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2404. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Voici — en grands traits seulement — les principaux changements que présente le poème de 1852 en regard de celui de 1848. — La chose la plus visible est la série de scènes créées pour Wotan : dans Rheingold, la scène entre Wotan et les Géants à propos de Freia ; dans la Walküre, la grande scène de Wotan au second acte (que Wagner nomme, dans une lettre à Liszt, la « scène la plus importante des quatre drames ») ; dans Siegfried, les scènes de Wotan et Mime, Wotan et Alberich, Wotan et Erda (le second point culminant du drame), Wotan et Siegfried.

2405. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre cinquième. Genèse et action des principes d’identité et de raison suffisante. — Origines de notre structure intellectuelle »

Parallèlement, les traits particuliers de la structure psychique doivent s’expliquer par la fonction radicale qui constitue la vie psychique elle-même : désirer, vouloir.

2406. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1868 » pp. 185-249

Notre impression toute première fut de voir en lui un normalien, à l’encolure de Sarcey, dans le moment, légèrement crevard, mais en le regardant bien, le râblé jeune homme nous apparut avec des délicatesses, des modelages de fine porcelaine dans les traits de la figure, la sculpture des paupières, les curieux méplats du nez ; en un mot un peu taillé en toute sa personne à la façon des vivants de ses livres, de ces êtres complexes, un peu femmes parfois en leur masculinité.

2407. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Les traits de son visage, trop arrondis et trop obtus aussi, ne conservaient aucunes lignes pures de beauté idéale ; mais ses yeux avaient une lumière, ses cheveux cendrés une teinte, sa bouche un accueil, toute sa physionomie une intelligence et une grâce d’expression qui faisaient souvenir, si elles ne faisaient plus admirer.

2408. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

Dieu s’est réservé le pouvoir de créer ; mais il a communiqué aux grands hommes ce second trait de sa toute-puissance, de mettre l’unité dans le nombre et l’harmonie dans la confusion. » XXIX Je ne peux quitter ce beau travail d’un esprit aussi philosophique que tolérant sans déplorer la mort précoce qui brisa la plume dans la main de ce jeune disciple du Dante.

2409. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

Il est blessé à mort, il s’affaisse entre les bras de ses témoins ; une tache de sang suinte à travers son habit blanc de Pierrot ; les traits de son visage décoloré voudraient rire encore, mais ils agonisent malgré lui, et sous ce faux rire on sent que la pointe de l’épée a touché le cœur.

2410. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IX : Insuffisance des documents géologiques »

Si nous possédions toutes les variétés intermédiaires qui ont existé, nous aurions deux séries insensiblement graduées entre chacun de ces types et celui du Pigeon Biset ; mais nous n’aurions aucune variété intermédiaire entre le Pigeon-Paon et le Pigeon grosse-gorge, c’est-à-dire qui présentât à la fois une queue plus ou moins étalée avec un jabot plus ou moins gonflé, traits caractéristiques des deux races.

2411. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre IV. De la délimitation, et de la fixation des images. Perception et matière. Âme et corps. »

Je la porte au point B, parcourant d’un trait l’intervalle.

2412. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Ces produits ne sont donc que le trait d’union de l’un à l’autre, ce qui subalternise considérablement, il me semble, la question de choix du sujet à traiter, à laquelle les maîtres officiels attribuent une importance, si absolue. […] Et moi je prétends qu’une œuvre d’art n’est et ne veut être, si parfaite la supposez-vous d’ailleurs, que le trait d’union entre l’âme invisible de l’artiste et l’âme non moins invisible de son public.

2413. (1884) La légende du Parnasse contemporain

C’est ainsi que Ronsard nous a conservé les traits d’Hélène et de Cassandre. […] Plus de ces photographies si dispendieuses (le plus souvent imparfaites) et qui manquent leur but, c’est-à-dire qui n’excitent point la sympathie des électeurs, soit par l’agrément des traits du visage des candidats, soit par l’air de majesté de l’ensemble ! […] Très jeune, assez maigre, pâle, l’air fin, des yeux timides, qui regardaient autour de lui ; vêtu d’un habit étriqué, neuf et très propre cependant, il avait un peu de l’air d’un employé de commerce ou de ministère, et en même temps l’élégance de ses traits, la grâce ironique de son sourire, je ne sais quoi de doux, et d’un peu triste, de parisien aussi dans toute son attitude, faisait qu’on le remarquait, voulait que l’on prît garde à lui.

2414. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

Une critique sanglante était rétribuée 15 vers ; Le trait piquant, 5 vers ; La simple boutade, 2 vers ; Ces conditions ayant été acceptées, les révoltés amenèrent leur pavillon, et la réconciliation fut signée dans les flots d’une canette, que Saint-Alme fit monter à ses frais, — mais pas assez fraîche, interrompit Banville, qui reçut immédiatement l’encouragement réservé au trait piquant. […] Quant à M. de Balzac, il n’en voulut pas démordre, et pendant longtemps il entretint toute la ville de ce beau trait de ses amis.

2415. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Mais quand le lieu commun n’a qu’un développement très court, et quand ce développement unique constitue ou représente toute l’œuvre d’un écrivain, il risque fort d’arriver que les éléments d’une personnalité morale fassent défaut à l’auteur qui offre si peu de surface, et que les traits de son profil insaisissable et fuyant ne soient ni assez nombreux ni assez distincts pour composer une physionomie littéraire. […] Les délicats du xviie et du xviiie  siècle, qui osaient préférer tout bas Térence à Molière, auraient plus ouvertement humilié le pitre Poquelin devant l’élégant poète classique, ami des Lélius et des Scipion ; si Voltaire avait gardé le nom d’Arouet, la rouerie, qui est un trait de son caractère ; mais qui n’est pas le seul, aurait ressorti davantage, et peut-être qu’il serait lui-même devenu réellement plus coquin. […] Mais, par l’heureux hasard de ces deux petits mots qui ont fait fortune, personne ne peut plus ignorer ni le nom ni le trait caractéristique de Conrart.

2416. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

et qu’il est agréable, dans un mot, dans un trait, de les saisir !

2417. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Il me semble aussi que ceux qui ont l’esprit fait entendent tout ce qu’on dit, et qu’il ne leur faut plus après cela que de bons avertisseurs. » Quand le Dictionnaire de l’Académie, continué par nos petits-neveux, en sera au mot incompatible, quel meilleur exemple aura-t-on à citer, pour le sens absolu du mot, que ce trait du chevalier contre les raffinés qui ne savent causer, dit-il, qu’avec ceux de leur cabale, et qui voudraient toujours être en particulier, comme s’ils avaient à dire quelque mystère : « Je trouve d’ailleurs que d’être comme incompatible, et de ne pouvoir souffrir que des gens qui nous reviennent, c’est une heureuse invention pour se rendre insupportable à la plupart des dames, parce que, d’ordinaire, elles sont bien aises d’avoir à choisir. » Je pourrais continuer ainsi et varier les détails sur ce mérite d’écrivain et presque de grammairien du chevalier, qui s’en piquait tant soit peu ; mais il ne faut pas abuser.

2418. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Telle est la recrue fixe des réceptions royales ; c’est le trait distinctif de ce régime que les serviteurs y sont des hôtes, et que l’antichambre y peuple le salon.

2419. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

On n’exige pas qu’un poëte étudie de pareilles âmes ; il suffit qu’il découvre en elles trois ou quatre traits dominants ; peu importe si elles s’offrent toujours dans la même attitude ; elles font rire comme la comtesse d’Escarbagnas ou tel Fâcheux de Molière ; on ne leur demande rien de plus.

2420. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

À certains traits, l’empreinte du philosophe est reconnaissable ; et il n’y a que lui dans la Grèce, si féconde d’ailleurs en beaux esprits, qui pût concevoir et exprimer sous cette forme de telles pensées.

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