus à leur tour des maîtres dignes de continuer leurs devanciers. […] Mettez en présence ces deux peuples : n’est-il pas évident que l’un étant meilleur que l’autre, plus prévoyant, plus sage, plus courageux, méritera de l’emporter et l’emportera en effet ? […] Les défauts de Brucker tiennent à l’exagération de ses meilleures qualités. […] Il ne manquait plus à la France qu’une meilleure organisation intérieure, mais cette nouvelle organisation ne pouvait avoir lieu que par le renversement de l’ancienne ; et ce renversement était très facile, car la vieille société tombait en ruines.

1576. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Dans son traité de Monarchia, une de ses dernières œuvres, il venait d’exposer avec une précision parfaite sa doctrine sur le meilleur gouvernement des choses humaines. […] Après cela, si vous y prenez goût et que vous souhaitiez d’en apprendre davantage, vous n’aurez plus qu’à consulter les meilleurs entre les commentaires. […] Pour sa plus grande et sa meilleure partie, la littérature dantesque est allemande. […] Auprès d’elle, il se sent devenir meilleur ; il est plus aisément, plus doucement transporté dans le monde des rêves. […] La société ne paraît pas jusqu’ici disposée à suivre le conseil de Platon, qui voulait aux meilleurs les meilleures ; elle n’obéit pas à la loi de sélection que Darwin croit être la loi de nature.

1577. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

J’ai éprouvé de sa part, à des époques différentes, diverses sortes de procédés, et, à une certaine époque, les meilleurs, les plus cordiaux et les plus empressés. […] Un exemplaire du Vieux Cordelier, conservé avec beaucoup de soin par son fils, qui a écrit dessus Exemplaire de mon père, portant en tête un portrait gravé de Camille Desmoulins (dans la meilleure manière des graveurs de l’époque), nous est ainsi arrivé tout couvert de notes de la main de M. de Sainte-Beuve père. […] Comme, selon ce parti, l’ordre actuel n’est que la continuation de la Restauration sous un autre roi, ceux qui furent à leurs risques et périls contre la Restauration et qui, la jugeant de bonne heure incorrigible et funeste, conspirèrent pour en délivrer la France, ceux-là peuvent bien être tolérés aujourd’hui, et on consent apparemment à ne pas trop les inquiéter sur le passé ; mais il ne faut pas qu’ils se vantent trop haut de leur résistance d’autrefois, de leurs efforts périlleux ; il ne faut pas surtout qu’ils songent à nous donner comme des victimes publiques leurs compagnons morts sous la hache pour avoir voulu hâter des jours meilleurs. — Et puis, voyez-vous, qu’est-ce que ces pertes obscures dont on prétend faire tant de bruit ?

1578. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Puissent-ils jouir d’un meilleur sort que leur père et avoir toujours devant les yeux la crainte de Dieu, cette crainte salutaire qui opère en nos cœurs l’innocence et la justice, malgré la fragilité de notre nature ! […] Je m’imagine (que les mathématiciens me pardonnent si je m’égare), je m’imagine qu’il y a dans cet ordre de vérités, comme dans celles de la pensée plus usuelle et plus accessible, une expression unique, la meilleure entre plusieurs, la plus droite, la plus simple, la plus nécessaire. […] Et pourtant (et c’est ce qu’il faut redire encore en finissant) qui fut jamais meilleur, à la fois plus dévoué sans réserve à la science, et plus sincèrement croyant aux bons effets de la science pour les hommes ?

1579. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Sa science n’est qu’un ordre de répugnances et d’inclinations qui le mènent et qu’il aurait bien de la peine à expliquer ; mais ces mouvements si variés et si spontanés cachent une sagesse intérieure et obscure, qui l’écarte involontairement des choses déplacées ou inutiles, et le porte machinalement vers les meilleures et les plus belles. […] Le poëte est meilleur moraliste que le raisonneur : car à chaque instant il applique les règles du syllogisme poétique et corrige les fausses preuves de ses devanciers. […] Supposons que notre poëte, ayant relu sa fable du loup et de l’agneau, ne l’ait pas trouvée assez forte et cherche un autre exemple afin de mieux prouver que La raison du plus fort est toujours la meilleure.

1580. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

Pour accomplir sa noble tâche, la dictature, à notre avis, sous la forme du consulat à vie, suffisait donc au général Bonaparte, et, en le créant monarque héréditaire, on tentait quelque chose qui n’était ni le meilleur pour sa grandeur morale, ni le plus sûr pour la grandeur de la France. […] Ici les dépositions étaient si précises, si concordantes, si nombreuses, qu’avec la meilleure volonté du monde les royalistes ne pouvaient pas revenir sur ce qu’ils avaient déclaré, et que, lorsqu’ils le tentaient, ils étaient confondus à l’instant même. […] Thiers seul a fait le poème ; ce poème, quoique écrit dans la prose la plus nue et souvent la plus vulgaire, s’élève quelquefois, non par les mots, mais par la composition, à la plus haute poésie ; c’est bien mieux que la poésie des paroles, c’est la poésie des faits ; cette poésie des faits, la meilleure de toutes, résulte de la composition et non des phrases.

1581. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

La nature fait tout pour son profit et son utilité propre ; elle ne peut rien faire gratuitement, mais elle espère obtenir pour ses bienfaits quelque chose d’équivalent ou de meilleur, ou des louanges ou de la faveur, et elle désire qu’on fasse grand cas de ce qu’elle fait et de ce qu’elle donne : la grâce, au contraire, ne recherche aucun avantage temporel ; elle ne demande d’autre récompense que Dieu seul, et elle ne souhaite, des biens temporels les plus nécessaires, que ce qui peut lui servir à l’acquisition des biens éternels. […] Rien n’est plus doux que l’amour, rien n’est plus fort, plus élevé, plus étendu, plus délicieux ; il n’est rien de plus parfait ni de meilleur au ciel et sur la terre, parce que l’amour est né de Dieu et qu’il ne peut se reposer qu’en Dieu au-dessus de toutes les créatures. […] Une mauvaise habitude vous arrêtera, mais vous la vaincrez par une meilleure.

1582. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Le marquis de La Maisonfort avait le genre d’esprit de Rivarol ; c’était un émigré comme Rivarol : il avait autant d’esprit, et du meilleur, qu’il soit possible d’en concentrer dans une tête humaine, même au pays de Voltaire et du chevalier de Grammont. […] XXXII Ma renommée de poète à peine éclos, ma qualité de diplomate français, l’accueil dont j’étais l’objet à la cour du souverain, mon bonheur intérieur, la présence de mes meilleurs amis, le loisir réservé à la poésie de ma vie comme à celle de mes pensées, ma reconnaissance pour tous ces dons de la Providence et mon penchant à la contemplation pieuse qui s’est toujours accru en moi dans les moments heureux de mon existence, comme les parfums de la terre qui s’élèvent mieux sous les rayons du soleil que sous les frimas des mauvais climats, semblaient me promettre une félicité calme dont je remerciais ma destinée ; lorsqu’un événement étrange et inattendu vint changer du jour au lendemain cet agréable état de mon âme en une sorte de proscription sociale qui se déclara soudainement contre moi, et qui me fit craindre un moment de voir ma carrière diplomatique coupée et abrégée au moins en Italie, ce pays du monde dont j’aimais le plus à me faire une patrie d’adoption. […] Je l’écrivis tout d’une haleine, trop vite, comme tout ce que j’ai écrit ou fait dans cette improvisation perpétuelle qu’on appelle ma vie, excepté quand l’événement qui presse ne laisse pas le temps de délibérer, et où le meilleur conseil, c’est l’inspiration.

1583. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

Certes, il est impossible de demander une science de meilleur aloi, si on ne recherche que l’exactitude et la critique de détail. […] Répondre à ces belles et bonnes âmes que c’est bien dommage qu’il en soit ainsi, mais qu’après tout ce n’est pas la faute du rationalisme si l’homme peut affirmer peu de choses, qu’il vaut mieux affirmer peu avec certitude que d’affirmer ce que l’on ne sait pas légitimement, que, si le meilleur système intellectuel était celui qui affirme le plus, aucun ne serait préférable à la crédulité primitive admettant tout sans critique ; répondre ainsi à ces âmes faciles et expansives, c’est comme si on raisonnait avec un appétit surexcité pour lui prouver que le besoin qu’il ressent est désordonné. […] Dans ces luttes grossières, la conscience la plus obscure est la meilleure ; la personnalité, la réflexion sont des causes d’infériorité.

1584. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Dans une des plus belles pages de l’écrivain, quand les Micawber, Peggotty et la malheureuse Émilie s’embarquent à Gravescend, sur un navire d’émigrants, le soir, au couchant, tous les minces agrès profilés sur le ciel éclatant, c’est non ce grand spectacle que décrit Dickens, mais la tristesse du départ, l’espoir de nouvelles destinées ; une antre de ses meilleures scènes, le récit du sinistre où Steerforth perdit si bravement la vie, agitant son bonnet rouge au-dessus des grandes lames vertes, paraîtra à tout lecteur moderne bien peu pittoresque et trop rempli des sensations d’effroi et de compassion du narrateur. […] Pickwick, par une épopée caricaturale et drolatique ; depuis, l’humour, la gaieté communicative et innocente qui fait le fond de ce récit, un des meilleurs, n’a manqué dans aucune des œuvres suivantes. […] Pas un billet qu’il écrive pour proposer une promenade en commun, pour inviter à dîner, pour expliquer une affaire, qui ne soit conçu en termes rapides, d’un style concité, frémissant de passion, de vitalité, d’exubérante bonne humeur ; il y narre à ses correspondants les petits faits qui arrivent chez lui, avec autant de drôlerie et de vivacité qu’il en met dans ses livres ; ses pages les plus célèbres ne sont ni meilleures ni autres que la lettre dans laquelle il raconte au pied levé, avec tout l’humour des grandes occasions, le lamentable trépas d’un corbeau familier qu’il tenait à sa villa.

1585. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Mais ici nous reprenons notre récit, puisque ce sont les circonstances de sa vie qui furent l’occasion de ses dernières et de ses meilleures œuvres. […] Corneille lui assignait en réalité la meilleure part du génie. […] Il la porta au théâtre rival de l’hôtel de Bourgogne, et ce qu’il y eut de plus cruel pour le pauvre Molière dans ce procédé, c’est que Racine lui enleva, en même temps que sa pièce, la meilleure de ses actrices.

1586. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Je n’emportais que mon Saül, ma meilleure espérance, dans ma valise de cuir. […] J’aime la nature, et je me sens meilleur quand je suis dans mes bois. » Puis, reprenant la question de ma tragédie à jouer : « Voyez, me dit-il, c’est très bien. « Si nous étions au siècle de Louis XIV, où la tragédie française, fille de la tragédie grecque et latine, n’était qu’une sublime conversation, un dialogue des morts en action sur la scène, je n’hésiterais pas à vous jouer demain et à vous garantir un grand applaudissement au théâtre ; mais entre Corneille, Racine et ce siècle-ci, il est né une autre tragédie, d’un homme de génie moderne, antérieure à eux, nommée Shakespeare (connaissez-vous Shakespeare ?). […] Ayez la bonté de vous souvenir combien de fois vous m’avez dit que, la meilleure qualité que vous trouviez en moi, c’était ma fidélité d’enfant pour tout ce que l’Église croit et ordonne, même dans les plus petites choses !

1587. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

Tout en convenant avec lui que les qualités qu’on possède sont loin de se produire toujours ; que c’est l’occasion qui nous révèle aux autres et souvent à nous-même, et que la seule pierre de touche pour bien juger du mérite est qu’il soit mis à sa place, je remarquerai que, dans l’analyse très détaillée et assez naïve qu’il nous donne de son esprit et de son caractère, il nous dit : J’ai un défaut effroyable pour les affaires, qui gâte et qui détruit tout ce que je pourrais avoir de bon : c’est une grande paresse dans l’esprit ; en de certaines occasions, je la peux surmonter par élans ; mais à la longue je prends trop sur moi et j’y retombe toujours ; si bien que je ne serais propre qu’à penser, et encore plus à choisir et à rectifier ; car ce qu’il y a de meilleur en moi, c’est le discernement : mais il faudrait qu’un autre agît. […] En vieillissant, il était, il est vrai, fort las du monde, ou du moins il le disait volontiers, mais il y revenait sans cesse : « On méprise le monde, et on ne saurait s’en passer. » Il reconnaissait que, pour un homme qui en a pris le train et l’habitude, c’était encore la meilleure manière d’être que de ne pas s’en séparer trop longtemps.

1588. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « M. Boissonade. »

Il y eut un temps (et cela dura des années) où il cachait son logement ; il dépaysait les curieux et les dépistait ; il ne recevait chez lui à aucun prix, et ses meilleurs amis ne savaient où il demeurait. […] Loudierre, ancien professeur de rhétorique à Saint-Louis, qui aurait pu faire des livres comme un autre, et à meilleur titre que beaucoup d’autres, mais qui a mieux aimé faire des élèves ; un esprit philosophique et fin, qui sait l’Antiquité sans superstition, et qui s’est toujours rendu compte de ce qu’il enseignait.

1589. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Vous connaissez amplement mille particularités, mille personnalités, qui sont inconnues à la plupart des auteurs, et vous pourriez leur donner la meilleure forme du monde. […] Il y a mieux : Bayle, qui avait la vogue, fut compris lui-même dans le négoce ; on en trafiqua ; un agioteur, nommé La Grange, qui avait beaucoup gagné au Mississippi et qui sentait que son papier allait perdre, se dépêcha de le troquer contre un papier meilleur, et, dans cette vue, il acheta au libraire Prosper Marchand, retiré à La Haye, ou à ses successeurs, et fit venir de Hollande tous les exemplaires de cette quatrième édition du Dictionnaire de Bayle en grand papier et la plus grande partie de ceux du petit.

1590. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

Il est parti pour un monde meilleur, nous laissant tous sinon heureux, du moins encore tranquilles. […] Un de nos meilleurs critiques, M. 

1591. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Vie de Rancé »

Voilà près d’un demi-siècle, voilà quarante-quatre années du moins que M. de Chateaubriand a inauguré notre âge par Atala, par le Génie du Christianisme, et s’est placé du premier coup à la tête de la littérature de son temps : il n’a cessé d’y demeurer depuis ; les générations se sont succédé, et, se proclamant ses filles, sont venues se ranger sous sa gloire ; presque tout ce qui s’est tenté d’un peu grand dans le champ de l’imagination et de la poésie procède de lui, je veux dire de la veine littéraire qu’il a ouverte, de la source d’inspiration qu’il a remise en honneur ; ce qu’on a, dans l’intervalle, applaudi de plus harmonieux et de plus brillant est apparu comme pour tenir ses promesses et pour vérifier ses augures ; il a eu des héritiers, des continuateurs, à leur tour illustres, il n’a pas été surpassé ; et aujourd’hui, quand beaucoup sont las, quand les meilleurs se dissipent, se ralentissent ou se taisent, c’est encore lui qui vient apporter à la curiosité, à l’intérêt de tous, un volume impatiemment attendu, et qui n’a, si l’on peut dire, qu’à le vouloir pour être la fleur de mai, la primeur de la saison. […] Les pieux biographes de Rancé sont extrêmement sobres de détails à cet endroit ; tout au plus s’ils se hasardent à dire à mots couverts que tantôt une cause ou une autre, tantôt la mort de quelques personnes de considération du nombre de ses meilleurs amis, le frappaient et le rappelaient à Dieu ; mais ils se plaisent à raconter au long, d’après lui, la simple aventure suivante, comme un des moyens dont Dieu se servait pour l’attirer doucement : « Il m’arriva un jour (c’est Rancé qui parle) de joindre un berger qui conduisoit son troupeau dans la campagne, et par un temps qui l’avoit obligé de se retirer à l’abri d’un grand arbre pour se mettre à couvert de la pluie et de l’orage.

1592. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « M. MIGNET. » pp. 225-256

Dans le discours qu’il adressait à Léon X sur la réforme du gouvernement de Florence, ce grand homme (Machiavel) disait : « Les hommes qui, par les lois et les institutions, ont formé les républiques et les royaumes, sont placés le plus haut, sont le plus loués après les dieux. » En étudiant d’original cette variété de personnages qui viennent comme témoigner sur eux-mêmes dans le Recueil de M.Mignet, on en rencontre un pourtant, une seule figure à joindre à celles des grands politiques intègres et dignes d’entrer, à la suite des meilleurs et des plus illustres de l’antiquité, dans cette liste moderne si peu nombreuse des Charlemagne, des saint Louis, des Washington : c’est Jean de Witt, lequel à son tour a fini par être mis en pièces et dilacéré au profit de cet autre grand politique moins scrupuleux, Guillaume d’Orange ; car ce sont ces derniers habituellement qui ont le triomphe définitif dans l’histoire. […] Nul plus que lui ne semble propre à ce genre d’éloquence académique, à la prendre dans sa meilleure et sa plus solide acception.

1593. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

C’est dans l’âge au-dessous de vingt ans que les meilleurs coups se ruent : c’est alors qu’il faut faire son emplette. » Il regrette le temps qu’il a perdu jeune à chasser les cailles et à hâter les vignerons (ce dut être pourtant un pauvre chasseur toujours et un compagnon peu rustique que Bayle, et il ne put guère jouir des champs que pendant la saison qu’il passa, affaibli de santé, aux bords de l’Ariége) ; il regrette même le temps qu’il a employé à étudier six ou sept heures par jour, parce qu’il n’observait aucun ordre, et qu’il étudiait sans cesse par anticipation. […] La lecture de Bayle, pour parler un moment son style, est comme la collation légère des après-disnées reposées et déclinantes, la nourriture ou plutôt le dessert de ces heures médiocrement animées que l’étude désintéressée colore, et qui, si l’on mesurait le bonheur moins par l’intensité et l’éclat que par la durée, l’innocence et la sûreté des sensations, pourraient se dire les meilleures de la vie135.

1594. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

Il est dans la situation de nos naturalistes qui redoutent avant tout les écarts de romantisme : et c’est pourquoi la meilleure interprétation qu’on ait donnée des idées de Boileau est dans ces lignes de M.  […] De l’amour de la nature, le respect de l’antiquité tire à la fois son meilleur sens et sa plus salutaire vertu.

1595. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

Il a fini par se dire que la méditation de la mort était une duperie, que la méditation de la vie était meilleure, et qu’au lieu de regarder toujours la mort, il valait mieux regarder la vie, comme incertaine en général, mais enfin comme présentement certaine. […] « En quelque manière qu’on puisse se mettre à l’abri des coups, fût-ce sous la peau d’un veau, je ne suis pas homme qui y reculât : car il me suffit de passer à mon aise ; et le meilleur jeu que je puisse me donner, je le prends, si peu glorieux au reste et exemplaire que vous voudrez239. » Montaigne est de sa nature plus sensible à la douleur physique qu’à la douleur morale : il nous le dit.

1596. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

Mais il s’y ajoute alors une raison nouvelle, la curiosité de démêler les variétés des sentiments et des mobiles, la curiosité de l’homme en soi : et tous les mémoires — ou les meilleurs — prennent alors tout naturellement la couleur d’un document psychologique. […] Les lettres : Sévigné et Maintenon Les recueils de lettres353 sont plus nombreux encore que les Mémoires, et peut-être encore plus agréables : cette richesse et cette perfection s’expliquent aisément par la vie de société qui fait du commerce des esprits une des nécessités de l’existence, et qui, les affinant, leur impose de n’offrir à autrui que le meilleur d’eux-mêmes.

1597. (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461

Les mystiques chrétiens ont développé sous toutes les formes ce thème favori que Marie, symbole de la contemplation, a dès ce monde la meilleure part, et que celui qui a embrassé la vie parfaite trouve ici-bas une récompense suffisante. […] Les quelques bribes de philosophie allemande qui ont passé le Rhin, combinées d’une façon claire et superficielle, ont fait une meilleure fortune que les doctrines elles-mêmes.

1598. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Appendice »

Nous n’avons pas de vigoureux hommes, mais nous pourrions en avoir : cela ne fait rien à la vérité intrinsèque. » Je réponds : 1ºune bonne preuve, surtout en critique historique, est toujours bonne, de quelque manière qu’elle soit présentée ; 2º si la cause était absolument la vraie, elle aurait de meilleurs défenseurs. […] Là encore, je jouerais le rôle réfutatif, à meilleur droit sans doute.

1599. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

En un mot, elle est fortement persuadée, & elle le dit à qui veut l’écouter, que les Prêtres sont les plus sourbes des hommes, & que les meilleurs d’entre eux sont méchans de bonne foi Syst. de la Nat. […] Rien de si comique, m’a-t-on dit, que de le voir se démener dans les sociétés, pour prouver que si M. l’Abbé Martin, mort il y a environ quatre ans, n’est pas l’Auteur des Trois Siecles, [c’est le nom du Vicaire avec lequel j’ai eu des liaisons d’amitié], il l’est au moins des meilleurs morceaux de cet Ouvrage, ainsi qu’il l’a donné lui-même à entendre à plusieurs Habitués de Paroisse.

1600. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

C’est un de ses meilleurs articles, le meilleur peut-être ; c’est presque du Janin déjà, avec plus de sobriété.

1601. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chateaubriand homme d’État et politique. » pp. 539-564

Rien de plus opposé au génie politique, lequel, au contraire, cherche à tirer le meilleur parti des situations les plus compromises, et ne jette jamais, comme on dit, le manche après la cognée. […] : C’est à ceux-ci, s’écriait-il, qu’il appartient de diriger les affaires ; ils rendront meilleur tout ce qui leur sera confié ; les autres gâtent tout ce qu’ils touchent.

1602. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Études sur Saint-Just, par M. Édouard Fleury. (2 vol. — Didier, 1851.) » pp. 334-358

Dans un rapport fait à la Convention, le 16 octobre 1793 (le jour même où l’on exécutait Marie-Antoinette), à propos de la prohibition des marchandises étrangères, prohibition qu’il était d’avis d’appliquer aux seules marchandises anglaises, il ajoutait : Votre Comité a pensé que la meilleure représaille envers l’Autriche était de mettre l’échafaud et l’infamie dans sa famille, et d’inviter les soldats de la République à se servir de leurs baïonnettes dans la charge. […] Saint-Just sent très bien de bonne heure qu’il n’y a qu’un gouvernement fort qui puisse porter remède aux désastres de l’anarchie, et en cela il s’élève au-dessus du commun des démagogues : « Lorsqu’un peuple n’a point un gouvernement prospère, c’est un corps délicat pour qui tous les aliments sont mauvais. » Ce gouvernement meilleur et plus ferme, il va le chercher non dans la Convention même où l’on parle trop pour cela (et il est impossible, pense-t-il, que l’on gouverne sans laconisme), mais dans les Comités, en les résumant le plus possible dans la personne de deux ou trois chefs influents, parmi lesquels il se compte.

1603. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

À posséder les résultats du labeur accompli au cours d’une longue civilisation par le génie de ses meilleurs représentants, quelques-uns des plus médiocres parmi les derniers venus prennent le change sur leur propre valeur ; ils se gonflent, comme d’un mérite individuel, des conquêtes intellectuelles dues à l’élite de l’espèce et dont ils bénéficient en vertu d’un privilège commun à toute l’Humanité. […] Par cette disproportion, ils montrent à nu, avec une exagération qui résulte de leur médiocrité, ce fait essentiel : l’écart prodigieux qui existe, parmi toutes les espèces animales, chez la seule espèce humaine, entre l’apport individuel du meilleur de ses représentants et la richesse qui lui est transmise par l’être collectif Humanité.

1604. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Derniers Jours d’un condamné » (1832) »

À nos yeux, ce sont les meilleures. […] Elle veut mener désormais meilleure vie et rester digne de sa dernière belle action.

1605. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

in-12. le Théatre Espagnol, ou les meilleures Comédies des plus fameux Auteurs espagnols, traduits en françois. […] Ceux qui voudront connoître la plûpart de leurs Poëtes ne manqueront pas de lire l’Idée de la Poésie Angloise, ou traduction des meilleurs Poëtes Anglois, qui n’ont point encore paru en notre langue, par M. l’Abbé Yart, in-12.

1606. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IX. Eugénie de Guérin »

je me saisis de votre tendresse, de votre bonté, de votre amitié, de votre douceur et de tout cela, je me compose un bonheur présent et un bonheur à venir… » Nous ne croyons pas que jamais l’amabilité ait eu des nuances plus délicieuses et plus fines que cette philosophie de l’amitié, professée par une servante de Jésus-Christ…… L’abêtissante eau bénite aurait donc un meilleur parfum que toutes les verveines des sorcières du monde ? […] Un mariage qui eût été pour lui, si la mort n’en avait presque troublé la fête, la meilleure occasion de cultiver en paix son génie, paya, en une fois, ses longues souffrances et lui permit de revoir sa sœur.

1607. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »

L’Académie française, dans le désir d’exciter les fortes études de lettres et la hardiesse sévère du goût, avait proposé, il y a quelques années, un prix extraordinaire pour la meilleure traduction en prose ou en vers de Pindare. […] Ce rapport a déjà frappé plus d’un lecteur intelligent ; et il est indiqué dans un des meilleures études publiées de nos jours sur Pindare.

1608. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Note »

car beaucoup de mes meilleurs amis ne se sont pas fait faute de s’inquiéter de moi, au point d’avoir et de manifester toutes ces craintes.

1609. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Oberman, édition nouvelle, 1833 »

Une existence agitée est un suicide, si elle fait perdre le souvenir du monde meilleur ; et, quand on a conscience de sa dignité, il me semble que c’est une profanation d’employer son énergie et de ne pas lui laisser toute la sublimité des possibles… J’aime à vivre retiré, à faire les mêmes choses, à passer par les mêmes chemins : il me semble qu’ainsi je me mêle moins à la terre, et que je conserve toute ma pureté.

1610. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. LOUIS DE CARNÉ. Vues sur l’histoire contemporaine. » pp. 262-272

Depuis Juillet, la position de l’école du Correspondant est devenue meilleure et plus vraie ; elle se dessine plus nettement dans la Revue européenne, où nous regrettons toutefois de trouver par instants des restes de superstition dynastique qui nuisent, sans y tenir, à la réalité des doctrines.

1611. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française — II. La Convention après le 1er prairal. — Le commencement du Directoire. »

Un gouvernement, composé de bourgeois nos égaux, régissait la république avec modération ; les meilleurs étaient appelés à leur succéder.

1612. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — I »

mon amie, ne faisons point de mal ; aimons-nous pour nous rendre meilleurs ; soyons-nous, comme nous l’avons toujours été, censeurs fidèles l’un à l’autre. » « Je disais autrefois à une femme que j’aimais et en qui je découvrais des défauts (madame de Puisieux) : Madame, prenez-y garde ; vous vous défigurez dans mon cœur : il y a là une image à laquelle vous ne ressemblez plus. » Dans une lettre, Diderot raconte comment il est tout occupé de la philosophie des Arabes, des Sarrasins et des Étrusques ; puis il s’écrie avec un élan de tendresse incomparable : « J’ai vu toute la sagesse des nations, et j’ai pensé qu’elle ne valait pas la douce folie que m’inspire mon amie, j’ai entendu leurs discours sublimes, et j’ai pensé qu’une parole de la bouche de mon amie porterait dans mon âme une émotion qu’ils ne me donneraient pas.

1613. (1874) Premiers lundis. Tome II « Quinze ans de haute police sous Napoléon. Témoignages historiques, par M. Desmarest, chef de cette partie pendant tout le Consulat et l’Empire »

Les Bourmont, d’Autichamp, et autres gentilshommes, eurent meilleur accueil.

1614. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre II. Enfance et jeunesse de Jésus. Ses premières impressions. »

Si jamais le monde resté chrétien, mais arrivé à une notion meilleure de ce qui constitue le respect des origines, veut remplacer par d’authentiques lieux saints les sanctuaires apocryphes et mesquins où s’attachait la piété des âges grossiers, c’est sur cette hauteur de Nazareth qu’il bâtira son temple.

1615. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre III. Soubrettes et bonnes à tout faire »

Ce qu’on se rappelle — avec la meilleure volonté — de cette partie de son œuvre, c’est qu’elle lui valut un excellent duel de publicité avec je ne sais quel prince des élégances mort depuis et dont le monocle se suspendait à un ruban très large.

1616. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre onzième. »

Voici ces deux vers : Ce sera le meilleur lion, Pour ses amis, qui soit sur terre.

1617. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « II »

Alors, ivre de discussion, prêtant des sottises à son adversaire afin d’en avoir meilleur marché, ergotant et ratiocinant, on édifierait des théories séduisantes, mais impuissantes peut-être, qui ne tiendraient compte, dans le problème du style, ni de son anatomie, ni de son mécanisme.

1618. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Philippiques de la Grange-Chancel »

Il l’a vu à travers tous les applaudissements contemporains, et c’était la meilleure manière de le mal voir et de le juger de travers.

1619. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Notre critique et la leur »

À côté du théâtre, il y a les livres, les livres, dont le meilleur fait moins de bruit que la plus mauvaise de toutes les pièces, car c’est encore un des caractères de ce temps contre lesquels nous voulons réagir que la gloire facile du théâtre, que cette préoccupation des spectacles qui matérialisent tous, plus ou moins, la pensée des peuples.

1620. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Tourgueneff »

La meilleure preuve de cette impuissance critique, c’est cette comparaison qu’il fait, et dont nous avons déjà parlé, du livre de Tourgueneff et du célèbre roman de madame Beecher-Stowe, dont les lauriers d’or empêchent, peut-être, bien des éditeurs de dormir.

1621. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Swift »

Pour être poète, dit le terrible et opiniâtre railleur, qui ne se déferre jamais de sa plaisanterie effrayante de vulgarité, il faut d’abord « ne pas croire à Dieu et lire la Bible pour y prendre des métaphores ; — ne rien savoir, puisque les plus beaux génies de ce temps n’ont pas, en connaissances, de quoi couvrir une pièce de six pence au fond d’une cuvette ; — traiter tous les auteurs comme des homards, dont on choisit le meilleur dans la queue et dont on rejette le reste au plat ; — avoir toutes prêtes des comparaisons comme le cordonnier a ses formes ».

1622. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Th. Gautier. Émaux et Camées »

Gautier devrait s’appeler plutôt : Perles fondues, car presque toutes ces perles de poésies, que l’esprit boit avec des voluptés de Cléopâtre, se fondent en larmes aux dernières strophes de chacune d’elles, et c’est là un charme, — un charme encore meilleur que leur beauté !

1623. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Gères. Le Roitelet, verselets. »

Si courtes que soient ses meilleures poésies, nous n’avons pas l’étendue qu’il faudrait pour en détacher quelques-unes.

1624. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor de Laprade. Idylles héroïques. »

Nous avons déjà nommé Konrad, le plus considérable et le meilleur de ces poèmes.

1625. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Louis Bouilhet. Festons et Astragales. »

Avoir du talent, mais se garder de l’invention comme de la peste, n’avoir pas surtout l’insolent privilège de l’originalité qui choque tant les esprits vulgaires et viole trop cette chère loi de l’égalité ; avoir du talent et même s’en permettre beaucoup si on peut, mais sous la condition expresse que ce sera sur un mode connu, accepté, qui ne dérangera rien dans les habitudes intellectuelles et ne sera point, pour ceux qui se comparent, une différence par trop cruelle, telle est la meilleure et la plus prudente combinaison qu’il y ait pour se faire un succès, qui suffit à la vie et même à la fatuité dans la vie et pour se passer très bien de la gloire, — ce morceau de pain toujours inutile, gagné en mourant de faim par ces imbéciles d’inventeurs qui ne le mangent pas !

1626. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Paul Bourget »

Seulement, — au lieu de lui en faire un reproche, à ce poète d’un temps meilleur dans ce temps mauvais, je lui en fais une gloire, — c’est cette inquiétude que l’auteur de la Vie inquiète a retrouvée.

1627. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre IV. De la méthode » pp. 81-92

De cette idée dut naître le noble effort propre à la volonté de l’homme, de tenir en bride les mouvements imprimés à l’âme par le corps, de manière à les étouffer, comme il convient à l’homme sage, ou à les tourner à un meilleur usage, comme il convient à l’homme social, au membre de la société37.

1628. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XIX. »

» S’agit-il des meilleurs sentiments de l’homme, de la fidélité des souvenirs, le poëte n’attend pour l’ami qu’il a perdu qu’un perpétuel sommeil219.

1629. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

C’est par une raison analogue que caenabam, je soupois, est de la classe des présens ; & aujourd’hui tous nos meilleurs grammairiens l’appellent présent relatif ; parce qu’il exprime principalement la coexistence des deux actions comparées. […] Si elle est morte, on ne peut que conjecturer ; on est réduit à une portion bornée de témoignages consignés dans les livres du meilleur siecle. […] De toutes les routes qui conduisent au même but, il n’y en a qu’une qui soit la meilleure. […] On trouve assez d’exemples de la tmèse dans Horace, & dans les meilleurs écrivains du bon siecle. […] Consultons les meilleurs écrivains.

1630. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

Sans jouer absolument le rôle un peu trop effacé de ce garçon de musée, j’ai montré sous le meilleur jour, autant que je l’ai pu faire, les œuvres des littérateurs marquants de ce temps, et sans elles, mon ouvrage ne saurait exister. […] C’est une des meilleures études sur les mœurs militaires contemporaines qui aient paru jusqu’à ce jour. […] Cette fois encore, le salut de Freydet à deux ou trois « futurs collègues » fut repoussé de froids et méprisants sourires comme en évoquent ces rêves où vos meilleurs amis ne vous reconnaissent plus. […] Le meilleur disciple de Baudelaire, M.  […] Si j’ai reproduit ces vers, c’est qu’ils sont pour moi parmi les meilleurs et les plus clairs du maître des décadents.

1631. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Cela est d’une clarté, d’une précision, d’une fermeté prenante et stable qui ne laisse aussitôt aucun doute à la pensée : c’est du meilleur des habitudes françaises. […] c’est du meilleur de la discipline allemande. […] Œuvre très personnelle, empreinte de la meilleure, de la plus belle charité chrétienne, Le Livre des Bénédictions est aussi le livre des consolations, et j’imagine qu’il doit raffermir bien des êtres ébranlés. […] S’augmentant de leur vie en y participant, L’on peut comprendre et savourer comme on dépend D’eux tous, et comme on doit le meilleur de soi-même, À tout ce qui vécut sur le sol que l’on aime ! […] À vrai dire, Le Trésor des Humbles, ce premier ouvrage où se devinent des dispositions meilleures, parut la même année (1896), mais avant Aglavaine et Sélysette ; aussi, dans ce petit drame la mort se heurte-t-elle à une résistance inconnue jusqu’alors et l’horizon se dégage-t-il légèrement.

1632. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Il voyait son meilleur ami se frapper5, et ce n’est pas ce jour-là qu’il songea au suicide. […] A une première inspiration il substituait une seconde inspiration qu’il jugeait meilleure. […] La raison en est que le poète peint des âmes et non plus des corps, et que les aimer et les faire aimer, les admirer bonnes ou les souhaiter meilleures, est un exercice naturel de ses facultés de penseur. […] Heureusement elle en a eu peu, et le théoricien de l’art populaire et de l’art utile aurait eu les meilleures raisons, en contemplant ses ouvrages, de professer la théorie de l’art tout simplement artistique. […] Il peut, non seulement choisir la meilleure, la plus exquise, la plus fine ou la plus forte de ses sensations, mais, ce que ne pourrait pas faire un peintre, en choisir plusieurs.

1633. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Les meilleurs d’entre eux sont des égoïstes. […] “La mienne, dit-il, est meilleure pour moi, qui ai jadis été esclave en Égypte, et que Dieu a miraculeusement affranchi ; la tienne est meilleure pour toi, puisque les chrétiens sont arrivés à la domination. — Je te demande, reprit le roi, quelle est la meilleure religion en elle-même et non par rapport à ceux qui la pratiquent.” […] Vois : Ésaü et Jacob sont aussi des frères ; chacun des deux a reçu une pierre précieuse, et tu veux savoir laquelle est la meilleure. […] Vaulabelle est un moins bon peintre, pourtant il a fait un meilleur portrait. […] Le maître n’y fait point de socialisme ; il ne s’occupe en aucune manière d’une meilleure répartition des richesses.

1634. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Encore faut-il noter que le meilleur du fruit, à ses yeux, c’est d’être un fruit défendu. […] Un de leurs meilleurs poëtes, Gower, sur la fin de ses œuvres françaises, s’excuse humblement de n’avoir point « de Français la faconde. —  Pardonnez-moi, dit-il, que de ce je forsvoie ; je suis Anglais. » Après tout cependant, ni la race, ni la langue n’ont péri. […] Quand le roi de Hongrie veut consoler sa fille affligée, il lui propose de la mener à la chasse dans un chariot couvert de velours rouge, « avec des draperies d’or fin au-dessus de sa tête, avec des étoffes de damas blanc et azur, diaprées de lis nouveaux. —  Les pommeaux seront en or, les chaînes en émail. —  Elle aura d’agiles genêts d’Espagne, caparaçonnés de velours éclatant qui descendra jusqu’à terre. —  Il y aura de l’hypocras, du vin doux, des vins de Grèce, du muscat, du vin clair, du vin du coucher, des pâtés de venaison, et les meilleurs oiseaux à manger qu’on puisse prendre. » Quand elle aura chassé avec le lévrier et le faucon, et qu’elle sera de retour au logis, « elle aura fêtes, danses, chansons, des enfants, grands et petits, qui chanteront comme font les rossignols ; puis à son concert du soir, des voix graves et des voix de fausset, soixante chasubles de damas brillant, pleines de perles, avec des chœurs, et le son des orgues. —  Puis elle ira s’asseoir à souper, dans un bosquet vert, sous des tapisseries brodées de saphirs. […] Voyez le roi populaire, Richard Cœur de Lion, et comptez ses boucheries et ses meurtres : « Le roi Richard, dit le poëme, est le meilleur roi qu’on trouve en aucun geste130. » Je le veux bien, mais s’il a le cœur d’un lion, il en a aussi l’estomac. […] notre terre est régie par une meilleure loi, et, à cause de cela, le peuple de ce pays n’est point dans une telle pénurie ; les gens n’y sont point non plus maltraités dans leurs personnes ; mais ils sont riches, et ont toutes les choses nécessaires pour l’entretien de leur corps.

1635. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Je ne dis pas qu’elles sont meilleures ou plus profondes, ni qu’elles ont plus de beauté. […] Ça sera peut-être bien meilleur. […] D’autant meilleure. […] Elles ne sont pas seulement les meilleures. […] Il mangeait son pain, (le pain du corps), d’un meilleur appétit, et sa cuisse de bœuf, il buvait son vin d’un meilleur cœur qu’un compagnon d’Achille, (à plus forte raison qu’un compagnon d’Ulysse).

1636. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Dans les Harmonies, le souffle grandit, le vers est d’une trempe meilleure, mieux construit, plus sonore, moins sacrifié à l’ensemble de la strophe, la pensée s’élève et s’accentue. […] Mais on ne réalise pas toujours ses meilleures espérances. […] C’est là que le poète a renfermé les meilleurs vers qu’il ait dus à son amour sincère et désintéressé du Beau. […] Doué d’un esprit très lucide, d’un tact très fin et d’une rare compréhensivité intellectuelle, l’auteur des Fleurs du Mal, des Paradis artificiels et de la traduction des œuvres d’Edgard Poe, a blessé violemment, tout d’abord, le sentiment public, non seulement dans celles de ses poésies qui touchaient à l’excès, mais aussi dans ses conceptions les plus réfléchies et revêtues des meilleures formes.

1637. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

Jamais personne de meilleur ton ne poussa plus loin le sentiment de d’égalité universelle des choses et des gens au sein de la mère commune. […] Nous voici fixés. « Nul homme ne fut meilleur que moi. » La grande âme du siècle, c’est Jean-Jacques. […] Triste et vaine conception d’un monde meilleur ! […] Didier, bien que s’exprimant en meilleur style, est plus terne. […] Que dit son meilleur poète ?

1638. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome xviii » pp. 84-92

Thiers, au contraire, semble par moments s’être méfié davantage de sa plume, et il a redoublé, à l’égard des personnes, de précautions et de ménagements qui sont chez lui du meilleur, goût ; il y a mis proprement de la courtoisie ; mais le résultat, le fin mot est le même : l’impossibilité d’une durée pour ce premier essai de Restauration si mal conduit est également évidente.

1639. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers, Tome xix. (L’île d’Elbe, — L’acte additionnel. — Le champ de mai.) » pp. 275-284

Mais est-ce donc que cette manière de Tacite est la seule ou même la meilleure pour l’histoire ?

1640. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « en tête de quelque bulletin littéraire .  » pp. 525-535

Le journal de la Restauration dans lequel s’est faite la meilleure, la plus intelligente et la plus loyale critique, le Globe, présentait essentiellement cet avantage d’un groupe uni par la même éducation philosophique, par les mêmes antécédents et les mêmes impulsions d’esprit.

1641. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Pensées »

Celui qui se sent le don de la parole se persuade que le gouvernement de tribune est le meilleur, et il y tend ; et ainsi de chacun.

1642. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — George Sand. Cosima. »

Il importe qu’aux prochaines représentations les acteurs aillent plus vite, se concertent mieux, que la pièce semble rapide comme elle doit l’être, et qu’en gagnant d’ensemble, elle ne perde pas non plus ses meilleurs mots et ses finesses.

1643. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVI. De l’éloquence et de la philosophie des Anglais » pp. 324-337

Les Anglais donnent à toutes leurs idées des développements aussi étendus que ceux d’un instituteur parlant à ses élèves : c’est peut-être un meilleur moyen d’éclairer la masse d’une nation ; mais la méthode philosophique ne peut acquérir ainsi toute sa perfection.

1644. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre V. Des personnages dans les récits et dans les dialogues : invention et développement des caractères »

Nos meilleurs romanciers et auteurs dramatiques n’ont pas de plus grand souci que d’établir en pleine réalité leurs personnages : ils craignent les inventions romanesques et les effets de mélodrame.

1645. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre II. Jean Calvin »

J’y retrouve, sous l’éminente autorité de l’Écriture, sans cesse alléguée et impérieusement dressée, j’y retrouve une pensée nourrie et comme engraissée du meilleur de la sagesse antique, et un sens du réel, une riche expérience qui donnent à tout ce savoir une efficacité pénétrante.

1646. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dumas, Alexandre (1802-1870) »

Parigot, une tragédie manquée dans Charles VII chez ses grands vassaux, qui me paraît être, malgré les vers, un des meilleurs drames historiques de Dumas).

1647. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Musset, Alfred de (1810-1857) »

Gustave Larroumet Il n’y a pas une pièce de Scribe qui ne soit supérieure comme conduite et tour de main aux meilleures comédies de Musset.

1648. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

En Italie, de petites villes, comme Bergame ou Bisceglia, eurent le privilège de fournir les meilleurs types de la bêtise comique toujours mêlée d’un peu de malice et de ruse.

1649. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Les femmes les plus considérables par l’honnêteté de leurs mœurs, et à qui leur fortune et leur rang laissaient un loisir dont elles ne pouvaient faire un meilleur usage que de s’instruire, s’étaient appliquées à l’étude du grec et du latin, à la métaphysique de Descartes, aux sciences physiques et mathématiques, quelques-unes particulièrement à l’astronomie.

1650. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Japonisme » pp. 261-283

Afin de se renseigner le mieux possible, il se déguisa en marchand d’objets de bambou58, et de balais, qu’il offrait naturellement dans les meilleures conditions, et fréquenta la résidence de Kira.

1651. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1824 »

Si de pareilles fautes de vérité se présentent fréquemment dans nos meilleurs auteurs, il faut se garder de leur en faire un crime.

1652. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Ruy Blas » (1839) »

L’état désespéré du royaume pousse l’autre moitié de la noblesse, la meilleure et la mieux née, dans une autre voie.

1653. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence en général. » pp. 177-192

Quelle est la meilleure rhétorique pour un jeune homme, demandoit-on à un vieillard qui avoit suivi avec honneur la carrière des Démosthène ?

1654. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Toutes ses Pièces n’ont pas d’égales beautés, mais on peut dire que dans ses moindres il y a des traits qui n’ont pu partir que de la main d’un grand maître, et que celles qu’on estime les meilleures, comme Le Misanthrope, Le Tartuffe, Les Femmes savantes, etc. sont des chef-d’œuvres qu’on ne saurait assez admirer.

1655. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Quatrième faculté d’une Université. Faculté de théologie » pp. 511-518

Le meilleur des prêtres est un saint prêtre ; un bon prêtre est un prêtre décent.

1656. (1799) Jugements sur Rousseau [posth.]

Jugements sur Rousseau Jugement sur la Nouvelle Héloïse S’il est vrai que le meilleur livre est celui dont il y a le plus à retenir, cet ouvrage peut avec justice être placé au nombre des bons : il m’a paru bien supérieur à tout ce que je connaissais jusqu’ici de l’auteur.

1657. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XII. Mme la Princesse de Belgiojoso »

Elle en a dit le mot de tout le monde, quand elle a dit que c’est là l’empêchement radical pour les Musulmans de s’élever à une civilisation meilleure et plus haute.

1658. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »

Ici se révèle, mêlée à ses qualités ordinaires, une supériorité de sensibilité et de sérieux qui ne s’était jamais produite, même dans les meilleures inspirations de Monselet, avec cette netteté, et qui nous a causé presque de la joie.

1659. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Pélisson et d’Olivet »

Avons-nous besoin de savoir exactement, par pieds, pouces et lignes, la mesure de ces esprits médiocres, relativement meilleurs que les autres dans leur temps parce qu’ils furent cultivés, et à qui leur temps paya leur culture en les faisant d’une académie ?

1660. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Eugène Talbot » pp. 315-326

Cela arrive parfois, dans le meilleur des mondes possibles.

1661. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

Et elle ne l’a pas dit seulement parce qu’elle n’a pas laissé de mémoires, mais pour une raison bien meilleure encore.

1662. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIV. Vaublanc. Mémoires et Souvenirs » pp. 311-322

Vaublanc avait, sans plus (mais c’est assez pour la meilleure des gloires que puissent avoir des hommes), toutes les qualités des races militaires.

1663. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

Or, jamais cette impersonnalité exigée par les rhétoriques, rêvée par les niais et jouée par les sournois, ne nous a paru briller plus clairement de sa fausse lumière que dans l’Histoire de France publiée par Léopold Ranke, — le meilleur ouvrage peut-être qui ait jamais été écrit pour prouver que l’indifférence olympienne est la qualité des dieux de marbre qu’on n’invoque plus, mais qu’elle n’est jamais qu’une hypocrisie de la pensée, qui, pour sa peine, — comme on va le voir, — en reste blessée et mutilée presque toujours.

1664. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « W.-H. Prescott » pp. 135-148

Il est donc dans les meilleures conditions d’ignorance pour prendre feu bêtement et éloquemment (car la bêtise et l’éloquence peuvent parfois aller ensemble, cela s’est vu !)

1665. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IV. Saisset »

Cette partie négative, d’ailleurs, est toujours la meilleure chez tous les philosophes, ce qui, par parenthèse, est un cruel arrêt, implicitement porté par les faits, contre la philosophie elle-même.

1666. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

Martin emprunte la traduction, se servait du bâton avec avantage, car un jour, trouvant son meilleur ami d’enfance, vieux et assis à l’orientale, sur ses talons, au bord d’un chemin : « Qui, vieux, ne sait pas mourir, ne vaut rien », dit l’aimable sage, et il frappa en perfection le trop vivant bonhomme, tant la Chine, jusque par la main de ses sages, a l’habitude de badiner avec le bambou !

1667. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXV. Le Père Ventura »

Ventura, il n’y a véritablement pas là d’inspiration réelle et efficace dont on puisse affirmer que ceci n’est pas le bien de tous, la généralité catholique dans son ampleur flottante et détachée, mais la propriété exclusive et positive d’un esprit meilleur que les autres, parce que le christianisme l’a plus profondément éclairé !

1668. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Mistral. Mirèio »

Ce n’est pas un poème d’haleine courte, comme les meilleures poésies de ce temps pulmonique, asthmatique et lyrique, qui n’a que des cris et des soupirs… quand il en a.

1669. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Corneille »

Et je dis : un bon livre, — meilleur (dans un sens circonscrit) qu’il n’est beau, et c’est ici que M. 

1670. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’arbitrage et l’élite »

Frédéric Passy, pour éclairer des points obscurs, pour dissiper des malentendus, pour calmer des alarmes exagérées et sans fondement, pour apaiser des irritations passagères, pour faire pénétrer enfin dans les sphères parlementaires et gouvernementales elles-mêmes un esprit de modération, de sagesse et d’équité, ces hommes choisis parmi les meilleurs, les mieux informés, les plus écoutés de leurs contrées respectives et obligés par le mandat qu’ils ont reçus, comme ils l’étaient déjà par leurs sentiments communs, de rester en relations les uns avec les autres et de se tenir au courant des faits et de l’opinion ? 

1671. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

Ce que l’on nomme l’idéal, n’est-ce pas notre ressemblance encore, et la meilleure, et la plus vraie, en même temps que la plus haute et la plus noble ? […] Cette grande littérature est et sera toujours la meilleure part de notre gloire nationale. […] Cependant, au milieu de bien des bizarreries, on découvre dans cette œuvre les germes de quelques idées ou de quelques formes que Corneille développera plus tard dans des œuvres meilleures. […] Le Cid enfin est l’un des plus beaux poèmes que l’on puisse faire ; et l’une des meilleures critiques qui aient été faites sur aucun sujet, est celle du Cid. […] Comment est-il possible que Julie, qui avait été si prompte à apporter la mauvaise nouvelle, ne l’ait pas été autant à donner la nouvelle meilleure qui a dû lui arriver de toutes parts ?

1672. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Et pourtant l’un de ces tableaux est meilleur que l’autre, et ce meilleur c’est celui de Chateaubriand. […] Son roman de Stéphanie — dont je ne veux guère parler ici — doit être retenu comme un de ses meilleurs. […] Molière a pu prendre à Plaute l’Amphitryon, à la comédie latine ses dénouements commodes, il s’est peu inspiré de ce qu’elle avait de meilleur. […] Le mobilisé ou la recrue qui obéirait aux versets sur la joue gauche ou sur l’oreille coupée par saint Pierre serait vivement salé, au conseil, par les meilleurs élèves de la rue des Postes. […] L’Église catholique et aussi les Églises protestantes ont en somme encouragé ce genre de vie et lui ont ménagé pendant des siècles les meilleures facilités.

1673. (1896) Études et portraits littéraires

Le meilleur de lui-même, — j’entends de son art, — il le lui a donné. […] Et, à défaut du souci de la vérité, une loi de l’art ne prohibait-elle pas de gâter leurs signes de croix à ces « simples » meilleurs que les « sages » ? […] Elle le dit, elle le crie ; elle se sent meilleure. […] Ce livre est, je crois bien, le meilleur qu’ait écrit M.  […] Sa Passion est une belle œuvre, très appuyée de critique, très documentée, très éloquente, un peu trop par endroits, — je veux dire trop oratoire, et d’une façon qui n’est pas sa meilleure.

1674. (1911) Nos directions

Précieuse, n’en doutez pas, trop précieuse — et non au sens le meilleur de ce mot ! […] Les meilleurs sont les vers qu’on ne finit jamais. […] Que dix vers de Racine paraissent animés et souples, à côté du meilleur sonnet de José-Marie de Hérédia ! […] Je n’imagine point quel autre système on pourrait édifier sur les meilleurs exemples de nos plus grands novateurs. […] N’est-elle pas dans les meilleures tragédies le fil conducteur, l’attrait de logique, de raison, de sécurité.

1675. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Le poëme des Saisons et la traduction des Géorgiques me paraissent les deux meilleurs poëmes qui aient honoré la France après l’Art poétique…… » La Harpe, dans le Mercure, célébra tout d’abord la traduction ; Fréron, dans l’Année littéraire, ne l’attaqua point ; s’il la trouva infidèle souvent, comme reproduction du modèle, il convint qu’il était difficile de mieux tourner un vers, et ne craignit pas d’y reconnaître le faire de Boileau. […] Dans une épigramme de date postérieure, Le Brun semble s’adoucir, et il convient que, nonobstant Marmontel, Saint-Lambert et Lemierre, L’adroit et gentil émailleur Qui brillanta les Géorgiques, Des poëtes académiques Delille est encor le meilleur. […] On a positivement affirmé que les deux meilleures strophes de son fameux Dithyrambe furent récitées par lui au Collège de France bien avant la Révolution, qu’elles furent même imprimées dès 1776, et ne purent être par conséquent une inspiration de la Terreur.

1676. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Si l’on ajoute à ces noms celui de Domitius Afer, l’heureux et habile avocat des mauvaises causes, éloquent jusqu’à faire ombrage à Caligula (comme Lucain poète faisait ombrage à Néron), trop perdu de mœurs, trop aisément accusateur, démentant le vir probus dicendi peritus, mais qui garde auprès de la postérité le mérite d’avoir eu pour disciple Quintilien ; — Marcus Aper, célèbre à meilleur titre, l’honneur du barreau sous Vespasien, qui joue un grand rôle et le principal dans le Dialogue sur la corruption de l’éloquence, dont quelques personnes même l’ont cru auteur, tant il y plaidé bien la cause des modernes ; — le sophiste Favorinus, né à Arles, célèbre dès le règne de Trajan, en haut crédit et en faveur sous Adrien, et le maître d’Aulu-Gelle ; qui parlait disertement sur tous sujets, qui fit en plaisantant l’éloge de la fièvre quarte (il écrivait en grec), mais qui ne portait pas seulement de l’esprit, qui avait quelquefois de la raison dans les thèses paradoxales qu’il soutenait ; — Fronton, le maître de Marc-Aurèle, dont les lettres retrouvées par M.  […] Cette règle du cas-sujet et du cas-régime dans les noms, que Sainte-Palaye, malgré son immense lecture, n’avait pas soupçonnée, qu’ont niée ou infirmée tant qu’ils ont pu quelques érudits sceptiques, Daunou, Génin même en dernier lieu, et qui est aujourd’hui pleinement démontrée dans les meilleurs textes, c’est Raynouard qui l’a retrouvée le premier, et on peut dire (je donne ici le jugement de M.  […] Son livre pourrait être meilleur que le mien, mais il a un défaut, c’est qu’il ne le fera pas ; il n’a jamais rien publié, et il est incapable d’amener rien à terme.

1677. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Voici le meilleur. […] Il est libre de ne point trouver une sauce excellente ; mais à ceux qui la trouvent bonne, c’est perdre son temps et sa peine que de démontrer qu’elle est mauvaise, et qu’une autre est meilleure au goût, d’après l’idée de la sauce en général. […] « Peut-être pourrait-on souhaiter quelquefois, écrit madame de Staël, même dans les meilleures pièces de Molière, que la satire raisonnée tînt moins de place, et que l’imagination y eût plus de part. » 289.

1678. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Il mourut sans gloire, quoique né pour la gloire : il se pressa trop de la saisir là où il crut apercevoir son ombre ; le Ciel lui devait peut-être une meilleure occasion, et une meilleure mort. […] L’isolement et les malheurs de cette jeune et intéressante princesse, poursuivie par la politique et par le sort, et jetée par ses adversités mêmes dans une intimité plus fraternelle avec ce seul ami de ses meilleurs jours, avaient changé la douce amitié de Rome en une irrémédiable passion.

1679. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

répond ainsi le jouvenceau, « Le meilleur endroit pour les serrer serait peut-être votre corsage…” — “Tiens ! […] qu’il y a loin d’un peuple nourri par de telles épopées villageoises à ce pauvre peuple suburbain de nos villes, assis les coudes sur la table avinée des guinguettes, et répétant à voix fausse ou un refrain grivois de Béranger (digne d’un meilleur sort), ou un couplet équivoque de Musset (digne de meilleure œuvre), ou un gros rire cynique d’Heyne, ce Diogène de la lyre, ricaneur et corrupteur de ce qui mérite le plus de respect ici-bas, le travail et la misère !

1680. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Ses biens paternels, très modiques, furent séquestrés, mais il portait avec lui une meilleure fortune ; ce fut à Lausanne qu’il écrivit, comme un pamphlet de guerre contre la Révolution française, l’ouvrage qui commença sa réputation parmi les émigrés de toute date dont la Suisse, l’Allemagne et l’Angleterre se remplissaient alors. […] Les petites circonstances sont quelquefois les meilleures révélations du caractère. […] Ces deux volumes de correspondance, tantôt intime comme les soupirs d’un exilé vers sa patrie, sa femme, ses enfants, ses frères, tantôt politique, sont une des meilleures parties de ses œuvres.

1681. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

J’appelle enfin versifier, non-seulement mettre la prose en vers, mais, avec un esprit à qui j’ai laissé le temps de se reposer, choisir parmi les longueurs du premier jet les pensées les meilleures, les élever à la forme et à la poésie. […] Si je me suis abusé, d’autres peut-être s’aideront de ma méthode pour en trouver une meilleure. […] Pendant ce temps, la comtesse d’Albany, qui n’avait pas l’intention de finir ses jours dans le couvent des Dames-Blanches, faisait de son côté des démarches couronnées d’un meilleur succès.

1682. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Le miel du mont Hymette les rendait chères aux Athéniens : « On distingue plusieurs espèces d’abeilles : la meilleure est petite, ronde et de plusieurs couleurs ; la seconde est allongée et semblable au frelon ; la troisième est l’abeille qu’on nomme voleuse : sa couleur est noire, son ventre large ; la quatrième espèce est celle du bourdon : il est plus grand que les abeilles des trois premières espèces. […] Le miel d’automne est le meilleur. […] « Arrivée là, la science morale a épuisé la meilleure part de son domaine ; elle a rempli sa tâche presque entière.

1683. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

Les meilleurs sont tirés du fonds même de l’esprit français, de ce qui n’a pas changé dans les mœurs et le caractère de la nation. […] Est-il d’ailleurs si inférieur, par l’invention, à ces romans uniformes et interminables qu’on lui préfère, et les meilleurs offrent-ils quelque endroit qui vaille mieux que ses portraits si piquants, premières ébauches des grandes créations dramatiques ? […] Il s’ébahit « vu que c’est le meilleur poëte parisien qui se trouve, comment les imprimeurs de Paris et les enfants de la ville n’en ont eu plus grand soin. » II veut que les jeunes gens « cueillent ses sentences comme belles fleurs ; qu’ils contemplent l’esprit qu’il avait ; que de lui ils apprennent proprement à décrire. » Il l’estime « de tel artifice, tant plein de bonne doctrine, et tellement peinct de mille couleurs », que très-souvent il lui en fait des emprunts, et qu’il se paye, en le copiant, du soin de l’avoir édité.

1684. (1894) Textes critiques

Une des meilleures choses de l’exposition est la tête de Vieille Femme de Guillaumin, Servante de presbytère, rappel inconnu d’une sorcière de Doré, illustration d’un roman de Tieck (Pietro d’Abano). […] ‌ Conférence très nette et brève et d’autant meilleure qu’elle fut plus simple, nul charlatan ne détélescopant les assises des symboles de la construction ibsénienne. — Lugné-Poe incarne l’âme de faiblesse et de force tressées de Maître Solness, dont le noir et blanc effrité se damiette à la lueur céphalique de Charny (Le vieux Brovik) prédiseuse de cauchemars, comme aux heurts féminins de la jeunesse, heurts de naissance ou mortuaires, arracheurs de draps emplumés de W. […] Point de louanges pour Filiger, la meilleure étant pour lui celle des paysans qui, après l’admiration des Georgin : ou Notre-Dame des Ermites en sa baraque-salon drapassementée de toiles rouges — ou saint Claude crossé et mitré, marchant au-dessus des églises — où le Christ aux évangélistes, fleuri parmi les palmiers — ou saint Biaisé et saint Guérin, symétriques alexis des épizooties — et tous les Christs sur tous les fonds d’aurore, de crépuscule, d’air et de mer ou de crêpe, — disent : Ce que vous faites est encore plus beau.

1685. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

Le poète commençait à comprendre que dans les petites bourses des pauvres, se trouvaient de meilleures rentes que dans les fonds secrets des gouvernements et les coffres-forts des riches. […] Bien au contraire, l’Événement du 9 septembre 1848 prenait la défense du « luxe que calomniait la fausse philanthropie de nos jours » et démontrait triomphalement la nécessité de la misère pour arriver à l’équilibre social. — « L’opulence oisive est la meilleure amie de l’indigence laborieuse, développe le journal hugoïste. […] Les caprices du riche sont les meilleurs revenus du pauvre.

1686. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

La meilleure preuve de ceci, c’est qu’elle n’a ni un grand poète épique comme Homère, Dante, le Tasse, ni un grand poète lyrique sacré comme David, ni un grand poète lyrique profane et philosophique comme Horace et Pindare, ni un grand dramatiste comme Eschyle ou Shakespeare. […] C’est la meilleure définition que je puisse trouver. […] Enfin M. de Cambrai me paraît beaucoup meilleur poète que théologien ; de sorte que, si, par son livre des Maximes, il me semble très peu comparable à saint Augustin, je le trouve, par son roman, digne d’être mis en parallèle avec Héliodore, l’auteur du roman grec de Théagène et Chariclée.

1687. (1926) L’esprit contre la raison

L’activité des meilleurs esprits s’en ressent. […] Singulière position en tout cas que celle du commentateur qui voit un mal dans la révolte de l’esprit, la baptise signe de faiblesse comme si la bonne santé, la force étaient de croire, d’accepter de croire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. […] Un tel éloge, méritent de le partager, les meilleurs d’aujourd’hui qui ne se sont souciés ni des secours de la forme ni des faciles séductions des couleurs.

1688. (1903) La renaissance classique pp. -

Nous ne nous mêlerons plus de faire, malgré elle, le bonheur de l’Humanité, réservant pour les nôtres tout notre zèle et le meilleur de nos forces. […] Tu accepteras en toute bonne foi le vieux récit de la Genèse, où Jéhovah donne au premier Adam la royauté sur tout ce qui existe ; et si cette royauté est dérisoire, si tu es à la fois l’acteur et le héros inconscient d’une comédie ridicule, tu t’y prêteras de bonne grâce, puisque somme toute le meilleur pour toi est encore d’accepter la duperie et de te résigner ! […] S’il est une vérité qui tend de plus en plus à se faire jour, c’est que, dans l’ordre social comme dans l’ordre intellectuel, nous ne pouvons pas nous séparer du groupe auquel nous tenons par mille attaches matérielles, sous peine de perdre, en nous isolant, la meilleure part de nos forces.

1689. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Or, comme le disait un jour un de mes amis, le meilleur dessinateur est le coloriste ; le dessin, c’est la couleur. […] Une étude attentive de ces préférences pourrait mettre un homme intelligent dans la meilleure voie possible. Je n’en connais pas de meilleure, en effet, que celle-ci : agir sur ses contemporains, les remuer fortement, trouver ce qui doit infailliblement pénétrer dans leur sensibilité, exciter leur tact moral. […] Un mélodrame du boulevard a pour lui plus d’attrait que les poésies ciselées des meilleurs métriques, et il préfère une bonne chanson simple au Lac de Lamartine. […] Dans la Bourgogne il y a de bon vin, dans le Bordelais il en est d’excellent ; en mélangeant les meilleurs vins de chaque pays, qu’obtiendra-t-on ?

1690. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

La meilleure maniere de connoître l’usage qu’on doit faire de l’esprit, est de lire le petit nombre de bons ouvravrages de génie qu’on a dans les langues savantes & dans la nôtre. […] Ces deux vers pleins de force & d’élégance, sont le meilleur modele de la Poésie. […] Malheureusement ces garanties ont quelquefois produit des ruptures & des guerres ; & on a reconnu que la force est le meilleur garant qu’on puisse avoir. […] On apprend aussi par cet événement, que les peuples de l’Occident ont toujours été meilleurs marins que les peuples asiatiques. […] D’où vient qu’on fait quelquefois en songe des discours suivis & éloquens, des vers meilleurs qu’on n’en feroit sur le même sujet étant éveillé ?

1691. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Rien de pire que la corruption du meilleur. […] Pour la plaie durable du romantisme, le meilleur antiseptique eût été le rire. […] Flaubert a excité contre lui la pruderie agressive dont je viens de parler, avec son meilleur ouvrage, Madame Bovary. […] On dit quelquefois que ce qu’il y a de pire c’est la corruption du meilleur. […] Les meilleurs ne leur prêtaient qu’une oreille distraite.

1692. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

La critique réaliste de notre temps, qui recourt si volontiers à l’argument du nombre, dira que cette fécondité même fournit la meilleure présomption en faveur de ses doctrines, l’erreur n’allant pas d’ordinaire avec tant de vitalité. […] Mais nous aimons mieux nous laisser introduire par Marivaux et par Chardin dans un meilleur monde, celui de la bourgeoisie élevée, d’esprit sage et de goûts distingués. […] On est livré à l’incertitude quand il s’agit de classer les hommes : car leurs œuvres sont souvent de tendances diverses, et le meilleur des critiques, le temps, n’y a pas encore fait son choix. […] On s’est offensé avec raison des tableaux où Courbet fait la satire d’un clergé qui est l’un des meilleurs de l’Europe et le plus vertueux peut-être que la France ait eu. […] Mais le réalisme français a manqué les meilleures occasions de traiter la mort au moins avec convenance.

1693. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Celui qui le sent et qui l’aime, a le goût parfait ; celui qui ne le sent pas et qui aime en deçà et au-delà, a le goût défectueux. » C’est du La Bruyère, aux meilleurs passages. […] Car pendant que nous apprenions notre humble métier, à l’ombre féconde et libre de ces dix-huit ans de prospérité, sous le règne bienveillant du meilleur de tous les rois, la révolution de 1848, qui faisait sourdement son chemin, éclatait pareille à l’artifice auquel on a mis le feu, la veille, et qui couve au fond de la mine, emportant, avec toutes sortes de malheureux, le rocher qui la recouvre. — Eh bien ! […] Voilà comment l’habitude et la routine seront presque toujours plus fortes que les meilleures intentions. […] Relisez L’Impromptu de Versailles, dans lequel Molière et Brécourt, de La Grange et du Croisy, mademoiselle de Brie et mademoiselle Molière jouent leur rôle ; est-il possible de parler un meilleur langage, qui sente plus, en même temps, son théâtre et la bonne compagnie ? […] Au reste, le public n’avait rien compris aux meilleures plaisanteries de ce nouvel intermède.

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