Il était nu, au milieu d’un monde armé et cuirassé de toutes pièces, cerné, petit et débile, par des énormités dévorantes. […] Il n’y paraît point comme un créateur surnaturel et instantané, mais comme un statuaire savant dans son art, attentif aux dimensions et aux proportions du simulacre qu’il forme, ajustant pièce par pièce sa charpente osseuse, avant de la revêtir de chair et de muscles.
Parlant de certaines pièces, de dépêches de Chamillart qu’il avait eues entre les mains et qui eussent été capables de déshonorer le ministère depuis 1701 jusqu’en 1709, Voltaire écrivait au maréchal de Noailles (1752) : « J’ai eu la discrétion de n’en faire aucun usage, plus occupé de ce qui peut être glorieux et utile à ma nation que de dire des vérités désagréables. » Ce point de vue est loin d’être celui de Saint-Simon, dont on a dit avec raison qu’il était « curieux comme Froissart, pénétrant comme La Bruyère, et passionné comme Alceste ». […] Aussi, lorsque plus tard, dans la retraite, il mit la dernière main et donna la dernière forme à ses Mémoires, ce fut sur des pièces précises et sur des minutes de chaque jour qu’il travailla. […] À l’autre bout, dans les premières pièces, c’est-à-dire les plus éloignées du salon des princes, sont les valets, contenant mal leurs mugissements, et désespérés de la perte d’un maître si vulgaire, « si fait exprès pour eux ».
Dans une des premières scènes de la Fronde, au Parlement (11 janvier 1649), racontant la manière dont il fait enlever le commandement des troupes au duc d’Elbeuf pour le faire décerner au prince de Conti, il montre M. de Longueville, puis M. de Bouillon, puis le maréchal de La Mothe, entrant chacun l’un après l’autre dans la salle, et recommençant, chaque fois, à déclarer leur adhésion au choix du prince de Conti et à y donner les mains en ce qui les regardait : « Nous avions concerté, dit-il, de ne faire paraître sur le théâtre ces personnages que l’un après l’autre, parce que nous avions considéré que rien ne touche et n’émeut tant les peuples, et même les compagnies, qui tiennent toujours beaucoup du peuple, que la variété des spectacles. » Dans tous ces passages, Retz se montre ouvertement dans ses récits comme un auteur ou un impresario habile, qui monte sa pièce. […] Ces portraits, venant après la belle conversation politique avec le prince de Condé, après les merveilleuses scènes de comédie des premiers jours des Barricades, et après les grandes et hautes considérations qui précèdent, composent une entrée en matière et une exposition unique qui subsiste même quand le reste de la pièce ne tient pas. […] Après avoir dit que le premier président Molé était « tout d’une pièce », ce qui est une expression bonne, mais ordinaire, il ajoutera : « Le président de Mesmes, qui était pour le moins aussi bien intentionné pour la Cour que lui, mais qui avait plus de vue et plus de jointure, lui répondit à l’oreille… » Voilà comme on crée légitimement une expression neuve, comme on la tire d’une expression commune.
. — Les cabinets des rois, dit-elle encore, sont des théâtres où se jouent continuellement des pièces qui occupent tout le monde ; il y en a qui sont simplement comiques ; il y en a aussi de tragiques dont les plus grands événements sont toujours causés par des bagatelles. […] Parlant du vieux maréchal de Bassompierre que raillaient les jeunes gens, elle dira, après avoir loué sa générosité, sa magnificence et ses galantes manières : « Les restes du maréchal de Bassompierre valaient mieux que la jeunesse de quelques-uns des plus polis de ce temps-là (1646). » Elle aimait, dans les pièces de Corneille, surtout la morale élevée et les nobles sentiments qui avaient épuré le théâtre. Quand la comédie italienne s’introduisit sous les auspices de Mazarin, elle se plaisait peu à ces pièces en musique : « Ceux qui s’y connaissent, disait-elle, les estiment fort ; pour moi, je trouve que la longueur du spectacle en diminue fort le plaisir, et que les vers, répétés naïvement, représentent plus aisément la conversation et touchent plus les esprits que le chant ne délecte les oreilles. » Tout cela sent un esprit juste, un cœur noble plutôt que disposé à la tendresse ou à la passion.
Ce sont les petites choses qui l’ont décidé, les petites vexations locales, de voir des abus de pouvoir dans l’endroit, de voir un homme trop puni pour avoir manqué au curé, d’entendre ce curé défendre le cabaret aux paysans le dimanche, enfin des querelles de maire et de garde champêtre ; c’est ce qui le décida pour l’opposition ; et, une fois piqué au jeu, il y prend goût : le talent, chez lui, qui cherchait jour et matière et qui s’ennuyait à ne point s’exercer, s’empare de ces riens et en fait à la fois des thèmes d’art achevés et de merveilleuses petites pièces de guerre. […] Étienne) lui ont dit « que cette pièce est ce qu’on a fait de mieux depuis la Révolution. […] Dans sa Pétition pour des villageois, qui est une pièce des plus achevées, il se pose tout à fait en vieux soldat laboureur, devenu bûcheron et vigneron, ami de la vieille gloire nationale ; et, quand ce jeune curé d’Azay ou de Fondettes, sorti du séminaire de Tours où il a été élevé par un frère Picpus, interdit la danse sur la place de l’endroit, Courier s’écrie : Ainsi, l’horreur de ces jeunes gens pour le plus simple amusement, leur vient du triste Picpus, qui lui-même tient d’ailleurs sa morale farouche.
Le stock immense, dont Edouard Drumont a compulsé les pièces, resta en dehors des Mémoires, sous la garde jalouse des eunuques sans sultan qui les détenaient, par le fait d’un pouvoir, routinier et indifférent, qui les laissait faire, et non par une volonté de maître qui veut ce qu’il veut, et qui ordonne… Ces muets ineptes, qui ne gardaient leur trésor pour personne, pas même pour eux, n’avaient pas même l’égoïsme de leur ineptie. […] … Vous faites des coups d’État a la Richelieu, et vous voulez, comme lui, vous montrer évêque par des pièces qui, en ce genre, seraient enviées des maîtres… C’est un trait, que la manière dont vous parlez à votre troupeau de votre absence ; mais, il faut vous le dire, vous savez trop, à la fin, et vous ajoutez à la brutalité de l’étonnement ! […] Ni Boulainvillers, ni Dubost, ni Montesquieu lui-même, ni personne, n’a parlé de la monarchie française avec cette sûreté et cette clarté de connaissances qui donnent à ces deux pièces de procédure, à ces deux Mémoires d’occasion, l’éternelle solidité de l’Histoire.
Et toutes choses s’exprimaient ainsi dans cette singulière pièce, avec emportement ; c’était le vertige de l’hyperbole. […] Une des choses les plus remarquables comme comique absolu, et, pour ainsi dire, comme métaphysique du comique absolu, était certainement le début de cette belle pièce, un prologue plein d’une haute esthétique. Les principaux personnages de la pièce, Pierrot, Cassandre, Harlequin, Colombine, Léandre, sont devant le public, bien doux et bien tranquilles.
Mais, à relire ainsi et à reprendre, maintenant qu’il n’est plus, bon nombre des pièces et des personnages d’Alfred de Musset, on arriverait à découvrir en cet enfant de génie le contraire de Gœthe, de ce Gœthe qui se détachait à temps de ses créations, même les plus intimes à l’origine, qui ne pratiquait que jusqu’à un certain point l’œuvre de ses personnages, qui coupait à temps le lien, les abandonnait au monde, en étant déjà lui-même partout ailleurs, et pour qui « poésie était délivrance ». […] On essayait à l’envi de monter ces petites pièces dans les loisirs de la vie de château.
Composé comme il l’est de pièces et de morceaux, et de billets appartenant aux dates les plus éloignées, il nous offre des échantillons et des memento de toutes les sortes de Voltaire. […] Mais les œuvres mêmes de Jean-Jacques, la totalité des pièces qui restent en manuscrit et qui sont dignes de l’impression, c’est ce recueil que j’espère toujours, et en voici quelque chose que nous devons à M.
Laissez-vous faire, ne craignez pas tant de sentir comme les autres, n’ayez jamais peur d’être trop commun ; vous aurez toujours assez dans votre finesse d’expression de quoi vous distinguer. » Mais je n’aurais pas affecté non plus de paraître plus prude que je ne le suis et qu’il ne convient de l’être à ceux qui ont commis, eux aussi, leurs poésies de jeunesse et qui ont lu les poètes de tous les temps ; j’aurais ajouté de grand cœur : « J’aime plus d’une pièce de votre volume ; les Tristesses de la lune, par exemple, joli sonnet qui semble de quelque poète anglais, contemporain de la jeunesse de Shakespeare. […] Pourquoi cette pièce n’est-elle pas en latin ou plutôt en grec, et comprise dans la section des Erotica de l’Anthologie ?
Dès l’origine, l’ombre de Bülow se dessinant et grandissant à l’horizon indiqua l’intervention possible des Prussiens et causa une perturbation sensible dans l’action principale ; le nœud n’était plus où il devait être ; une autre pièce (pour continuer l’image) venait compliquer la première et s’essayer à côté : il n’y avait plus d’unité d’action. […] Je fuis la rhétorique directe qui s’étale et qui s’affiche ; je ne fuis pas moins la rhétorique retournée, qui est tellement occupée à faire pièce à la rhétorique solennelle, qu’elle en oublie le fond des choses, qu’elle se prend elle-même à des mots, leur donne une importance qu’ils n’ont pas, et devient une manière de rhétorique à son tour.
Fléchier, simple témoin, amené là par occasion, n’avait dû prendre le tout que comme une représentation dont il rend compte ; et, parce qu’il y eut à la fin un mariage d’un de ces Messieurs avec une demoiselle du pays, il ne manque pas de faire remarquer que la pièce, si sanglante d’abord, se termine heureusement comme une tragi-comédie. […] On chercherait vainement de ces traits sur M. de Novion dans la pièce de vers latins, très-élégants, que Fléchier consacra à ces mêmes Grands-Jours ; les vers latins, pas plus que les oraisons funèbres, ne disent pas tout : « Ne vous souvenez-vous point de ce théâtre dressé dans la salle où il tenoit la comédie à mesdames ses filles, qui avoit toute la mine d’un échafaud, et dont l’aspect faisoit trembler tous ceux qui venoient le solliciter ?
Saint-Lambert s’est enrichi des images de Thomson, Delille a emprunté du genre anglais quelques-unes de ses beautés descriptives ; Le Cimetière de Gray ne lui fut point inconnu : il a servi de modèle, sous quelques rapports, à Fontanes dans une de ses meilleures pièces, Le Jour des Morts dans une campagne. […] Je crois avoir essayé la première d’appliquer ce système à la littérature ; mais j’attache un grand prix à montrer combien de philosophes respectables ont, avant moi, soutenu victorieusement cette opinion, considérée d’une manière générale ; et je ne pense pas, comme un littérateur de nos jours, que ce soit la charmante pièce de vers de Voltaire, intitulée Le Mondain, qui ait donné l’idée de la perfectibilité de l’espèce humaine, et qui contienne l’extrait de tout ce qu’il y a de meilleur dans les longues théories sur cette perfectibilité.
. — Couci couça », répond un plaisant du parterre, et ce mot, que l’oreille seule suggère, se trouve être un jugement sur la pièce, et la tue. […] J’avoue que je n’ai jamais pu, dans la belle pièce de V.
On l’a souvent remarqué : la littérature a été prise, un peu après 1850, d’un grand désir d’exactitude et de vérité, et les poètes parnassiens obéissaient, sans s’en douter, au même sentiment que Dumas fils dans ses premières pièces, Flaubert dans son premier roman, Taine dans ses premières études critiques. […] Et c’est pourquoi il a consacré à ces grands aventuriers, outre quelques-uns de ses plus beaux sonnets, la plus longue pièce qu’il ait écrite : les Conquérants de l’or, sorte de chronique fortement versifiée et miraculeusement rimée et qui, sans sortir du ton d’un récit très simple et sans ornements, coupée seulement, çà et là, de paysages éclatants et courts, prend des proportions d’épopée.
La rime riche convient au vers ferme, solide, rigide, tout d’une pièce, de Leconte de Lisle. […] On se rappellera seulement quelques pièces exquises où le langage, la prosodie, la pensée et l’image forment harmonie.
Moyennant quelque pièce inédite qu’on produirait, on se croirait exempté d’avoir du goût. […] Cousin de donner du prix aux pièces inédites qu’il découvre, aux moindres reliques philosophiques et littéraires qu’il publie ; il y met des cadres d’or.
Il rapporte que Livius Andronicus, qui, suivant l’usage de ce temps-là, jouoit lui même dans ses pièces, s’étant enroué à force de répéter un morceau qu’on redemandoit, obtint la permission de faire chanter ses paroles par un jeune comédien, & qu’il se contenta de les accompagner du geste. […] Il n’aimoit pas Baron : il le contrefit un jour, & chargea ce ridicule pendant toute la représentation d’une pièce où il ne se trouvoit pas beaucoup de monde.
Le dénouement de la pièce a, comme celui d’une bonne comédie, le mérite d’être préparé sans être prévu, et donne lieu à une surprise agréable, après laquelle l’esprit est comme forcé de rêver à la leçon qu’il vient de recevoir, et aux conséquences qu’elle lui présente. […] La petite aventure que raconte ici La Fontaine, arriva à Londres vers ce temps-là, et donna lieu à cette pièce de vers, qu’il plaît à La Fontaine d’appeler une fable.
Me montrant l’affiche du doigt : « Vous voyez bien, me dit-il, cette pièce en un acte qui allonge son titre au-dessus de ces trois noms d’auteurs ? Soyez sûr que c’est le dernier nommé qui a fait la pièce, et que les deux autres n’ont pas rédigé — une virgule.
Il fallait cependant un aliment à l’inquiète activité de son esprit ; sa tragédie de Moustapha et Zéangir, commencée depuis longtemps, abandonnée et reprise vingt fois dans les alternatives de langueur et de force qu’éprouvait sa santé, fut achevée dans cette retraite : plusieurs scènes de cette pièce prouvent avec quelle attention Chamfort avait étudié la manière de Racine, et jusqu’où il en aurait peut-être porté l’imitation, s’il n’eût été sans cesse distrait par ses maux et par des travaux étrangers à ses goûts. […] Cependant la tyrannie érigée par le crime, appuyée sur la terreur publique, devenait de jour en jour plus cruelle ; on signifie brusquement à Chamfort qu’il faut retourner dans une maison d’arrêt ; il se souvient de son serment : sous prétexte de faire ses préparatifs, il se retire dans une pièce voisiné, s’y renferme, charge un pistolet, veut le tirer sur son front, se fracasse le haut du nez et s’enfonce l’œil droit.
Avec des qualités si diverses et si supérieures, le livre de Champagny fut un tableau complet de la société romaine, étudiée dans son ensemble, puis dans ses détails, et, pour ainsi dire, pièce à pièce ; saisie de haut d’abord, puis vue de plus près, dans chaque anse de ses rivages, dans tous ses recoins d’horizon.
Il se fit, comme Arlequin, un habit de toutes pièces, et ces pièces avaient malheureusement beaucoup servi.
C’est la dernière pièce du recueil. […] elle avait passé le milieu de la vie déjà quand parurent ces poésies, et elle ne nous a donné que quelques pièces de vers après tout, phénix consumé peut-être, et absorbé, en tout cas, par la philosophie, qui n’a jamais rencontré de poète lui appartenant si exclusivement· En donnera-t-elle encore ?
J’ai tout cité, — la pièce entière. […] C’est partout la même simplicité, le même fini, le même art caché et profond, dans les pièces les plus attendries comme dans les plus riantes ; car Saint-Maur, ce vivant et ce jeune toujours, a les deux émotions du rire et des larmes.
Turcaret, dont il ne reste plus que le nom, qui, à lui seul, vaut toute la pièce, a été claqué presque aussi haut que Le Barbier de Séville et Le Mariage de Figaro. […] Leurs pièces, à tous les deux, représentent des sociétés finies ; mais Beaumarchais a donné l’immortalité de l’esprit à sa peinture.
Poitou dépense-t-il tout son temps et tout son effort à chicaner stérilement les détails qui se heurtent, à ce qu’il semble, quand on les voit pièce à pièce, et qui se fondent et s’harmonisent, quand on les regarde de loin et de haut.
Pour les fêtes votives on montait les pièces de Racine et de Voltaire : Zaïre, Athalie, Brutus et César, — César, Brutus, Athalie, Zaïre, — on ne sortait pas de là à Monteou, comme à Saint-Didier, à Sarriano comme à Méthamis et à Beaume de Venise. […] Dans ce roman, — qu’on pourrait appeler une immense tragi-comédie à tiroirs, et à tiroirs pleins de choses, — il y a un amour jeté là, en passant, cet amour exigé dans toutes les pièces françaises par l’imagination du public, mais cet amour n’est qu’une visée secondaire dans la préoccupation de l’auteur, sous la main duquel le vaste cœur compliqué des foules palpite mieux que les cœurs grêles de moineau de ses amoureux !
On a lu l’autre soir la pièce chez l’acteur Bocage : il avait invité force notabilités, et l’on a paru content, surtout du cinquième acte.
On lui rend sa seconde pièce de plus en plus difficile.
Il a donné l’hiver dernier, à l’Odéon, une pièce intitulée la Main droite et la Main gauche, qui a obtenu un certain succès, quoique très-compliquée.
On ressent, à le feuilleter, une impression complexe, et il y a certaines de ses pièces formant si bien tableau, qu’on s’arrête pour laisser passer l’image ; il faut lire les Glaneuses, les Deux Croix et le poème du Pardon : un long défilé de costumes bretons, de mendiants bariolés, de bannières flottant comme des petites voiles sur cet horizon de mer qui sert de fond à toutes les fêtes bretonnes, apparaît écumant ou calme, uni ou blanchissant, entre les menhirs gigantesques, les vieilles églises romanes, comme la poésie éternelle et l’éternelle menace de la nature.
On en jugera par les quelques strophes d’une pièce intitulée : Le Cerisier.
Maurice Magre, en collaboration avec son frère André, fit imprimer sa première œuvre, Éveils, plaquette de vers à laquelle succéda une pièce lyrique, représentée sur le théâtre du Capitole (Toulouse, 27 avril 1896).
La première partie : La Maison du passé indique, par une certaine attitude lassée et pessimiste, l’état des esprits à l’époque où furent écrites les pièces qui la composent.
Toutes les autres pièces de vers se trouvaient dans l’édicion précédente, depuis longtemps épuisée, dont la préface se terminait par les lignes suivantes : “Je publie ce volume de vers qui ne sera suivi d’aucun autre, comme on éleverait un cénotafe à sa jeunesse.
lui refusaient ses pièces.
Camille Le Senne Le dernier spectacle des Escholiers se composait de deux pièces dont la première mérite un rappel à des titres divers, c’est Pygmalion et Daphné, un acte en vers fibres, de M.
Appendice Si nous laissons de côté les quelques pièces subjectives de M. de Régnier et d’autre part les premiers écrits de M.
Cependant il regrette que quelques censeurs, de bonne foi d’ailleurs, se soient formé de lui une fausse idée, et se soient mis à le traiter sans plus de façon qu’une hypothèse, le construisant a priori comme une abstraction, le refaisant de toutes pièces, de manière que lui, poète, homme de fantaisie et de caprice, mais aussi de conviction et de probité, est devenu sous leur plume un être de raison, d’étrange sorte, qui a dans une main un système pour faire ses livres, et dans l’autre une tactique pour les défendre.
Telle est l’origine de notre théâtre, où les acteurs qu’on nommait Confrères de la Passion, commencèrent à jouer leurs pièces dévotes en 1402.
Le contraste de ces figures antiques et modernes ferait croire que le tableau est un composé de deux pièces rapportées, l’une d’aujourd’hui et l’autre qui fut peinte il y a quelque mille ans ; et l’abbé Galliani vous séparerait cela avec des ciseaux qui [laisseraient] d’un côté tout le plat et tout le ridicule, et de l’autre tout l’antique qui serait supportable et que chacun interpréterait à sa fantaisie.
La pièce de Lucrèce est un temps, c’est-à-dire qu’elle dénote quelque chose de bien tranché dans la disposition du public.
Préface Rien ne ressemble moins que nous aux marquis couverts d’habits brodés et de grandes perruques noires, coûtant mille écus, qui jugèrent, vers 1670, les pièces de Racine et de Molière.
Lucien Muhlfeld Il y a des vers amusants et même de vigoureuses pièces dans le recueil, et ce n’est pas Corbière qu’il faut amoindrir, c’est l’enthousiasme irréfléchi dont on a trop longtemps accablé ce louable, mais un peu lourd et mal gracieux, désarticuleur, plus que libérateur, du vers.
Émile Faguet L’Odéon a commémoré (au souvenir de Molière) par une pièce très soignée, due à la plume experte de M.
Il y avait, dans ce recueil, des pièces tout à fait supérieures, d’un sentiment exquis, d’une langue à la fois sévère et doucement colorée, d’un rythme ferme et harmonieux.
Une simple pièce de vers, une élégie, un sonnet, faisaient remarquer l’auteur, et il était admis partout.
C’est là qu’il est mort sans bruit, comme il avait vécu, sans une mention dernière dans les feuilles publiques, et le jour même où le convoi entrait sous les voûtes de Notre-Dame du Bon Voyage, l’Académie décernait des couronnes et jetait, comme une suprême ironie, sur le cercueil de ce poète mort pauvre, un bruit inutile de pièces d’or.
Nodier, à la veille du Peintre de Saltzbourg, se ressouvenait du roman de Ramond171, il ajouta même à son Peintre, par manière d’épilogue, une pièce intitulée le Suicide et les Pèlerins, qui n’est qu’une mise en vers du dernier chapitre en prose de d’Olban. […] Les Tristes, écrits dans des quarts d’heure de vie errante, ne sont qu’un recueil de différentes petites pièces (prose ou vers), originales ou imitées de l’allemand, de l’anglais, et qui sentent le lecteur familier d’Ossian et d’Young, le mélancolique glaneur dans tous les champs de la tombe. […] Les esprits fermes, à régime sain, qui n’ont jamais eu de dégoût indolent ni de caprice, les esprits applicables, d’appétit judicieux, empressés de mordre d’abord à quelque pièce de bonne digestion, pourront se demander souvent à quoi bon ces raffinements de coup d’œil sur des riens, ces jeux de l’ongle sur des écorces, ces dégustations exquises sur le plus rare des Ana ; à quoi bon de savoir si la sphère au frontispice est un insigne tout spécial des Elzevirs, et si leur large guirlande de roses trémières ne leur a pas été en maint cas dérobée. […] donnez-moi cinq cents francs… pour aller à Gand. » Il est l’auteur de la pièce intitulée Bonaparte au 4 mai, qui parut dans le Nain jaune et dans le Moniteur de Gand ; il est l’auteur du vote attribué à divers royalistes, et qui circula au Champ-de-Mai : « Puisqu’on veut absolument pour la France un souverain qui monte à cheval, je vote pour Franconi. » Au reste, il se déroba de Paris durant la plus grande partie des Cent-Jours, et les passa à la campagne dans un château ami. […] Voici une pièce de lui peu connue, et qui n’a pas été insérée dans son volume de vers : c’est une petite Poétique, telle, ce me semble, qu’à deux ou trois mots près l’aurait pu signer La Fontaine.
1° 1871-1876 : — En 1852, dans une Communication a mes amis, préface à une édition des premiers poèmes, Richard Wagner déclara qu’il n’écrivait plus de « pièces de répertoire », et qu’il ne voulait voir représenter ses œuvres « qu’à un endroit fixe, et en des conditions spéciales. » (IV, 372 et 417). […] Alors, profitant de l’agitation qu’avait instituée en Allemagne ses concerts, les représentations de ses dernières œuvres, ses manifestes, et la fondation des premiers cercles Wagnériens (les Wagner-Vereine), il émit une souscription publique de mille actions, à trois cents thalers (1125 francs) chaque, pour la construction d’un Théâtre de Fête à Bayreuth, et la représentation, en ce Théâtre, de l’Anneau du Nibelung, pièce de fête scénique pour trois journées et une veille. […] Les conditions de la souscription ayant été, exactement, observées de part et d’autre, les souscripteurs-patrons n’avaient rien à savoir du déficit, qui tomba, tout entier, sur Wagner : il alla donner, à Londres, une série de concerts, au printemps de 1877 ; il laissa un impressario prendre les décors de Bayreuth et colporter la Tétralogie de ville en ville : la générosité du roi de Bavière et de quelques anciens patrons fit le reste, et Wagner se trouva libéré, ayant accompli, grâce à la souscription et grâce à l’appui du roi, la fondation du Théâtre de Fête, et la représentation de sa première pièce de Fête. […] Le succès justifia, grandement, la décision du Maître de rendre les représentations publiques : les recettes des quatorze dernières représentations, jointes à la somme de 180 000 marks réunie par le Patronat, donnèrent, sur les frais totaux, un excédant de près de 145 000 marks : ce capital devait servir, dès lors, de fonds de garantie aux Représentations de Fête ; il fut le point de départ au « Festspielfonds. » Le Fonds des Pièces de Fête (Festspielfonds) était une nouvelle institution patronale, établie par le capital d’excédant des 145 000 marks, et par des donations volontaires et gratuites ; son objet principal était la continuation des Fêtes de Bayreuth. […] Pièces modernes, 6 planches.
Ils sont des opéras : des ouvrages essentiellement de musique, avec paroles, en forme dialoguée et concertante, et accompagnés de spectacle ; la générale ordonnance des pièces et la spéciale ordonnance de chaque scène est soumise, par principe, à l’ordonnance supérieure de formes purement musicales, airs, duos, chœurs, morceaux d’ensemble, finales ; toutes tendances dramatiques, soucis de l’expression, d’une humaine vérité, faisant ces œuvres des opéras plus dramatiques, plus expressifs, plus vrais, les laissent, encore, des opéras, des festivals de concert perfectionnés, des chefs-d’œuvre musicaux, la continuation d’Alceste, d’Euryanthe, d’énormes essais, tourmentés, des floraisons étranges miraculeusement surgies au dessus des banales forêts connues, d’indécises croissances, vagues enfantements de désir. — Tristan et la Tétralogie sont des drames littéraires, avec musique et plastique : le texte littéraire est fondamental de l’œuvre, il est le commencement, le moyen, et la fin ; la représentation scénique l’éclaire seulement, et la musique, aussi, l’éclaire, par son commentaire, sa psychique explication, prodigieuse glose à la parole et à l’acte. […] Cette introduction renferme et révèle l’élément mystique, toujours présent et toujours caché dans la pièce ; secret divin, ressort surnaturel, suprême loi de la destinée des personnages, et de la succession des incidents que nous allons contempler. […] Shakespeare, d’inexplicable et incomparable manière, a fait ceci : les formes du drame, que les pièces du grand Caldéron, déjà, avaient données comme un art spécial, mais bien rude et grossier encore, il les a pénétrées d’une vie si profonde qu’elles nous apparaissent traduire, immédiatement, la Nature : il a placé devant nous des hommes réels, non plus des créations de l’art : et, cependant, ces hommes nous sont lointains, tellement que tout contact avec eux nous paraît impossible, impossible comme un contact avec les visions de fantômes. […] Ayant reconnu l’identité du drame chez Beethoven et Shakespeare, nous pouvons dire, encore, que ce drame complet devra être, par rapport à l’Opéra, ce qu’est à un Drame littéraire une pièce de Shakespeare, et une symphonie de Beethoven à une Musique d’Opéra. […] Les concepts au contraire se développent artificiellement ; ce sont des pièces de rapport.
Je détache de la pièce intitulée Le Cœur de l’Eau ; ces vers qui en diront plus que je n’en puis écrire sur la valeur de M. […] Un trait de sa vie pour expliquer que l’homme est fait tout d’une pièce et que son moral n’est autre chose que la continuation de son être physique. […] Je fus reçu après cinq minutes d’antichambre dans une petite pièce (il demeurait alors rue Olivier) que je pris d’abord pour une bibliothèque. De grands volumes, admirablement reliés, garnissaient une vitrine qui tenait tout un côté de la pièce. […] C’est un homme tout d’une pièce.
— C’est vrai, et il eût été beaucoup plus beau d’écrire des romans ou des pièces de théâtre ; mais je ne sais si j’aurais pu, et je n’ai pas même essayé. […] si je pouvais, soupire encore Diderot, réduire tout Corneille à huit ou dix pièces ! […] Combien de fois arrive-t-il qu’une pièce, fasse courir tout Paris, sans, que les spectateurs, même lettrés, sachent précisément qui l’a écrite ? […] Parce que la personnalité du poète ne s’est pas assez accusée dans cette pièce fugitive, mince et de courte haleine. […] « Or, cinquante-sept de ces pièces ne nous sont connues que par cet unique exemplaire.
Oui, il suffirait qu’un million de citoyens bien intentionnés souscrivissent à ce subside des masses pour un franc par an seulement, pour une de ces petites pièces de monnaie qui glissent entre les doigts sans qu’on la retienne… et cette pensée se réaliserait.
Si j’avais à choisir entre les pièces pour achever l’idée du portrait, au lieu des joujoux gothiques déjà indiqués, au lieu des tulipes hollandaises et des miniatures sur émail de Japon qui ne font faute, je tirerais de préférence, du sixième livre intitulé les Silves, les trois pages dénature et de sentiment, Ma chaumière, sur les Rochers de Chèvremorte et Encore un printemps.
pièce bouffe en un acte, avec Em.
Ses pièces sont des tableaux délicats, fins, ambrés, pleins d’une lumière si pure, si lumineuse, que la Grèce tout entière nous apparaît dans sa splendeur première, telle que l’ont vue ses héros et ses poètes.
Au reste, je n’essayerai pas de chercher l’ordre et la suite de ces petites pièces détachées qui composent l’Amour breton, ni de rétablir le lien que le poète a volontairement rompu.
La célèbre pièce sur la Voulzie respire une mélancolie, un désenchantement et un sentiment de la nature qui n’ont pas vieilli et qui contrastent avec l’âpreté de ses satires politiques de haut style et, richement ornées à la rime de ces fameuses « consonnes d’appui » que Banville a tant réclamées plus tard.
. — Renée, pièce en cinq actes (1887). — Le Rêve (1888). — La Bête humaine (1890). — L’Argent (1891). — La Débâcle (1898). — Le Docteur Pascal (1893)
Puisse pour l’honneur du siècle, ce hideux morceau aller frapper rudement le Trudaine, et le ministre mettre en pièce l’intendant des finances, en sorte qu’il ne reste de l’un et de l’autre que des fragmens trop petits pour déposer dans l’avenir de notre insipidité.
» et il indiquait la pièce plus que légère. […] Au retour de l’île d’Elbe, dans les Cent-Jours, nommé commissaire dans neuf départements du Midi, il a laissé un témoignage de son zèle et de son activité d’efforts dans une pièce confidentielle qui a été publiée65. […] J’ai entendu juger diversement cette pièce : je suis de ceux qui, ayant peu d’avis sur le fond de ces choses et croyant qu’il y a plus souvent nécessité d’y recourir que de les dire, voient pourtant circuler dans la fin de la lettre une verve et presque une gaieté de Beaumarchais.
Je ne sais si, après la tempête, vos enfants pourront faire des bachots des pièces de ce grand navire, mais je vous assure bien que vous qui vous trouverez dedans quand il se brisera, courrez grand’fortune ! […] Il a une pièce que peu de princes ont eue, et jamais nul ne l’eut qu’il ne fût grand prince : il sait souffrir qu’on lui dise vérité. […] Si sur quelques points l’auteur est enclin et entraîné à trop accorder à Henri IV, à le faire plus libéral dans le sens moderne qu’il ne l’était, à donner une trop grande consistance à ce qui n’a été que fort court, à croire qu’il aurait tout fait s’il avait plus vécu, il y a un train général de bien-être et de félicité bien ordonnée pendant ce règne, sur quoi il est pleinement dans le vrai et ne se méprend pas ; et il nous apporte toutes les pièces à l’appui, les démonstrations victorieuses.
Mais on n’en est plus à deviner après cela quelles pouvaient être ses réponses aux critiques de Feuquières : si l’on prend la peine de chercher celles-ci dans les Mémoires de leur auteur, on aura sous les yeux les pièces du procès, et surtout (car c’est le seul point qui nous intéresse aujourd’hui) l’on verra nettement dans quelle catégorie de capitaines, dans quelle école et quelle famille d’hommes de guerre il convient de ranger Catinat. […] Bouchu se trouvait dans la chambre du roi au moment où Louis XIV, dans son cabinet, déclara les nouveaux maréchaux, et les personnes qui étaient dans la chambre, c’est-à-dire dans la pièce voisine, en eurent la première nouvelle : ce fut l’archevêque de Paris, M. de Harlay, qui, sortant du cabinet, le dit à Bouchu, et le pria de mander à Catinat cette circonstance que le roi, en lisant au Père de La Chaise et à lui archevêque la liste des sept nouveaux maréchaux, avait dit, en répétant le nom de Catinat : « C’est bien la vertu couronnée ! […] L’ennemi perdit 8000 hommes tués sur place, et au-delà ; nous en eûmes 2000 au plus hors de combat ; on prit 30 pièces de canon, 99 drapeaux et 4 étendards.
La seconde moitié du volume, sous ce titre, Maurice peint par lui-même, renferme nombre de pièces inédites, de lettres qui se rapportent à une date plus ancienne, et aussi l’on y trouve le fragment autobiographique qui n’avait été donné que par extraits, en allemand d’abord, mais qui est écrit en français. […] Les lettres et les pièces données par le comte Vitzthum, et qui sont d’une date antérieure au grand rôle que joua le maréchal de Saxe à la tête des armées françaises, nous le font voir comme un esprit, de vaste étendue, de haute visée, de capacité ouverte et multiple, qui ne se circonscrit nullement aux choses de la guerre, bien qu’il soit né pour y exceller. […] Il avait inventé aussi des pièces de campagne avec une nouvelle manière d’affûter.
L’abbé Raynal accourut à Paris, et ici le second acte de la pièce commence. […] Toutefois Malouet pensait qu’en général la pièce avait un ton de censure et une force de logique qui devait produire un grand effet, émanant d’un philosophe aussi célèbre. […] Maiouet, dans cette affaire et pour cette petite pièce montée à loisir, ne sut donc point se placer au vrai point de vue du public et du théâtre.
Quelques vers au début d’une de ses meilleures pièces expriment très bien le vœu de son esprit et le vœu de son cœur167 : 1re Fille. — Tout le plaisir et le contentement Que peut avoir un gentil cœur honnête, C’est liberté de corps, d’entendement, Qui rend heureux tout homme, oiseau, ou bête ! […] Diverses pièces trouvées dans ses papiers, surtout l’allégorie inachevée du Balladin, démontrent que Marot est mort protestant. […] Chez Marot, le sentiment est purement de circonstance ; il n’a place dans son œuvre que par des pièces biographiques et d’actualité : il subit la tristesse, la crainte ; il ne songe qu’à les évaporer au plus vite ; jamais il ne s’en fait une inspiration.
Une grande pièce vide, tendue de papier rouge, servait à la fois de cuisine, de salle à manger et de cabinet de rédaction. […] Jules Lemaître est le plus heureux des hommes : il vient de faire jouer à l’Odéon une pièce qui n’a pas été sifflée. […] « Trois pièces, dont le vélin défailli mais irréfutable, permane exposé aux regards 10 , nous viennent du Professeur Marcus van Hiffergue, de l’Université de Groningen qu’illumina Rimbaud pendant son hégire à travers les Pays-Bas.
En vertu de cette conception réaliste, empruntée mi-partie à l’Allemagne et à l’Angleterre, il n’a pas eu assez de reproches et de sarcasmes à l’adresse de Jean-Jacques osant poser pour base de son système l’égalité des citoyens entre eux, quand si visiblement les hommes sont inégaux de nature ; il a foudroyé « l’esprit classique » formulant des principes universels et aboutissant à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ; il a écrasé de son mépris les « métaphysiciens » de la Révolution s’épuisant à forger de toutes pièces des Constitutions qui, suivant lui, ne pouvaient être viables, par cela seul qu’elles n’étaient pas le produit d’une sorte de végétation inconsciente. […] A la fin du siècle dernier, Mercier faisait jouer le Déserteur, dont le héros était fusillé au dénouement ; c’était le seul homme que ce dramaturge débonnaire eût tué dans sa carrière ; encore le ressuscita-t-il à la prière de Marie-Antoinette ; le déserteur, dans une version nouvelle de la pièce, fut gracié au dernier moment. […] Je ne veux pas la détailler ; il me suffira de dire qu’en fixant pour combien de temps une œuvre appartient à l’auteur et à ses héritiers, au bout de quelle durée elle tombe dans le domaine collectif, elles ont permis aux écrivains de prendre dans le monde la situation confortable et nouvelle pour eux de propriétaires ; qu’elles leur ont fourni l’occasion et les moyens de s’organiser en corporation, de former des associations nationales et internationales ; bref qu’elles ont contribué puissamment à régulariser le métier littéraire avec ce que ce mot implique de bon et de mauvais : d’une part, l’indépendance de l’homme qui vit de son travail et ne relève que du public ; d’autre part, la littérature industrielle fabriquant à la vapeur des romans ou des pièces comme on fabrique des robes de soie ou des bas de laine.
Enfin Malherbe vint… On croirait vraiment que Malherbe a créé de toutes pièces la littérature française. […] Molière y cède, lorsque dans la plupart de ses pièces il introduit un représentant du bon sens, un raisonneur, qui porte des noms variés, mais qui toujours est chargé de rappeler au sentiment de la juste mesure ceux qui s’en écartent dans un sens ou dans l’autre. […] Notre siècle a mêlé le tragique et le comique ; il en est arrivé à des œuvres théâtrales qui, né sachant, comment se définir, se sont vaguement intitulées pièces.
Le frère et la sœur échangeaient de Saint-Maur à Sceaux des pièces de vers galantes que Mme du Maine faisait rimer à Malezieu et à Genest, et que Chaulieu et La Fare faisaient d’autre part pour M. le Duc. […] C’est une âme prédestinée ; elle aimera la comédie jusqu’au dernier moment, et quand elle sera malade, je vous conseille de lui administrer quelque belle pièce au lieu de l’extrême-onction. […] C’est une pièce de physiologie morale des plus fines ; j’en donnerai les principaux traits : Mme la duchesse du Maine, à l’âge de soixante ans, n’a encore rien acquis par l’expérience ; c’est un enfant de beaucoup d’esprit ; elle en a les défauts et les agréments.
La matière et les pièces de la correspondance sont désormais entièrement sous nos yeux. […] L’existence de ces pièces était connue depuis longtemps, et le comte de La Marck, qui vivait depuis des années à Bruxelles sous le titre de prince d’Arenberg, en avait donné une communication plus ou moins complète à quelques personnes. […] Mettez à ces deux paquets quelque indication prudente, mais précise. » Le comte de La Marck comprit toute la gravité de cette mission, et s’il en différa l’accomplissement jusqu’après sa mort, on ne peut s’en étonner ; car il a fallu peut-être les dernières circonstances européennes, et le besoin où l’on est de tout entendre en fait de vérité politique salutaire, pour que l’esprit public fut prêt à accueillir ces pièces, comme il le fera sans nul doute.
La négociation avec le prince de Schwarzenberg, qui n’avait pas été contractée ni conclue, fut censée l’avoir été, et les pièces qui la constataient, mises après coup à la date du 4 avril, furent insérées au Moniteur le 7 ; le tout pour cacher la confusion et régulariser ce qui n’avait été que l’effet de la peur et du désordre. […] Une des pièces les plus positives qu’il eût pu produire et qui est une lettre du général Bordesoulle à lui adressée, par laquelle les généraux s’excusent d’avoir exécuté ce mouvement du 4 au 5 avril qu’on était convenu de suspendre, cette lettre avait été négligée, omise par le maréchal, et ne fut retrouvée au fond d’un tiroir qu’après 1830, par ses amis, occupés alors à le justifier. […] Passant alors dans la pièce voisine où étaient les ministres et M. de Polignac, le maréchal fit tout pour qu’on profitât de ces avances qu’avait amenées l’action très vigoureuse des troupes, prévenant bien qu’il n’était pas en mesure de renouveler un semblable effort.
De combien de romans ou de pièces, pourriez-vous en dire autant ? […] Certainement lorsqu’il signale les beautés, il incite ses lecteurs à connaître davantage le livre ou la pièce qui les renferme. Mais le plus souvent le critique s’adresse à celui qui a lu le livre et écouté la pièce, et c’est à ce spectateur, à ce lecteur qu’il doit donner de nouvelles raisons d’aimer ou de dédaigner l’ouvrage que tous les deux, connaissent de façon inégale.
Quelques pièces de poësie Latine qu’il donna dès son arrivée, le firent connoître dans toute l’université de Paris. […] On lui ouvrit toutes les archives, toutes les bibliothèques ; ce qui lui facilita le moyen de copier quantité de nouvelles pièces qui n’avoient point encore paru. […] Ils répandirent une pièce, dont le début est : Santeuil, ce renommé poëte, &c. […] Quelque admirable que parut cet expédient, Santeuil ne voulut cependant pas abandonner totalement ne seroit : il fit tirer deux copies de sa pièce. […] Rien de plus satyrique que la pièce intitulée le Baillon (*).
Deux pièces de Meilhac sur des sujets différents se ressembleront plus entre elles qu’une pièce de Meilhac ne ressemblera à une pièce d’Ibsen développant la même donnée. […] Hérelle, simple florilège de pièces antérieures à 1893. […] Le ton général de la pièce est d’un âcre et pathétique humour assez ibsénien. […] Il ne gardait même pas copie des pièces qu’il confiait à des compagnons parfois bien insouciants. […] La pièce est assez longue, d’une variété et d’une richesse merveilleuses.
Ce fut moins une pièce qu’une série de tableaux d’une réalité si simple et si profonde que, dépassant le réalisme, ils atteignaient à l’épique parfois… Et voici que Monsieur Bonnet, œuvre plus aboutie dans deux actes au moins, de tenue verbale presque parfaite, — sans de ces accrocs ingénus qui avaient pu susciter des rires, naguère, — se diminue du même fait : l’abstraction.
L’amour même, et cette bonne chère de bonne compagnie qui entre trop peut-être dans la réputation de Ponchon auprès de ce monde qui côtoie le monde littéraire proprement dit, notre poète ne les célèbre qu’en artiste impeccable, très convaincu de son sujet, mais le dominant, et par conséquent apportant tout le sang-froid désirable dans la confection de ses délicieuses pièces de plaisant déduit et de crevailles.
Le rythme suave de cette pièce et de plusieurs autres nous a retenues longtemps.
Barras prétend même qu’un jour elle signa, par mégarde, une pièce officielle : Femme Carteaux. […] Or, aucune des pièces authentiques qui pouvaient affaiblir l’accusation ne fut communiquée au conseil de guerre. […] Une pièce secrète était étalée sur leur bureau, une pièce unique, qui, à elle seule, composait tout le dossier. Cette pièce, c’était un papier du gouvernement, affirmant, sans preuves, que l’accusé était coupable. […] J’ajoute ces deux pièces au dossier, très riche, de M.
Quelques pièces de lui se liront toujours. […] Du Bellay, dans son séjour à Rome, et déjà découragé, a fait d’excellentes et de savoureuses poésies ; Ronsard déjà lassé, et sur une corde un peu détendue, a trouvé ses meilleurs accents ; il a composé après 1555 mainte pièce qui échappe presque entièrement à tous les reproches que l’on continue de lui adresser et qu’il ne mérita qu’à ses débuts. […] Cette pièce, admirable d’un bout à l’autre, prouve tout ce qu’avec du travail et une conduite meilleure de son talent il aurait pu être, et le rang qu’il pouvait tenir entre le ? […] Il l’est dans tout ce qui vient de source et qui sort involontairement de sa plume, pièces légères, satires, boutades, débuts de chants, vers saillants nés proverbes, qui lui échappent en tout sujet, et qui courent le monde.
Je lui ai raconté alors le hasard qui fit rencontrer la belle Fior d’Aliza par le sbire en société de son ami Nicolas del Calamayo : la demande, le refus, l’entêtement du sbire, l’obstination de la jeune fille, puis la dépossession, pièce à pièce, par les soins du procureur Nicolas del Calamayo, au moyen d’actes présentés par lui à la justice, actes revendiquant pour des parents, au nom d’anciens parents inconnus dont le sbire avait acheté les titres, tout le petit héritage de vos pères et de vos enfants. […] — Avez-vous sur vous ces pièces ? […] CCXVIII Le frère termina son récit en prenant les pièces dans l’armoire.
Il a le mot qui emporte pièce, la couleur crue, intense, le trait net, ferme, qui détache vigoureusement l’image. […] Ses refrains ramassent nerveusement tout le sentiment d’une pièce. […] Villon est encore du moyen âge par ces cadres factices, où son inspiration se déverse confusément, où son insouciance des harmonieuses proportions assemble des pièces disparates, de date, de ton, de sujet très différents. […] Les faits ne sont rien pour lui par leurs formes extérieures et sensibles : ils lui apparaissent abstraitement, causes, effets, éléments de prévision, et pièces de raisonnement.
On lui doit (c’est une façon de parler) des vers, des romans et des pièces de théâtre. […] Car, dans la pièce où Mme Valmore nous dit que son nom était écrit dans le nom de son amant, je trouve ce vers : On ne peut m’appeler sans t’annoncer à moi. […] Elle me rendait cela par quelque poésie anglaise, par quelque pièce légèrement puritaine de William Cowper qu’elle me traduisait, ou mieux par quelque prière d’elle-même et de son pieux album qu’elle me permettait de lire… » Sainte-Beuve, nous dit l’auteur des Mémoires, était le contraire d’un dandy : il se rapprochait précisément des deux dames Valmore par son peu de respect de la mode et son insouciance de la tenue. […] Sainte-Beuve écrit encore à Marceline : « … Ici, du moins, il y a tout ce qui peut adoucir, élever et consoler le souvenir : cette pureté d’ange dont vous parlez, cette perfection morale dès l’âge le plus tendre, cette poésie discrète dont elle vous devait le parfum et dont elle animait modestement toute une vie de règle et de devoir, cette gravité à la fois enfantine et céleste par laquelle elle avertissait tout ce qui l’entourait du but sérieux et supérieur de la vie… » Je suis tenté de croire, — car le même sentiment s’y retrouve, et presque les mêmes expressions, — que l’admirable pièce des Consolations : Toujours je la connus pensive et sérieuse… fut inspirée à Sainte-Beuve par le souvenir de cette charmante Ondine Valmore.
Un jour d’Aubigné brûla ces papiers de peur d’être jamais tenté d’en faire usage, surtout à l’égard de L’Hôpital qui avait depuis désavoué le parti : « J’ai brûlé ces pièces, disait-il, de peur qu’elle ne me brûlassent. » Mais il les avait montrées auparavant à plusieurs personnes de marque. […] Le roi avait toutes ces choses, hormis la libéralité ; mais en la place de cette pièce, sa qualité arborait des espérances de l’avenir qui faisaient avaler les duretés du présent.
C’est le plus admirable lieutenant, le plus parfait élève qui vient de gagner l’estime, l’amitié du maître, et à qui Bonaparte, dès le lendemain (le 15), écrit : « Je vous apprends avec plaisir, mon cher général, que le général Augereau a attaqué hier l’ennemi, lui a pris quelques hommes, douze pièces de canon, lui a brûlé ses ponts, etc. » Joubert, enfin, chargé seul de poursuivre et d’achever Alvinzi dans cette journée du 15, écrit à Bonaparte, le soir même : J’ai parfaitement suivi vos dispositions pour l’attaque de la Corona ; le succès a été au-delà des espérances : trois pièces de canon, quatre ou cinq mille prisonniers ; Alvinzi lui-même, précipité dans les rochers et se sauvant comme un éclaireur sur l’Adige et sans soldats : tel est en abrégé le résultat de cette affaire.
Boileau leur fit l’effet d’un médisant comme les autres, mais plus forcené que les autres : car il ne prenait pas un adversaire, ou deux, comme les plus enragés faisaient auparavant ; il semblait jeter aux quatre vents le défi de Rodrigue ; tout ce que les lettres nourrissaient de grands et de petits, de redoutables et de méprisables, faiseurs de sonnets et de romans, d’épopées et de petits vers, il n’épargnait personne, et chaque pièce nouvelle qu’il donnait et qui courait manuscrite sous le manteau offrait à la risée publique encore de nouveaux noms. […] Nous pouvons juger aussi le résultat de toutes ces « réhabilitations » que la ferveur romantique ou la curiosité critique ont tentées en notre siècle : on a exhumé des vers, des tirades, une courte pièce, pas une œuvre en somme qu’on pût accuser Boileau d’avoir méconnue ou étouffée.
Je pourrais en détacher des tableaux pleins de suavité et d’éblouissement : Les Amours de Léda et du Cygne sur l’Eurotas, Le Jugement de Pâris sur l’Ida, Entre les trois déesses ; mais j’aime mieux, comme indication originale, donner la pièce intitulée : Midi. […] Leconte de Lisle a le malheur de n’être pas chrétien, il aurait pu, du moins, s’abstenir d’un titre (Dies iræ) qui rappelle à toutes les mémoires la plus sublime, la plus terrible de nos prières funèbres ; il aurait pu se souvenir que la poésie a mieux à faire qu’à enlever à la vie la croyance et l’espérance de la mort : ceci soit dit sans rien ôter au mérite de cette pièce où se traduit, d’une façon vraiment saisissante, non plus le désabusement humain dont parlait M.
L’homme n’est jamais ou presque jamais tout d’une pièce ; sa faculté maîtresse, s’il en a une vraiment dominante, sera donc accompagnée d’ordinaire de facultés subordonnées qui la limitent et la combattent. […] Cependant la pièce, si soigneusement qu’on l’examine, ne nous dit rien de cette contrainte : la biographie seule nous permet de faire remonter à qui de droit la responsabilité.
Mais, au point de vue qu’on vient d’expliquer, ces altérations eussent été des falsifications ; ces lettres, quoique en apparence à peu près étrangères à la Conclusion, deviennent pourtant en quelque sorte des pièces justificatives ; chacune d’elles est un certificat de voyage, de passage et de présence ; le moi, ici, est une affirmation. […] On pourrait au besoin montrer aux curieux, s’il y en avait pour de si petites choses, toutes les pièces de ce journal d’un voyageur authentiquement timbrées et datées par la poste.
Il est rare que je me promène sans me réciter à moi-même quelqu’une des pièces suivantes : « Marquise si mon visage… » ; les deux Pigeons ; « Ô mon souverain roi me voici donc tremblante… », « Si vous voulez que j’aime encore… » ; la Jeune Captive ; le Lac ; la Tristesse d’Olympio ; le Souvenir ; plus souvent la Vigne et la Maison ; la Voie lactée de Sully-Prudhomme, l’Agonie du même. […] Il est un autre exercice, tout voisin de celui-ci, qui consiste à aviser dans un poète médiocre, intéressant pourtant, une pièce qui ne vous déplaît pas, mais qui ne satisfait pas entièrement votre goût, que l’on approuverait tournée d’autre façon, comme dit Boileau, et de la refaire en promenade ou dans une insomnie, par exemple en la resserrant (ne jamais faire l’inverse) en mettant en stances de vers octosyllabiques des stances de vers alexandrins.
Portez à un théâtre une pièce nouvelle, on vous demandera si vous avez un nom. Présentez à une Revue une pièce de poésie, la poésie est de mauvaise défaite, et la Revue a ses poètes en titre.
Tout ce qui fit la Chine un jour, tout ce qui éleva et maintint ce peuple bizarre en équilibre sur ses bizarres institutions, est aujourd’hui tombé, pièce à pièce, dans le rationalisme, cette doctrine philosophique, tout unie, qui cache un gouffre comme les lacs, tout unis aussi, dans lesquels les Villes Maudites ont disparu.
La seule pièce de ce recueil qui s’appelle Les Vignes du Seigneur, et qu’on pourrait appeler Les Reflets à plus juste titre, la seule pièce où l’auteur est enfin un peu lui-même, est un petit poème à la manière de quelques poètes anglais du siècle dernier, intitulé Le Musicien.
Dans un autre temps qu’à une époque où la production intellectuelle se répand d’autant sur le marché qu’elle est plus inconsistante et plus lâche, l’œuvre de Léon Gozlan, composé d’une vingtaine de volumes, sans compter ses pièces de théâtre, pourrait sembler considérable ; mais nous sommes trop accoutumés à ce prétendu tour de force de la production toujours prête, qui n’est guères plutôt qu’une preuve de faiblesse, pour admettre que vingt volumes in-18, dans une vie tout entière, dans un remuement de plume qui dura trente-cinq ans, soit quelque chose de bien imposant par son ensemble et par sa masse. […] La préoccupation si inférieure du théâtre dont il a toujours été fêlé, à toutes les époques de sa vie, depuis l’instant de sa jeunesse où il ne voyait qu’un sujet heureux de vaudeville dans ces Intimes que Raymond Brucker et Michel Masson lui infligèrent comme un roman terrible en l’y faisant travailler avec eux, jusqu’à l’heure où, en pleine maturité, il ne craignit pas de s’amincir dans de petites pièces plus petites que tout ce qu’il avait jamais écrit, lui, le travailleur si souvent en petit cependant ; la préoccupation du théâtre lui fit maintes fois terminer en queue de poisson ses plus belles œuvres commencées en têtes de sirènes (voyez son Notaire de Chantilly, son Dragon rouge, ses Nuits du Père Lachaise, sa Famille Lambert, etc., etc.).
Même d’une pièce déchirée il savait relier et sauver les meilleurs lambeaux ! […] Une pièce nouvelle les met par hasard en scène dans un moment de jalousie. […] Mais on lui faisait des rôles excellents dans des pièces charmantes ! […] d’Ancourt à lui seul a improvisé quatre-vingts pièces de théâtre ; Baron, le frivole Baron, élevé disait-il, sur les genoux des princesses et mort à quatre-vingts ans dans son berceau, a laissé trois volumes de pièces de théâtre ; mais ne comparons pas Baron à d’Ancourt. […] » Ainsi finit la pièce.
La pièce fut jouée au bénéfice de sa famille. […] La pièce fut jouée sans aucune correction. […] Je suis volontiers de son avis, mais pour une raison différente, c’est que la pièce de Kotzebue est médiocre. […] Le critique de Londres n’a pas voulu non plus rappeler les pièces fantastiques, telles que le Songe d’une nuit d’été. […] Plusieurs pièces de la Guzla ont été versifiées par Mrs Shelley, et presque sans altération.
Madame Ackermann se rapproche du xviie siècle, elle est bien du nôtre par le sentiment qui respire dans les pièces où elle parle en son propre nom.
Hérold, dans ses Chevaleries sentimentales, nous avait présenté quelques médaillons de jolies reines, à côté de pièces moins définies et de très personnelle allure… Comme action psychique, le Victorieux est le pendant inverse de Floriane et Persignant (de l’allure chevaleresque de Flore et Blanchefleur, ce beau poème des trouvères du moyen âge qui inspira Boccace).
La Harpe, après en avoir entendu des extraits, le jugeait par avance un ouvrage dont les idées sont un peu usées, mais plein de détails charmants 28 L’auteur de l’Année littéraire, qui d’ailleurs allégea toujours sa férule pour Delille, prononçait29 que le poëme de l’abbé Delille était un véritable jardin anglais : « On pourrait, dit-il, être tenté de croire que le poëme est construit de morceaux détachés et de pièces de rapport réunies sous le même titre. […] Il courut dans le temps une épigramme qui piqua, dit-on, le poète plus que la pièce même de Rivarol ; on la peut lire dans les Mémoires secrets (23 décembre 1782). […] Ainsi, à chaque pause de son exil, il allait décrivant et ajoutant quelque pièce à ses anciens cadres. […] Jamais, par exemple, l’inspiration ne lui viendra de terminer une pièce de vers, comme celle de Catulle à Hortalus, par cette image et ce vers tout poétique, tournure imprévue, concise et de grâce suprême, comme André Chénier fait souvent ; oubli du premier sujet dans une image soudaine et finale qui fait rêver : Huic manat tristi conscius ore rubor. […] » Les poésies fugitives de Delille n’ont rien de ce qui donne à tant de petites pièces de l’antiquité le sceau d’une beauté inqualifiable.
Frappé des beautés frustes, mais dramatiques, de la pièce des Brigands, et des beautés littéraires de Fiesque et de la tragédie de Don Carlos, il songeait déjà à appeler Schiller d’Iéna à Weimar, pour y faire écrire et représenter ses chefs-d’œuvre sur la scène du palais. […] Schiller avait divisé sa pièce en trois pièces, ce qu’on appelle une trilogie en littérature. […] Un jour que ce Vulpius avait à porter à Goethe les épreuves à corriger d’une de ses pièces, un surcroît d’affaires l’empêcha inopinément de remplir ce devoir lui-même ; il chargea une de ses filles de porter à sa place le manuscrit et l’épreuve d’imprimerie à l’auteur de Faust et de lui rapporter les corrections. […] La pièce réussit et devient la gloire immortelle de Schiller.
« Naturellement destiné à l’exploitation de la pension bourgeoise, le rez-de-chaussée se compose d’une première pièce éclairée par les deux croisées de la rue, et où l’on entre par une porte-fenêtre. […] Cette pièce, assez mal planchéiée, est lambrissée à hauteur d’appui. […] Cette première pièce exhale une odeur sans nom dans la langue, et qu’il faudrait appeler l’odeur de pension. […] « Cette pièce est dans tout son lustre au moment où, vers sept heures du matin, le chat de Mme Vauquer précède sa maîtresse, saute sur les buffets, y flaire le lait que contiennent plusieurs jattes couvertes d’assiettes, et fait entendre son ronron matinal. […] À droite et à gauche, les clos de vignes, les vergers et quelques pièces de terres labourables plantées de noyers, descendent rapidement, enveloppent la maison de leurs massifs, et atteignent les bords de l’Indre, que garnissent en cet endroit des touffes d’arbres dont les verts ont été nuancés par la nature elle-même.
Beaucoup de jolies filles ; mais je pense que la pièce de M.
On a mieux aimé compter sur cette indulgence que de pratiquer des suppressions qui eussent changé le caractère de petites pièces marquées au coin d’une inspiration toute spontanée.
Tous les aspects de l’océan sont d’ailleurs familiers au poète : il est certaines de ses pièces, — et ce ne sont pas les moins exquises, — qui donnent l’impression de l’immobilité miroitante et infinie de l’océan les jours de calme. […] II. — Quand on s’est familiarisé avec les idées philosophiques de Victor Hugo, — ce poète « sans idées », — alors, et alors seulement bien des pièces, dont on ne faisait que sentir vaguement la beauté ou la sublimité, prennent tout leur sens, produisent la plénitude de leur effet esthétique. […] « Jusque dans les belles pièces des Contemplations que Victor Hugoa consacrées à la mémoire de sa fille, on sent, ajoute M. […] Lisez la pièce des Contemplations qui a pour titre un simple point d’interrogation, et qui n’est tout entière qu’une grande antithèse : ? […] Renouvier, qui a publié autrefois dans la Critique philosophique de très belles études sur Hugo, fait remarquer que les oppositions de la lumière et de l’ombre ne tiennent tant de place dans les pièces lyriques du poète que depuis le livre philosophique des Contemplations.
Schiller va donner une nouvelle pièce, Guillaume Tell, où il y a des beautés bien originales. […] C’est à lui qu’il montrait d’abord (en février 1806) la pièce de vers, qui fut son tout premier début, sur la mort de Carlo Imbonati, cet admirable ami que venait de perdre sa mère. […] Les pièces les plus achevées aimaient à en passer par son tribunal et savaient avoir toujours quelque chose à gagner à ses rittochi. […] Rien n’égale le jet hardi, la fraîcheur et la saveur franche de bon nombre de ces pièces. […] Ce morceau, avec d’autres pièces qui le complètent, a été réimprimé dans le volume de Caliste (Paris, Jules Labitte, 1845), ce qui nous dispense de le reproduire en ces volumes.
Il mériterait de l’être comme poète, pour quelques pièces du Coffret de santal, qui sont d’un artiste étrange et sincère.
Contes, fables, romances, imitations ossianiques, pastiches du moyen âge, il multiplia les preuves d’un génie facile qui se révélait mieux encore dans les pièces fugitives, où, de sa voix alanguie, il retraçait la fuite des ans, la légère mélancolie des choses et les songes de ses derniers sommeils, qui rajeunissaient pour lui tant de chers fantômes couronnés d’ancolies et de roses !
Les Symbolistes, au contraire, ne voulaient rien garder de nos vieux usages et ambitionnaient de créer de toutes pièces un nouveau mode d’expression.
Nous les avons portraiturés, ces hommes, ces femmes, dans leurs ressemblances du jour et de l’heure, les reprenant au cours de notre journal, les remontrant plus tard sous des aspects différents, et, selon qu’ils changeaient et se modifiaient, désirant ne point imiter les faiseurs de mémoires qui présentent leurs figures historiques, peintes en bloc et d’une seule pièce, ou peintes avec des couleurs refroidies par l’éloignement et l’enfoncement de la rencontre, — ambitieux, en un mot, de représenter l’ondoyante humanité dans sa vérité momentanée.
Nous les avons portraiturés, ces hommes, ces femmes, dans leurs ressemblances du jour et de l’heure, les reprenant au cours de notre journal, les remontrant plus tard sous des aspects différents, et, selon qu’ils changeaient et se modifiaient, désirant ne point imiter les faiseurs de mémoires qui présentent leurs figures historiques, peintes en bloc et d’une seule pièce, ou peintes avec des couleurs refroidies par l’éloignement et l’enfoncement de la rencontre, — ambitieux, en un mot, de représenter l’ondoyante humanité dans sa vérité momentanée.
Il convient de ne plus confondre des travaux aussi différents que la chronique d’un journal sur le livre du jour, les notes bibliographiques d’une revue, les feuilletons qui racontent le Salon ou les pièces de la semaine, et certaines études, par exemple, de M.
Pour revenir au roman dont on publie ici une nouvelle édition, tel qu’il est, avec son action saccadée et haletante, avec ses personnages tout d’une pièce, avec ses gaucheries sauvages, avec son allure hautaine et maladroite, avec ses candides accès de rêverie, avec ses couleurs de toute sorte juxtaposées sans précaution pour l’œil, avec son style cru, choquant et âpre, sans nuances et sans habiletés, avec les mille excès de tout genre qu’il commet presque à son insu chemin faisant, ce livre représente assez bien l’époque de la vie à laquelle il a été écrit, et l’état particulier de l’âme, de l’imagination et du cœur dans l’adolescence, quand on est amoureux de son premier amour, quand on convertit en obstacles grandioses et poétiques les empêchements bourgeois de la vie, quand on a la tête pleine de fantaisies héroïques qui vous grandissent à vos propres yeux, quand on est déjà un homme par deux ou trois côtés et encore un enfant par vingt autres, quand on a lu Ducray-Duminil à onze ans, Auguste Lafontaine à treize, Shakespeare à seize, échelle étrange et rapide qui vous a fait passer brusquement, dans vos affections littéraires, du niais au sentimental, et du sentimental au sublime.
Le Roi-Empereur, arrivé à Reims, fut logé par l’archevêque dans la plus belle pièce de l’Archevêché, que le Roi ne trouva d’abord pas digne de sa grandeur. […] Vers les cinq heures du soir, est arrivée, ventre à terre, une estafette, qui, dit-on, a donné l’ordre de basculer les pièces sur les remparts. […] Enfin, vers trois heures, l’orage se dissipe et le tir commence à se régler, et les obus à tomber, en avant de moi, sur le rempart, où les fédérés réinstallent des pièces de siège. […] C’est un bouton d’obus, un morceau de fonte, gros comme une pièce de quarante sous, qui est entré à la tête du fémur, est descendu le long de la cuisse, a contourné le mollet et s’est logé près de la cheville. […] Un instant, nous nous étions retirés dans les pièces du fond.
Mais la dernière pièce gronde une révolte noble et qui ne manque pas de puissance. […] ») : j’admire le mouvement lyrique et certains détails de cette pièce. […] Naturellement, il ne faut chercher aucune pensée dans les pièces composées de la sorte. […] Quelques détails gracieux et même quelques jolies pièces ont échappé à sa sévérité ; rien n’a échappé à son influence. […] Caritas contient trois sortes de pièces.
Lorsque la pièce fut représentée pour la première fois, elle fit tapage, ainsi qu’on pouvait le prévoir. […] Cette influence est très sensible dans les pièces de M. de Cure. […] La pièce fut acclamée par le public du Théâtre-Libre et louée de façon à peu près unanime par la presse. […] Telle pièce est interprétée d’un plat en porcelaine de Copenhague, M. […] Dans la pièce voisine, une jeune femme est malade.
Il ne nous étale pas sous les yeux les pièces du procès, ce qui est bien plus habile, car nous pourrions discuter. […] Telle pièce, comme le Sicilien, n’est qu’un tissu de vers non rimés. […] Savez-vous pourquoi de toutes les pièces de Molière L’Avare est la seule qui nous produise un certain malaise ? […] La cuisine, l’infirmerie et une chambre voisine du réfectoire étaient en hiver les seules pièces chauffées. […] On jouait des pièces dans la langue de Térence ; on haranguait les illustres visiteurs dans la langue de Cicéron.
La foule qui se passionne, mouvante et vague, autour d’un livre ou d’une pièce, et qui les met à la mode, n’est pas artiste, au sens où les initiés entendent ce terme. […] Il est possible qu’en effet le second se soit, dans certaines de ses pièces, développé aux dépens du premier. […] Dumas a dû aux antithèses de sa double disposition native d’écrire des pièces sans analogue, d’un attrait singulièrement suggestif et saisissant. […] Dumas leur faisait boire à même ses pièces ! […] Il a été sans doute de ceux qui ont sifflé la pièce et souri de la préface.
Il suffit que c’est bien la prose qui convient à la nature des pièces de Dancourt, surchargées d’épisodes étrangers à l’action proprement dite, quand encore il est possible d’y reconnaître une action ; encombrées, un peu comme de nos jours la plupart des pièces de M. […] Les personnages y sont trop d’une pièce, et on en a trop vite atteint le fonds, si même ils en ont un. […] L’auteur comique reparaissait toujours dans les romans de Le Sage, comme dans les pièces de Marivaux revient toujours l’observateur exact. […] Il s’est vêtu en ecclésiastique. » Cette pièce importante, publiée pour la première fois, il y a tantôt cinq ans, par M. […] Et quand nous pourrions montrer, avec la dernière évidence, sur des pièces authentiques et des témoignages dûment légalisés, que ce n’est qu’une légende, je crains fort que l’on ne mît en doute l’autorité des témoignages et l’authenticité des pièces plutôt que de renoncer pour toujours à ce dénouement.
C’est autant l’intuition de ce principe qu’un instinct auquel je me fie qui me révéla le système rythmique définitif de telles de mes pièces, comme Agnès et Galathée. […] On connaît de ce poète, à qui je voue une loyale admiration, vingt-cinq ou trente pièces de vers : suaves allégories, encore qu’un peu abstruses. […] Huysmans dans une troisième pièce ouvrant sur le cabinet où nous causions et qui est sa chambre à coucher. […] Qui nous délivrera de ces esprits rétrogrades qui condamnent d’avance toute tentative originale, qui jugent les pièces sans les entendre, et dont le critérium d’art est la recette ! […] La chaleur de la pièce empêchait décidément le monocle de tenir, il retomba.
Ils mettent en pièces un « impuissant » quelconque ; je crois que c’est leur mot. […] Je mentirais de dire que les pièces où l’on rossait le guet y fussent mal accueillies. […] Encore une fois, je ne nie point tout ce que ce rôle, qui est le principal de la pièce, fournit à M. […] Où est pour nous la comédie dans cette pièce ? […] C’est aussi toute la pièce où il joue le principal rôle.
— Un homme d’esprit classique, mais qui l’est véritablement, et comme on l’était dans l’ancienne littérature, ayant lu la tragédie de Lucrèce, m’en faisait hier de grandes critiques ; il s’étonnait qu’on eût fait à cette pièce la réputation d’être classique comme on l’entendait de son temps ; il m’en citait des vers étranges selon lui, et d’autres qui sentent leur latinisme comme si l’auteur fût resté à moitié chemin en traduisant.
On lira la pièce intitulée : À Francis Jammes, si parfaite, et à notre sens une des plus remarquables de la jeune poésie.
Il n’est pas du tout exact de dire, je le crois, que la duchesse de Bouillon ait d’emblée loué la salle pour faire tomber la pièce. […] Elle vit la pièce, qui fut jouée en perfection. […] disaient-ils : le premier sonnet, de qui qu’il puisse être, n’attaque que la pièce de Racine ; et Racine, dans le sonnet doublé, s’en prend au duc de Nevers lui-même, qui n’y a aucune part ! […] J’y cherche en vain une seule pièce qui soit un petit chef-d’œuvre et de tout point excellente.
. — On assiste à la représentation d’une pièce de théâtre : que de contradiction aussi ou de développement on y apporte ! […] « Est-ce pour prouver que Voltaire est un grand poëte et Zaïre une pièce touchante, ou bien que le mot de philosophe n’est pas exactement le synonyme de septembriseur ? […] En tête des deux derniers (1804), il a soin d’avertir qu’une très-grande partie des pièces qui les composent sont de la même main qui avait signé P. dans les premiers. M. de Barante m’assure que la plus considérable de ces pièces, l’Histoire du Théâtre français, est en effet de Mlle de Meulan.
Pour se sauver peut-être de Du Bartas, qui se montrait descriptif à l’excès, Malherbe ne fut pas du tout pittoresque ; on glanerait chez lui les deux ou trois vers où il y a des traits de la nature : les vers sur la jeune fille comparée à la rose, et le début d’une pièce Aux Mânes de Damon, qui exprime admirablement, il est vrai, la verte étendue des prairies de Normandie : L’Orne, comme autrefois, nous reverroit encore, Ravis de ces pensers que le vulgaire ignore, Égarer à l’écart nos pas et nos discours, Et couchés sur les fleurs, comme étoiles semées, Rendre en si doux ébats les heures consumées, Que les soleils nous seroient courts. […] Hugo, dans sa belle pièce de la Cloche, a donné de ces désaccords une explication poétique qui s’étend à beaucoup de cas, mais qui ne satisfait point encore pour Bernardin de Saint-Pierre, dont le talent a d’autres effets que ceux d’un timbre éclatant et sonore. […] Bernardin n’était nullement poëte en vers ; son amitié avec Ducis ne l’induisit jamais à quelque épître ou pièce légère. […] Lamartine, en faisant lire et relire à son Jocelyn le livre de Paul et Virginie, a proclamé cette influence première sur les jeunes cœurs qui, depuis l’apparition des Études, s’est prolongée en pâlissant jusqu’à nous ; il n’y a pas rendu un moindre hommage dans le titre et dans maint retentissement de ses Harmonies, mais nulle part d’un instinct plus filial, selon moi, que par cette pièce du Soir des premières Méditations, qui est comme la poésie même de Bernardin, recueillie et vaporisée en son intime essence.
. — À dire vrai, dans cette fête permanente que cette brillante société se donne à elle-même, la philosophie est la pièce principale. […] Les spectateurs de la pièce se disent entre eux, non seulement que la pièce est mauvaise, mais que le théâtre est mal construit, incommode, étouffant, étriqué, à tel point que, pour être à l’aise, il faudra le démolir et le rebâtir depuis les caves jusqu’aux greniers. À ce moment interviennent les architectes nouveaux, avec leurs raisonnements spécieux et leurs plans tout faits, démontrant que tous les grands édifices publics, religions, morales, sociétés, ne peuvent manquer d’être grossiers et malsains, puisque jusqu’ici ils ont été bâtis de pièces et de morceaux, au fur et à mesure, le plus souvent par des fous et par des barbares, en tout cas par des maçons, et toujours au hasard, à tâtons, sans principes.
Il serait peut-être curieux de rechercher, et peut-être facile de trouver, comment des écrivains de cette valeur et de celle élégance, qui, par le fait de leurs études, ont vécu dans la société du xviiie siècle, et qui ont montré presque de l’enthousiasme pour cette société artificielle et raffinée, aient pu pencher de ce côté inférieur qui aurait dû leur être si antipathique, et même y verser un jour tout à fait… Vous vous rappelez ce fameux drame d’Henriette Maréchal, joué au Théâtre-Français, et dans lequel les deux auteurs abordèrent si audacieusement la langue la plus verte des bals masqués les plus pourris de Paris, que le public en fut révolté et la pièce outrageusement sifflée… Ceci n’est réellement explicable que par le besoin de nouveauté qui saisit les esprits hardis, quand les vieilles formes littéraires expirent. […] Charpentier, rue de Grenelle-Saint-Germain, nº 13, pour que soit suffisamment étanchée cette soif de documentation et d’information d’une littérature qui a rayé l’inspiration et l’invention de son programme, pour les remplacer par des notes qu’on n’a pas même prises, et des observations faites par les autres et qu’on vous met, comme une pièce de monnaie, dans la main ! […] Mais la comédienne caractérisée, la comédienne entrée dans une personne vivante, fortement individualisée et impossible à oublier quand on vous l’a montrée une fois, n’est pas et ne pouvait pas être dans cette Faustin, faite de mille pièces rapportées et recousues comme les pièces de l’habit d’Arlequin, et ce n’est point de ces prétendus documents humains, ramassés, comme des chiffons, avec un crochet, qu’elle pouvait jamais sortir !
On a eu le goût des sources ; on a voulu connaître toutes choses de plus près, moyennant des pièces et des documents de première main et, autant que possible, inédits. […] Grâce à cette divulgation de pièces diplomatiques, ce que quelques érudits seuls possédaient autrefois, ce qui était le domaine propre d’un Foncemagne, d’un père Griffet, a été mis à la disposition de tous. […] Mais cela dit, et nonobstant ces suppléments d’enquête toujours ouverts, conservons, s’il se peut, la légèreté du goût, son impression délicate et prompte ; en présence des œuvres vives de l’esprit, osons avoir notre jugement net et vif aussi, et bien tranché, bien dégagé, sûr de ce qu’il est, même sans pièces à l’appui.
Il ne connaissait guère autre chose sur son héros que cette pièce de Guillem de Castro avec quelques romances ; et à la rigueur, dans un examen littéraire, on peut se borner, comme l’a très-bien fait M. Viguier dans l’édition Hachette, à comparer le drame original espagnol avec la pièce à la fois castillane et française qui en est sortie. […] Ce qu’on appelle les Romances du Cid, d’après lesquelles Guillem de Castro a fait la pièce de théâtre imitée par Corneille, est un assemblage de chants populaires, de date plus ou moins ancienne, qui ont été recueillis pour la première fois au commencement du xvie siècle et qu’on a légèrement modernisés ; mais il en est qui remontent à une haute antiquité et qui semblent presque contemporains, par le fond, du précédent poème.
Il a fait une seconde pièce qui n’a eu nul succès. […] Fontenelle, dans sa seconde et plus grave manière, ne se bornait pas aux Éloges des Académiciens ; sa plume fut plus d’une fois employée à des manifestes politiques et à des pièces d’État. Marais, citant une de ces pièces, — une espèce de circulaire pour justifier l’exil du maréchal de Villeroy, gouverneur de Louis XV (août 1722), — trouve que « le style n’a pas la dignité nécessaire en pareil cas. » La critique de détail qu’il en fait est plus minutieuse que convaincante.
Manquerai-je en ce moment à la discrétion, n’obéirai-je pas plutôt au sentiment le plus impérieux de respectueuse déférence, si je dis que, parmi ceux de nos confrères qui chaque année se consacrent pendant plusieurs mois au dépouillement, à la vérification, à la comparaison des pièces, il en est un dont la vue plus qu’à demi usée ne se lasse pourtant jamais, ne se décourage pas et veut jusqu’au bout se rendre compte des moindres documents qui nous sont adressés ? […] Aussi, après avoir vendu pièce à pièce son bien patrimonial, est-il resté endetté d’un tiers de la somme, dont il sert les intérêts.
Son rôle (je crois l’avoir dit déjà) est celui que, dans la haute comédie, appelle le rôle raisonneur, celui des Ariste, des Cléante, un rôle qui honore et ennoblit la pièce, mais qui n’intéresse pas l’action. […] Elle jette, de plus, une vive lumière sur l’époque qui l’a précédée et sur celle qui la suit ; c’est certainement un des actes de la Révolution française qui fait le mieux juger toute la pièce, et permet le plus de dire sur l’ensemble de celle-ci tout ce qu’on peut avoir à en dire. […] A titre de pièce d’anatomie psychologique, je ne connais de comparable à cette lettre que celle que M.
Elle s’était mise au latin et était arrivée à entendre les odes d’Horace ; elle lisait l’anglais et avait traduit en vers quelques pièces de William Cowper, notamment celle des Olney Hymns, qui commence ainsi : God moves in… ; une poésie qui rappelait les Cantiques de Racine et toute selon saint Paul. […] C’est une douceur profonde que de trouver de pareils amis dans le passé, et de pouvoir vivre encore avec eux malgré la mort. » Elle avait fait une pièce de vers sur le Jour des Morts, qui était le jour anniversaire de sa propre naissance ; elle y disait, en s’adressant à ces chers défunts qu’on a connus, et qu’elle se peignait comme transfigurés dans leur existence supérieure : Ah ! […] C’est véritablement aimer et espérer aussi. » À côté de ces lettres si intérieures, il faudrait relire la pièce intitulée Tristesse, qui est toute son enfance, et qui nous représente ses Feuillantines à elle : N’irai-je plus courir dans l’enclos de ma mère ?
Incontinent écarter cependant, sous un prétexte, le leurre, accuserait notre inconséquence, niant le plaisir que nous voulons prendre : car cet au-delà en est l’agent, et le moteur dirais-je si je ne répugnais à opérer, en public, le démontage impie de la fiction et conséquemment du mécanisme littéraire, pour étaler la pièce principale ou rien. […] mais il semble que ma pièce d’artifice, allumée par une concession ici inutile, a fait long feu. […] Nœud de la harangue, me voici fournir ce morceau, tout d’une pièce, aux auditeurs, sur fond de mise en scène ou de dramatisation spéculatives : entre les préliminaires cursifs et la détente de commérages ramenée au souci du jour précisément en vue de combler le manque d’intérêt extra-esthétique. — Tout se résume dans l’Esthétique et l’Économie politique.
Que de romans fastidieux, que de pièces fades, où l’auteur a mutilé et défiguré la vie sous prétexte de la peindre, non telle qu’elle est, mais telle qu’elle devrait être ! […] Pour les premières (sermons, pamphlets, articles de polémique, pièces et romans à thèse), animées d’un esprit réformateur et partant idéaliste, les documents du temps révèlent l’accueil qui leur fut fait et souvent l’effet immédiat qu’elles eurent. […] Quand d’Holbach et ses amis, au siècle dernier, devenant des fanatiques à rebours, voulurent imposer autour d’eux une sorte d’athéisme obligatoire, Duclos, le philosophe, qui n’était guère chrétien, s’écriait avec humeur : « Ils en diront tant, qu’ils me feront aller à la messe. » On raconte qu’un avare, voyant l’Harpagon de Molière souffler une chandelle inutile, laissa échapper ce cri de joie : « Voilà une leçon dont je profiterai. » Leçon d’avarice tirée d’une pièce contre l’avarice !
Pour avoir le degré précis des fautes commises par chacun à cette date, il faut attendre la publication, qui ne saurait tarder bien longtemps, de toutes les pièces diplomatiques relatives au ministère du cardinal de Bernis et à celui du duc de Choiseul. […] Elle poussa l’amour de l’art jusqu’à imprimer de ses mains, à Versailles, une tragédie de Corneille, Rodogune (1760) : la pièce n’a été tirée qu’à une vingtaine d’exemplaires. […] [NdA] Voir l’Histoire de la chute des Jésuites au xviiie siècle, par le comte Alexis de Saint-Priest. — Mais il faut y ajouter désormais, comme rectifiant ce que M. de Saint-Priest a eu lui-même de trop précipité dans ses conclusions, le père Theiner (Histoire du pontificat de Clément XIV, 1852) : toutes les pièces du procès y sont.
Les Correspondances du père et de l’oncle du grand tribun, la Notice sur son grand-père, et en général toutes les pièces qui font le tissu de ces huit volumes, ont révélé une race à part, des caractères d’une originalité grandiose et haute, d’où notre Mirabeau n’a eu qu’à descendre pour se répandre ensuite, pour se précipiter comme il l’a fait et se distribuer à tous, tellement qu’on peut dire qu’il n’a été que l’enfant perdu, l’enfant prodigue et sublime de sa race. […] Lucas-Montigny, et aujourd’hui c’est grâce à lui-même et à ses obligeantes communications que nous venons nous servir de quelques pièces dont il n’avait fait dans le temps qu’un usage plus restreint. Ces pièces, bien entendu, sont de celles qui n’ajoutent rien au scandale d’autrefois, qui peuvent se présenter à tous, et qui prêtent à des considérations littéraires ou morales ; c’est pour cela que l’honorable possesseur nous les a confiées et que nous nous en servons.
En sortant de la représentation, Zola nous demande, le nez en point d’interrogation, d’une voix dolente, si la pièce a vraiment réussi. […] * * * — Combien y a-t-il de pièces de théâtre, dont le dénouement ne soit pas amené par l’interception d’une lettre ou sur la surprise d’une conversation derrière un rideau. […] Lundi 16 juin Chez Auguste Sichel, Castellani, l’antiquaire de Rome, parle pittoresquement de ce lit du Tibre, de ce limon qui enferme dans une succession de couches, semblables aux tiroirs superposés d’un médaillier, des pièces de monnaie commençant à Pie IX, descendant jusqu’au xe siècle.
Si le centon n’est que d’un seul auteur, ce qui est pour le moins fort difficile, j’avoue que la bigarrure n’aura plus lieu ; mais, en ce cas, à quoi bon cette rapsodie, et que peuvent ajouter à nos richesses littéraires ces petits lambeaux d’un ancien, ainsi décousu et mis en pièces ? […] Voilà pourtant du Térence français tout pur ; et ce qu’il faut bien remarquer, la plupart de ces phrases sont prises du Misanthrope, c’est-à-dire de celle de ses pièces qui est dans le style le plus noble. […] Et dans une autre pièce : Ultrà sidereos axes et lucida cœli Convexa, innumeris ædes suffulta columnis, Latior et terris et latior æquore surgit.
Ces pièces des étrangers, surprises et lues, donnèrent dès lors à Henri IV une idée juste de la conduite du président Jeannin, et il le lui dira plus tard. […] À la fin nous vîmes Flessingue, première ville de Zélande ; et quelque devoir que fissent les matelots, il était sept heures de nuit que nous étions encore à trois milles du port, où les vaisseaux ne pouvaient entrer qu’au lendemain et au retour de la marée qui nous venait de faillir ; cela n’empêcha point que cet homme sans peur, contre le conseil du pilote, ne se mît à la nuit et par un mauvais temps dans la chaloupe du vaisseau, duquel on tira quelques coups de pièces pour avertir que l’ambassadeur arrivait.
L’esprit humain se comporte-t-il donc comme ces enfants qui, dès qu’ils ont un beau jouet, n’ont de cesse qu’ils ne l’aient démonté et mis en pièces ? […] Les Grecs et les Troyens acharnés qui se disputent la muraille du retranchement, les uns sans réussir à la forcer tout entière, les autres sans pouvoir décidément la ressaisir, ce sont « deux hommes qui disputent entre eux sur les confins d’une pièce de terre, tenant chacun la toise à la main, et ne pouvant, dans un petit espace, tomber d’accord sur l’égale mesure. » Les deux Ajax qui, ramassés l’un contre l’autre, soutiennent tout le poids de la défense, ce sont « deux bœufs noirâtres qui, dans une jachère, tirent d’un courage égal l’épaisse charrue : la sueur à flots leur ruisselle du front à la base des cornes, et le même joug poli les rassemble, creusant à fond et poussant à bout leur sillon. » Ailleurs, à un moment où les Troyens qui fuyaient s’arrêtent, se retournent soudainement à la voix d’Hector, et où les deux armées s’entre-choquent dans la poussière : « Comme quand les vents emportent çà et là les pailles à travers les aires sacrées où vannent les vanneurs, tandis que la blonde Cérès sépare, à leur souffle empressé, le grain d’avec sa dépouille légère, on voit tout alentour les paillers blanchir : de même en ce moment les Grecs deviennent tout blancs de la poussière que soulèvent du sol les pieds des chevaux et qui monte au dôme d’airain du ciel immense. » Voilà bien le contraste plein de fraîcheur au sein de la ressemblance la plus fidèle.
C’est à cette époque de son séjour dans l’Ordre et de sa sortie que se rapportent quelques pièces qu’il nous a été permis de recueillir. […] Dom Prevost commença à faire connoître son goût pour les lettres par une pièce contre les amours du Régent.
Il est une molécule vivante, incessamment excitée et modifiée par l’organisme social dont elle fait partie intégrante ; arrêter la molécule, la monade, au point où on la trouve, la détacher du tout, la soumettre au microscope ou au creuset expérimental, la retourner, la décomposer, la dissoudre, et conclure de là à la nature et à la destinée du tout, c’est absurde ; conclure seulement à la nature et à la destinée de la molécule, c’est encore se méprendre étrangement ; c’est supprimer d’abord, dût-on y revenir plus tard et trop tard, c’est supprimer le mode l’influence que l’individu reçoit du tout, à peu près comme Condillac faisait pour les détails organiques de sa statue, qu’il recomposait ensuite pièce à pièce sans jamais parvenir à l’animer ; c’est, comme lui, par cette suppression arbitraire, rompre l’équilibre dans les facultés du moi et se donner à observer une nature humaine qui n’est plus la véritable et complète nature ; c’est décerner d’emblée à la partie rationnelle de nous-mêmes une supériorité sur les facultés sentimentale et active, une souveraineté de contrôle qu’une vue plus générale de l’humanité dans ses phases successives ne justifierait pas ; c’est immobiliser la monade humaine, lui couper la source intarissable de vie et de perfectibilité ; c’est raisonner comme si elle n’avait jamais été modifiée, transformée et perfectionnée par l’action du tout, ou du moins comme si elle ne pouvait plus l’être ; c’est supposer gratuitement, et le lendemain du jour où l’humanité a acquis la conscience réfléchie de sa perfectibilité, que l’individu de 1830, le chrétien indifférent et sans foi, ne croyant qu’à sa raison personnelle, porte en lui, indépendamment de ce qui pourrait lui venir du dehors, indépendamment de toute conception sociale et de toute interprétation nouvelle de la nature, un avenir facile et paisible qui va découler, pour chacun, des opinions et des habitudes mi-partie chrétiennes, mi-partie philosophiques, mélangées à toutes doses.
C’est pour cela qu’on a dit que les beaux vers étaient la marque des mauvaises tragédies : non pas que les vers des bonnes tragédies ne soient beaux aussi, mais ce sont surtout des vers de situation, des traits de caractère, au lieu que les mauvaises tragédies ont seules ces beaux vers, qui ne sont que de beaux vers, qui ne jaillissent ni de la situation ni des caractères, qui, saisissant l’esprit et la mémoire du spectateur, le divertissent de la pièce avec laquelle ils n’ont pas de rapport nécessaire. […] Si les rapports que peuvent avoir les idées entre elles étaient bien limités et bien sensibles, il serait en effet commode de les ranger dans le cadre qu’on a préparé : ce serait comme un jeu de patience, où chaque pièce, par sa dimension, par sa figure, par ses angles rentrants ou sortants, ne peut occuper qu’une place.
Il nous a donné toute sa poétique dans une de ses plus belles pièces, le Triomphe de Pétrarque, où il s’adresse, en finissant, aux initiés et aux poètes : Sur l’autel idéal entretenez la flamme. […] Maxime Du Camp Toutes les pièces d’Émaux et camées sont composées avec un art maître de soi, que nulle surprise ne peut dérouter et pour qui la poésie n’a pas de secret.
Mais c’est lui qui n’a rien d’eux, ou presque rien, si jamais poète ne fut plus « personnel », — à la façon de Baudelaire dans quelques-unes de ses pièces, de Musset, de Sainte-Beuve, de Mme Desbordes-Valmore, — et qu’ainsi, pour nous, dans l’évolution de la poésie contemporaine, il doive plutôt représenter l’exaspération de la poésie intime qu’une certaine sérénité qui nous semble inséparable de la définition même du symbolisme. […] Ce dernier livre contient peut-être les plus belles pièces du poète, celles où son vers — qui n’a pas toujours cette assurance — a le plus d’élan, de force et de vigueur.
L’unité qu’on s’imagine exister dans le pouvoir volontaire et qui est suggérée par l’apparence qu’elle présente à l’âge mûr, alors que nous semblons capables sur le plus petit souhait de produire un acte, est le résumé et le comble d’un vaste ensemble d’associations de détail, dent l’histoire a été perdue de vue ou oubliée183. » Examinons comment se bâtit pièce à pièce l’édifice de notre volonté, en passant en revue les sensations et sentiments de diverses sortes184.
Un acteur, qui jouoit dans une de ses tragédies, fut prêt, un jour, d’être interrompu & chassé du théâtre, pour avoir rendu une maxime pernicieuse, dont on ne vit le contrepoison qu’au dénouement de la pièce. […] Mais Santeuil, le plus enthousiaste & le plus foible des hommes, faisant toujours le contraire de ce qu’il projettoit, changea d’idée : il crut avoir blasphêmé contre le ciel que d’avoir mis, dans une de ses pièces, le seul mot de Pomone.
Les pièces en sont d’ailleurs à la disposition de tout le monde : il y a eu jusqu’à quatre éditions des Factums. […] Là, au surplus, s’arrête la similitude ; on ne la ressaisit plus à travers le livre de Furetière que dans certaines boutades à intention comique ou burlesque, comme par exemple la scène ou Nicodème, voulant se jeter aux genoux de sa maîtresse, met en pièces le ménage de Mme Vollichon ; ou celle encore des laquais vengeant leur maître, éclaboussé, par des coups de fouet et de pierres lancés au dos des maquignons.
Parce qu’il rendait compte des pièces de théâtre au tout-puissant Journal des Débats, il semblait faire de la critique aux yeux superficiels, et même, à cause de l’endroit où il écrivait, de très grande critique aux yeux des imbéciles ; mais il n’en faisait que comme tout le monde en fait (sans être un écrivain ad hoc) : avec des impressions personnelles. […] Cette imagination fut, du reste, la cause de son succès si instantané, si rapide au Journal des Débats, où on l’avait pris pour rendre compte des pièces de théâtre et continuer les traditions dogmatiques de la Critique d’alors, dans la rectitude de son enseignement.
À part deux comédies, sous le titre de Phaon, l’une de Platon le poëte, l’autre d’Antiphane ; il part une comédie, la Leucadienne, par Ménandre, et une pièce d’Antiphane, le Leucadien, on joua dans Athènes six comédies de différents auteurs, portant toutes le titre de Sapho, et pleines d’allusions à sa gloire poétique et aux événements fabuleux ou vrais de sa vie. […] L’espérance de cette gloire, l’orgueil, non plus de la beauté, mais du génie, éclate dans quelques vers d’une pièce perdue71 : « Morte, tu seras gisante », dit la Muse lesbienne à quelque femme ennemie ou rivale ; « il ne restera de toi nulle mémoire dans l’avenir ; car tu ne touches pas aux roses de la montagne des Piérides ; mais tu iras, obscure, visiter les demeures d’Adès, t’envolant sur le sol des aveugles morts. » Une autre fois, devant des femmes qui, riches et belles, semblaient enivrées de leur destinée, elle parut plus fière encore, en disant « que les Muses lui donnaient, à elle, le vrai bonheur et le seul digne d’envie ; car, même dans la mort, elle ne serait jamais oubliée ».
Les pièces officielles n’y manquent pas, les décrets du Comité de salut public, l’interrogatoire et l’inventaire de la Dubarry, les arrêtés du parlement, que sais-je ?
A propos de cet article, nous prions le lecteur de se reporter à la belle pièce des Pensées d’août.
Lorsqu’il tenait son regard fixé sur elles et que quelqu’un entrait dans la chambre, l’arrivant était momentanément caché par l’image et semblait passer derrière elle lorsqu’il arrivait au point où elle était ; mais, si le regard se portait sur l’arrivant dès son entrée dans la pièce et demeurait attaché sur lui pendant sa marche, celui-ci paraissait passer devant l’image et la dérobait un instant à la vue du malade, lorsqu’il arrivait au point où elle se trouvait. — Jusqu’ici, la vue seule était hallucinée.
— Une plaquette, sans titre, renfermant 12 pièces de vers (Caen, 1854). — Mémorandum (1856). — Deux rythmes oubliés (1858)
Émile Blémont excelle à décrire en poésie, ainsi qu’on faisait jadis, les tableaux de nos peintres, auxquels ses vers semblent rendre leurs mouvements et leurs couleurs ; signalons, avant de finir, une pièce charmante : « Le Volant », un élégant Watteau en quatrains.
Certains le classèrent parmi les poètes amateurs ; on se fût extasié devant de courtes pièces dérobées à quelque album, on ne lui pardonna par la publication d’une œuvre qui s’impose, ne serait-ce que par la richesse de son vocabulaire.
C’est pendant ce séjour en Orient, où il devait retourner, en 1897, suivre, pour le compte du journal l’Illustration, les opérations de la guerre gréco-turque, qu’il écrivit l’Errante, poème dialogué et qui fut représenté au Théâtre de l’Œuvre, en mai 1896, et la plupart de ces pièces sous le titre général : Les Vaines Images, si pures, si harmonieuses, d’une beauté tout ensemble orgueilleuse et désabusée.
ne furent pas repris, si ce n’est le Père de famille, dont La Harpe a dit qu’il « n’y a pas de pièces aussi peu suivies », et qui fut, nonobstant, joué jusqu’en 1833, pour définitivement disparaître. […] Les pièces qu’il a fait jouer ou qu’il pouvait faire jouer sont peu nombreuses : c’est le Fils naturel, le Père de famille, les Pères malheureux, le Joueur, imité de l’anglais, et la comédie de : Est-il bon ? […] Champfleury… Mais les éditeurs de ses œuvres, qui sont les Rabouilleuses de cette rivière assez impure, l’ont vidée de tout le fretin qu’elle contenait et nous ont composé presque un volume avec les plans et les ébauches de pièces qu’il avait le projet d’achever. […] toutes les pièces de Diderot pourraient bien porter ce nom-là. […] Engoué de musique et de danse, il rêvait, pour se grandir lui-même, de proportions inconnues au théâtre, et, dût le théâtre en crever, il y faisait entrer de force l’Opéra, prosaïsant, rapetissant le sujet des pièces, mais agrandissant le spectacle.
Mais c’est trop vite dévoré ; ce n’est pas une pièce de résisstance.
Crétineau-Joly a nombre de pièces inédites et rares qu’on lui fournit, et il en fait assez bon usage.
Son talent s’est fait de pièces et de morceaux ; il s’est fondu au feu de forge d’une volonté ardente : il en garde encore aujourd’hui les marques, un air de tourment et de convulsion.
Il y a aussi une petite pièce d’Anacréon sur la cigale ; le poète nous la montre se nourrissant de parfums et de rosée, et chantant à chaque heure et en toute saison : de telles idées, de telles images ne peuvent éclore qu’au midi.
. — Messire Duguesclin, pièce en trois actes et en vers (1895). — Poésies militaires (1896). — La Mort de Hoche, drame en prose en quatre actes (1898). — La Plus Belle Fille du monde, conte dialogué en vers libres (1898).
La pièce de Mme Judith Gautier est imitée de plusieurs drames japonais, habilement fondus en une action unique… J’ai indiqué rapidement les lignes principales de cette œuvre saisissante, où l’églogue et l’élégie se mêlent à l’épopée.
Des pièces sont émues ; toutes sont jeunes.
Amphytrion est le modèle des pièces de ce genre.
On dit quelquefois d’une pièce de théâtre « C’est un succès » et la pièce ne va pas loin. […] Qu’est-ce, en effet, qu’un chef-d’œuvre qui n’est pas lu, ou une pièce de théâtre qu’on ne joue pas ? […] En 1922, on avait publié 976 volumes, 366 pièces de théâtre, 395 volumes de vers. […] Il a publié cent vingt volumes, soit mille deux cents pièces de théâtre. […] Il composait souvent ses pièces de tête, les apprenait par cœur et les écrivait ensuite.