Il en triomphe, & vient, nouveau Jason, Nous faire part des fruits de son voyage, Plus précieux que l’or de la toison a-15. […] On parut un peu embarrassé de la volumineuse Histoire des Voyages ; mais, & la réputation de l’Auteur, & ce que l’ouvrage offrait d’utile, firent tolérer ce qu’il renfermait de superflu. […] Ce nouvel Ulysse voyage à pied, & peut-être sa narration serait-elle moins peinée s’il eût voyagé plus à son aise. […] Homere, dans l’Odyssée chanta, dit-on, ses propres voyages : mais ce fut sous le nom d’Ulysse qu’il voyagea.
Le voyage de Fléchier, comme ceux de Chapelle et de La Fontaine, n’est qu’une suite de fêtes. […] Les Grecs traversent un pays rempli de lieux célèbres, et ces souvenirs répandent sur leur voyage un singulier intérêt : c’est le fleuve près duquel Apollon vainquit Marsyas ; c’est la fontaine aux bords de laquelle Midas enivra le satyre ; à Peltæ, Xénias l’Arcadien sacrifie à Pan, donne des jeux et propose en prix des strigiles d’or ; leurs traditions mythologiques les suivent, et l’antique poésie orne le paysage de ses aimables mensonges. […] « Ceux-ci s’irritèrent, et dirent que les généraux savaient le dessein depuis longtemps, et l’avaient caché, et déclarèrent qu’ils ne marcheraient pas, si on ne leur donnait autant d’argent qu’aux soldats qui avaient accompagné Cyrus dans son premier voyage. […] Ils y mettent quantité de peaux de bœufs crues, des bâtons, et les boucliers qu’ils avaient pris. » — Ils étaient au bord oriental de la mer Noire, et dressaient un monument comme au terme de leur voyage. […] Écoutez ce style : « Je dis au roi que je n’avais pas pu vivre davantage dans sa disgrâce, sans me hasarder à chercher à apprendre par où j’y étais tombé… qu’ayant été quatre ans durant de tous les voyages de Marly, la privation m’en avait été une marque qui m’avait été très sensible, et par la disgrâce, et par la privation de ces temps longs de l’honneur de lui faire ma cour… que j’avais grand soin de ne parler mal de personne ; que, pour Sa Majesté, j’aimerais mieux être mort (en le regardant avec feu entre deux yeux).
Quinet, car nous voyons en lui une intelligence éminente, animée d’une ambition généreuse, pleine de savoir et d’ardeur, empressée à l’étude aussi bien qu’à l’invention, façonnée à la poésie, sinon par les passions et la pratique de la vie sociale, au moins par les livres et les voyages. […] La conversation revient naturellement sur le sujet qui préoccupe toute la famille, sur le voyage de Paolo. […] Dumas annonçait son voyage autour des côtes de la Méditerranée ; elle aurait rayé de sa mémoire les phrases fanfaronnes et sonores dans lesquelles l’auteur d’Antony se plaçait entre Homère et Napoléon. […] Dumas Gaule et France, les Impressions de voyage, Isabeau de Bavière, la découverte de la Méditerranée, et même les panégyriques inattendus de Victor Hugo, d’Alexandre Duval et de Casimir Delavigne. […] Si je ne dis rien du voyage d’Alphonse à Venise, c’est qu’en vérité, il est fort difficile de s’en souvenir ; c’est que l’entrée et la sortie du duc de Ferrare passent inaperçues au milieu des mille spectacles de la soirée, c’est que le poète n’y insiste pas assez pour fixer l’attention.
. — La chanson de Geste de Richard Cœur de Lion, et les voyages de sir John de Mandeville. — Pauvreté de la littérature importée et implantée en Angleterre. — Pourquoi elle n’a point abouti sur le continent ni en Angleterre. […] Ouvrez les Voyages de sir John Mandeville105, le plus ancien prosateur, le Villehardouin du pays ; son livre n’est que la traduction d’une traduction106 : « Vous saurez, dit-il, que j’ai mis ce livre de latin en français, et l’ai mis derechef de français en anglais, afin que chaque homme de ma nation puisse l’entendre. » Il écrit d’abord en latin, c’est la langue des clercs ; puis en français, c’est la langue du beau monde ; enfin il se ravise et découvre que les barons, ses compatriotes, à force de gouverner des rustres saxons, ont cessé de leur parler normand, et que le reste de la nation ne l’a jamais su ; il transcrit son manuscrit en anglais, et, par surcroît, prend soin de l’éclaircir, sentant qu’il parle à des esprits moins ouverts. « Il advint une fois, disait-il en français107, que Mahomet allait dans une chapelle où il y avait un saint ermite. […] Ce sont bientôt des voyages impossibles, des défis extravagants qu’ils veulent voir, un tapage de combats, un entassement de magnificences, un imbroglio de hasards ; de l’histoire intérieure, nul souci : ils ne s’intéressent pas aux événements du cœur, c’est le dehors qui les attache ; ils demeurent comme des enfants les yeux fixés sur un défilé d’images coloriées et grossies et, faute de pensée, ne sentent pas qu’ils n’ont rien appris. […] Ce qui les révolte contre la pompe et l’insolence ecclésiastique, ce n’est ni l’envie du plébéien pauvre, ni la colère de l’homme exploité, ni le besoin révolutionnaire d’appliquer la vérité abstraite, mais la conscience ; ils tremblent de ne point faire leur salut, s’ils restent dans une église corrompue ; ils ont peur des menaces de Dieu, et n’osent point s’embarquer avec des guides douteux pour le grand voyage
On voit qu’avant d’être diplomate et voyageur, l’auteur de l’Essai sur l’Inégalité des Races Humaines, des magnifiques récits de voyage en Asie, de la Renaissance et des Pléiades, avait été journaliste et que curieux de tout, l’esprit plein de ce feu qui a l’éclat du diamant, il attendait la carrière brillante qu’un avenir prochain lui réservait en pourvoyant de ses écrits les colonnes des revues et journaux les plus cotés de cette attrayante époque. […] Quand il sera las des jouissances civilisées, trois vaisseaux emporteront la partie la plus précieuse de ses meubles de voyage et on brûlera le reste ; le reste qui suffirait à enrichir plusieurs familles de grands seigneurs. […] Cet inconvénient est grand pour le poète, mais il est suivi d’un autre qui n’est pas moindre pour le public : c’est que l’auteur, assis à sa table de travail, avec la dépouille des dictionnaires et des relations de voyages, jette son butin tout entier sur le papier, s’arrangeant de façon à ne rien laisser perdre. […] Heine seul appartient de nous satisfaire, en octroyant le plus tôt possible une édition française du Conte d’hiver, digne de servir de pendant à son Allemagne et à ses Récits de voyages.
En effet, il est animé, vivant, loquace, et sous l’amaigrissement de la figure et le reflet basané du voyage, moins commun d’aspect qu’à l’ordinaire. De ses yeux, de sa vue, il ne se plaint point, et dit qu’il n’aime que les pays de soleil, qu’il n’a jamais assez chaud, qu’il s’est trouvé à un autre voyage, dans le Sahara, au mois d’août, et où il faisait 53 degrés à l’ombre, et qu’il ne souffrait pas de cette chaleur. […] Hayashi me racontait qu’un compatriote, qu’il a connu à Paris, et qui est devenu un grand monsieur dans le gouvernement japonais, lui avait écrit plusieurs fois, sans qu’il répondît, lorsque à son dernier voyage au Japon, il lui avait demandé à venir le voir, dans une lettre où il lui disait : « Oui, je suis un fonctionnaire du gouvernement, mais je suis tout de même un honnête homme, je ne vole pas mes appointements, et je mérite une visite. » Mercredi 14 août Les journaux qui ont raconté la visite du Shah de Perse à Saint-Gratien, n’ont point eu connaissance du message qui l’a précédé, et qui demandait de lui faire préparer « un verre d’eau glacée, des gâteaux, une chaise percée ». […] Le compartiment de première est envahi par des Allemands, qui se montrent mal élevés, autant que des Anglais en voyage, avec une note de jovialité peut-être plus blessante.
Il en est un cependant dont le voyage fut célèbre, tellement que le moine des Îles d’Or, historien des troubadours, l’a placé en tête de tous les autres. […] Le Dante a cru lui devoir cet insigne honneur, de l’invoquer presque à l’égal de Virgile, dont il le fait le compatriote, lorsqu’il le rencontre dans son mystérieux voyage. […] Le plus ancien roman de chevalerie, c’est la Légende du voyage de Charlemagne, par Turpin. […] Ce Brut fait de longs voyages, rencontre des îles enchantées, des palais merveilleux, et enfin trouve l’Angleterre, où il établit sa famille qui règne glorieusement. […] On peut gagner le paradis partout, et sans faire un si long voyage.
Or, un poète, Robert Browning, rentrant de voyage et feuilletant les livres qui l’attendaient au logis, trouve son nom dans un recueil que lui a envoyé Elisabeth Barrett. […] Rien ne l’apaisera, cette inquiétude qu’il chérit et qu’il déteste ; ni les voyages, ni les expériences qu’il tentera au-delà des limites que fixe la morale ; pour échapper à cet état insupportable, il ne verra de recours que dans la mort. […] Il serait obligé de se commander, de se refréner, de réserver ses effusions et ses joies pour la fin du voyage, après qu’il aurait franchi les portes du ciel. Au contraire, il entend jouir du voyage, d’abord, dans une allégresse commune à sa chair et à son esprit. […] Voir, pour un développement analogue, Le Voyage à Bourbonne, XVII, 347-348.
Le Voyage de Saint Brendan est très ancien dans sa forme latine ; il a été traduit dans la plupart des langues européennes. […] Il conseille à la belle de faire un petit voyage en Angleterre. […] Bertrand vous conviera à voir les petits personnages auxquels il a passionnément donné déjà plus de vingt ans d’amour, de patience et d’efforts, il faut que vous fassiez le voyage. […] Mais, quand même, l’air allemand, l’air quasi provincial de sa principauté accompagne le grand homme dans son voyage. […] Carrillo aime à passer sa vie à Paris, cependant, il coupe volontiers son séjour dans notre ville d’une promenade soudaine à Madrid ou à Grenade, et même de quelque voyage d’outre-mer.
Une lettre qu’il attend avec une impatience douloureuse court après son frère, qui est en voyage. […] Les voyages en diligence et les voyages en chemin de fer (1830-1870) Il y a quelques jours, je prenais place dans un train qui partait pour la Belgique. […] Leur équipage de voyage est le même : jaquette, pantalon, gilet, le tout de la même étoffe, puis la sacoche en bandoulière. […] Il y eût quelqu’un qui, dans son trouble, confondit avec ses hardes ma couverture de voyage, dont mon domestique avait eu l’imprudence de se dessaisir un moment. […] Cette dame, comme le fugitif qui m’avait pris ma couverture de voyage, était un de ces larrons que fait l’occasion, si fréquente en un temps de révolution compliquée d’invasion.
Relisez les passages, tout pleins de nigauderies, qui le concernent dans le Journal, ouvrez ensuite le Voyage en Italie. […] Enrichissement par ses voyages d’abord. […] Il avait, au début de 1914, poussé jusqu’en Syrie, et son dernier travail aura été de mettre au point ses notes de voyage. […] — à travers son métier, et son esprit à travers son œuvre, Ernest Psichari, le romancier, le chroniqueur plutôt du Voyage du Centurion. […] Ses voyages autour du grand lac intérieur lui ont appris que la France a, tout au long de son histoire, rencontré cette obligation de la lutte armée contre les possesseurs de tous ces rivages.
Dans un voyage qu’il fît de Lyon à Paris en 1711, il fut conduit, le 4 juin, chez Mlle Des Houlières par un officier du duc d’Orléans, M. de Chatigny ; il interrogea ingénument la respectable demoiselle sur les relations qu’avait eues sa mère avec Boileau, sur les causes de leur inimitié, devenue publique et notoire, si bien que le satirique avait logé la Des Houlières, comme il l’appelait tout crûment, dans sa Satire des femmes. […] Dans un voyage en France, quelques années après (1766), Horace Walpole retrouve le duc de Nivernais et son monde ; il se loue en toute occasion de sa serviabilité, de son obligeance ; mais il le peint au vif dans sa haute coterie.
Wilhelm Schlegel, son ami et son compagnon de voyage en Allemagne, lui fournit deux de ses plus belles pages ; la première est un sonnet sur l’attachement à la vie. […] Tu sais que je voyage à pied et en veste de toile, portant tout mon bagage dans un mouchoir de soie, au bout de la branche de houx que tu m’as donnée à Chambéry, quand nous allâmes visiter les Charmettes, ce pauvre Coppet de l’autre grand homme de Genève.
Cette scène jetée par hasard sous mes yeux, et recueillie dans un de mes mille souvenirs de voyages, me présenta les destinées et les phases presque complètes de toute poésie : les trois esclaves noires berçant les enfants avec les chansons naïves et sans pensée de leur pays, la poésie pastorale et instinctive de l’enfance des nations ; la jeune veuve turque, pleurant son mari en chantant ses sanglots à la terre, la poésie élégiaque et passionnée, la poésie du cœur. […] Mais j’en vis une bien plus frappante image quelques mois après dans un voyage au Liban ; je demande encore la permission de le peindre.
Il en eut de si étranges dans la nuit du 10 novembre 1619, qu’au dire du même Baillet, si Descartes n’avait déclaré qu’il ne buvait pas de vin, on eût pu croire qu’avant de se coucher il en avait fait excès, « d’autant plus, ajoute naïvement le biographe, que le soir était la veille de Saint-Martin20. » Après quelques années passées soit dans des voyages, où il étudiait les mœurs, et par la vue de leur diversité et de leurs contradictions, se fortifiait dans son dessein de chercher la vérité en lui-même, soit à la guerre, où il s’appliquait tout à la fois à étudier les passions que développe la vie des camps, et les lois mécaniques qui font mouvoir les machines de guerre ; après quelque séjour à Paris, où il cacha si bien sa retraite que ses amis même ne l’y découvrirent qu’au bout de deux ans, il se fixa en Hollande, comme le pays qui entreprenait le moins sur sa liberté, et dont le climat, selon ses expressions, lui envoyait le moins de vapeurs. […] Le doute pour Descartes c’est le commencement du laborieux voyage.
Le goût des voyages, inhérent aux commerçants (témoin les Anglais qui sont le peuple le plus commerçant et le plus vagabond du monde), passe peu à peu aux autres classes de la nation. […] En 1837, Auguste Barbier, l’auteur des Iambes, fit un voyage d’exploration dans les mines de Newcastle et les filatures de Manchester.
Quand il apparaît au troisième acte, fatigué de son voyage d’épreuve, couvert d’une armure noire, le heaume fermé et la lance inclinée, un nouveau caractère s’est imprimé en lui. […] Notre étude ne serait pas inutile si elle pouvait persuader à nos acteurs français de faire le voyage de Bayreuth, pour étudier cette mimique incomparable.