qui rendait, au moins pour un homme élevé et courageux, toute intimité impossible ; c’était le dégoût, l’inévitable dégoût quand il s’agit d’une femme qui, après tout, et quoique nos passions soient assez lâches pour changer les noms aux choses qui nous concernent, a versé d’un concubinage dans un autre. […] Jean Gigon, né avec le siècle, trouvé sur le versant français des Pyrénées par deux gendarmes, dont l’un son parrain, et l’autre sa marraine, lui donnent, l’un son prénom et l’autre son nom de famille, et lui constituent ce nom de Jean Gigon, si fameux — mais seulement fameux là !
C’est à ces misères (il faut bien enfin, quoi qu’il en coûte, appeler les choses par leur nom), c’est à ces misères que la Revue des Deux-Mondes, dans ses feuilles, a réservé la place d’honneur. […] Aujourd’hui nous ne mettons qu’un nom où il faudrait tout un livre, car il ne faut pas moins que tout un livre pour juger les facultés de l’œuvre de l’immortel auteur de la Comédie humaine. Or, ce livre, nous prenons l’engagement de le faire un jour ; seulement nous n’avons pas voulu, par respect pour le grand homme littéraire des temps modernes, commencer la série des Romanciers du xixe siècle, sans écrire à la tête le nom de Balzac.
Tandis que dans Rome Tacite écrivait l’histoire, que Pline célébrait Trajan, que Quintilien professait l’éloquence, que Martial cultivait la poésie légère, que Stace chantait les héros, et Juvénal, ardent et sombre, poursuivait, avec le glaive de la satire, les crimes des Romains, à l’autre extrémité de l’empire, dans l’Ionie, la Grèce et une partie de l’Asie, les orateurs grecs, qu’on nommait sophistes, jouaient le plus grand rôle, et remplissaient quelquefois de l’admiration de leur nom les villes et les provinces ; ce qui les distinguait, c’était l’art de parler sur-le-champ avec la plus grande facilité. […] Il déguisa son nom et sa naissance, et vécut plusieurs années inconnu, errant de ville en ville, et de pays en pays, manquant de tout, réduit le plus souvent, pour subsister, à labourer la terre, ou à cultiver des jardins, maniant tour à tour la charrue et la bêche, et honorant cet état par son courage. […] Nous n’avons point de panégyrique d’Antonin, qui cependant valait bien la peine d’être loué ; nous savons seulement qu’un orateur grec, nommé Gallinicus, auteur de plusieurs autres éloges, avait fait le panégyrique de ce prince ; mais rien de cet orateur ne nous est resté que son nom.
Dans ses conversations revenait souvent le nom de Leconte de Lisle, qu’Heredia aimait d’une profonde et ancienne affection. […] Elle groupe, autour des noms des « mardistes » de jadis, les admirateurs de Mallarmé. […] Le public délaisse son œuvre, et son nom cesse presque d’être prononcé. […] Vingt années ont fait de nombreux vides parmi les noms cités dans l’index. […] C’est l’insigne de sa magistrature dont le titulaire à Autun portait le nom gaulois de Vierg.
— Pour lui envoyer une revue où j’ai écrit. — Votre nom. — Gustave Kahn. — Israélite ? […] Plowert est le nom d’un manchot qui évolue non sans grâce dans un roman de Moréas et Paul Adam, de leur plus vieille manière. […] La bibliothèque du vers libre est nombreuse, et de belles œuvres portent aux dos de leurs reliures des noms divers, illustres ou notoires. […] Il est vraisemblable qu’un homme extrêmement doué, précoce, instruit, qui se destine aux mathématiques ou à quelques branches des sciences aura surtout l’ambition d’ajouter quelque chose à un patrimoine acquis et de mettre son nom à côté de noms justement célèbres ou justement classés. […] Mais, pourtant, son jugement porté sur quelques poètes, qu’il ne précise pas en nom et en nombre, n’est pas très différent de celui de M.
. — Emploi des noms. — Intervention de l’illusion métaphysique. — Premiers éléments du simulacre hallucinatoire. […] Si enfin, des quatre sens spéciaux, nous passons au dernier et au plus général de tous, c’est-à-dire au toucher, nos conclusions sont pareilles. — Tout d’abord, il est clair que la chaleur et le froid ne sont que le pouvoir de provoquer les sensations de ce nom. — Il en est de même pour la solidité ou résistance ; elle n’est que le pouvoir de provoquer la sensation musculaire de résistance. […] Mes sensations présentes sont généralement de peu d’importance et, de plus, fugitives ; au contraire, les possibilités sont permanentes, ce qui est le caractère par lequel notre notion de la matière ou de la substance se distingue principalement de notre notion de la sensation. — Ces possibilités, qui, avec une condition de plus, deviennent des certitudes30, ont besoin d’un nom spécial qui les distingue des possibilités pures, vagues, dont l’expérience n’a pas déterminé les conditions et sur lesquelles nous ne pouvons compter. Or, sitôt qu’un nom distinctif est appliqué, quand même ce serait à la même chose considérée sous un aspect différent, l’expérience la plus familière de notre nature mentale nous enseigne que ce nom différent est bientôt considéré comme le nom d’une chose différente. […] Mais, comme la loi qui prédit cet événement sous telles conditions est générale et, partant, permanente, l’une et l’autre apparaissent comme permanentes et se trouvent ainsi érigées en substances, ce qui les oppose aux événements passagers et les classe à part. — À présent, sous le nom de forces, les possibilités permanentes se ramènent sans difficulté à ce que nous nommons matière et corps ; nous ne répugnons pas à admettre que le monde dans lequel nous sommes plongés soit un système de forces ; du moins telle est la conception des plus profonds physiciens.
. — Et, à propos du général Duphot dont j’ai prononcé le nom tout à l’heure, je dois affirmer que je n’étais pas moins innocent de son assassinat que le gouvernement pontifical et le peuple lui-même. […] Ces princes de l’Église avaient en outre, l’un et l’autre, un nom plus illustre que le mien, et plus capable, évidemment, de flatter cet orgueil auquel on venait de faire allusion. […] ” Puis, avec beaucoup d’amabilité et de courtoisie, il nous présenta un à un, nous appelant par notre nom et ajoutant à quelques-uns certaines qualités particulières, comme il fit pour moi en disant : “Celui qui a fait le concordat.” […] « Cette fureur de Napoléon contre moi était si réelle, que dans le premier accès, quand il sortit de la chapelle, le jour du mariage ecclésiastique, il ordonna d’abord de fusiller trois des cardinaux absents, Opizzoni, Consalvi et un troisième dont on ne sait pas le nom avec certitude, mais que l’on croit être Litta ou di Pietro. […] De là naquirent les deux noms qui, à dater de ce moment, furent partout en usage pour distinguer les Cardinaux noirs et les Cardinaux rouges.
Près de ce groupe, un autre où domine le nom de M. […] A mesure que la plupart d’entre eux comme attraits à l’origine autour des trois hommes dont nous verrons les noms, qui, alors, incarnèrent plus ou moins du Rêve qu’ils connurent ; ou reconnurent en eux trois s’en éloignèrent en départs d’Ecoles, l’âpreté des luttes entraîna dès négations intéressées ! […] René Ghil est exact, comme il s’agit d’un mouvement actuellement en plein triomphe, et comme j’ai pu lire des volumes entiers où son nom n’est pour ainsi dire pas cité, j’en arrive à soupçonner dans cet oubli quelque-une de ces belles injustices qui égaient l’histoire ! […] Van Bever et Léautaud cet émoi permettait ce rapprochement de mon nom de ceux de Verlaine et Mallarmé, mes aînés de vingt années… Judicieusement, le signataire de l’article signalait au nombre des promoteurs nouveaux, et en tête, Paul Verlaine. […] En Russie où deux grands noms commandent la poésie contemporaine, ceux de Constantin Balmont et de Valère Brussov M.
On parle de la femme d’un haut fonctionnaire, dont on n’a pu me citer le nom, qui a tiré de son gendre 30 000 francs sur la corbeille de noces et avec lesquels elle a acquitté les dettes de son couturier. […] Point d’amis, point de relations, tout fermé… Ce silence si bien organisé contre tous ceux qui veulent manger au gâteau de la publicité, ces tristesses et ces navrements qui nous prenaient pendant ces années lentes où nous battions l’écho, sans pouvoir lui apprendre notre nom ! […] cette agonie monotone et sans événement, écrite sur le vif des souffrances, ce serait une bien belle étude que personne ne fera, parce qu’un rien de succès, l’éditeur trouvé, quelques cents francs gagnés, quelques articles à cinq ou six sous la ligne, votre nom connu par un millier de personnes que vous ne connaissez pas, deux ou trois connaissances, un peu de réclame, vous guérissent du passé et vous versent l’oubli… Elles vous semblent si loin, ces larmes dévorées, ces misères, aussi loin que votre jeunesse. […] Un nom d’homme est prononcé, à propos duquel Deslions jette à Juliette : — Tu sais, cet homme que tu as tant aimé et pour lequel tu t’es tuée ? […] Il s’appelle Victor, et ce nom a l’air d’être connu du public.
Il donne le nom de poëme épique à tout poëme où l’on est rélateur de l’action. […] Il y trouve le nom de fable donné à l’action du poëme ; & il en conclut que cette action devoit, comme les apologues, avoir deux parties essentielles, une fiction & une vérité morale. […] Phèdre se moque de certains artistes & écrivains de son temps qui, pour en imposer au public, mettoient à la tête de leurs ouvrages des noms Grecs extrêmement connus. […] On n’est plus la dupe de ces écrivains qui, pour se faire acheter & lire, travestissent leurs noms en des noms anciens, ou du moins étrangers, Allemands, Espagnols, Anglois ; mais on donnoit dans ce piège, il n’y a pas long-temps. […] Il se contenta d’effleurer la question agitée, de dire des choses obligeantes pour les deux célèbres combattans, & de les désigner sous le nom de l’esprit & du sçavoir.
Son nom était Alighieri. […] L’âme de Dante quitta en quelque sorte la terre avec elle, et on ne peut douter que ce ne fut pour suivre et pour retrouver l’âme de Béatrice qu’il entreprit plus tard ce triple voyage à travers les trois mondes surnaturels, enfer, purgatoire, paradis, où, sous le nom de théologie, il ne cherche et ne divinise au fond que son amante. […] Pendant cette mission, le peuple de Florence, ingrat et aveugle comme tous les peuples, l’accuse de trahison, de concussion, s’ameute contre son nom, court à sa maison, la ravage et la rase, comme Clodius avait fait de celle de Cicéron, le modérateur de Rome. […] J’étais monté sur le siège de ma calèche pour contempler de plus haut et de plus près une plus large part de ce magique horizon, délices de Cicéron, de Mécène, de Virgile et d’Horace ; ils y ont incorporé leurs noms comme des illustrations éternelles de l’homme sur ces pages de la nature. […] Cette vue fit naître en lui une affection qui n’a pas de nom sur la terre et qu’il conserva plus tendre et plus chaste encore durant la périlleuse saison de l’adolescence.
Le nom et l’œuvre de Massillon correspondent à ces deux moments, je veux dire à celui de la plus grande magnificence et à celui de la profusion dernière. […] Et après qu’il avait ainsi fait frissonner, en la touchant au passage, la plaie cachée de chaque auditeur, après qu’il avait dû sembler en venir presque aux personnalités auprès de chacun, Massillon se relevait dans un résumé plein de richesse et de grandeur ; il se hâtait de recouvrir le tout d’un large flot d’éloquence, et d’y jeter comme un pan déployé du rideau du Temple : Non, mon cher auditeur, disait-il aussitôt en rendant magnifiquement à toutes ces chutes et toutes ces misères présentes des noms bibliques et consacrésa, non, les crimes ne sont jamais les coups d’essai du cœur : David fut indiscret et oiseux avant que d’être adultère : Salomon se laissa amollir par les délices de la royauté, avant que de paraître sur les hauts lieux au milieu des femmes étrangères : Judas aima l’argent avant que de mettre à prix son maître : Pierre présuma avant que de le renoncer : Madeleine, sans doute, voulut plaire avant que d’être la pécheresse de Jérusalem… Le vice a ses progrès comme la vertu ; comme le jour instruit le jour, ainsi, dit le Prophète, la nuit donne de funestes leçons à la nuit… Ici l’écho s’éveille et nous redit ces vers de l’Hippolyte de Racine : Quelques crimes toujours précèdent les grands crimes… Ainsi que la vertu, le crime a ses degrés… On a souvent remarqué que Massillon se souvient de Racine et qu’il se plaît à le paraphraser quelquefois. […] Les critiques que fait ce lecteur dont j’ignore le nom, un peu minutieuses parfois, sont la plupart d’une grande justesse : il y relève des inexactitudes et des irrégularités d’expression, des phrases embarrassées, des répétitions (le mot de goût, par exemple, répété à satiété) ; il y fait sentir les faiblesses et les incertitudes du plan, surtout vers la fin ; il y reconnaît aussi et y loue les belles parties, le tableau si vif du prince de Conti à la journée de Neerwinden, et surtout la peinture animée des grâces, de l’affabilité et du charme habituel qui le faisaient adorer dans la vie civile. […] [1re éd.] à toutes ces chutes et à toutes ces misères présentes des noms bibliques et consacrés
Le bonheur d’un être (grand principe, selon Bossuet) ne doit jamais se distinguer de la perfection de cet être ; le vrai bonheur digne de ce nom est l’état où l’être est le plus selon sa nature, où il est le plus lui-même, dans sa plénitude et dans le contentement de ses intimes désirs. […] Ampère, dans ses leçons du Collège de France, voulant caractériser ces trois grands moments de l’éloquence de la chaire parmi nous, le moment de la création et de l’installation puissante par Bossuet, le moment du plein développement avec Bourdaloue, et enfin l’époque de l’épanouissement extrême et de la fertilité d’automne sous Massillon, y rattachait les antiques noms devenus symboles qui consacrent les trois grands moments de la scène tragique en Grèce. De ces noms il en est deux du moins qui peuvent, en effet, se rappeler ici sans disparate : il y a quelque chose de la grandeur et de la majesté d’Eschyle aussi bien que de Corneille en Bossuet, de même qu’il peut paraître quelque chose d’Euripide comme de Racine en Massillon. […] Nicolas Cornet, les questions de la grâce et du libre arbitre qui agitaient alors l’Église sous les noms de jansénisme et de molinisme sont admirablement définies, et Bossuet, par la manière libre dont il les expose, montre à quel point il est dégagé des partis et combien il plane.
Sa femme, Mlle de Bellefonds, sœur du maréchal de ce nom, l’un des militaires les plus opposés aux réformes et règlements de Louvois, et que ce ministre dut briser, était une personne du meilleur esprit et du plus fin. […] La première camarera-mayor, la duchesse de Terranova, lui a tellement imprimé dans l’esprit l’aversion pour tout ce qui a nom et apparence de français, elle a tellement cherché et réussi à le rendre jaloux du moindre Français qui paraît devant les fenêtres de la reine, qu’un jour qu’un misérable fou s’était présenté à la portière du carrosse de cette princesse pour en recevoir l’aumône, « le roi en parut tellement ému, qu’à en juger par ce qu’il dit, il semblait que, si ce n’eût été dans le palais, il l’aurait peut-être fait assommer. […] Tout était au pillage ; les concussions s’exerçaient effrontément ; les membres du Conseil royal avaient, sous d’autres noms, les entreprises de la viande, du charbon, de l’huile, des blés, et, en qualité de magistrats, arbitres de la police, ils fixaient eux-mêmes les prix aussi haut qu’il leur plaisait. […] Que, de ces articles non réunis encore, il fasse donc vite un livre auquel tout le public rattache son nom !
Accueillons-les toutes ; mais n’oublions pourtant jamais, nous tous qui l’avons vue ou entrevue, la beauté véritable ; gardons-en fidèlement la haute et délicate image au dedans de nous, ne fût-ce que pour n’en pas prodiguer à tout propos et n’en jamais profaner le nom, comme je le vois faire à d’estimables travailleurs qui ont beaucoup paperassé sur le moyen âge et qui ne connaissent que cela. […] Pour type des Mystères à leur moment de grande célébrité et de solennité, il est naturel de prendre le plus important de tous, celui qui a donné son nom aux Confrères mêmes, fondateurs de notre ancien Théâtre régulier ; le Mystère de la Passion, et on n’a rien de mieux à faire que de le lire, dans sa version la plus étendue, tel qu’il a été imprimé avec les arrangements et additions du nommé Jean Michel, — que dis-je ? […] Le répertoire des noms contenus au jeu des Actes des Apôtres accuse 485 personnages, ce qui a fait dire que « la moitié d’une ville était occupée à amuser l’autre. » Ces gens-là ont la passion du long. ; ils n’ont pas l’idée du groupe, ni de la proportion et de la mesure. […] Satan et Bérith (ce sont leurs noms) causent donc entre eux de Jésus et des craintes qu’il leur inspire.
Le second ami, qui est, lui, un pur sceptique, et de ceux qui sous ce nom modeste savent très-bien au fond ce qu’ils pensent, est entré brusquement, m’a abordé d’un air contrarié et presque irrité, comme si j’y étais pour quelque chose, et m’a dit, — vous remarquerez que je n’avais pas encore ouvert la bouche : « Tu me diras tout ce que tu voudras (j’oubliais encore d’ajouter que ce second ami est un camarade de collège et qu’il me tutoie), ce livre est une reculade. […] Ce n’était pas la peine de changer le nom. […] Ces travaux d’outre-Rhin, et qui se poursuivaient avec tant de patience et d’ardeur, transpiraient peu parmi nous, et les noms de leurs auteurs n’étaient même pas connus de la majorité des hommes réputés instruits de notre pays. […] A son nom se rattachent désormais des principes dont le triomphe n’est plus qu’une affaire de temps.
De nouveaux noms de poètes se lèvent et scintillent sur bien des points, un peu confusément et au hasard, sans prééminence d’aucun ; il serait prématuré et téméraire d’entreprendre de les classer ; mais, en première ligne désormais, le dernier et le plus jeune d’entre les anciens, se détache et brille un rare talent, une muse charmante, capricieuse, colorée de tous les tons, philosophique aussi à sa manière, et qui n’a pas encore reçu les couronnes qui lui sont dues : tous ceux qui aiment l’art et qui apprécient le style ont nommé Théophile Gautier. […] Il n’en fut pas moins indigné contre le jeune cadet, sorti de terre on ne sait d’où, qui lui volait ainsi d’emblée sa lyre et son nom. […] Napoléon, qui connaissait ses soldats en tout genre et qui avait retenu le nom du nouveau Lebrun depuis la lecture de Schœnbrunn, disait un jour à Mme de Bressieux, dame d’honneur de Madame Mère et protectrice aimable du poète à la Cour : « Ce jeune homme a de la verve, mais on dit qu’il s’endort. » M. […] j’étais jeune, plein d’avenir, ou du moins d’espérance ; mon cœur surabondait d’une continuelle joie, …, Je ne comptais que des heures sereines. » Quant aux descriptions en vers de ces lieux et de ces temps, et du charme particulier qui s’y attache, je ne puis que les indiquer à tous ceux qu’attire la vérité de l’impression : lisez le Hêtre sur l’écorce duquel le poète a gravé un nom ; c’est une pièce qu’on dirait de la dernière manière de Fontanes ; — lisez cette autre pièce plus grave, plus méditative, l’If de Tancarville, cet if dix fois séculaire, contemporain des premiers barons normands, et devant lequel le poète en contemplation s’écrie : Oh !
Contentons-nous donc de dire désormais que si la plupart du temps, dans les écrits signés de son nom, Talleyrand laissait la besogne et le gros ouvrage aux autres, il se réservait dans les occasions et aux bons endroits la dernière touche et la fin17 . […] Le nom seul de Bonaparte est un auxiliaire qui doit tout aplanir. […] Il leur fit offrir, par des entremetteurs à sa dévotion, et dont les noms sont connus, de se charger d’une réconciliation à l’amiable avec le Directoire, mais seulement à prix d’argent, — de beaucoup d’argent. […] Ces mots historiques voyagent jusqu’à ce qu’ils aient trouvé, pour les endosser, le nom auquel ils conviennent le mieux.
C’est une double gloire que de se faire un grand nom à travers ces jours d’avilissement universel… Les hommes rares, ce ne sont pas ceux qui, avec beaucoup de millions, beaucoup de gendarmes, beaucoup de corruption, etc. […] Quand un homme a mérite d’être envié à son parti par ceux qui le combattaient, il a touché à la véritable gloire, et sa mort est un deuil jusque dans les rangs où son nom portait la terreur. […] La modération, après tout, était ici chose de tact et de goût ; elle m’a bien servi ; et toutes fois que vous me verrez paraître en mon nom, ne craignez pas que j’exagère. […] Quand on fait de la politique dans un journal, c’est comme si l’on criait au milieu d’une foule ; l’individualité est absorbée, et les ménagements qui donnent un certain relief d’habileté à l’individu qui se présente et parle en son nom, éteindraient sa voix quand il parle au nom de tous et parmi tous.
Pour Byron, mentionnons ce nom une seconde fois, il en vaut la peine, lisez Glenarvon, et écoutez, sur les abominations de Byron, lady Bl***, qu’il avait aimée, et qui s’en vengeait. […] Françoise d’Issembourg de Happoncburt, femme de François Hugo, chambellan de Lorraine, et fort célèbre sous le nom de Mme de Graffigny, écrit à M. […] Votre nom dans les journaux déplaît. […] Ils emportaient à jamais dans leur pensée cette apparition de deux sépulcres côte à côte, l’arche surbaissée du caveau, la forme antique des deux monuments revêtus provisoirement de bois peint en marbre, ces deux noms : Rousseau, Voltaire, dans le crépuscule, et le bras portant un flambeau qui sortait du tombeau de Jean-Jacques.
Il l’appela de ce nom ridicule de Philarète qu’il lui donna sans le baptême, comme on donne le nom à un chien. […] Ce qui est plus étonnant que de raconter l’infamie de l’homme, qui dans Bacon fut infâme, c’est d’avoir diminué le philosophe, et il l’a diminué en ne le faisant que le vulgarisateur des idées de l’autre Bacon (le moine Roger), dont la Gloire infanticide a étouffé le nom dans le nom du second.
Le choix de ces noms est vraiment malheureux. […] Nous englobons, sous le nom de « comédies », des œuvres très dissemblables ; par exemple, des tableaux de mœurs, des revues, qui n’ont de dramatique que la forme dialoguée, mais qui sont sans action et sans caractères. […] C’est vivre au jour le jour et méconnaître singulièrement le contenu de l’histoire ; il est temps de donner aux ères des noms significatifs. […] Je ne donne que des noms connus, les plus connus ; ils doivent suffire pour un premier essai.
Au surplus, le silence commence déjà à se faire autour de ce nom dont le passé date d’hier. […] Un de nos voisins, questionné discrètement, nous apprit que ces deux messieurs passaient actuellement pour deux poètes de génie ; il nous déclina leurs noms. […] Vous figurez-vous Lamartine ou George Sand accolant à leur nom, sur leurs cartes, cette triomphante épithète. […] Nous avons eu déjà mieux que cela ; il suffit pour le prouver de rappeler les noms d’Étienne Eggis, de germanique mémoire, et d’Adolphe Gaiffe, — le plus beau des enfants des hommes. […] Et puis, — si j’ai bien vu, — sa figure, d’ailleurs pleine d’éclat, s’agrémente d’un archipel de grains de beauté qui nom qu’un tort, celui ne n’être pas noirs.
Mais pourquoi grouper ensemble des choses aussi différentes, leur donner le même nom, et suggérer ainsi l’idée d’une parenté entre elles ? […] A moi, il voulait simplement manifester la pleine signification de son nom. […] Pour exprimer que deux clans constituent deux espèces différentes, on donnera alors à l’un des deux le nom d’un animal, à l’autre celui d’un autre. Chacun de ces noms, pris isolément, n’était qu’une appellation : ensemble, ils équivalent à une affirmation. […] Il porte un nom.
Déjà il lui a dit son amour, et elle en est touchée, quoiqu’elle prétende à lui conserver le nom d’affection. […] Combien de fois la figure d’un mystique pareil à Évariste n’apparaît-elle pas, sous des noms divers, à travers l’œuvre de M. […] Il faut appeler les choses et les gens par leur nom, si l’on veut n’être point dupe. […] La première fois que je vis le nom de M. […] Il a organisé avec adresse la publicité autour de son nom.
Son nom brille déjà depuis soixante-dix années, et il n’a pas subi d’éclipse. […] Bellessort nomme d’un nom heureux : « le miracle suédois ». […] On le voit bien, quand un nom comme celui de Théophile Gautier se présente sous la plume de M. […] — Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom ? […] Dans le troisième Parnasse, de 1876, le nom de Verlaine ne figure plus : l’éditeur l’a rayé de ses papiers.
Tous deux soutinrent par leurs talents, et, ce qui vaut mieux, épurèrent par leurs vertus l’éclat d’un nom qui rappelait des souvenirs puissants, mais impopulaires, et une gloire un peu sombre. […] Dès 1723, un certain abbé Alary avait fondé une société politique, composée de membres libres, et appelée le club de l’Entresol du nom du lieu où se tenaient les conférences.
Un industriel, un de ces spéculateurs de notre temps qui mettraient le soleil en actions s’ils croyaient trouver des actionnaires, est descendu dans cet hôtel avec sa jeune fille, qui a nom Florette. […] La légataire universelle du feld-maréchal est une jeune chanoinesse du nom d’Amélie Moldaw, qui n’était pas même sa parente éloignée.
« Dans la quatrième dilochie de la douzième syntagme, trois phalangites se tuèrent à coups de couteau. » Ou bien : « La chola chante une zamacueca en s’accompagnant sur sa diguhela 16. » Le lecteur reste rêveur : ce sont pourtant les noms mêmes des choses. […] Tous les ouvrages faits pour une classe spéciale de lecteurs, traités de science, d’art, d’industrie, peuvent et doivent ainsi être rédigés dans la langue spéciale de ces lecteurs, et donner à chaque objet le nom exact qui l’y désigne pour eux.
Ce n’est, en réalité, qu’un chapitre de l’ars amatoria ou de ce que l’empereur Domitien appelait du nom de clinopalè, une entrée, un préambule, une exhortation patiente aux vieux pachas fatigués. […] Allez sur le boulevard extérieur, dans un éden que signale aux passants un moulin lumineux aux ailes de pourpre flamboyante : vous y verrez valser une aimable fille dont le sobriquet exprime un appétit sans mesure, et un homme d’aspect sévère qui porte le même nom que le frère infortuné de Marguerite.
Lutèce La Nouvelle Rive Gauche, qui paraissait depuis novembre 1882, prit le nom de Lutèce en avril 1883. […] Ceux dont la presse clame le nom à cette heure ont écrit pour elle leurs meilleurs vers et aussi les pires.
Nous ajouterons ensuite, que l’excellent Prospectus qui l’annonçoit avec tant de pompe, n’a produit comme la caverne d’Eole, que du vent, du bruit, & du désordre ; & que la plupart des articles de ce Dictionnaire informe, auxquels on a mis le nom de M. […] & ses Zélateurs ne sont-ils pas à la veille de ne conserver que le nom de Sophistes, le seul que dans tous les temps on a jugé propre à les caractériser ?
Il faut espérer que l’auteur justifiera dans la nouvelle édition l’accueil que le public a fait à son livre, & qu’il tâchera de mériter de nouveau son suffrage, en corrigeant les dattes défectueuses, & les erreurs de nom qui se glissent si facilement dans un ouvrage si long & si varié. […] Il faut prévenir pourtant le public que presque tous les faits & toutes les anecdotes rapportées par les deux écrivains, se trouvent dans le Dictionnaire historique, ou histoire abrégée des hommes qui se sont fait un nom par le génie, les talens, les vertus, les erreurs, &c. dont nous avons parlé dans l’alinéa précédent.
Un jour un boucher vint demander à la vieille de lui vendre son taureau mais elle s’y refusa formellement « Takisé, dit-elle (elle avait donné ce nom à son nourrisson), « Takisé n’est pas à vendre. » Le boucher, mécontent du refus, alla trouver le sartyi134 et lui dit : « Il y a chez la vieille Zeynêbou un « gros taureau qui ne doit être mangé que « par toi tant il est beau. » Le sartyi envoya le boucher et 6 autres avec lui sous le commandement d’un de ses dansama135, chercher le taureau de la vieille. […] Celle-ci donna à la plus jolie le nom de Takisé et appela l’autre Aïssa.
Roederer, dans son journal, plaisantait de cette faction nouvelle à laquelle, disait-il, on cherchait un nom et qui se composait de deux hommes « qui ne voient personne, qui ne se voient pas, et sont connus pour être d’un caractère très difficile à vivre ». […] On pourrait citer d’autres écrits de cette date, où il combattait également sous le masque Il ne reparut en son nom qu’au commencement de 1795 dans le Journal de Paris. […] Mme de Staël que quelque trait de plume avait blessée, s’en plaignait à lui en femme, avec bonne grâce, et lui disait un de ces mots qui n’accusent d’ailleurs autre chose en Roederer que l’indépendance d’un esprit critique et judicieux : « Je ne suis pas le premier des êtres qui vous ont aimé qui se soient plaints de l’impossibilité de fixer dans votre cœur un jugement durable. » C’est qu’en effet ce qui mérite le nom de jugement durable ne se fixe point dans le cœur, mais dans l’esprit, et encore, pour peu qu’on cherche le vrai, la balance y recommence toujours. […] Complétez-les-moi. » Et l’on substitua le nom du Genevois Perlet à celui de Roederer. […] Quand il s’agit de nommer des consuls définitifs et qu’on eut arrêté le premier choix de Cambacérès, Roederer, qui pouvait avoir des espérances pour la troisième place, dut les perdre lorsqu’un jour Bonaparte, en le voyant entrer, lui dit comme pour répondre à sa pensée : « Citoyen Roederer, vous avez des ennemis. » — « Je les ai bien mérités, répondit-il, et je m’en félicite. » Et il fut, l’instant d’après, le plus vif à recommander à la désignation du premier consul le nom considéré de Lebrun59.
Ici se déclare en traits bien énergiques l’hommage loyal et généreux que rend Froissart à la vaillance des vaincus : selon lui, la bataille de Poitiers n’est point à comparer à celle de Crécy, bien qu’aussi fatale par le sort, mais elle fut bien autrement combattue : Et s’acquittèrent si loyalement envers leur seigneur tous ceux qui demeurèrent à Poitiers morts ou pris, qu’encore en sont les héritiers à honorer et les noms des vaillants hommes qui y combattirent à recommander. […] Remarquez en passant les consonances et rimes en é ; on dirait des restes de vers épiques, semés par habitude dans cette prose. — Froissart énumère le plus de noms qu’il peut dans les combattants : « Car croyez fermement que toute fleur de chevalerie y étoit de part et d’autre. » Il s’arrête pourtant de guerre lasse après un essai de dénombrement : « On ne peut de tous parler, faire mention ni dire : Celui-ci fit bien, et celui-ci fit mieux ; car trop y faudroit de paroles. » Une part spéciale est faite pourtant, et elle est bien due, à ce Jacques d’Audelée, qui reparaît de temps à autre comme le Bayard de la bataille. […] Donnons-nous au complet le sentiment de cette belle page : Quand ce vint au soir, le prince de Galles donna à souper en sa tente au roi de France et à monseigneur Philippe son fils, à monseigneur Jacques de Bourbon et à la plus grande partie des comtes et des barons de France qui étoient prisonniers ; et le prince fit asseoir le roi de France et son fils, et monseigneur Jacques de Bourbon… (je supprime la suite des noms) à une table très haute et bien couverte, et tous les autres barons et chevaliers aux autres tables. […] Et m’est avis que vous avez grand’raison de vous éjouir, bien que l’affaire ne soit tournée à votre gré, car vous avez aujourd’hui conquis le haut nom de prouesse et avez passé tous les mieux faisants de votre côté. […] La réflexion qui termine et que l’auteur ne fait pas en son nom, mais qu’il place dans la bouche des chevaliers présents, ce pronostic tout flatteur et favorable sur l’avenir du prince-roi, s’il lui est donné de vivre pour y atteindre, rappelle dans une perspective éloignée l’instabilité des choses humaines et les compensations du sort, qui ne permet pas aux plus heureux d’accomplir tout leur bonheur :-ce prince si brillant, et à qui tous souhaitent vie, ne régnera pas en effet, et mourra plein de gloire, mais avant le temps.
Nous allons essayer, après M. de Lescure, de le bien définir et de donner de lui l’idée qui pourra le rendre jusqu’à un certain point reconnaissable à ceux même qui le liront peu, mais qui aiment assez les Lettres pour vouloir qu’un nom cité à la rencontre leur représente quelque chose. […] Bruguière (c’était son nom) est bien négligent, bien lent, bien froid pour la mémoire de son oncle ; il a des éclipsés et des absences qu’il passe on ne sait où, en retraite ou ailleurs ; le congréganiste revient de là en assez piteux état, les yeux malades, et comme un homme « qui n’a pas gagné ce mal d’œil à lire les ouvrages de son oncle. » Il faut lui arracher les papiers un à un et le stimuler sans cesse. […] A l’occasion d’une édition de Boileau qu’il préparait (1727) : « Des Maizeaux fera pis que des vignettes, écrit Marais ; il fera des Notes de sa façon, qui sont toujours basses et plates, et nous donnera un Despréaux aussi beau que sa Vie 5 ; je sais qu’il s’est adressé à M. de Valincour qui, sur son nom seul, a refusé tout éclaircissement, et moi de même. » Et voilà pourtant l’homme qui est chargé d’introduire dans le monde savant les Lettres de Bayle et d’écrire sa Vie ; on est encore trop heureux de l’avoir, faute de mieux. […] Quand on vient comme moi de relire tant de pages que le temps a déjà fanées et qu’on sort de tous ces noms qui circulaient alors et qui signifiaient quelque chose, Basnage, l’abbé Le Clerc, Sorbière, Bouhier lui-même, Bayle, une tristesse vous prend, et je suis frappé de ceci : c’est qu’il n’en est pas un seul dont j’osasse conseiller aujourd’hui à mes propres lecteurs la lecture immédiate et pour un agrément mêlé d’instruction ; car tout cela est passé, bon pour les doctes et les curieux seulement, pour ceux qui n’ont rien de mieux à faire que de vivre dans les loisirs et les recherches du cabinet. […] Poirson, que vous ayez cru sur parole M. de L., m’accusant d’avoir pu écrire une Histoire de Henri IV en quatre volumes sans prononcer le nom de Gabrielle d’Estrées, et que vous ayez accueilli cette imputation dans votre article du 24 octobre.
Dès l’origine il a son nom : c’est la langue des honnêtes gens ; il est fait, non seulement pour eux, mais par eux355, et Vaugelas, leur secrétaire, ne s’applique pendant trente ans qu’à enregistrer les décisions « du bon usage ». […] Souvent on ne prend pas la peine de lui trouver un nom propre ; il est Chrysale, Orgon, Damis, Dorante, Valère. Son nom ne désigne qu’une qualité pure, celle de père, de jeune homme, de valet, de grondeur, de galant, et, comme un pourpoint banal, s’ajuste indifféremment à toutes les tailles à peu près pareilles en passant de la garde-robe de Molière à celle de Regnard, de Lesage, de Destouches et de Marivaux375. […] Il en écarte le plus qu’il peut, tant qu’enfin il n’en garde qu’un extrait écourté, un résidu évaporé, un nom presque vide, bref ce qu’on appelle une abstraction creuse. […] Balzac passait des journées à lire l’Almanach des cent mille adresses et courait en fiacre pendant des après-midi, regardant toutes les enseignes, afin de trouver le nom propre de son personnage.
Ce fut vers 1450 que ce nom passa aux représentations dramatiques. […] Les bourreaux, de mine truculente, aux noms pittoresques, Humebrouet ou Claquedent, sont de facétieux compères, évidemment sympathiques à l’assistance, même quand ils torturent les saints ou le Christ : on ne trouve jamais leurs rôles trop longs. […] La moralité fut de plus en plus un drame pathétique, qui usurpa parfois le nom de tragédie 154 1 , et devint peut-être en quelque façon la tragi-comédie de Hardy. […] Sottie et moralité étaient dirigées contre Jules II : la moralité l’introduisait sous le nom de l’Homme obstiné entre Peuple italique et Peuple français. […] On ne sait par qui ni quand Patelin fut composé et joué : tous les noms, toutes les dates qu’on a donnés ne s’appuient sur aucun fondement sérieux.
Mais une certaine indigence de mots et d’images se découvre à des prosaïsmes, à des expressions trop approximatives, qui étonnent et détonnent ; ou bien, à maintes places, un adjectif, un nom, un verbe qui ne sont plus de la langue chantée, ou qui ramènent trop près de nous. […] Il ne doit rien à la mythologie grecque, ni à l’histoire ancienne ou moderne, ni à Boileau, ni aux noms propres de M. […] On aime à se représenter ce poète en seigneur de jadis, et pourquoi pas choisir, à cause de son nom, ce Thibaut de Champagne qui parcourut la terre d’Ardenne et connut les rives de la Meuse ? […] Ceux-là se sont appelés Eschyle et Dante, Michel-Ange et Phidias, Christian von Gluck, Sébastien Bach, Léonard de Vinci, mais ils ont porté aussi d’autres noms qui sont plus près de nous. […] J’ai retrouvé par hasard le nom de Griffin parmi ceux des prisonniers anglais à la bataille de St-Cast.
C’est à Bâle qu’il publia ce livre, sans le signer de son nom, « si peu, dit-il, je me proposois de me mettre en réputation par ce moyen » ; L’Institution chrétienne égala ce qu’on en avait attendu. […] Calvin a donné son nom à sa religion. […] On appelait Faret, par dérision du nom de Farel, une sorte de poisson très-commun, dont on mangeait la chair coriace au milieu des rires. […] Pendant les vingt années qui s’écoulèrent entre la première édition et la dernière, il l’augmenta de toutes les réponses qu’il eut à faire aux objections que suscitait incessamment sa doctrine, et qui s’autorisaient du nom de quelque contradicteur éclatant. […] Luther encore vivant, Calvin écrivait deux mille pages à la gloire de la Réforme, sans prononcer son nom !
Ils font à leur tour un siècle qui s’appellera de leurs noms. […] Ces deux causes ont été si actives et si puissantes, que Montesquieu leur donne leur vrai nom en les appelant des causes de destruction. […] » Montesquieu lui-même n’eût pas su beaucoup de gré à son panégyriste, de faire en son nom aux lecteurs de l’Esprit des lois des promesses si semblables à des menaces. […] Sa gloire se fait sans aide, et son nom égale tout à coup les plus grands, sans que personne s’y emploie, ni que la mode s’en mêle. […] Il l’a accusée de vouloir détruire et non régler les sentiments de l’homme, de parler à l’entendement et nom à l’âme88 ; critique injuste, contre laquelle témoigne la popularité sans vicissitudes de ces moralistes soi-disant outrés.
Il avait aussi à se rendre libre des ménagements que lui imposait envers l’Europe, toujours animée contre le nom du grand roi, l’accueil qu’on y faisait à ses écrits. […] Par exemple, on forme de tous les traits qui appartiennent aux plus grands poètes un type de poésie ; en regard de ce type, on place tel poète qui, pour être au-dessous, n’en a pas moins des traits du grand poète, et on lui en refuse le nom. […] Il aimait toutes les grandes choses ; il ne confondait pas la gloire avec le bruit de son nom ; il ne pensait pas encore à recommander Dieu comme une institution de police. […] Les mêmes contemporains qui le détournaient d’écrire le Siècle de Louis XIV, lui commandèrent de faire ce procès au passé, par les mêmes principes au nom desquels on avait mis à la raison Aristote, puis Homère. […] Le nom même d’amitié ne convient guère à cette espèce de coquetterie d’esprit, par moments caressante, plus souvent inquiète et ombrageuse, qui rapprocha et éloigna tour à tour l’un de l’autre ces deux esprits et ces deux hommes.
Mettez un nom sur mistress Clarkson, un nom qui la précise, qui lui fasse prendre le corps de l’actualité, et le faux de la situation saute aux yeux. […] L’opinion du monde, l’opprobre d’un procès public, l’honneur de sa famille, le respect de son nom, la voilà prête à fouler aux pieds tout cela, pour posséder l’homme qu’elle aime et pour se perdre avec lui. […] Le mari, divorcé ou non, la chose n’y fait rien, d’une drôlesse internationale, mise au ban de toute société honnête, qui traîne et salit son nom sur tous les marchés galants de l’Europe ; plus infâme encore si elle possède vraiment l’odieuse virginité qu’elle affiche ; volant, comme au coin d’un lit, en ce cas, l’argent de ses amants qui n’y entrent pas. […] On lui chercha et on lui trouva un père légal, dans la personne d’un certain marquis de Quansas, gentilhomme ruiné et taré, qui n’avait plus que son nom à vendre, et qui eut l’esprit de mourir, quelques mois après en avoir touché le prix.
C’est par un procédé de simplification grossier que l’on se tient à donner le nom d’instincts aux diverses parties qui concourent à la formation de cette entité complexe qu’est la personne humaine : ces instincts eux-mêmes, sous le nom abstrait dont nous les désignons et au moyen duquel nous les isolons pour les saisir, cachent une multiplicité fourmillante d’existences séparées qui déjà se dérobent à notre regard et à nos nomenclatures. […] Il se réveille de sa passion, chargé de conséquences qu’il n’a pas voulues, comme s’il eût subi la suggestion d’un autre qui eût abusé de son nom et exploité son énergie contre lui, On voit comment une duperie de cette sorte asa source en un Bovarysme de la personnalité. […] Or durant le règne de cet instinct, la vie intense, inconnue et réelle, qui se donne cours, au regard de la conscience individuelle, sous le nom de l’amour, tend à sortir des limites et de l’habitat qui lui furent, jusqu’alors fixés. […] La découverte du vaccin contre la rage est peu de chose comparée aux admirables travaux de Pasteur sur la dissymétrie moléculaire ; mais par sa portée pratique elle a frappé l’imagination populaire et a illustré le nom du savant.
L’œil accroche au passage quelque nom de vieille paroisse qui fait songer : Saint-Séverin, Saint-Jean-en-Grève. […] Et quelle anonyme poussière ferait tout ce passé de millions d’hommes, qui est sous nous, sans cette signature de leur nom et de leur vie déposée là ! […] ce nom me revient, et je ne sais quel mirage voit mon esprit entre cette toile, et l’œuvre de Shakespeare. […] N’en trouverez-vous pas encore le nom et le type dans Shakespeare, en quelque Perdita ? […] » De là, la parole de Sainte-Beuve saute à Flaubert : « On ne doit pas être si longtemps à faire un livre… Alors on arrive trop tard pour son temps… Pour des œuvres comme Virgile, ça se comprend… Et puis après Madame Bovary, il devait donner des œuvres vivantes… des œuvres, où l’on sente l’auteur touché personnellement… tandis qu’il n’a fait que recommencer Les Martyrs de Chateaubriand… S’il avait fait cela, son nom serait resté à la bataille, à la grande bataille du roman, au lieu que j’ai été forcé de porter la lutte sur un moins bon terrain, sur Fanny… Alors, Sainte-Beuve s’étend sur l’ennui de sauter de sujet en sujet, de siècle en siècle… On n’a pas le temps d’aimer… Il ne faut pas s’attacher… Cela brise la tête : c’est comme les chevaux dont on casse la bouche en les faisant tourner à gauche, à droite, — et il fait le geste d’un homme qui tire sur un mors. — « Tenez, me voilà engagé pour trois ans… à moins d’un accident.
Après avoir entendu la lecture (comme on aurait désiré que vous pussiez l’entendre, messieurs), de cette composition vraiment classique et pleine d’urbanité, le jury n’a pas été surpris de rencontrer le nom de l’auteur, M. […] Toutefois, si l’on met à part un certain nombre de grands noms, on peut dire qu’en général, l’homme de lettres du xvie siècle adore l’antiquité, sans la bien comprendre, dédaigne le présent qu’il comprend moins encore, vit seul ou avec ses pareils, lit beaucoup, écrit assez et pense peu. […] Sans doute au début de la carrière, quand il s’agit de se faire un nom, la qualité est indispensable : une grande célébrité ne s’établit jamais sans un certain talent. Mais, comme l’a très bien dit La Bruyère, « il est plus difficile de se faire un nom par un ouvrage excellent que de faire valoir un ouvrage médiocre par le nom qu’on s’est déjà acquis ».
II, § 7, 8, 9], a toujours un objet idéal ; les seuls jugements spontanés qui soient normalement et régulièrement portés sur elle sont ceux que le langage vulgaire réunit sous le nom de comprendre : quand je me parle, je me comprends, c’est-à-dire que je mets des idées sous les mots et des rapports d’idées sous leurs relations syntactiques. […] La mémoire, par exemple, a ses caprices, encore mal expliqués : bien souvent, les noms propres font défaut à l’appel de la pensée ; nous savons pourtant qui nous voulons nommer : son caractère, sa taille, sa profession, ses parents, ses opinions politiques, son vêtement habituel, tout ce qui constitue pour notre esprit la personnalité de l’anonyme, est synthétiquement présent à la conscience ; le nom seul est absent ; il nous revient plus tard, quand nous l’avons cherché, ou de lui-même quand nous ne le cherchons plus. Inversement, il arrive parfois qu’un nom propre dit devant nous ne nous rappelle rien au premier moment ; puis nous reconnaissons de qui l’on a parlé ; nous reconnaissons, c’est-à-dire nous comprenons. […] Le mot sagacité vient enfin, et mon idée l’adopte comme son expression propre ; et alors seulement, mais à l’instant, elle se manifeste dans mon esprit dans toute sa plénitude… Nous éprouvons tous les jours le besoin qu’un nom, un mot rappelle à notre esprit une personne que nous devons voir, un lieu où nous devons aller, une affaire que nous devons traiter ; … on se souvient vaguement…, faute d’un mot qui aurait rappelé l’idée précise… Ainsi l’on oublie les expressions et non pas précisément les idées, puisque l’idée se montre aussitôt que l’expression se présente.
» Un immense fleuve d’oubli nous entraîne dans un gouffre sans nom. […] Il habitait la Cornouaille, près de la petite ville qui porte son nom (Saint-Renan). […] Je n’ai jamais su son nom, et même je crois que personne ne le savait. […] On l’appela « Système », et bientôt il n’eut plus d’autre nom. […] La forme ancienne est Ronan, qui se retrouve dans les noms de lieu, Loc-Ronan, les eaux de Saint-Ronan (pays de Galles), etc.
Chez les modernes, il suffit de rappeler les noms de Leibniz, Locke, Condillac et leurs disciples. […] La psychologie a des faits à classer comme la physique ou la botanique : elle sépare ceux qui diffèrent, réunit ceux qui se ressemblent, et forme ainsi des groupes ; à chaque groupe elle attribue un nom, qui, comme les termes chaleur, magnétisme, lumière, désignent les causes inconnues de phénomènes connus. […] On peut comprendre d’abord sous le nom de psychologie descriptive l’étude des phénomènes de conscience, sensations, pensées, émotions, volitions, etc., considérés sous leurs aspects les plus généraux. […] Elle déterminerait les caractères psychologiques qui distinguent ces diverses tournures d’esprit que nous désignons sous les noms de poëte, géomètre, industriel, homme de guerre, etc., etc., ramenant ainsi son étude à celle d’un certain nombre de types. […] La science acceptera leur œuvre et oubliera leur nom.
Le bien et le mal alors perdent pour eux leur nom ; toutes les choses se renversent : « Combien tu rends chère et aimable la honte — qui, comme un ver dans la rose parfumée, — souille la beauté de ton nom florissant ! […] Au premier regard jeté sur Roméo, Juliette dit à sa nourrice : « Va, demande son nom. […] Fragilité, ton nom est femme. — Un petit mois. […] Rencontrant Orlando, il lui dit : « Rosalinde est le nom de votre maîtresse ? […] William, nom de Shakspeare.
Vous savez le phénomène qui s’est produit chez nous au sujet du nom et de la personne de Napoléon. […] Il l’appelle Buonaparte, ce qui est la façon désobligeante de prononcer le nom de Bonaparte ; mais ce nom, il ne peut pas le taire. […] Il y a une pièce d’Alfred de Musset intitulée Fantasio, et je pense bien que Fantasio emprunte son nom à la fantaisie. […] ai-je pensé, malgré ce grand nom d’hommes, Que j’ai honte de nous, débiles que nous sommes ! […] Et il est resté, depuis ce temps, célèbre sous le nom de « l’homme au gilet rouge de la première représentation de Hernani ».
Cette peinture, assure Champfleury, est d’un maître espagnol et fou, dont lui seul, Champfleury, sait le nom ! […] Mais nul ne pouvait mettre un nom sur ce froc ; évidemment, il n’était pas du pays. […] qu’il est bien nommé de ce nom, La Croix-Jugan ! […] Sa critique, aujourd’hui, c’est exactement le livret de l’Exposition, avec une petite note pittoresque au bas de chaque nom. […] Sous ces noms grecs il ne faut pas chercher d’individualités grecques ; ici, Thésée, Ajax et les autres ne conservent point leur nationalité ; ces noms historiques deviennent, dans la tragédie racinienne, des noms de fantaisie, comme Éraste, Valère, Alceste, dans les comédies de Molière.
Ce nom produisait sur M. […] Il met ces noms ensemble, sans hésiter. […] L’écrivain parle tout haut sa pensée, il prononce le nom d’Inès. […] Un nom prestigieux, et rien de plus. […] Mon nom est dessus.
Que d’autres noms on ajouterait à la liste, depuis Constant et Fromentin jusqu’à Pascal ! […] Une très longue nouvelle : l’Histoire sans nom. […] Il resterait à expliquer comment cette grandeur a été méconnue par les critiques dont j’ai cité les noms. […] Le souci de son nom le lui défend. […] Révélation du nom de l’Étrangère.
Les fameux comiques nous manquent, et l’on n’a que le nom de Ménandre, qui fut peut-être le plus parfait dans la famille des génies dont nous parlons ; car chez Aristophane la fantaisie merveilleuse, si athénienne, si charmante, nuit pourtant à l’universalité. […] Notre poëte rompit dès lors avec sa famille et les Poquelin ; il prit nom Molière. […] Notez que cette joyeuse histoire n’a eu tant de vogue que parce que le nom populaire de notre grand comique s’y mêle et l’anime. Le nom littéraire de Boileau n’aurait pas suffi pour la vulgariser à ce point ; on ne va pas remuer de la sorte des anecdotes sur Racine. […] Mais parmi les grandes gloires elles-mêmes, qui durent et survivent, il en est beaucoup qui ne se maintiennent que de loin, pour ainsi dire, et dont le nom reste mieux que les œuvres dans la mémoire des hommes.
Toutes les reconstructions systématiques d’épopées disparues (comme celle de Kurth, pour ne citer qu’un nom) pèchent par une accumulation de subtilités ; très ingénieuses dans le détail, elles sont fausses dans l’ensemble. […] Christine, Chartier, Maillard ou Menot sont là pour l’attester. » On pourrait ajouter bien d’autres noms encore, par exemple Eustache Deschamps, et, comme essentiel à un autre point de vue : Commynes. […] Toutefois, il y a ces trois noms ; chacun d’eux représente un cas particulier ; ces trois cas confirmeront ma thèse de trois façons. […] Je me borne ici à deux ou trois noms, accompagnés de brèves remarques. […] Faut-il citer des noms ?
Landouzy, le nom. […] Il brouillait tous les noms. […] Il compte sur son nom pour continuer ses méfaits. […] Mais l’accident, qui tient à son nom, ne se manifestera plus dans les étoupilles. […] Leur nom général est « plaisirs », qu’il ne faut pas confondre avec « plaisir ».
Molé était un nom ancien, qui avait senti de bonne heure la nécessité d’être un homme nouveau. « Vous avez fait comme nous, monsieur, lui disait M. […] J’écarterai le nom respecté de M. le comte Molé, et je dirai à notre honorable confrère que les services que lui-même a rendus à cette époque difficile, le rôle qu'il y a joué, peuvent lui faire quelque illusion dans l’impression qui lui en est restée.
Harel est un homme d’esprit, c’est la qualification invariablement attachée à son nom. […] On y voit avec douleur combien M. de Chateaubriand, malgré son grand nom et ses talents, est dupe des hommes d’esprit et des meneurs de son parti.
N’était-ce pas d’ailleurs, puisqu’on y insistait, le lieu de se souvenir de quelques noms célèbres, écartés encore aujourd’hui presque aux mêmes titres, et sur lesquels l’injustice de M. de Vaublanc pèse toujours ? […] Arnault d’être court sur un sel sujet, qui lui prescrivait pourtant de ne pas omettre quelques noms rayés en même temps que le sien et restés jusqu’ici absents, lui interdisait-elle donc, à lui naguère proscrit, de sortir un moment du cadre étroit de cette enceinte, de se rappeler à l’esprit ce qu te passe autour de nous, ce qui s’y accomplit d’arbitraire, ce qui y règne de violent et d’inusité ?
A peine le nom s’en fut-il répandu que l’on discutait à perte de vue sur sa nature. […] Des caractères que tout le monde comprend sous le nom de romantisme, plusieurs essentiels distinguent le Celte. […] Ce sont là de bien grands noms à côté de Saint-Saëns. […] Le jeune artiste n’avait pas voulu paraître sous son nom. […] Telle était, aux yeux de Baptiste, l’importance de son auteur qu’il ne le nommait même plus de son nom.
Son père s’appelait Pierre Eyquem, nom de cette famille anglaise ; le nom de Montaigne qu’il y ajouta vint de la seigneurie qu’il habitait, château situé sur une montaigne, comme on écrivait en ce temps-là. […] Ceux de Mlle de Scudéry, bien qu’ils fussent publiés sous le nom de son frère, ne trompèrent non plus personne. […] Saint-Léger (c’était le nom de l’indiscret) à faire des excuses au public ; ce qu’il fit aussitôt. […] C’est même de là que vient le nom de la critique d’art, appelée esthétique (aisthesis, sensation) : nom qui semble présenter un sens moins large, moins élevé, que la chose qu’il désigne ; mais c’est que dans les arts le moral et le physique se mêlent plus que jamais. […] Était-ce en souvenir d’elle qu’il avait donné d’abord le nom de Léonore à l’opéra qui s’appela ensuite Fidelio ?
Elles sont la manifestation la plus naturelle, la plus franche et la plus aisée de cet esprit tout français, à la fois aimable, joyeux et agressif, qui avait pris le nom de Marot. […] Baptisé suis au nom qui tant bien sonne Qu’au nom de lui le Père éternel donne Ce que l’on quiert ; le seul nom sous les cieux En et par qui ce monde vicieux Peut être sauf ; le nom tant fort puissant Qu’il a rendu tout genou fléchissant Soit infernal, soit céleste ou humain ; Le nom par qui du Seigneur Dieu la main M’a préservé de ces grands loups rabis Qui m’épiaient dessous peaux de brebis. […] Il faudrait donner à cela un autre nom. […] … Pensent-ils donc, je ne dy égaler, mais approcher seulement ces auteurs en leur langue, recueillant de ce poète ores un nom, ores un verbe, ores un vers et ores une sentence ? […] Los idées littéraires de Ronsard parlant en son propre nom ne sont qu’un complément et le plus souvent qu’une confirmation de celles qu
Au reste, aucun système d’éducation ne saurait être généralisé : ici on appliqua l’amour ; Eugène était son nom, le Bien-né. […] La périphrase l’indiquerait, mais le nom n’y est pas ; l’auteur en est encore aux périphrases comme plus élégantes. […] Cependant, quand il fit son rapport sur la liberté du culte, au nom des trois comités, il dit tout net que les intérêts de la religion étaient des chimères. […] Chaque jour M. de Maistre avait à peine achevé son repas que le Père Hintz (c’était le nom du savant) arrivait chargé de vieux livres, et des dissertations s’établissaient à fond entre eux sur le grec, l’hébreu, le copte. […] Il manquait à M. de Maistre, absent, de l’avoir vu de près, encore sans nom (car le nom de tiers-état dont Sieyès l’avait baptisé au début n’était que l’ancien).
Tout le côté du sud était couvert par les noms gravés d’hommes fameux, mais le soleil les fondait sans cesse. Du côté du nord, les noms, mieux protégés, restaient entiers. […] Au moment délicat, avec une hypocrisie transparente, il se couvre du nom de son auteur. […] Entre tous ces noms, il y en a un sur lequel il compte. […] Son nom aujourd’hui en Angleterre désigne la respectable maison de commerce Bonneau et Cie.
Vigny se fit un nom, mais ce nom, concentré dans quelques salons, ne fut pas suffisamment populaire. […] « Le Poète était tout pour moi ; Chatterton n’était qu’un nom d’homme, et je viens d’écarter à dessein des faits exacts de sa vie pour ne prendre de sa destinée que ce qui la rend un exemple à jamais déplorable d’une noble misère. […] pardonne-moi de prendre pour symbole le nom que tu portais sur la terre, et de tenter le bien en ton nom. » Écrit du 20 au 30 juin 1834. […] car, à présent, mon nom et ma demeure, tout est connu ; et si demain ce livre n’est pas achevé, je suis perdu ! […] C’est ma faute ; mais je vous assure que votre nom n’ira pas en prison !
Les noms des auteurs sont écrits pour la plupart sur la tranche du livre. […] La Douze-Tomans était une courtisane, à qui on avait donné ce nom, parce qu’elle prenait cette somme la première fois qu’on venait chez elle. […] On leur a donné un nom sale, qui marque l’effet que produisent communément sur ceux qui y entrent les peintures impudiques dont ils sont remplis. […] Quant aux monts Acroceraunii, ils étaient situés en Epire ; mais Paul Orose donne aussi ce nom à des montagnes qui séparent l’Arménie de l’Ibérie. […] On donne le même nom aux ruines de Persépolis.
Qu’il ait omis le nom de La Fontaine, c’est tout naturel ; il n’a mis, dans l’Art poétique, aucun nom d’homme vivant ; il allait de soi qu’il ne nommât pas La Fontaine. […] Forcé de me hâter un peu, je passe au dix-huitième siècle, et je ne vous citerai que deux ou trois noms. […] La poésie narrative, la poésie descriptive, qu’il faut appeler la poésie pittoresque pour lui donner un nom honorable, et elle le mérite chez lui, la poésie dramatique, la poésie élégiaque, la poésie philosophique, il a touché à tout cela avec infiniment de talent dans chaque genre. […] Un dernier point, sur lequel je n’insisterai pas, du reste ; comment placer La Fontaine, quel nom, à proprement parler, quelle étiquette mettre sur ce grand nom de La Fontaine ?
C’est le premier terme d’une trilogie historique qui implique dans une même recherche l’ancien Régime, la Révolution et le Régime nouveau, de quelque nom qu’un jour l’Histoire l’appelle. […] Dans le grand ossuaire de son livre, il fait avec l’étiquette de leurs noms, pour que mieux on le croie, une pyramide de ces têtes coupées par ces Tamerlans du ruisseau ! […] Le parlement de Bordeaux, quand tout brûlait dans le Midi, avait envoyé à l’Assemblée quatre-vingts adresses de quatre-vingts villes, qui criaient vers Elle et qui demandaient qu’on réprimât les excès sans nom de cette canaille, devenue un peu trop Reine de France, et la Constituante, qui mentait à son nom, qui ne sut jamais rien constituer, improuva honteusement ces quatre-vingts adresses et commença ainsi à démolir l’ordre judiciaire, au milieu de tant d’autres démolitions ! […] Taine a prouvé qu’elle l’était sous un autre nom ? […] Mais, je n’ai pas de peine à le reconnaître, il était autrement fort que le tas de niais qui se donnent maintenant ce nom-là !
Moreau, c’est le nom d’un héros et d’un poète. Dans sa haine pour l’héroïsme et dans son amour pour la vulgarité, il n’aurait pas dû donner au drôle de son livre un nom porté par ce qu’il y a de plus beau parmi les hommes, un poète et un héros ! […] De quel autre nom appeler un homme qui n’a ni libre-arbitre ni volonté, et qui se laisse manger par toutes les chenilles de la création ? […] Je cherche vainement ce qu’il a été, dans ce livre dont je cherche le nom aussi pour dire exactement ce qu’il est. […] — de ne pas traduire le nom en français.
Le conflit engagé, Rosny écrit tout grossièrement ces choses au roi en nommant les masques et sans taire même le nom des dames. […] Il a horreur des mésalliances, et il appelle de ce nom les mariages des enfants de la noblesse d’épée « aux fils et filles de ces gens de robe longue, financiers et secrétaires, desquels les pères ne faisaient que de sortir de la chicane, de la marchandise, du change, de l’ouvroir et de la boutique ». […] Au commencement de 1606, rassuré sur ce chapitre des biens, il fut fait et reçu duc de Sully, et c’est sous ce nom que la postérité s’est accoutumée à le regarder. […] Pourtant, nul ouvrage, plus que celui qui porte son nom, n’aide à connaître Henri IV dans la vérité héroïque ou naturelle, et dans l’intime familiarité : et à lui-même Sully, au milieu de tout ce qu’il y a de trop, on n’a qu’à tailler dans cette masse un peu informe pour lui élever une statue.
Pourquoi ne pas remonter un peu dans le passé, surtout quand des noms connus et engageants nous y appellent ? […] Il fit faire des enquêtes exactes par toutes les provinces, pour que, si quelqu’un avait à réclamer contre quelque injustice ou exaction commise en son nom, elle fût réparée. […] Combattons pour Jésus-Christ, et il triomphera en nous : et ce sera à son nom et non à nous qu’il en donnera la gloire, l’honneur et la bénédiction. […] Je commente plus librement ma propre pensée, en la réimprimant, et je l’éclaire par des noms.
Autrefois, disait Duclos dans son livre des Considérations, les gens de lettres livrés à l’étude et séparés du monde, en travaillant pour leurs contemporains, ne songeaient qu’à la postérité : leurs mœurs, pleines de candeur et de rudesse, n’avaient guère de rapport avec celles de la société ; et les gens du monde, moins instruits qu’aujourd’hui, admiraient les ouvrages, ou plutôt le nom des auteurs, et ne se croyaient pas trop capables de vivre avec eux. Et dans le même ouvrage, à un autre endroit, parlant des gens à la mode et montrant l’inconvénient de cette prétention pour les diverses conditions du magistrat, du militaire, il ajoutait : « L’homme de lettres, qui, par des ouvrages travaillés, aurait pu instruire son siècle et faire passer son nom à la postérité, néglige ses talents et les perd, faute de les cultiver : il aurait été compté parmi les hommes illustres, il reste un homme d’esprit de société. » Ces deux passages rapprochés renferment toute la destinée de Duclos comme homme d’esprit et comme écrivain. […] On ne s’explique aujourd’hui le succès, même fugitif, de ses romans qu’en se souvenant qu’il y avait fait entrer beaucoup de portraits réels et qu’on les y cherchait, au risque peut-être de mettre au bas de chacun plus d’un nom à la fois. […] C’est un bon livre, qui ressemble à sa conversation refroidie ; les noms propres et les exemples qui pourraient égayer ou illustrer la matière font défaut : on a du moins un recueil d’observations fines, de maximes vraies et de définitions exactes.
» — J’éprouvais encore que, sous la rigueur du raisonnement chez Bourdaloue, il se sent un feu, une ferveur et une passion comme chez Rousseau (pardon du choc de ces deux noms), sauf que celui-ci déclame souvent en raisonnant et qu’avec l’autre on est dans la probité pure. […] Quand on demande à Bourdaloue ces traits, ces lumières du discours qui lui manquent, et qu’on lui oppose sans cesse Bossuet, je crains qu’on ne fasse une confusion, et que Bossuet ne soit là que pour cacher Chateaubriand, et pour signifier, sous un nom magnifique et plus sûr, ce genre de goût que l’auteur du Génie du christianisme nous a inculqué, je veux dire le culte de l’image et de la métaphore. […] c’est pour lui que nous vous offrons des sacrifices : il a rempli la terre de son nom, et nous vous demandons que son nom, si comblé de gloire sur la terre, soit encore écrit dans le ciel.
Le petit précepteur qu’on choisit, Julien, fils d’un menuisier, enfant de dix-neuf ans, qui sait le latin et qui étudie pour être prêtre, se présente un matin à la grille du jardin de M. de Rênal (c’est le nom du maire), avec une chemise bien blanche, et portant sous le bras une veste fort propre de ratine violette. […] Une de ses grandes théories, et d’après laquelle il a écrit ensuite ses romans, c’est qu’en France l’amour est à peu près inconnu ; l’amour digne de ce nom, comme il l’entend, l’amour-passion et maladie, qui, de sa nature, est quelque chose de tout à fait à part, comme l’est la cristallisation dans le règne minéral (la comparaison est de lui) : mais quand je vois ce que devient sous la plume de Beyle et dans ses récits cet amour-passion chez les êtres qu’il semble nous proposer pour exemple, chez Fabrice quand il est atteint finalement, chez l’abbesse de Castro, chez la princesse Campobasso, chez Mina de Wangel (autre nouvelle de lui), j’en reviens à aimer et à honorer l’amour à la française, mélange d’attrait physique sans doute, mais aussi de goût et d’inclination morale, de galanterie délicate, d’estime, d’enthousiasme, de raison même et d’esprit, un amour où il reste un peu de sens commun, où la société n’est pas oubliée entièrement, où le devoir n’est pas sacrifié à l’aveugle et ignoré. […] Le reste n’est que l’ouvrage d’un homme d’esprit qui se fatigue à combiner et à lier des paradoxes d’analyse piquants et imprévus, auxquels il donne des noms d’hommes ; mais les personnages n’ont point pris véritablement naissance dans son imagination ou dans son cœur, et ils ne vivent pas. […] [NdA] J’aime à me représenter cet amour français ou cette amitié tendre, dans ses diversités de nuances, par les noms de Mme de La Fayette, de Mme de Caylus, de Mme d Houdetot, de Mme d’Épinay, de Mme de Beaumont, de Mme de Custine ; jamais la grâce n’y est absente.
Je sais qu’il n’en est guère question à présent, selon le bas ministre (Fleury) qui le gouverne, et que ce sont les mal tôliers qui en sont les colonnes ; mais vous avez une patrie misérable, une province vexée par les esclaves subalternes, que l’on érige en souverains pour le malheur des peuples ; des amis que vous pouvez servir ; des compatriotes à qui vos talents exercés pourraient être utiles ; une famille dont vous devez ou soigner les affaires, ou soutenir le nom ; vous-même, à qui vous devez un plan fixe de bonheur et d’agrément ; que d’objets divers et opposés ! […] L’estime et le mépris ne sont-ils que des noms ? […] Il n’y a qu’un nom pour les passions que les mêmes objets font naître mais les objets ont tant de faces, et peuvent être envisagés dans des jours si différents, que les sentiments qu’ils inspirent ne se ressemblent en rien… Par notre idée nous ennoblissons nos passions, ou nous les avilissons ; elles s’élèvent ou descendent, selon les cœurs. […] C’est pour n’avoir pas eu présents alors les détails que je donne ici, que je me suis demandé si ce nom de Mirabeau que je rencontrais était bien exact.
Cette égalité et cette confusion avec le vil peuple, sous la main du roi et du ministre qui ordonnait en son nom, indignait le petit duc assez peu militaire de sa nature et peu soldat. […] De plus il a sous lui toute une élite d’hommes secondaires que cette histoire nous découvre et qui prennent figure et vie à nos yeux : — en première ligne, Martinet, lieutenant-colonel du régiment du Roi, mort maréchal de camp, officier modèle, dont le nom devient proverbial dans l’armée, et qui est l’instrument de la réforme, le parfait instructeur, le praticien de la discipline nouvelle dans l’infanterie ; — après lui, le chevalier de Fourilles, qui rend des services pareils, et qui est un autre Martinet pour la cavalerie ; — des intendants comme Chaniel, agent zélé, ferme, intelligent, dont les plus grands généraux redoutent les écritures, qui ne paraît pas en avoir abusé toutefois, et que Louvois, fidèle au principe de la séparation des pouvoirs, soutient sans broncher dans ses contestations avec les maréchaux victorieux, après la conquête. […] Si nous lui cherchions des analogues de nos jours parmi les hommes que nous avons vus à l’œuvre et que l’histoire a déjà mesurés, nous serions obligés de remuer et d’associer bien des noms. […] Et sur cela, Monseigneur, je prendrai la liberté de vous dire que les affaires sont trop avancées pour en demeurer là ; car je suis accusé par des gens dont je saurai le nom, qui ont semé de très-méchants bruits de moi ; si bien qu’il est nécessaire que j’en sois justifié à toute rigueur.
Rien ne se faisait à l’insu du roi ; rien ne se faisait qu’en son nom. […] Ses juges les plus sévères eux-mêmes l’ont reconnu : « Il y avait des esprits plus pénétrants, plus vifs, plus étendus que celui du roi, il n’y en avait point qui eussent plus de justesse49. » Cette règle et cette justesse, qu’il avait naturellement dans l’esprit, et qui devenait de la symétrie pour toutes les choses du dehors auxquelles s’applique le coup d’œil, pouvait, à la rigueur, s’appeler d’un autre nom, et les libertins spirituels, les évincés comme La Fare, essayaient de la flétrir du nom de roideur et de pédantisme. […] Mais, comme phénomène non moins mémorable, il remarque que « dans les diverses classes et jusque dans les rangs les plus élevés de l’ordre social, des hommes se sont produits qui en ont rassemblé en eux tous les traits caractéristiques, au point d’identifier leur nom avec l’idée même de ces rangs et de ces classes, et d’en paraître comme la personnification vivante. » Et il cite pour exemple Louis XIV, que la Nature créa, dit-il, l’homme souverain par excellence, le type des monarques, le roi le plus vraiment roi qui ait jamais porté la couronne.
Bon gré, mal gré, qu’on le veuille ou non, Guérin reste bien Ce sera son nom dans l’histoire littéraire de ce temps-ci, s’il y obtient un nom distinct, ce que nous espérons bien. […] Il y a des enfances dans ce Journal, mais à tout instant il est émaillé de jolies choses, de pensées délicates, de nuances exquises, le tout dit dans une langue heureuse, souvent trouvée, avec un mouvement et une grâce d’expression qui ne s’oublient plus, il faut bien appeler les choses par leur nom, elle s’ennuie : c’est une âme inemployée et même sevrée. […] mais on a parlé de classique dernièrement à propos des écrits d’une dame russe fort vantée, et j’ai protesté contre cette manière d’éloge : Mme Swetchine, avec tout son esprit, ne saurait, en effet, être appareillée aux véritables classiques, même en matière de spiritualité ; celle qui mériterait véritablement ce nom par la grâce du tour, la correction du trait, le naturel et la propriété des images, la simplicité (au moins relative) des pensées, ce serait Mlle Eugénie de Guérin, si elle avait fait un livre.
Notre siècle, un peu revenu depuis quelque temps du goût des révolutions en politique, a reporté cette passion assez innocemment dans l’histoire littéraire : il n’aime rien tant en ce genre que de défaire et de refaire, de détruire ou de créer ; il a un goût décidé pour déterrer ou réhabiliter des inconnus de la veille, et pour renverser de grands noms, des noms consacrés. […] Pourquoi un maréchal de Luxembourg, même au milieu de ses victoires et tout en tapissant Notre-Dame des drapeaux conquis, emporte-t-il avec soi, attaché à son nom, je ne sais quel vernis opiniâtre de déconsidération et de mésestime ? […] Catinat dut arriver à Pignerol sous un nom supposé, y rester caché comme un prisonnier d’État et attendre l’effet des engagements contractés par Mattioli.
MM. de Goncourt sont deux auteurs qui n’en font qu’un et dont le nom a acquis toute sa signification depuis leurs deux ou trois derniers romans très-remarquables, mais surtout par ce drame d’Henriette Maréchal qui a fait éclat et qui les a bombardés tout d’un coup à la célébrité. […] Pour tout ce qui est art du xviiie siècle, je leur rends les armes : en ce qui est des auteurs, c’est différent, et j’aurais, sur plus d’un nom, maille à partir avec eux. […] Pourquoi pas le nom aussi ? […] Sur tous ces points importants, ils sont bien du xviiie siècle encore, ils me rappellent des noms de gens d’esprit de ce temps-là par leur manière de juger.
Rôdant toujours autour de cette France interdite, elle séjourna encore à Hambourg, et c’est dans cette ville que la renommée, désormais attachée à son nom par Adèle de Sénange, noua sa première connaissance avec M. de Souza, qu’elle épousa plus tard vers 1802. […] Le couvent, pour elle, c’est quelque chose de gai, d’aimable, de gémissant comme Saint-Cyr ; c’est une volière de colombes amies, ce sont d’ordinaire les curiosités et les babils d’une volage innocence. « La partie du jardin, qu’on nommait pompeusement le bois, n’était qu’un bouquet d’arbres placés devant une très-petite maison tout à fait séparée du couvent, quoique renfermée dans ses murs ; mais c’est une habitude des religieuses de se plaire à donner de grands noms au peu qu’elles possèdent ; accoutumées aux privations, les moindres choses leur paraissent considérables. » Le couvent de Blanche, le couvent d’Eugénie sont ainsi faits. […] Mme de Revel, malheureuse dans son intérieur, se met à plaindre les mères qui n’ont que des filles, parce qu’aussitôt mariées, leurs intérêts et leur nom même séparent ces filles de leur famille. […] Ce nom même de Rothelin, si gracieux et aimable à prononcer, rappelle une branche descendante du preux Dunois.
Elle ne le connaît que de nom et par une simple information dérobée aux propos voisins. […] Le lion au repos la faisait rêver ; à de certaines fois où il n’y avait autour du cachet que le nom même des jours de la semaine, elle respirait plus librement. […] Ses lettres, à lui, étaient simples, sous enveloppe, sans cachet, adressées à Paris, poste restante, à un nom de femme qui ne devait pas être le véritable ; il semblait qu’elles fussent au fond bien plus sérieuses. […] Le monde l’a repris ; les passions politiques l’ont distrait, peut-être aussi d’autres passions de cœur, si ce n’en est pas profaner le nom que de l’appliquer à des attraits si passagers.
Étrangère à la théorie des récompenses individuelles, que la Grèce a répandue sous le nom d’immortalité de l’âme, la Judée avait concentré sur son avenir national toute sa puissance d’amour et de désir. […] La dynastie des Hérodes vivait dans un monde si différent du sien, qu’il ne la connut sans doute que de nom. Le grand Hérode mourut vers l’année même où il naquit, laissant des souvenirs impérissables, des monuments qui devaient forcer la postérité la plus malveillante d’associer son nom à celui de Salomon, et néanmoins une œuvre inachevée, impossible à continuer. […] Le principal mobile des martyrs est l’amour pur de la Loi, l’avantage que leur mort procurera au peuple et la gloire qui s’attachera à leur nom.
Sa manière d’être intérieure, sa véritable vie n’est connue que de lui ; mais, en récrivant, il la déguise ; sous le nom de sa vie il fait son apologie : il se montre comme il veut être vu, mais point du tout comme il est. […] Rousseau y parle des auteurs de ses jours ; il apporte en naissant « le germe d’une incommodité que les ans ont renforcée, dit-il, et qui maintenant ne lui donne quelquefois des relâches que pour, etc., etc. » Tout cela est désagréable et sent peu cette fleur d’expression que nous goûtions et respirions encore l’autre jour sous le nom d’urbanité. […] Mais Rousseau, avec tous ces désavantages que nous ne craignons pas d’après lui d’indiquer par leur nom, vaut mieux que Chateaubriand en ce sens qu’il est plus humain, plus homme, plus attendri. […] Et il continue, avec ce sentiment de bonhomie, d’observation et de vérité naïve, à développer un tableau où tout est parfait, où tout enchante, et où il n’y a que le nom de Maman appliqué à Mme de Warens qui froisse moralement et qui fasse peine.
Depuis lors le nom de Vauvenargues a grandi peu à peu, sa noble et aimable figure s’est de mieux en mieux dessinée aux yeux de la postérité. […] Dès qu’il le connaîtra mieux, le mot de génie va se mêler à tout moment et revenir sous sa plume à côté du nom de Vauvenargues, et c’est le seul terme en effet qui rende avec vérité l’idée qu’imprime ce talent simple, élevé, original, né de lui-même, et si peu atteint des influences d’alentour. […] Ce fut au printemps de 1740 que fut publiée, sans nom d’auteur, Introduction à la connaissance de l’esprit humain, suivie de réflexions et de maximes. […] » Il a résumé toute sa théorie à cet égard dans ce mot si souvent cité, et qui, déjà dit par d’autres13, restera attaché à son nom, comme au nom de celui qui était le plus digne de le trouver et de le dire : « Les grandes pensées viennent du cœur. » Comme critique littéraire, et dans les jugements qu’il porte au début sur les écrivains qui ont été le sujet favori de ses lectures, Vauvenargues n’est pas sans inexpérience : sur Corneille, dont l’emphase lui répugne jusqu’à lui masquer même les hautes beautés, sur Molière dont il ne sent pas la puissance comique, Voltaire le redresse avec raison, avec une adresse de conseil délicate et encore flatteuse : Vauvenargues reprend ses avantages quand il parle de La Fontaine, de Pascal ou de Fénelon.
Les autres corrections sont des suppressions de noms propres, qu’on suppléera par des points ou des étoiles. […] Ce titre, cette qualification de roi qui ne fut donnée qu’au fils du Grand Électeur, et comme par grâce, semblait plutôt avoir diminué le nom prussien qu’elle ne l’avait rehaussé. […] Il y a, dans ce nom polonais et dans les malheurs qui s’y rattachent, un reste de magie qui enflamme. […] Il court rapidement sur les temps barbares et stériles, et sur ceux de ses ancêtres dont on ne sait que les noms ou quelques traits insignifiants : « Il en est, dit-il, des histoires comme des rivières, qui ne deviennent importantes que de l’endroit où elles commencent à être navigables. » Il choisit le français de préférence à toute autre langue, parce que « c’est, dit-il, la langue la plus polie et la plus répandue en Europe, et qu’elle paraît en quelque façon fixée par les bons auteurs du siècle de Louis XIV ».
— Assez, lui dit Frédéric, qui reprend ici l’avantage du bon sens et du bon goût au moral : Je ne suis, je vous assure, ni une espèce ni un candidat de grand homme ; je ne suis qu’un simple individu qui n’est connu que d’une petite partie du continent, et dont le nom, selon toutes les apparences, ne servira jamais qu’à décorer quelque arbre de généalogie, pour tomber ensuite dans l’obscurité et dans l’oubli. […] Laissons, au sujet de Frédéric, ces noms tant redits et qui veulent être injurieux ou flatteurs, ces noms trop contestables de l’empereur Julien et de Marc Aurèle ; n’allons pas, d’un autre côté, chercher le nom de Lucien, dont il n’offrirait que des parodies et des travestissements étranges ; et, si nous voulons le désigner classiquement, définissons-le dans ses meilleures parties un écrivain du plus grand caractère, dont la trempe n’est qu’à lui, mais qui, par l’habitude et le tour de la pensée, tient à la fois de Polybe, de Lucrèce et de Bayle.
Son père, le plus pacifique, le plus prudent et le moins novateur des hommes, était pourtant attaché, par des affinités de vertu et de mœurs comme de pensée, à cette école qu’on désignait alors sous le nom de Port-Royal, et son fils en devint sous ses yeux comme un élève extérieur et libre, et tout littéraire, au moins par les méthodes qu’on lui fit suivre, et par l’esprit général qui présida à son éducation. […] Molière et Voltaire semblent avoir été pour lui comme non avenus et comme inconnus, avec tout ce que ces deux noms représentent. […] Dans la belle lettre à M. de Valincour sur l’incendie d’une bibliothèque, et où il cite tant Cicéron, il parle d’Astrée, c’est-à-dire de Mme la chancelière elle-même, célébrée sous ce nom par M. de Valincour dans je ne sais quelle idylle qui sentait son âge d’or. […] Malgré ces incertitudes, malgré ces tâtonnements et ces faiblesses, et bien que la plupart de ses qualités se tiennent elles-mêmes en échec, le nom de d’Aguesseau s’est transmis l’un des plus beaux et l’un des plus vénérés dans la mémoire française ; les années lui ont ajouté plutôt qu’enlevé de cet éclat et de cette fleur de renommée que, vers la fin, tous les contemporains ne lui reconnaissaient plus avec un égal respect.
De ce nombre est un poète à demi populaire, dont le nom revient souvent dans les joyeux recueils publiés par les frères Garnier, et chez qui la chanson prend bien des formes, M. […] Des poètes sérieux, consciencieux, élevés, y travaillent, et, si le public n’est pas familiarisé avec leurs noms, c’est qu’en France ce n’est que par le sentiment et la passion dramatique, et aussi par un coin d’esprit qu’on y mêle, que le public peut accepter, j’ai presque dit, peut pardonner la poésie : à l’état pur, elle n’existe guère que pour les poètes entre eux. […] Voici la petite pièce tout entière, dans sa simplicité relevée d’une bordure étincelante ; elle est intitulée La Dumas, c’est le nom d’une rivière de l’île Bourbon : la dumas. […] — Je me rappelle qu’un jour, comme je mettais en avant le nom de M. de Laprade pour la chaire de poésie latine au Collège de France, M.
Malgré son nom et son rôle à l’étranger, Mme des Ursins était toute Française, du sang de La Trémoille, fille de M. de Noirmoutier, si mêlé aux intrigues de la Fronde et si lié avec le cardinal de Retz, dont les Mémoires finissent par une plainte sur son infidélité. Et en même temps Mlle Anne-Marie de La Trémoille, par sa mère, était presque bourgeoise, une bourgeoise de Paris ; sa mère, Aubry de son nom, appartenait à une ancienne famille de robe et de finances. […] Telle était la princesse des Ursins à Rome lorsqu’elle y eut épousé en secondes noces le prince de ce nom (Orsini), duc de Bracciano. […] Louville, l’un des principaux agents de l’influence française auprès de Philippe V avant l’arrivée de Mme des Ursins, s’est montré injuste et injurieux contre elle, et en a parlé comme un rival évincé, avec toutes sortes d’outrages, dans les Mémoires qu’on a publiés sous son nom et d’après ses papiers : les Mémoires de Noailles, rédigés par l’abbé Millot, sont plus équitables.
Il se trouvait ainsi, simple mortel, le demi-frère du duc du Maine, du comte de Toulouse, enfin de ces sept enfants qui avaient nom Bourbon, et qui étaient traités comme de la pure race de l’Olympe. […] Une âme fière, généreuse, un cœur haut placé se serait dit : « La honte est dans ma maison, mon père n’a pas su sauver les dehors, et porter son malheur avec calme et dignité ; je soutiendrai mon nom mieux que lui. […] Je ne voudrais point ici évoquer des noms et faire comparaître les Cléons de la populace athénienne en regard des d’Antin de la cour de Louis XIV. […] — J’ai pensé qu’on ne lirait pas sans intérêt cette analyse imprévue que nous a permis de faire de son caractère intime et de sa nature si particulière, le plus assidu, le plus raffiné courtisan de Louis XIV, celui qui, par une convenance heureuse, a mérité de laisser son nom au plus élégant des quartiers de Paris.
Carrel est pour eux tous un nom, une question, déjà une énigme. […] En repoussant avec indignation le nom de transfuge, il acceptait le nom de réfugié ou même d’émigré français pour cette époque de sa vie. […] Un exemplaire unique du National, dans lequel les noms des auteurs sont indiqués d’une manière authentique au bas des articles (presque tous alors anonymes), me permettra de l’étudier durant ce laps de six mois et de le présenter au public avec certitude.
Le jeune abbé, invité par lui à ses dîners des mardis et des mercredis, y connut les savants du jour, les hommes de lettres de l’Académie des inscriptions, et quelques gens du monde qui se piquaient d’érudition et d’art ; il ressentit la première fois en leur présence quelque chose de ce même respect et de cette émotion qu’il avait prouvés à quinze ans en voyant d’abord M. de La Visclède : Ce profond respect pour les gens de lettres, dit-il, je le ressentais tellement dans ma jeunesse, que je retenais même les noms de ceux qui envoyaient des énigmes au Mercure. […] Ôtez ce mot de grandeur, ôtez ces noms de Platon et d’Aristote qui sont de trop, il reste vrai que l’abbé Barthélemy avait la plus belle tête ; trop de maigreur, mais tous les avantages extérieurs qui préviennent, et des manières qui faisaient de ce jeune savant le plus naturel des gens du monde : « L’abbé Barthélemy est fort aimable et n’a d’antiquaire qu’une très grande érudition » ; c’est ce que dit Gibbon et ce que répètent tous ceux qui l’ont connu. […] Le nom du duc et de la duchesse de Choiseul et celui de l’abbé Barthélemy sont devenus inséparables. […] Elle réfléchissait dans un âge où l’on commence à peine à penser… L’abbé Barthélemy a peint en mainte occasion Mme de Choiseul ; il l’a placée, elle et son mari, sous les noms de Phédime et d’Arsame dans le Voyage du jeune Anacharsis : « Phédime discerne d’un coup d’œil les différents rapports d’un objet ; d’un seul mot, elle sait les exprimer.
Elle mêle et varie mainte fois tous ces noms de maître, de frère et de roi, qu’elle accumule en lui, et qui ne suffisent qu’à peine à exprimer son affection si pleine et si sincère : « Quoi que ce puisse être, jusques à mettre au vent la cendre de mes os pour vous faire service, rien ne me sera ni étrange, ni difficile, ni pénible, mais consolation, repos et honneur. » Ces expressions, qui seraient exagérées chez d’autres, ne sont que vraies dans la bouche de Marguerite. […] — Non, madame, répondit-il. — Mais songez-y bien, mon cousin, lui répliqua-t-elle. — Madame, j’y ai bien songé, mais je ne sens rien mouvoir, car je marche sur une pierre bien ferme. — Or je vous advise, dit alors la reine sans le tenir plus en suspens, que vous êtes sur la tombe et le corps de la pauvre Mlle de La Roche, qui est ici dessous vous enterrée, que vous avez tant aimée, et, puisque les âmes ont du sentiment après notre mort, il ne faut pas douter que cette honnête créature, morte de frais, ne se soit émue aussitôt que vous avez été sur elle ; et, si vous ne l’avez senti à cause de l’épaisseur de la tombe, ne faut douter qu’en soi ne se soit émue et ressentie ; et, d’autant que c’est un pieux office d’avoir souvenance des trépassés, et même de ceux que l’on a aimés, je vous prie lui donner un Pater noster et un Ave Maria, et un De profundis, et l’arroser d’eau bénite ; et vous acquerrez le nom de très fidèle amant et d’un bon chrétien. […] Car il est bien entendu qu’on ne dira que des histoires vraies et non inventées à plaisir : on se contentera, quand il le faudra, de déguiser les noms des pays et des gens. […] Telle que je viens de la montrer dans l’ensemble, en fâchant de ne pas forcer les traits et en évitant toute exagération, elle a mérité ce nom de gentil esprit, qui lui a été si universellement accordé ; elle a été la digne sœur de François Ier, la digne patronne de la Renaissance, la digne aïeule de Henri IV par la clémence comme par l’enjouement, et, dans l’auréole qui l’entoure, on aime à lui adresser ce couplet que son souvenir appelle et qui se marie bien avec sa pensée : Esprits charmants et légers qui fûtes de tout temps la grâce et l’honneur de la terre de France ; qui avez commencé de naître et de vous jouer dès les âges de fer, au sortir des horreurs sauvages ; qui passiez à côté des cloîtres et qu’on y accueillait quelquefois ; qui étiez l’âme joyeuse de la veillée bourgeoise, et la fête délicate des châteaux ; qui fleurissiez souvent tout auprès du trône ; qui dissipiez l’ennui dans les pompes, donniez de la politesse à la victoire, et qui rappreniez vite à sourire au lendemain des revers ; qui avez pris bien des formes badines, railleuses, élégantes ou tendres, faciles toujours, et qui n’avez jamais manqué de renaître au moment où l’on vous disait disparus !
Le nom des choses qui y sont dépeintes, est écrit au-dessus en caracteres grecs, à peu près comme le nom des provinces est écrit dans une carte generale du royaume de France. […] On voïoit aussi il y a quelque tems plusieurs morceaux de peintures antiques dans les bâtimens qui sont compris vulgairement sous le nom des ruines des thermes de Titus ; mais les uns sont peris, comme le tableau qui representoit Coriolan, que sa mere persuadoit de ne point venir attaquer Rome, et dont le dessein fait par Annibal Carrache, et qui a été gravé, est aujourd’hui entre les mains de Monsieur Crozat le cadet ; les autres ont été enlevez. […] Le cavalier Del Pozzo, dont le nom est si celebre parmi les amateurs de la peinture, le même pour qui le Poussin peignit ses premiers tableaux des sept sacremens, avoit fait aussi un très-beau recueil de desseins d’après les peintures antiques que le pape Clement XI a acheté depuis quelques années pour le mettre dans la bibliotheque particuliere qu’il s’est formée.
Enfin, je l’ai déjà comparé à madame de Staël, mais c’est une madame de Staël changée en un Roméo littéraire qui serait très bien monté au balcon de l’autre, et que l’autre madame de Staël — la non transformée — aurait préféré pour la vitalité, la verve et toutes les diableries de l’expression, à ce sceptique blond de Benjamin, ce nom fade et faux qui sent le benjoin, tandis qu’il y a comme un coup de cymbale dans le nom tintant et frémissant de Xavier, qui sonne, pour Aubryet, comme un écho de son esprit ! […] Ce n’est pas, comme le xviie siècle, qui la nomma, la crut, une chose de société, mais de nature humaine ; et voilà même pourquoi son nom est resté. […] … Il y eut, au commencement de ce siècle, une jeune fille, peut-être moins phénoménale, qui avait sur l’azur de deux beaux yeux bleus le nom de Napoléon Empereur, écrit en lettres d’or, le jour, et, le soir, en lettres de feu.
Pour ceux qui croient à ce nom de Christ, Renan pouvait être quelque chose comme l’Antéchrist ! […] Je ne permets pas même à l’Épouvante d’appliquer ce grand et terrible nom d’Antéchrist à ce petit critique qui ronge l’histoire comme une souris ronge une dentelle, et qui n’a pas même inventé sa manière ; à ce malicieux frotté de respect et de bénignité, pour plus de malice, et qui, dans sa Vie de Jésus, pleuraille de tendresse sur l’homme pour mieux tuer le Dieu ! […] IV Eh bien, ces ridicules monstrueux, abjects et imbécilles, car il faut bien enfin appeler les choses par leur vrai nom, n’ont pas appelé le sifflet vengeur d’un bout de la Critique à l’autre bout ! […] On s’est étalé et vautré avec délices dans les grands mots, et les grands noms de l’érudition contemporaine, et même ceux-là qui ne sont pas de l’avis de ce… comment l’appellerais-je ?
Né avec un talent de poète, d’une délicatesse presque fragile, — mais la perle, dit-on, est malade, — Brizeux, dont le nom seul exprime tout ce qu’il fut, est mort comme poète, non pas hier, — il y a quelques jours, — comme les journaux l’ont annoncé, mais il y a déjà longtemps. […] Désormais, au lieu de ces poëmes flottants, rattachés les uns aux autres sous l’agrafe d’un même nom et d’une même pensée, paysages bretons, peints à la sépia, un peu tremblés par la main du peintre, mais qui nous pénètrent pourtant de leur touchante couleur brune, Brizeux publiera des vers ouvragés et creux, sous des titres tout à la fois ambitieux et vulgaires. […] Or, dans mon pays, tout à côté du sien, quand le cidre, notre hydromel de paysans, a été coupé avec de l’eau et qu’il n’a plus sa franchise et sa vaillance première ; quand son ambre pâli ne pétille plus, on ne l’appelle pas encore « du petit baire », ce dernier des noms et cette dernière des nuances, mais on dit : « c’est du mitoyen. » Eh bien ! […] Les compositions, ces ensembles qui ne tenaient pas et qu’il nous a donnés comme des poèmes sous les noms de Marie et de La Fleur d’or, ne sont, après tout, que des poésies diverses où les plus courtes sont, sans épigramme, les meilleures.
Ce n’est pas seulement aux nobles et aux chevaliers qu’il s’adresse : Je demande aussi à tous ceux qui savent les noms de plusieurs simples soldats que j’ai marqués comme j’ai pu, pour avoir commencé l’impulsion dans un combat, servi de guide à une brèche, ou mis le premier le genou sur les créneaux ou retranchements, qu’il leur plaise m’aider de tels noms sans avoir égard à la pauvre extraction et condition ; car ceux-là montent davantage qui commencent de plus bas lieu. […] Avec infiniment plus de moralité assurément que Bussy-Rabutin ou que Bonneval, il a comme eux une faculté de satire et de riposte dont il abuse ; sa réplique a volontiers un air de défi qu’il vous jette à la tête, en sous-entendant à peine : « Prenez-le comme vous voudrez. » Et puisque j’en suis à rassembler autour de lui les noms qui peuvent servir à le mesurer et à le définir, je dirai encore qu’il participe à cette démangeaison de Henri Estienne et de ces gens d’esprit pétulants qui se donnent avant tout la satisfaction d’imprimer leurs fantaisies, sauf à s’attirer bientôt des affaires sur les bras et à ne trop savoir comment en sortir.
C’est tout cela, c’est bien d’autres choses encore (car je ne puis tout énumérer) que l’on a appelé de ce nom général de Romantisme en notre poésie. […] C’est par une sorte d’abus, mais qui avait sa raison, que l’on a compris encore sous le nom de romantiques les poètes, comme André Chénier, qui sont amateurs de la beauté grecque et qui, par là même, sembleraient plutôt classiques ; mais les soi-disant classiques modernes étant alors, la plupart, fort peu instruits des vraies sources et se tenant à des imitations de seconde ou de troisième main, ç’a été se séparer d’eux d’une manière tranchée que de revenir aux sources mêmes, au sentiment des premiers maîtres, et d’y retremper son style ou son goût. […] Il faut vraiment qu’en notre pays de France nous aimions bien les guerres civiles : nous avons toujours à la bouche Racine et Corneille pour les opposer à nos contemporains et les écraser sous ces noms.
Le Maître lui avait écrit en termes exaltés des mérites et des beautés de sa fiancée future, elle essayera de l’entendre, — de supposer qu’il l’entend de l’épouse du Cantique des cantiques, de la seule épouse spirituelle digne de ce nom, de l’Église : Mais en écrivant, ceci, je relis votre lettre, et, comme me réveillant d’un profond sommeil, j’entrevois je ne sais quelle lumière au milieu de ces ténèbres, et quelque chose de caché et de mystérieux dans des paroles qui paraissent si claires et si communes. […] La partie de la correspondance qui devra le plus attirer les curieux est celle qu’elle entretint avec Mme de Sablé, à cause du bruit qui s’est fait depuis peu autour du nom de cette dernière. […] On se demandera, en entendant répéter si souvent ce nom de Sévigné, si Mme de Sévigné, à la faveur de son oncle, ne connut point la mère Agnès.
Il est curieux de voir dans le récit de Napoléon, à côté des noms des grands divisionnaires d’alors, Laharpe, Masséna, Augereau, Stengel trop tôt enlevé, poindre coup sur coup et comme s’échelonner les nouveaux noms destinés à l’illustration prochaine : Joubert en tête, distingué pour le combat du 13 avril à l’attaque de Cosseria et à la prise des hauteurs de Biestro ; Lanusse, adjudant général, décidant de la victoire du 15 à Dego ; Lannes fait colonel pour sa conduite dans le même combat ; Murat suppléant et vengeant dans une charge dernière Stengel tué le 21 à Mondovi. […] Nous sommes abandonnés au fond de l’Italie… Joubert, en tête de cette élite dont chaque nom est celui d’un héros, quel plus bel éloge !
Rousseau, qui nous l’apprend, n’indique pas toutefois le nom et la condition de la personne qui fit commettre au premier aumônier de Madame cette grave infraction à ses habitudes flegmatiques et régulières. […] Le premier acte d’opposition à Louis XIV, et le seul possible, lui vivant, c’était de parler paix, paix européenne perpétuelle, et d’aller renouer la tradition monarchique au nom populaire de Henri IV. […] Il le cite souvent, le réfute, s’en moque, s’en sert, lui arrange son Credo, le lui aiguise, le lui émoustille, et glisse ses propres pensées sous son nom.
Juliette et son Roméo sont un couple quelconque, des amis d’enfance ; Roméo élevé près de Juliette sous un faux nom : et quand nous le voyons, le doux, le tendre, le poétique enfant de Shakespeare est un « guerrier redoutable », un général vainqueur, enfin l’insipide héros cent fois revu. Il semble même que nous rétrogradions à Timocrate : Roméo, en sa vraie qualité de Montaigu, tue le fils de Capulet, et Capulet, pour venger son fils, s’adresse à Roméo, son fils adoptif sous le nom de Dolvedo. […] Othello et Hédelmone (nom plus classique sans doute que Desdémone) ne sont pas mariés.
Tout, couleur, hymne, encens, cri, frisson, le flambeau Liturgique ou maudit, l’autel ou l’officine, Autour d’un nom magique éclate en fleurs du Beau. […] Depuis, au long des jours de désir et de haine Dont les soleils couchants meurent au fond du cœur, Celles que tu créas rêvent d’une douleur Étrangement nouvelle et fervemment humaine, Et crient au loin ton nom qui rayonne d’un feu Céleste et souterrain comme une pierre ardente, Ô poète, qui retourna l’œuvre de Dante Et mis en haut Satan et descendis vers Dieu. […] Est-il un pèlerin des antres sans réponses Qui, se penchant pour épeler ton nom si las.
Disons tout de suite qu’il lui donne le nom d’éthologie ou science du caractère, et qu’il lui assigne comme procédé d’investigation la méthode déductive avec vérification79. […] « Le nom de psychologie, dit l’auteur, désignant la science des lois fondamentales de l’esprit, le nom d’éthologie sera celui de la science ultérieure, qui détermine le genre de caractère, produit conformément à ces lois générales par un ensemble quelconque de circonstances physiques ou morales.
Bornons-nous à indiquer quelques noms en commençant par les physiologistes. […] En psychologie, le nom du Dr Laycock reste surtout attaché à la théorie de la cérébration inconsciente, exposée par lui, dès 1838, dans un journal médical d’Edimbourg ; puis, avec plus de développement, dans son Mémoire Sur l’action réflexe du cerveau (1844). […] On ne s’entend ni sur le nom, ni sur le nombre des émotions simples.
Et l’on vit, la science aidant, d’aussi divers esprits que les Goncourt, Zola, Bourget, adopter, pratiquer, prêcher sous divers noms une doctrine unique. […] On sacra ses représentants de noms grotesques et bizarres — décadents, symbolistes, d’autres — qu’ils acceptèrent en souriant. Quel fou osa jamais grouper sous quelque nom générique d’école, des esprits aussi différents, aussi contraires, que ceux de Verlaine et de Mallarmé, de Vielé-Griffin et de Verhaeren, d’Henri de Régnier et de Jules Laforgue, de Jean Moréas et de Gustave Kahn — pour ne citer ici que les aînés.
Mais vous, critiques, en quel nom me parlez-vous ? […] Enfin, le travail d’invention, le plus pénible de tous, est presque nul ici, et l’on se procure, sans grande peine, le plaisir de voir son nom en grosses lettres au bas d’une page imprimée. […] Portez à un théâtre une pièce nouvelle, on vous demandera si vous avez un nom.
Voilà la marque distinctive et à part de ce talent qui n’est pas un talent, de ce génie qui n’est pas un génie, quoiqu’on lui donne ce nom pour l’exprimer, parce qu’il n’y a pas de nom au-dessus de ce nom.
Son Innocent III, pour lequel on cherche un nom convenable sans le trouver, a tous les défauts de la Conférence, ce genre abaissé de littérature, et ces défauts-là sont nombreux et grands. […] Innocent III — ce nom de diamant — n’est ici que comme un exemple éblouissant à l’appui d’une thèse contre l’Église romaine tout entière. […] Il arrive à peu près à la moitié du recueil qui porte son nom et après quatre longues Conférences sur les Apôtres, — les Pères apostoliques, — et le règne de Constantin.
Il paraît que ce nom de Marie Desylles, dont il est étoilé, ne serait pas la véritable étoile. […] Que ce soit donc un vrai nom que ce nom de Marie Desylles, ou que ce soit un pseudonyme, plus pudique que celui de George Sand qui ne l’était pas, si les lettres de Réa Delcroix sont un roman de femme, je suis plus à l’aise pour les juger.
, un roman, sous ce nom astronomique et surprenant de Pléiades 53. […] — se compose de six ou sept étoiles, et vraiment nous n’ayons guères davantage dans le livre qui porte ce nom. […] Dans le monde trop rare qu’on a inventé, dans cette bergerie céleste où du moins on voudrait un loup, on introduit les deux choses les plus rares, et qu’on voit le moins présentement dans ce monde qu’on méprise et qu’on a raison de mépriser, — le stoïcisme, qui est le christianisme de ceux qui ne sont pas chrétiens, et l’amour, qui n’existe plus que de nom dans une société athée à tout, jusqu’à l’amour !
On sait en effet qu’attaché de bonne heure à Mme de Staël par un sentiment plus vif encore et plus tendre que l’admiration, il avait voulu, à une certaine heure et quand elle fut libre, l’épouser, lui donner son nom et qu’elle s’y refusa absolument : il lui aurait semblé, à elle, en y consentant, déroger à quelques égards, faire tort à sa gloire, et, comme elle le disait gaiement, désorienter l’Europe. […] Aussi peut-on leur mettre des noms en passant.
Note Tels sont ces articles sur Chateaubriand qui m’ont valu, par la suite, tant d’injures, et au nom desquels on m’a contesté le droit d’étudier plus à froid et de juger Chateaubriand mort à un point de vue toujours admiratif, mais moralement plus vrai et plus réel. […] « Chateaubriand. » En citant de semblables éloges à mon sujet, je n’ai qu’une intention et qu’un désir : c’est de montrer que si, la veille ou le lendemain d’une telle lettre, nous venions à louer M. de Chateaubriand, comme il était tout naturel de le faire dans le milieu de société où nous vivions près de lui, nous ne faisions nullement pour cela la cour à un puissant lettré dont nous eussions besoin, ni une platitude envers un grand nom idolâtré ; il pouvait y avoir de notre part quelque complaisance assurément, mais cette complaisance n’était pas tout entière de notre côté, et elle était elle-même partagée.
Le portrait, la description de la personne et de la vie de la Torpille (c’est l’odieux nom de la pauvre fille perdue) accusent ces observations profondes et fines particulières à l’auteur, et respirent une complaisance amollie qui s’insinue bientôt au lecteur, si elle ne le rebute tout d’abord : c’est là un secret et comme un maléfice de ce talent, quelque peu suborneur, qui pénètre furtivement, même au cœur des femmes honnêtes, comme un docteur à privautés par l’alcôve. […] Sainte-Beuve à ces mots. « Ce dernier point nous mène assez droit à la récente publication de M. de Balzac… » Il se relie donc naturellement à l’article qu’on va lire. — Nous avons éprouvé néanmoins quelque hésitation à le reproduire, ainsi que les trois autres, qui viennent en ces mêmes mois (novembre 1838 et février 1839), car la Table de la Revue des Deux Mondes, publiée en 1857, met les divers Mouvements littéraires de ce temps-là sous le nom de Charles Labitte.
Il n’avait que douze ans lorsque le héros de sa race se révélait en Italie comme le premier général des temps modernes ; il n’en avait que seize lorsque la France saluait du nom de Consul le conquérant de l’Égypte et de l’Italie ; il en avait vingt quand l’empereur prenait son rang en Europe, le front ceint de la double couronne : il fut enveloppé dans sa fortune. […] Le prince était déchu ; il n’avait qu’un titre et un nom d’emprunt qui le masquait ; il n’avait plus de patrie fixe, et pourtant il avait confiance.
Le termite C’est le titre d’un roman très distingué et infiniment laborieux, torturé et torturant, de ce mahdi-romancier qui a nom J. […] Et, sous prétexte d’exprimer des nuances de sensation et de sentiment qui, si on les presse, s’évanouissent comme des rêves de fiévreux ou se ramènent à des impressions toutes simples et notées depuis des siècles, ils font de la langue française un je ne sais quoi qui n’a plus de nom.
Enfin, cette suggestion que les conducteurs des esprits et, si vous voulez, les critiques dignes de ce nom exercent sur le vulgaire, ils l’exercent souvent aussi sur eux-mêmes. […] Ainsi les snobs du commun ont pour guides des façons de snobs inventifs et supérieurs ; et, au point où nous sommes parvenus, le snobisme ne nous apparaît plus que comme un des noms particuliers de l’universelle illusion par laquelle l’humanité dure et semble même marcher.
Je sais seulement qu’aucun homme n’est plus inconnu que lui, et je sais aussi qu’il a fait un chef-d’œuvre, non pas un chef-d’œuvre étiqueté chef-d’œuvre à l’avance, comme en publient tous les jours nos jeunes maîtres, chantés sur tous les tons de la glapissante lyre — ou plutôt de la glapissante flûte contemporaine ; mais un admirable et pur et éternel chef-d’œuvre, un chef-d’œuvre qui suffit à immortaliser un nom et à faire bénir ce nom par tous les affamés du beau et du grand ; un chef-d’œuvre comme les artistes honnêtes et tourmentés, parfois, aux heures d’enthousiasme, ont rêvé d’en écrire un et comme ils n’en ont écrit aucun jusqu’ici.
« La troupe gagnait gros et le nom de Puccio d’Aniello était célèbre. […] Il garda aussi l’ancien nom, mais adouci, et s’appela Polecenella.
Il semble que j’abuse des mots, que je réunis ainsi sous un même nom deux objets qui n’ont rien de commun ; que la vérité scientifique qui se démontre ne peut, à aucun titre, se rapprocher de la vérité morale qui se sent. […] La vérité qu’il nous est permis d’entrevoir n’est pas tout à fait ce que la plupart des hommes appellent de ce nom.
Ils changèrent peu le fond des races ; mais ils imposèrent des dynasties et une aristocratie militaire à des parties plus ou moins considérables de l’ancien Empire d’Occident, lesquelles prirent le nom de leurs envahisseurs. […] France devint très légitimement le nom d’un pays où il n’était entré qu’une imperceptible minorité de Francs.
Cette réunion de quatre grands poètes, leur concert pour favoriser les mœurs de la cour, célébrer les maîtresses, exalter, sous le nom de magnificence royale, des profusions ruineuses, étaient au grand préjudice des mœurs générales. […] Cependant, il m’est impossible de passer sur ces noms illustres en n’y laissant que du blâme, comme si rien n’eût racheté les fautes où ils ont été entraînés, et j’encourrais moi plus que le blâme public, si aucun hommage ne rachetait la témérité de ma censure.
Plus tard en 1680, des lettres patentes ordonnèrent qu’ils porteraient le nom de Bourbon. Saint-Simon remarque, à cette occasion, que ces enfants, qui, dit-il, furent tirés du profond non-étre des doubles adultérins, furent enrichis de tous les droits des légitimes dans la société, décorés du surnom de la maison régnante, et de noms de provinces que les princes du sang même ne portaient pas97.
Il eût trouvé parmi nos saintes des puissances aussi grandes que celles des déesses antiques, et des noms aussi doux que ceux des Grâces. […] La Vérité du Tasse est une Muse, un Ange, je ne sais quoi jeté dans le vague, quelque chose qui n’a pas de nom, un être chrétien, et non pas la Vérité directement personnifiée, comme celle de la Henriade.
Corneille de faire cette faute en confondant deux Flaminius, quand les sçavans la reprochoient depuis long-tems à l’auteur de la vie des hommes illustres, qui est sous le nom d’Aurelius Victor. […] Paterculus reproche même à ces poëtes, comme une erreur grossiere, d’avoir appellé Thessalie cette partie de la Grece qui fut ainsi nommée dans la suite, en des tems où elle ne portoit pas encore ce nom.
Le Brun pour la tête d’Alexandre une tête de Minerve qui étoit sur une medaille, au revers de laquelle on lisoit le nom d’Alexandre. […] Nous apprenons aussi de Quintilien que les anciens peintres s’étoient assujettis à donner à leurs dieux et à leurs heros la phisionomie et le même caractere que Zeuxis leur avoit donné, ce qui lui attira le nom de legislateur.
Henri Estienne et sa famille y occupent la place qui leur est due, et Didot a même poussé le soin du biographe jusqu’à joindre à la notice consacrée à ces célèbres imprimeurs un curieux tableau généalogique de leur race, originaire de Provence, lequel tableau s’ouvre, en 1270, à Pierre Estienne, premier du nom, seigneur de Lambesc, et se ferme, en 1806, à Paul II Étienne, directeur des presses mécaniques chez l’auteur de récrit que nous annonçons. […] Didot, obligé par le nom qu’il porte, — comme l’était la noblesse autrefois, — a condensé en ce volume, d’un caractère fin, mais étincelant de netteté et de précision, une science profonde et un détail immense.
Pour ne prendre qu’un nom célèbre, je suis bien persuadé que, si un heureux hasard vous avait procuré avec M. […] Cousin me remercia, me tendit la main, et m’invita sans m’avoir demandé mon nom à aller le voir de temps en temps. […] Rien n’est plus injuste que de condamner les préjugés d’une époque au nom des préjugés d’une autre époque. […] Ce qui l’intéresse ce sont les actions héroïques et surprenantes, les héros et les princes, les grands noms et les grands mots. […] En donnant l’exemple de cette manière cavalière d’agir avec les grandes époques et les grands noms, A.
Elle est grosse, et Soranzo, le mari, la traîne à terre, avec des exécrations, voulant savoir le nom de son amant66. « Catin des catins ! […] Dis-moi le nom, ou je hacherai ta chair en lambeaux. […] C’est un garçon, félicitez-vous, monsieur, vous aurez un garçon pour hériter de votre nom. — Misérable damnée ! […] The White Devil, c’est le nom qu’il donne à son héroïne. […] Dans toute mémoire désormais, le nom de Penthéa, de la pauvre Penthéa, est sali… Pardonnez-moi, oh !
Périclès, Auguste, Luther, Louis XIV, Voltaire, voilà des noms d’un sens immense ; chacun d’eux réfléchit l’éclat, la grandeur, la puissance, l’esprit tout entier du siècle qu’il représente. Mais tous les siècles n’ont pas ainsi quelque nom illustre qu’on puisse inscrire sur leur frontispice, quelque type exact qui reproduise leur physionomie. […] Littérature, histoire, philosophie, politique, quel est le nom qui résume vraiment notre époque ? […] Mais il n’a pu donner son nom à son siècle ; il a succombé dans cette tâche. […] Neal-Sing était son nom.
Ses entretiens remplis de citations bibliques, son style imité des prophètes, son nom et le nom de ses enfants, tirés de l’Écriture, témoignaient que sa pensée habitait le monde terrible des prophètes et des exterminateurs. […] Pour étaler du scepticisme, il finit par refuser un duel et gagner le nom de lâche. […] Il va la nuit avec Fidelia pour entrer sous son nom chez Olivia, et Fidelia, par jalousie, résiste. […] Il servit à l’armée quelque temps, comme aussi Vanbrugh et Farquhar ; rien de plus galant que le nom « de capitaine » qu’ils prenaient, les récits militaires qu’ils rapportaient, et la plume qu’ils mettaient à leur chapeau. […] Écoutez bien, je ne veux pas qu’on me donne de petits noms après que je serai mariée ; positivement, je ne veux pas de petits noms. — De petits noms ?
Mais je ne puis donner le beau nom de poètes à tous ceux qui récréent les loisirs d’une société civilisée. […] Elles reviennent sans cesse les mêmes, mais sous des aspects et des noms différents. […] Les croyances et les formes imposées par l’autorité avaient pris à elles seules le nom de religion. […] Le nom de l’Hôpital fût-il même ici une exception, il faudrait la faire pour lui. […] Mais observez sa marche ; elle ne vient pas dire : Sacrifiez le non-moi au moi ; car si le non-moi existe, elle sent bien que, par cela même qu’il existe, il est maître ; son autre nom, c’est devoir, et ce nom seul lui décerne l’empire.
Nous en retrouverions l’idée et presque le dogme proclamé dans une brochure, la première à laquelle il ait mis son nom, et qu’il publia en 1820 sous le titre : De la Procédure par jurés en matière criminelle. […] Si l’on prenait des noms propres parmi les plus éminents de nos jours en religion, en poésie comme en politique, on serait frappé de cette rapidité avec laquelle les sujets et les trains d’idées se sont usés en peu d’espace. […] J’y relève seulement une sorte de manifeste romantique sous le nom de Revue des théâtres qui fit du bruit. […] Si l’on ajoute un article du lendemain, où le nom du duc d’Orléans est présenté comme offrant (moyennant garanties) une solution possible, on aura son dernier mot de ce coté. […] Imaginez un drôle spirituel et dévoué tel qu’il s’en présente en France à chaque insurrection intellectuelle ou autre, un enfant de Paris malgré son nom alsacien, aide-de-camp prédestiné pour toutes les journées de barricades.
Le héros, à cette vue, attendri de pitié, nomme Andromaque par son nom et lui parle en ces mots : « “Chère Andromaque, ne t’abandonne pas à un désespoir prématuré ! […] À ce grand nom, du Pinde à l’Hellespont, Les airs, les cieux, les flots, la terre, tout répond. […] La pierre du cercueil ne sut pas t’en défendre ; Et, de ces vils serpents qui rongèrent ta cendre, Sont nés, pour dévorer les restes d’un grand nom, Pour souiller la vertu d’un éternel poison, Ces insectes impurs, ces ténébreux reptiles, Héritiers de la honte et du nom des Zoïles, Qui, pareils à ces vers par la tombe nourris, S’acharnent sur la gloire et vivent de mépris ! […] On tire au sort, dans un casque, parmi un certain nombre de noms fameux, le nom de celui qui aura la gloire de lutter contre Hector. Le nom d’Ajax, ami d’Achille, sort de l’urne.
Si, au lieu d’une figure ramifiée, on eût disposé les noms des groupes en série linéaire, il eût été encore moins possible de les disposer selon le système naturel ; car il est de toute impossibilité de représenter par une série, et sur une surface plane, les affinités que l’on observe dans la nature parmi les êtres d’un même groupe. […] Nous employons de même l’élément généalogique dans la classification des variétés, quelque différentes qu’elles soient de leurs parents ; et j’ai la croyance que ce même élément généalogique est le lien de connexion caché que les naturalistes ont cherché sous le nom de Système naturel. […] Ainsi jamais on ne verra une transposition des os du bras et de l’avant-bras, ou de ceux de la jambe et de la cuisse ; de sorte qu’on peut donner les mêmes noms aux os homologues d’animaux très différents. […] Je possède, ajoute-t-il, deux jeunes embryons préparés dans l’alcool dont j’ai omis d’indiquer les noms, et il me serait complétement impossible aujourd’hui de dire à quelle classe ils appartiennent. […] En effet, on comprend que dans l’ordre logique les divers objets classés sont séparés par leurs attributs différents, et identifiés sous les mêmes noms par leurs attributs semblables ; dans l’ordre sériaire, au contraire, il y a quelque chose de plus.
Enfin, le Soleil, infaillible témoin à qui rien n’échappe, révèle le nom du roi des Enfers. […] Le nom de Félicité est inscrit au-dessus de sa tête. […] » dis, et mêle son doux nom au vin pur, pour que je boive ce nom adoré. […] On passe, On détourne la tête, on lève les bras au ciel ; à peine ose-t-on échanger un nom à voix basse. […] Cherchez bien, vous n’y trouverez pas un nom de Bohême.
Zayde portait le nom de Segrais, et ce ne fut pas une pure fiction transparente ; le public crut aisément que Segrais était l’auteur. […] Segrais pourtant nous dit assez nettement, ce semble, dans les conversations et propos qu’on a recueillis de lui : « La Princesse de Clèves est de Mme de La Fayette… Zayde, qui a paru sous mon nom, est aussi d’elle. […] Même sans cela, à force d’entendre unir son nom à la louange ou à la critique de l’œuvre, on l’adopte plus étroitement. […] La jolie édition elzévirienne de ses Poésies (1663) offre ce nom à chaque page : dizains, ballades, églogues, élégies, lui sont coup sur coup adressés. […] Ce qu’il y a de certain, c’est que la première édition publique, avec privilége du roi, est de 1662, sans aucun nom d’auteur.
Une foule d’hommes vivants ont connu l’inventeur, dont le nom réveille constamment dans sa patrie l’idée de l’antique hospitalité, du luxe élégant et des nobles plaisirs. […] Le spectacle épouvantable du carnage n’endurcit pas le véritable guerrier : il est humain comme l’épouse est chaste dans les transports de l’amour… Les fonctions du soldat sont terribles, mais il faut qu’elles tiennent à une grande loi du monde spirituel… Le fléau est divin… le nom de Dieu est le Dieu des armées. […] Le nom de Dieu sans doute est exclusif et incommunicable ; cependant il y a plusieurs dieux dans le ciel et sur la terre. […] Son nom fut pour sa famille son plus bel héritage. […] Pour caractériser ce style il faut trois noms : Bossuet, Voltaire, Pascal : Bossuet pour l’élévation, Voltaire pour le sarcasme, Pascal pour la profondeur.
Or, toute révolution digne de ce nom est fille du temps et non d’un homme. […] La scholastique d’Allemagne est sans doute moins originale et moins féconde que celle de France, qui n’a ni égale ni rivale ; toutefois elle présente de grands noms, dont le plus grand est celui d’Albert. […] Dans la proposition en question, et dans toute proposition semblable, il appelle les élémens particuliers variables et accidentels, la matière (materie) de la connaissance, et il donne le nom de forme (forme) à l’élément général et logique. […] Pour marquer plus fortement encore la différence de ces deux jugemens et les caractères auxquels on peut reconnaître chacun d’eux, liant leur impose aussi d’autres noms également significatifs. […] Il doit être maintenant de la plus entière évidence que toutes les sciences dignes du nom de sciences théorétiques sont fondées sur des jugemens synthétiques à priori ; reste à savoir comment de tels jugemens sont possibles, en d’autres termes, comment il y a des jugemens qui contiennent un élément indépendant de toute expérience, et quelle peut être la valeur de pareils jugemens.
Provisoirement, elle restera sans nom… » Cela est daté du 17 nivôse an II. […] On avait reconnu que le nom de Thumery avait été confondu avec celui de Dumouriez. […] Leurs noms figurent, en bonne place, sur les tableaux d’honneur et sur les listes des palmarès. […] Lorsque le Fils du Ciel veut faire appeler une de ses favorites, il inscrit sur un jeton le nom de la femme élue. […] On lui avait appris aussi à écrire son nom à l’encre de Chine sur une feuille de papier léger.
On l’appelait « l’abbé Mondory », du nom d’un comédien à la mode. […] Tout le long du drame vous entendrez ce nom de Rome sonner au commencement des vers ou à la rime, inexorablement. […] Biœrnstierne Biœrnson (ces deux noms signifient Front d’ours, fils d’ours) se pique, en effet, d’être un ours. […] , mais aussi par leur nom, — tout comme « sous les tyrans ». […] Et voilà que son vrai nom s’étale sur deux affiches à la fois.
De mon nom de jeune fille ou de mon nom de femme ! […] ce nom de Norton que vous m’avez donné, je le garde, puisqu’on l’insulte. […] La Lumière, ce qui n’a pas encore de nom : Deus. […] Quel nom de Dieu de sale ronfleur ! […] Jamais elle n’accouplera, dans ses sentences, le nom de Mirabeau avec les noms sinistres de Danton, de Robespierre et de Marat « L’histoire date ses justices !
Aristophane est resté un grand nom ; et c’est justice, puisqu’il fut un excellent poète. […] pas d’insulte, enfant, sur ce nom chaste et doux ! […] A deux ou trois reprises, il nous découvre sa plaie, qui est l’envie, et il la nomme par son nom. […] C’est peut-être qu’elle n’a d’une « corporation » que le nom. […] Mais cette unique critique, ce n’est point en mon nom que je la fais.
Tout l’esprit de Catulle aurait-il pu l’excuser devant les Romains les plus corrompus, s’il eût souillé le nom de Clélie ? […] Se rattache-t-il à autre chose qu’au seul nom d’Henri IV ? […] C’est alors que s’écrie Lucain : « Ô nom glorieux à jamais, si ce vaillant homme eût signalé son zèle à vaincre les ennemis de sa patrie ! […] Vers ou des noms de parenté ne semblent arriver ensemble que pour rimer, et que surcharge un verbe inutilement répété deux fois. Le second réplique avec une douce simplicité : « Je promets tout ; je fais ma mère de la tienne : « Il ne lui manquera que le nom de la mienne, « Le seul nom de Créusev !
La première, à laquelle Louis XIV ne fit que donner son nom et que prêter plus ou moins sa faveur, lui vint toute formée de l’époque précédente ; j’y range les poëtes et les écrivains nés de 1620 à 1626, ou même avant 1620, La Rochefoucauld, Pascal, Molière, La Fontaine, madame de Sévigné. […] Quels noms ! […] Je dis André Chénier à dessein, malgré la disparate des genres et des noms ; et, chaque fois que j’en viens à ce passage de La Bruyère, le motif aimable Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine, etc. […] Telle fut la dot imprévue de sa fille, qui fit dans la suite le mariage le plus avantageux et que M. de Maupertuis avait connue. » On sait le nom du mari ; M. […] Boyer n’a jamais offensé personne. » — Je m’étais mis, comme on voit, fort en frais de conjectures, lorsque Trublet, dans ses Mémoires sur Fontenelle, page 225, m’est venu donner la clef de l’énigme et le nom des masques.
Un pauvre jeune homme innocent nommé René Pazzi fut confondu avec ses parents, et expira pour le nom et pour le crime de ses oncles. […] Cet enfant célèbre fut pape sous le nom de Clément VII, et contribua à sauver l’Église. […] Un autre poëme de lui, intitulé Umbra, du nom d’un ruisseau qui coule encore auprès de sa maison de campagne de Poggio à Cajano, lui fournit un autre genre de succès. […] Jouissant de la confiance la plus entière du pontife de Rome, Innocent VIII, il rendit son nom illustre, et lui donna la plus grande influence dans les affaires de l’Italie ; mais, convaincu d’ailleurs que l’agrandissement de l’un quelconque des États qui avoisinaient la république ne pouvait que devenir funeste à lui-même et à sa patrie, il employa tous ses efforts à maintenir entre les puissances de l’Italie un équilibre si parfait, que la balance ne pût pencher en faveur d’aucune d’elles en particulier : ce qui ne pouvait se faire qu’en s’appliquant à conserver la paix entre elles, et en portant la plus scrupuleuse attention sur tous les événements, les moins importants en apparence. » On ne peut s’empêcher de regretter que ces jours de prospérité aient été de si courte durée. […] Les arts les suivirent ; les plus grands noms dans la sculpture, la peinture, la gravure des pierres précieuses, l’architecture faisaient de Florence, de Rome, de Venise l’atelier de l’Europe.
Il s’est cru obligé par son nom à faire du Corneille, et il en a fait. […] Assiégeant la princesse qu’il aime, il vient la servir contre ses propres troupes : haï sous son nom, adoré sous son pseudonyme, il dirige l’attaque et la défense. […] Ces livrets étaient des programmes détaillés, qui contenaient la suite des entrées, les noms des danseurs, les vers des récits, des couplets sur chacune des personnes qui figuraient dans les diverses entrées. […] Il prit des sujets légendaires, historiques : sous le merveilleux ou le grandiose des fables et des noms, il aperçoit, montre le fait commun, ni héroïque, ni royal, humain : une femme délaissée qui fait assassiner son amant par un rival, voilà Andromaque ; une femme trompée se vengeant sur sa rivale et son amant, voilà Bajazet : un homme qui, pour un intérêt ou un devoir, laisse une femme aimée, voilà Bérénice ; un vieillard rival de ses fils, voilà Mithridate ; une belle-mère amoureuse de son beau-fils, et le haïssant, le persécutant pour ne pouvoir s’en faire aimer, voilà Phèdre. […] Sous les noms héroïques, à travers les infortunes et les crimes extraordinaires, c’est la simple, générale, humaine vérité que Racine veut montrer : outre la politique, cela exclut l’intrigue romanesque, les moyens compliqués ou surprenants.
un nom, un mot si doux, si triste à la fois, qu’il donne presque l’idée, en effet, de ce chant poignant et délicieux dont les nuits d’été s’enivrent, et dont le poète emprunte les notes enflammées pour faire parler l’ineffable et pour traduire la langue mystérieuse de l’amour : Deux monts plus vastes que l’Hécla Surplombent la pâle contrée Où mon désespoir s’éveilla. […] Catulle Mendès s’est lassé très vite de ces allures tapageuses et de cette gaminerie poétique… Il explique maintenant les mystères du Lotus, fait dialoguer Yami et Yama, célèbre l’enfant Krichdna et chante Kainadèva en vers d’une rare perfection de forme, malgré la difficulté d’enchâsser dans le rythme ces vastes noms indiens qui ressemblent aux joyaux énormes dont sont ornés les caparaçons d’éléphants. […] Il a un nom, et je crois que les Parnassiens le regardent comme un des saints les plus authentiques et les plus révérés de leur petite chapelle. […] Je ne lui donne pas le nom de maître ni celui de chef d’école. […] Le groupe auquel on a donné un moment le nom de « parnassien » représentait, en somme, toute la poésie jeune sous le second Empire.
Mais n’est-ce pas sortir du plan de cette histoire, que d’y donner place à des noms si évidemment secondaires ? […] Parmi les traditions de l’antiquité, il n’employa que les plus populaires, et, dans la mythologie comme dans l’histoire, il s’en tint aux noms connus de la foule. […] Apollon à portes ouvertes Laisse indifféremment cueillir Ces belles feuilles toujours vertes Qui gardent les noms de vieillir. […] Ronsard se vantant de n’avoir encore donné son nom à aucune mer, malgré la menace qu’en fait le lyrique latin à tous ceux qui s’aventurent sur les traces de Pindare, n’a qu’une vanité puérile. […] Ces vers si nobles et si impérieux sentent tout à la fois le poëte théoricien qui commande au nom des lois éternelles de l’art rétablies et remises en vigueur par lui, et l’homme de grand sens qui ne se fait illusion sur rien, pas même sur ce qui lui attiré l’admiration des autres hommes.
Les Anglais appellent quelquefois la reconnaissance d’un nom expressif : le « sentiment de la familiarité ». […] Cherchez à vous souvenir d’un nom, d’un vers oublié, vous sentirez en vous cette sorte de vide qui est doué d’un pouvoir d’attraction comme les tournants d’une rivière. En retrouvant ensuite le nom ou le vers, vous sentirez une adaptation intérieure à votre attente, une facilité de représentation qui vous révèle une familiarité plus ou moins grande avec l’objet. […] Les deux aspects, l’un mécanique, l’autre mental, sont également nécessaires et toujours inséparables : le second est présent dès le début sous une forme quelconque, et ne survient pas à la fin comme un « accessoire » ; la fleur éclatante de la conscience est déjà en germe dans les racines que cache le sol, parce que la vie est déjà dans ces racines, et avec la vie une sensibilité plus ou moins sourde, qui n’a besoin que d’être concentrée et multipliée pour mériter le nom de conscience. […] » On récita un jour, devant Walter Scott vieillissant, un poème qui lui plut ; il demanda le nom de l’auteur : c’était un chant de son Pirate.
Et d’abord, si j’ouvre Un été dans le Sahara, Une année dans le Sahel, je reconnais en Fromentin une qualité éminente, nécessaire désormais à tout romancier, moderne au moins dans le degré où nous l’avons poussée, qualité à la fois physique et mentale, à moitié naturelle et à moitié acquise, et que, faute d’autre nom, j’appellerai l’œil. […] Il vécut libre, jusqu’à quinze ans peut-être, dans ce domaine patrimonial qu’il a célébré sous le nom de château des Trembles. […] Je crois que si Fromentin n’avait laissé que son Été dans le Sahara et son Année dans le Sahel, il serait aujourd’hui oublié : on parlerait encore du peintre ; l’écrivain n’aurait pas de nom. […] Elle le plaint, en effet, et la pitié d’amour est si voisine de l’amour, que Madeleine passera de l’une à l’autre, ou plutôt elle verra que certaines pitiés, comme certaines amitiés, ne sont, entre un homme et une femme, que le nom d’emprunt d’un amour qui commence. […] Ni la critique de Diderot, ni celle de Théophile Gautier, ni celle des écrivains innombrables qui s’encadrent entre ces deux noms et ces deux époques, ne donnent une idée de la critique de Fromentin.
Callimaque de Cyrène était fils d’un Grec nommé Battos, et prétendait, par l’analogie même de ce nom, descendre des anciens rois de la Cyrénaïque. […] Sous le nom de Jupiter, c’est le Dieu des Juifs qui est adoré ici, ce Dieu qui donne la vertu et la richesse, et qui, même par les biens terrestres, anticipe sur les promesses éternelles, selon les images fréquentes dans les livres de l’ancienne loi. […] Tels sont en particulier ces hymnes mis sous le nom d’Orphée, fabrication ancienne, puisque Platon en cite quelques vers, mais évidemment reprise et accrue plusieurs fois, à l’époque des trois premiers Ptolémées, et dans cette ville d’Alexandrie, où Clément et saint Justin martyr les recueillirent plus tard comme un germe antique de la foi naturelle, qu’on aimait alors à rapprocher des vérités de la foi révélée. […] Théocrite était un Grec d’Europe ; il le rappelle dans une inscription, où il se distingue lui-même d’un autre poëte du même nom. […] Comme le sillon s’est avancé dans la campagne, ou le cyprès dans le jardin, ou le coursier thessalien à la tête du char, ainsi Hélène, au teint de rose, est la parure de Lacédémone. » En vain les souvenirs helléniques se mêlent à ces vers, et plus loin, les noms de.
En somme, ce qu’on appelle une École devrait porter le nom du chef qui l’a proclamée ou qu’on lui reconnaît. […] Mallarmé, les noms de ceux qui représentent, selon lui l’évolution poétique actuelle. […] Nous sommes des Français, sacré nom de Dieu ! […] L’heure était passée des théories esthétiques ; j’en profitai pour arracher quelques noms propres à Mæterlinck. […] Mon nom ne figure plus aux couvertures du bibliopole Vanier !
Je joindrais a ces noms ceux de Lacordaire et de Berryer, si depuis trente ou quarante ans à peine qu’ils sont morts, le virtuose de la tribune et celui de la chaire n’étaient devenus l’un et l’autre à peu près illisibles. […] Mettons encore ici les noms de Mérimée, de Jules Sandeau, de Charles de Bernard. […] On ne voit pas moins bien, si je ne me trompe, quelles en sont les liaisons avec ce que nous appelons aujourd’hui du nom de « sociologie ». […] Et, dans la mesure où il y a réussi, ce n’est pas seulement dans son principe qu’il a ruiné le romantisme ; il lui a enlevé jusqu’à sa raison d’être ; et il en a rendu le nom même synonyme d’égoïsme ou de dilettantisme. […] Nous avons depuis quatre cents ans, dans notre littérature et dans notre langue même, les moyens de travailler ensemble à la grandeur du nom français et au bien commun de l’humanité.
Davout aurait mérité dans l’antiquité le nom de Prussique, comme Scipion celui d’Africain. […] « Napoléon fut entraîné ainsi, dit-il, de la ruse à la fourberie ; il ajoute à son nom la seconde des deux taches qui ternissent sa gloire (Vincennes et Bayonne). […] Thiers lui confirme ce nom : c’est une flatterie. […] Il préméditait la répudiation de Joséphine ; elle ne pouvait lui donner rien de ce qui lui manquait désormais pour l’empire d’Occident : ni une filiation royale pour ses descendants, ni une perpétuité de son nom sur le trône. […] Thiers mérite le nom de juge ?
que faut-il faire pour mériter le nom de poète : Chasser tout souvenir et fixer la pensée. […] ai-je pensé, malgré ce grand nom d’hommes, Que j’ai honte de nous, débiles que nous sommes ! […] Deux noms, qui s’étonnent peut-être de s’unir, exprimeront vivement ma pensée. […] Cette religion, à laquelle l’avenir donnera un nom significatif, sera, au fond, le culte de l’humanité. […] Pourtant, alors que toute méthode scientifique procède du connu à l’inconnu, c’est dans l’inconnaissable qu’on jette l’esprit à peine entr’ouvert en lui faisant bégayer le nom de Dieu !
et puis, si le nom de Wagner devenait trop célèbre, si l’œuvre de Wagner était représentée, connue, quelle mine auraient leurs opéras ! […] Il semble que la Vénus du musicien soit la descendante de la Luxuria du poète, de la blanche Belluaire, macérée de parfums, qui écrase ses victimes sous le coup d’énervantes fleurs ; il semble que la Vénus wagnérienne attire et capte comme la plus dangereuse des déités de Prudence, celle dont cet écrivain religieux n’écrit qu’en tremblant le nom : Sodomita Libido. […] Wagner, dans ses dernières œuvres théoriques, semble avoir renoncé à parler jamais de son œuvre musicale, et, sans cesse, il cite les noms de ses deux grands prédécesseurs, qui ont, d’après lui, fondé la religion allemande artistique, Bach et Beethoven. […] Et, les admirant, nous garderons aux œuvres expressives le nom de musique. […] L’auteur trouve, à la ligne suivante, le prélude du 3e acte, « excellent de tous points. » Enfin, il y aurait mauvaise grâce à omettre le nom de M.
Sa soeur Marguerite De Valois, la premiere des deux reines de Navarre qui ont porté ce nom, en composoit aussi. Nous avons encore un volume entier de ses poësies sous le nom de Marguerites françoises. […] Les hommes qui s’étoient fait un nom distingué étoient même plus exposez que les autres dans les proscriptions et durant toutes les horreurs des premieres années du regne d’Auguste. […] C’est le nom des graveurs qu’on y lit dans la place où le nom de l’ouvrier se trouve gravé quelquefois dans ces sortes d’ouvrages. […] Le nom de Condé et le nom de Turenne seront l’appellation dont on se servira pour désigner un grand capitaine tant que le peuple françois subsistera.
En fait de mœurs inouïes, de cupidités sans nom, de mépris de toutes les choses jusque-là respectées, de perversité et même de bêtise, ces roués canailles ont vaincu les roués grands seigneurs. […] Voilà pourquoi on ôte de son nom, dans l’intérêt de ce qu’on veut apprendre aux hommes, l’injure glorifiante des partis que par fierté peut-être on aimerait à y laisser. […] Ces souillures qui ont taché la France : Marat, Danton, Robespierre, et tant d’autres noms hideux ou bouffons qu’il rencontra dans son histoire, des mains dévouées, des mains habiles, avaient tenté déjà et tenteront encore de les éponger et de les essuyer ; mais, tant qu’il restera une mémoire, l’indélébile tache de ces noms rongera, comme une lèpre, jusqu’à l’idée de République, et voilà pourquoi Cassagnac peignit si à fond ceux qui les portèrent. […] Granier de Cassagnac pourrait s’appeler de ce nom-là. […] Ces exemples et ces noms n’empêchèrent point Granier de Cassagnac de descendre jusqu’au journalisme un talent créé pour un destin plus beau.
Ce conseil se composait de deux théologiens et de deux jurisconsultes, dont les noms sont restés inconnus. […] Laquelle de ses facultés ou de ses œuvres pourrait-elle légitimer la survie glorieuse de son nom dans la mémoire humaine ? […] Leurs descendants sont en partie retournés à Metz et constituent avec des noms français la population la plus antifrançaise de toute l’Alsace-Lorraine. […] Je dis bien, messieurs, dans le seul intérêt de la grandeur du nom français et de la patrie. […] Les noms des hommes qui assumèrent sur leurs têtes les conséquences d’une telle décision sont restés inconnus, sans doute le confesseur La Chaise fut l’un des théologiens ; quel fut l’autre ?
Mais Boyer, chargé de la feuille des bénéfices, résistait aux instances des protecteurs, même les plus puissants, de Bernis ; il mettait une condition (qui d’ailleurs nous semble aujourd’hui assez raisonnable) aux grâces ecclésiastiques qu’on sollicitait pour lui : il exigeait que Bernis s’engageât sérieusement à son état, qu’il cessât d’être abbé seulement de nom, et qu’il devînt un prêtre. […] On a écrit et imprimé bien des choses plus ou moins romanesques, où l’on a mêlé le nom de Bernis à la date de cette ambassade : nous nous en tiendrons à ce qui est à l’usage des honnêtes gens. […] » Ici même il s’élève à des idées qui ne lui sont nullement étrangères, mais qu’on n’est point accoutumé d’associer à son nom ; il a des accents qui partent de l’âme : Si les hommes n’étaient pas ingrats, dit-il, je leur passerais la folie, l’inconséquence, l’humeur et toutes les autres imperfections qui dégradent un peu l’humanité ; mais il est dur de ne pas recueillir le fruit de ses bienfaits. […] [NdA] J’ai dit là une grande légèreté ; j’ai reconnu depuis, en ouvrant les Œuvres de Nivernais, que Délie n’est autre que la duchesse de Nivernais elle-même, célébrée par son mari sous ce nom élégiaque ; elle était née de Pontchartrain et sœur du comte de Maurepas.
En même temps, André Chénier touche à un défaut trop réel chez Malherbe, la stérilité d’invention et d’idées : Au lieu, dit-il, de cet insupportable amas de fastidieuse galanterie dont il assassine cette pauvre reine, un poète fécond et véritablement lyrique, en parlant à une princesse du nom de Médicis, n’aurait pas oublié de s’étendre sur les louanges de cette famille illustre qui a ressuscité les lettres et les arts en Italie, et de là en Europe. […] …………………………………………………… L’âme pleine d’amour et de mélancolie, Et couché sur des fleurs et sous des orangers, J’ai montré ma blessure aux deux mers d’Italie, Et fait dire ton nom aux échos étrangers. […] La pièce vraiment belle de Maynard, celle qui mérite de conserver son nom, est une autre ode de lui : « Alcippe, reviens dans nos bois… » Le thème y est à peu près le même que celui de Racan ; il s’agit d’arracher à la Cour un ami que la fortune y abandonne et qui s’acharne à une ingrate poursuite. […] Tu vois de près ta dernière saison ; Tout le monde connaît ton nom et ton visage, Et tu n’es pas connu de ta propre raison.
» Une haute idée, c’est que les Dames de Saint-Louis étant destinées à élever des demoiselles qui deviendront mères de famille et auront part à la bonne éducation des enfants, elles ont entre leurs mains une portion de l’avenir de la religion et de la France : « Il y a donc dans l’œuvre de Saint-Louis, si elle est bien faite et avec l’esprit d’une vraie foi et d’un véritable amour de Dieu, de quoi renouveler dans tout le royaume la perfection du christianisme. » La fondatrice leur rappelle expressément qu’étant à la porte de Versailles comme elles sont, il n’y a pas de milieu pour elles à être un établissement très régulier ou très scandaleux : « Rendez vos parloirs inaccessibles à toutes visites superflues… Ne craignez point d’être un peu sauvages, mais ne soyez pas fières. » Elle leur conseille une humilité plus absolue qu’elle ne l’obtiendra : « Rejetez le nom de Dames, prenez plaisir à vous appeler les Filles de Saint-Louis. » Elle insiste particulièrement sur cette vertu d’humilité qui sera toujours le côté faible de l’institut : « Vous ne vous conserverez que par l’humilité ; il faut expier tout ce qu’il y a eu de grandeur humaine dans votre fondation. » Quoi qu’il en soit des légères imperfections dont l’institut ne sut point se garantir, il persista jusqu’à la fin dans les lignes essentielles, et on reconnaîtra que c’était quelque chose de respectable en l’auteur de Saint-Cyr que de bâtir avec constance sur ces fondements, en vue du xviiie siècle déjà pressé de naître, et dans un temps où Bayle écrivait de Rotterdam à propos de je ne sais quel livre : On fait, tant dans ce livre que dans plusieurs autres qui nous viennent de France, une étrange peinture des femmes de Paris. […] Elle voulait que les Dames parlaient hardiment à leurs élèves de l’état de mariage, et leur montrassent le monde et ses conditions diverses telles qu’elles sont : « La plupart des religieuses, disait-elle, n’osent pas prononcer le nom de mariage ; saint Paul n’avait pas cette fausse délicatesse, car il en parle très ouvertement. » Et elle était la première à en parler comme d’un état honnête, nécessaire, hasardeux : Quand vos demoiselles auront passé par le mariage, elles verront qu’il n’y a pas de quoi rire. […] En 1793, Saint-Cyr dévasté perdit un moment son nom, et la commune ruinée s’appela Val-Libre. — En 1794, pendant qu’on travaillait dans l’église pour en faire un hôpital, la tombe de Mme de Maintenon ayant été découverte dans le chœur, fut brisée, son cercueil violé, ses restes profanés : elle fut, ce jour-là, traitée en reine. […] Mme de Maintenon est sortie tout à fait à son honneur de cette étude précise et nouvelle ; on peut même dire que sa cause est désormais gagnée : elle nous apparaît en définitive comme une de ces personnes rares et heureuses, qui sont arrivées, dans un sens, à la perfection de leur nature, et qui ont réussi un jour à la produire, à la modeler dans une œuvre vivante qui a eu son cours, et à laquelle est resté attaché leur nom.
Là, où nous avons habité autrefois, notre nom ne se prononce plus ; des enfants, qui ne sont plus les tiens, ont foulé le parquet où j’appris à marcher, et là où le long de cette rue, le jardinier Robin me traînait chaque matin à l’école, enchanté de ma voiture d’enfant, enveloppé d’un chaud manteau écarlate et coiffé d’une toque de velours, c’est devenu maintenant une histoire peu connue qu’autrefois nous appelions la maison pastorale la nôtre. […] Chapman (c’était le nom de l’homme de loi), il élut domicile au Temple, qui est le quartier des légistes de profession, et là, tandis qu’il vivait seul, il ressentit les premières atteintes de la maladie qui, sous une forme ou sous une autre, reparut et persista cruellement aux diverses époques de sa vie. […] On lui en avait donné un auquel il avait pris plaisir, et, quand on le sut, il lui en vint de plusieurs côtés : J’entrepris, a-t-il raconté dans un agréable récit, d’élever trois des levrauts qu’on m’avait apportés, et pour les distinguer ici, je vous dirai les noms que je leur avais donnés, Puss, Tiney et Bess. […] Ceux-là entre les chrétiens méritent le mieux ce nom, qui ont à cœur de faire de la paix leur but ; la paix, qui est à la fois le devoir et la récompense de celui qui rampe et de celui qui vole2.
Sans parler de sa mère, femme forte, de vieille roche, l’inspiratrice et l’âme des résistances, et sur laquelle nous aurons tout à l’heure à revenir ; sans parler de sa femme, de cette fille de Sully, beauté toute jolie et mignonne, épouse des plus légères, mais fidèle politiquement et auxiliaire active et dévouée, Rohan avait pour second son frère : ce cadet, Benjamin de Rohan, connu sous le nom de Soubise, était l’homme de mer, l’amiral des Églises, de même que Rohan en était le généralissime sur terre et dans les montagnes. […] En revanche, Rohan se plaît fort à célébrer une action héroïque de sept soldats de Foix qui, s’enfermant dans une bicoque auprès de Carlat, arrêtèrent le maréchal et toute son armée deux jours entiers, et, après lui avoir tué plus de quarante hommes, se sauvèrent au nombre de quatre ; trois sur les sept, trois proches parents, voulurent demeurer et se sacrifier, parce que l’un était blessé et hors d’état de sortir : « Ainsi les quatre autres, dit Rohan, à la sollicitation de ceux-ci et à la faveur de la nuit, après s’être embrassés, se sauvent, et ces trois-ci se mettent à la porte, chargent leurs arquebuses, attendent patiemment la venue du jour, et reçoivent courageusement les ennemis, desquels en ayant tué plusieurs, meurent libres. » Ce sont là les seuls éclairs du récit chez Rohan, qui voudrait bien assurer aux noms de ces braves soldats une immortalité dont il n’est pas le dispensateur : il fallait de certains échos particuliers, et qui ne se retrouvent pas deux fois, pour nous renvoyer les glorieux noms qui ont illustré les Thermopyles. […] » Envoyée prisonnière à Niort, on essaya d’agir sur elle dans le cours de l’année suivante pour lui faire écrire à M. de Rohan de rentrer dans le devoir ; on mit en avant des tiers, qui, sans employer le nom du roi, l’exhortaient comme d’eux-mêmes et comme s’ils étaient mus par la seule considération de son intérêt et de celui de ses enfants : « Mais cette femme maligne jusques au dernier point, dit Richelieu, ne voulut jamais condescendre à s’y entremettre par lettres, disant pour prétexte que ce n’était pas un moyen assez puissant et qu’il fallait qu'elle y allât elle-même, ce que Sa Majesté refusa, sachant qu’elle ne le désirait que pour rendre le mal plus irrémédiable, et affermir son fils et ceux de son parti dans la rébellion jusqu’à l’extrémité. » Telle était cette mère invincible, qui portait dans la défense de sa foi l’âme des Porcia, des Cornélie, et des anciens Romains.
à combattre encore, à se contredire, à se lancer ce nom à la tête comme une arme de guerre, à s’en faire un signal de ralliement ou une pierre de scandale. […] Voilà déjà trois générations, ce me semble, qui se succèdent et dans lesquelles un nombre assez considérable d’esprits partis de points de vue fort différents se sont fait de Voltaire une assez juste idée, mais une idée qui est restée dans la chambre entre quelques-uns et qui a toujours été remise en question par la jeunesse survenante ; car les jeunes gens, à leur insu, au moment où ils entrent activement dans la vie, cherchent plutôt dans les hommes célèbres du passé et dans les noms en vogue des prétextes à leurs propres passions ou à leurs systèmes, des véhicules à leurs trains d’idées et à leurs ardeurs : soit qu’ils les épousent et les exaltent, soit qu’ils les prennent à partie et les insultent, c’est eux-mêmes encore qu’ils voient à travers ; c’est leur propre idée qu’ils saluent et qu’ils préconisent, c’est l’idée contraire qu’ils rabaissent et qu’ils rudoient. […] Comme un général mort, mais dont le nom promet des victoires, on l’a attaché sur son cheval, et la bataille se rengage autour de lui, comme autour du plus guerroyant. […] Ce diable d’homme (c’est le nom dont on le nomme involontairement) ne pouvait donc, dans aucun cas, malgré ses velléités de retraite et de riante sagesse, se confiner à l’existence brillante et douce d’un Atticus ou même d’un Horace, et se contenter pour la devise de sa vie de ce mot qu’il écrivait galamment au maréchal de Richelieu : « Je me borne à vous amuser. » Il avait commencé, nous l’avons vu, par dire à Mme de Bernières : « La grande affaire et la seule, c’est de vivre heureux » ; et, bon gré mal gré, il était entraîné à justifier chaque jour à l’avance le mot de Beaumarchais : « Ma vie est un combat. » La correspondance inédite donne peu de détails nouveaux sur la sortie de Voltaire hors du royaume en 1726 et sur cette retraite en Angleterre, qui fut si décisive pour son éducation intellectuelle.