Choses d’autrefois Par ce temps de lycées de jeunes filles, c’est une joie pour l’esprit que ce journal enfantin où la petite princesse Hélène Massalska nous raconte la vie qu’on menait, de 1772 à 1779, au couvent de l’Abbaye-au-Bois10. […] Pas de tendresse ; pas de vie de famille, jamais ; les pères absents ; les mères occupées par une vie de parade. […] Ce couvent est une sorte d’« École des Cadettes », une école de vie élégante, d’orgueil, de volonté — et de sacrifice. […] L’aristocratie du sang (avec tout l’ordre social qu’elle impliquait) était assurément plus décorative, produisait des individus plus remarquables, de plus beaux spécimens de l’animal humain, et permettait à un petit nombre une vie plus noble et plus brillante.
De plus, si sa ligne est ferme, le trait n’a jamais de dures arêtes, et c’est bien comme les œuvres de peintres italiens, dont les formes très précises ne se découpent jamais cependant avec sécheresse, mais sont harmoniées sur un fond qui participe de leur vie. […] Américain d’origine, il est bien le compatriote de ce suprême et grand Edgar Poë, de celui qui osa penser que la poésie était la création rythmique de la beauté, lorsqu’il écrivit que cette beauté était une des conditions de la parfaite vie « au même titre que la vertu et la vérité ». […] Georges Pioch Parce qu’il participe de la vie par cet amour qui souffre et jouit d’homme à femme, parce qu’il la surpasse en bonté et la domine par le pardon, ce livre (Les Quatre Saisons), qui nous vient avec le printemps, peut-il être admiré et chéri comme le commentaire généreux d’une année ; mieux même : de l’Année… Le goût littéraire y cueille des joies rares : celles qu’un art hautain et délicat procure et que fortifie le rayonnement d’une libre pensée ; celles, aussi, d’une surprise. […] Stuart Merrill ; la dernière altitude idéale qu’il a gravie et où il veut se maintenir : J’irai, heureux de croire à mon âme, Sous le signe céleste de ténèbres et de flammes, Qui annonce la vie ou la mort aux veilleurs, Détruire, pour les rebâtir, les remparts trop vieux, Où se déferleront, demain, les étendards de Dieu. […] Magicien fastueux, faisant revivre dans des décors d’enchantement les gracieuses figurines des légendes abolies, il prenait sa part dans la vie contemporaine en lui apportant une idée de consolation.
C’est la vie rationnée ; chacun-se serre le ventre et attend en grognant un peu. » Quant aux petites villes, il en donne son opinion : « On s’imagine que tout est calme, heureux. […] Taine ressent ces impressions de deux ordres si tranchés : le plus grand plaisir devant les choses naturelles, devant les champs, les montagnes, la mer, les heures diverses du soleil, et un dégoût passionné des individus qu’il rencontre ou, plus exactement, des conditions de vie où ils se meuvent. […] Seulement, voici qui est particulier et par où le philosophe se distingue du pur artiste : si Taine considère que tous ces gens qu’il croise dans ses tournées sont asservis à une telle conception de la vie qu’il ne peut collaborer avec eux, il ne peut pourtant pas en prendre son parti et, comme un Gautier, un Flaubert, un Leconte de Lisle, déclarer : « Je ne connais pas ces bourgeois ; je me désintéresse de tout ce qui les préoccupe » ; en tant que sociologue, il faut bien qu’il envisage les destinées de son pays, et dans cet esprit doué si merveilleusement d’imagination philosophique et historique, cette horreur du « bourgeois », du « philistin », aboutira à cette déclaration que le type du fonctionnaire français, que l’esprit fonctionnaire (qui ne se trouve pas seulement dans les administrations, mais qui a peu à peu pénétré même les professions libres) doit déterminer la mort de l’énergie française et, par conséquent, la décadence de notre patrie. […] Taine, ne trouvant pas autour d’eux l’Anglo-Saxon individualiste, l’Oriental noble et rêveur, l’artiste débauché et génial qui contenteraient leur conception de la vie, déclarent que la France est perdue, que les temps modernes sont honteux. […] En réalité, les Balzac, les Lamartine, les Gautier, les Flaubert, les Leconte de Lisle, les Taine, les Renan, etc., répugnent complètement aux conditions nouvelles de notre vie française où le fonctionnarisme, la spécialisation et la domination exclusive de l’argent accentuent chaque jour leur progrès.
C’en est fait, Angélique semble avoir renoncé à tout, mais plutôt encore à la vie qu’à son rêve. […] La vie était revenue, la flamme brûlait très claire, chassant les esprits de la nuit. […] Il faisait froid, un froid de marécage, dans cette maison sans feu, sans vie, grise et sinistre. […] La vie ! la vie !
la représentation d’une pièce médiocre de Boissy, La vie est un songe. […] Ô douce vie, oh ! […] Ce goût que leur vie réprouve, et que leur situation leur défendrait de satisfaire, Garcia l’a subi à certaines époques de sa vie. […] Les angoisses de la vie me torturent et je suis seul. […] … Cette heure est ma vie, et la voir finir — c’est ma mort !
Sa vie était brisée, l’idole à bas, la confiance pour toujours perdue. […] La vie de campagne, enfin, la vie de famille ! […] Jamais de la vie ! […] il y a des hommes qui ne risqueraient pas mille francs pour sauver l’honneur à leur ami, la vie à leur père, et qui risqueraient leur vie dans un duel pour une parole équivoque ou pour un regard de travers ; mais alors, qu’est-ce donc que la vie ? […] Alfred de Musset ne le fut pas trois fois dans sa vie.
Ces rues tortueuses, les taudis qui les bordent, s’animent, après le coucher du soleil, d’une vie étrange. […] Il a contribué à réconcilier la littérature avec la vie. […] Ils prennent la vie en douceur et se fatiguent l’esprit le moins possible. […] Il exposait sa vie. […] quelle vie !
Ni la littérature, en effet, ni l’art, ne sont en dehors de la vie, mais plutôt ils sont par excellence des manifestations de la vie. […] Et l’Introduction à la vie dévote ? […] On veut que l’art se mêle à la vie ; qu’il ne s’en distingue au moins que comme l’expression de ce qu’il y a dans la vie de plus durable et de plus permanent ; et qu’en vers même, il borne son ambition à représenter la vie sous les espèces supérieures de la vérité, de l’éternité, ou de la beauté. […] Il faut que l’art et la vie soient mêlés, sous peine de n’être plus, l’art qu’un baladinage, et là vie qu’une fonction de l’animalité. […] Mais quelle vie ?
Ainsi s’écoulèrent près de huit années de la vie de M. […] Sa vie intellectuelle est de tous les jours. […] Byron, à son retour, emporta le roman de sa vie dans son imagination, et le reflet de ses études classiques dans son style. […] Des hommes plus près de leur renommée, parce qu’ils sont plus avancés dans la vie, M. […] On laisse là l’action pour l’idée, la vie occupée pour la vie méditative.
Leur vie est faite de hasards. […] L’idée de la vie dans les arts est toute moderne. […] La vie sur les planches, la vie sans mensonge avec sa bonhomie et sa passion, tel doit être le but. […] Je préfère la vie à l’art, je l’ai dit souvent. […] A quoi bon une thèse, lorsque la vie suffit ?
Il eut une vie de famille, un intérieur probablement heureux. […] Et cette décence et cette distinction figurent l’ombre, un peu, d’une défiance, d’une rétraction devant la vie, toute la vie. […] La vie, l’expression poétique, sont à ce prix. […] La vie qu’il vivait à fait place à la vie pour laquelle il vivait. […] Les balancements, les ruptures et les rétablissements d’équilibre entre ces trois pouvoirs — mot, phrase et vers — font la vie poétique, à l’image de la vie politique et de la vie psychologique.
. — orgueil de la vie. […] Voici de ce volume une des jolies pièces, une de celles qui se peuvent citer (car toutes à beaucoup près ne sont pas dans ce cas) ; le poëte qui l’a intitulée Fatuité ne fait qu’y exprimer bien sincèrement sa manière d’être le plus habituelle, sa façon de vivre, de porter la tête et de respirer ; on y sent déborder à chaque mot l’orgueil de la vie. […] On sait mon nom, ma vie est heureuse et facile ; J'ai plusieurs ennemis et quelques envieux ; Mais l’amitié chez moi toujours trouve un asile, Et le bonheur d’autrui n’offense pas mes yeux. L'orgueil de la vie, l’enivrement de la jeunesse et des sens, c’est là trop souvent l’inspiration unique de la poésie moderne, et il vient un moment où, poussée trop loin, prolongée au delà des termes, cette inspiration sans partage devient imprudence fatale, tourbillon et ruine.
. — Scènes de la vie orientale (1848-1850). — Les Monténégrins, opéra-comique en 3 actes, en collaboration avec M. […] Méry et Bernard Lopez (1852). — Contes et facéties (1852). — Lorély, souvenirs d’Allemagne, contenant : Lorély ou Loreley ; la Fée du Rhin ; À Jules Janin ; Sensations d’un voyageur enthousiaste ; Souvenirs de Thuringe ; Scènes de la vie allemande ; Léo Burckart ; Rhin et Flandre (1852). — Les Illuminés ou les Précurseurs du socialisme (1852). — Petits châteaux de Bohême, prose et poésies (1853). — Les Filles du feu (1854). — Promenade autour de Paris (1855). — Misanthropie et repentir, drame en 5 actes, en prose, de Kotzebue, traduction (1855). — La Bohême galante (1856). — Le Marquis de Fayolle, avec M. […] Édouard Thierry Il lisait toujours et s’efforçait rarement de produire ; mais ce qu’il écrivait était simple et excellent, ingénieux avec le plus grand air de naturel, et spirituel sans se piquer de le paraître… Tout cela est précis et délicat, ingénieux et sincère, toujours intéressant, toujours original, mais de cette originalité vraie et qui s’ignore, plein de ce charme funeste, et qui ne fut mauvais qu’à lui-même, l’enchantement du rêve répandu sur la vie. […] Champfleury Timide dans la vie, Gérard offrait une certaine résistance intérieure, et quoiqu’il vécût en bonne camaraderie avec la bande de Pétrus Borel et qu’il fût admis à l’honneur suprême de fournir une épigraphe au tapageur volume des Rhapsodies, Gérard appartenait à la littérature claire, obtenant les effets plus par le sentiment que par une palette chargée de couleurs.
Il faut entendre par bienséance la science de ce qui sied, la raison dans les relations de la vie civile. […] L’œil fixé sur les destinées du roi, et comme dans la contemplation de cet idéal, Racine semble suivre dans son théâtre la vie de Louis XIV. […] Il y eut même, entre la vie de Racine et celle de Louis XIV, cette analogie touchante, que Racine, comme Louis XIV, eut son époque de passion pour la gloire235, d’orgueil de la vie, et son époque de retour chrétien et d’austères pratiques dans l’obscurité de la vie de famille. […] Bourdaloue n’avait pas craint de faire allusion au plus grand désordre de la vie domestique du roi ; Massillon, du même droit, tempéré par la même déférence, ne craignit pas de toucher aux plus grandes fautes de son gouvernement, à ses guerres, dont il s’accusait lui-même sur la fin de sa vie. […] Il n’en retint que la profondeur et ce vif sentiment des misères humaines qu’elle a exprimé par une si grande variété d’images tirées de la vie.
Sa pensée, comme sa vie, ressemble au nuage qui change de forme et de route, selon le vent qui le pousse. […] Les peuples n’ont conservé de la vie errante que le respect de l’étranger et du voyageur. […] Il était presque inouï que les malheurs généraux de l’état dérangeassent sa vie. […] L’ode chante l’éternité, l’épopée solennise l’histoire, le drame peint la vie. […] On voit ici qu’il est immense et unique ; c’est bien là l’heure décisive, la grande péripétie de la vie de Cromwell.
Dans un atelier exposé au nord, on n’a, pour ainsi dire, que le cadavre du jour et non sa vie radieuse. […] L’on croirait voir s’en aller une à une les illusions de la vie. […] Elle roule inconsciemment, insouciamment sous la fatalité de sa vie. […] Aussitôt hors du lit, tout ce qu’il y avait de vie sur son visage, disparaît. […] Cette pauvre Rose est la mort, mais la mort tout occupée de la vie.
La vie des littérateurs était studieuse et solitaire. […] On retrouve dans son style, plein de gravité et de douceur, tout le caractère de sa vie. […] La vie de Prévost offre aussi quelque chose d’étranger aux mœurs de ses contemporains. […] Rousseau nous a donné sa vie en exemple. […] Il y avait un jour dans sa vie où il avait fait ses preuves contre la tyrannie.