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1745. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La révocation de l’Édit de Nantes »

Mais c’est précisément à cause de cette froideur, que les bonnes gens prendraient peut-être pour de l’impartialité, c’est surtout à cause de son point de vue et de son sentiment, exclusivement modernes, que la Critique, qui ne relève d’aucune époque et qui tient à rester impersonnelle, doit avertir. […] Demandez plutôt à tous les peuples qui ont perdu le sens des choses de l’âme, et qui tiennent comme maintenant à l’état d’axiome que l’histoire d’une prospérité politique quelconque s’écrit comme un livre de commerce et s’établit par doit et avoir.

1746. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres d’une mère à son fils » pp. 157-170

Elle tient à cette absence d’une doctrine et d’une foi bien déterminées nécessaires à l’éducateur. […] Elle lui aurait appris que le nécessaire intellectuel et moral de l’homme doit être prêt et complet avant cet âge décisif et funeste, et que la conscience ne s’improvisait pas en quelques leçons, au bout de l’enseignement du collège, comme l’art de danser ou de tenir la bride de son cheval !

1747. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVI. M. E. Forgues. Correspondance de Nelson, chez Charpentier » pp. 341-353

La spontanéité du cœur qu’il avait, cet être délicat, fragile, idéal, religieux, qui tenait si peu de place dans l’espace et qui en tiendra une si grande dans le temps, et qui placidement accomplit, hélas !

1748. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Henri de L’Épinois » pp. 83-97

On exilerait et on tiendrait au piquet la Papauté dans son domaine spirituel, qui n’importe guères aux matérialistes de ce monde, et on mettrait la main sur ce qui importe, sur ce domaine matériel sans lequel on espère bien que la Papauté ne pourrait subsister deux jours. […] … Elle tenait à l’établissement surnaturel du Christianisme dans le monde.

1749. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « A. Grenier » pp. 263-276

Cette fois, il expédie l’antiquité, et comme il n’est pas tenu, dans un livre, ainsi que dans les journaux, de garder une gravité sans laquelle l’abonné ne vous écouterait pas, il l’expédie avec une gaieté qui rend son livre la plus amusante des lectures, et qui, dans un pays aimant encore la plaisanterie, est une certitude de succès. […] Nous tenons le pétard, et il éclatera dans les jambes des historiens dévoués — par horreur de l’Église et de la civilisation qu’elle a faite — au paganisme dans l’histoire.

1750. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Abailard et Héloïse »

Eh bien, il n’y a que la Philosophie, avec l’influence sensualiste qu’elle tient du xviiie  siècle, qui puisse faire cette apothéose ! […] Oddoul tient pour des âmes de premier ordre en fait d’amour les deux lettrés mâle et femelle du xiie  siècle.

1751. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Du Deffand »

On le donne et on le reçoit. » On n’en finirait pas de citer ces plaintes incessantes contre cet ennemi des autres et d’elle-même qui la tient et l’opprime, cette heureuse d’un siècle si amusant et si amusé ! […] L’Encyclopédie a tourné toutes les têtes de France ; la sienne tient bon dans son tonneau.

1752. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Nelson »

La spontanéité du cœur qu’il avait, cet être délicat, fragile, idéal, religieux, qui tenait si peu de place dans l’espace et qui en tiendra une si grande dans le temps, et qui placidement accomplit, hélas !

1753. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Collé »

Tenez ! […] » Folâtre, jaloux, agaçant mais amusant, coq en colère, chien qui jappe, c’est toujours le Collé de la Chanson qui force son talent, c’est toujours le Collé de la parade, de la calembredaine, mais ce n’est pas le Collé du Journal et des Lettres inédites, et puisqu’on les publiait, ces Lettres inédites, c’est ce Collé-là qu’on était tenu de nous donner !

1754. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XI. Gorini »

Or, le jardin de M. l’abbé Gorini, que je tiens à ce qu’il achève, est le jardin public — trop public — de l’histoire contemporaine, un potager d’erreurs de toute sorte, et dans lequel précisément ce vigoureux sarcleur d’abbé Gorini a retourné plus d’une plate-bande pour le compte de M.  […] Les hommes sont si petits ; ils tiennent si peu à la vérité et tant à leur personne, que, pour peu que vous leur disiez qu’ils ont du talent, ils vous pardonneront d’avoir dit qu’ils en ont mal usé, et pourtant, si on comprenait, c’est la chose mortelle !

1755. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIX. Abailard »

il n’y a que la Philosophie, avec l’influence sensualiste qu’elle tient du xviiie  siècle, qui puisse faire cette apothéose. […] Oddoul tient pour des âmes de premier ordre en fait d’amour les deux lettrés mâle et femelle du douzième siècle.

1756. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ch. de Rémusat. Abélard, drame philosophique » pp. 237-250

Mais à présent, quand toutes les expériences et applications ont été faites de la fausse Poétique dont le manifeste fut la préface du Cromwell, nous savons à quoi nous en tenir sur ces drames sans logique, ni dans l’espace ni dans le temps, qu’on nous a donnés pour un art nouveau, quand ce n’était qu’une impuissance. […] Mais, de tous les philosophes à philosophie dont ce philosophe sans philosophie s’est occupé, celui qui l’a tenu le plus fort, celui qui a le plus secoué sa pensée, c’est Abélard.

1757. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Caro. Le Pessimisme au XIXe siècle » pp. 297-311

En quelques coups de vent, ces amoncellements disparaissent ; en quelques années, ces systèmes… Demandez-vous quelle grande place tiennent, maintenant, dans le respect intellectuel des hommes, tous ces capucins de cartes philosophiques tombés les uns sur les autres : Kant, Fichte, Schelling, Hégel, qui étaient pourtant, comme on dit au whist, les honneurs du jeu. […] pas tous ceux qui, dans le xixe  siècle, ont titanisé contre Dieu et maudit l’existence parce que la douleur y tient plus de place que le bien-être et que la joie… Il en cite quelques-uns, et se trompe sur d’autres.

1758. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « A. Dumas. La Question du Divorce » pp. 377-390

Nous laissons les singes passer par les cerceaux, les renards éblouir les dindons avec les mouvements de leurs queues, mais nous nous en tenons à l’ordre sacré du seul Pouvoir qui soit à nos yeux infaillible. […] » disait un jour un vieux bleu à un général vendéen qui lui tenait le sabre levé sur la tête en lui disant : « Meurs !

1759. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Brispot »

La philosophie, la négation, l’incrédulité, après s’être beaucoup remuées dans les limites des facultés humaines, auxquelles elles tiennent comme le rayon de la roue tient à son moyeu, sont revenues à leur point de départ en faisant un circuit immense, s’imaginant avoir progressé, comme l’animal qui paît l’herbe croit s’être avancé pour avoir péniblement tendu la corde du grossier piquet qui l’attache au sol.

1760. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. J. Autran. Laboureurs et Soldats, — Milianah. »

Seulement le livre tiendra-t-il toutes les promesses de son titre, et M.  […] Autran, nous ne pensons pas qu’il tienne personnellement une place très extérieure et très visible dans la littérature contemporaine.

1761. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal. »

Ce que nous tenons seulement à constater, c’est que contrairement au plus grand nombre des lyriques actuels, si préoccupés de leur égoïsme et de leurs pauvres petites impressions, la poésie de M.  […] Mais qu’il ait desséché sa veine poétique (ce que nous ne pensons pas) parce qu’il a exprimé et tordu le cœur de l’homme lorsqu’il n’est plus qu’une épongé pourrie, ou qu’il l’ait, au contraire, survidée d’une première écume, il est tenu de se taire maintenant, — car il a des mots suprêmes sur le mal de la vie, — ou de parler un autre langage.

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