Il ne suffit pas de lui donner un style laconique ; il faudrait qu’il ne dît rien ; ce n’est pas un personnage de théâtre. » Il est plus difficile de trouver le style d’un caractère que d’inventer le caractère lui-même. Bellac, du Monde où l’on s’ennuie, n’était pas difficile à inventer, puisqu’il est toujours dans la réalité et qu’il suffisait de s’en aviser ; ce qui était malaisé, c’était de lui trouver son style, et c’est à quoi Pailleron a admirablement réussi.
Qu’il nous suffise de dire que, dans l’hypothèse idéaliste, les objets perçus coïncident avec la représentation complète et complètement agissante, les objets remémorés avec la même représentation incomplète et incomplètement agissante, et que ni dans un cas ni dans l’autre l’état cérébral n’équivaut à la représentation, puisqu’il en fait partie. — Passons maintenant au réalisme, et voyons si la thèse du parallélisme psychophysiologique y va devenir plus claire. […] 3° L’idée que, pour passer du point de vue (idéaliste) de la représentation au point de vue (réaliste) de la chose en soi, il suffit de substituer à notre représentation imagée et pittoresque cette même représentation réduite à un dessin sans couleur et aux relations mathématiques de ses parties entre elles.
Il suffit de rappeler cette monodie de Shirley, dans son Ajax furieux : « Les gloires de notre vie mortelle sont des ombres, non des réalités ; il n’y a pas d’armure à l’épreuve du destin. […] Je vois avec allégresse la fin différente que nos destinées nous amènent : à toi le désespoir et les soucis du sceptre ; à moi, de triompher et de mourir. » « Il dit ; et, la tête en bas, lancé du haut de la montagne dans le cours mugissant du torrent, il plongea jusqu’à la nuit éternelle. » Voilà, sous la langueur de la prose, cette ode célèbre qui fit tressaillir l’imagination anglaise, et qui suffit, depuis un siècle, à la gloire nationale d’un poëte !
« Mon dessein n’est pas d’entrer dans une discussion, dit-il ; mais il me suffira d’affirmer que j’ai vu, en assistant à un grand nombre d’expériences, des impressions et des effets très réels, très extraordinaires, dont la cause seulement ne m’a jamais été expliquée. » Sans nier que ces impressions et ces effets puissent être les résultats d’une imagination frappée, il demande si ce mot imagination est une réfutation bien péremptoire, et si au moins les savants et les philosophes ne devraient pas, par amour pour la vérité, méditer sur les causes de cette nouvelle et étrange propriété de l’imagination.
La nomenclature que nous venons de parcourir, suffirait pour repousser les atteintes du ridicule que nos éditeurs modernes s’efforcent de jeter sur cette maison de Rambouillet.
C’est, précisément ce qui fait que notre pensée enveloppe en elle de quoi comprendre la nature et tout ce qui nous est inférieur ; en ce sens, on peut dire que, pour apprendre, il suffit de nous souvenir, non pas, comme croyait Platon, d’un monde intelligible, mais du monde sensible.
Souvent il suffira d’une lettre de moins pour que le mot rentre dans les conditions normales de la beauté linguistique.
Les plaisirs physiques, que nos corps supportent plus mal et moins longtemps, nous abandonnent, et d’ailleurs ne nous suffiraient pas.
Son premier personnage est un Dieu ; cela seul suffirait pour détruire l’intérêt tragique.
L’expérience seule peut en apprenant que ces soins ne suffisent plus, nous faire penser qu’il faut emploïer plus d’attention et plus de ménagement pour la conservation de nos enfans qu’on n’en a eu pour la nôtre.
A cette théorie il fallait une réserve nécessaire, et l’auteur n’a pas manqué d’y consentir : le travail ne suffit pas ; les dons naturels sont la condition même d’un travail utile …36 » « Mais le tempérament des écrivains diffère, dit M.
A une époque où les renommées littéraires se font et s’entretiennent par d’habiles réclames, où nous voyons avec tristesse des hommes que leur talent seul suffirait à rendre glorieux, pris de la rage de s’exhiber en public, eux, leur famille et leurs animaux domestiques, — c’était un spectacle salutaire que celui de ce philosophe sans cesse occupé à dérober aux regards des marchands de publicité sa vie de labeur et d’étude. » Voilà qui est parfaitement dit ; je me hâte d’y souscrire, pour reprendre bien vite le droit de présenter quelques objections.
Si tu as les vertus dont il te loue, ton cœur doit te suffire ; si tu ne les as point, il t’encourage.
Dureau rendent fort bien les quatre premiers vers latins qui suffisent à l’exorde de l’Argonautique de Flaccus. […] ne suffisait-il pas que tant de misères m’environnassent, sans que les hommes même que j’ai célébrés s’acquittassent envers ma muse par un si indigne prix. […] Cela ne suffit pas au bon emploi de la règle ; peu d’auteurs savent adresser leur prière à des puissances convenables, et conformer l’objet de leur invocation à la nature du fait qu’ils ont à consacrer. […] Moins de paroles suffisent à Lebrun pour rendre cette idée plus littéralement : « ……………… Ou de ce qu’il désire « Notre cœur aveugle se ferait-il un dieu ? […] Il nous suffit, pour autoriser notre préférence envers le chef-d’œuvre duquel nous avons extrait nos règles élémentaires, de nous rappeler à quelle épreuve il a résisté durant toutes les périodes de la littérature ancienne et moderne.
Et je me demande s’il ne suffit pas de cette lacune dans son système pour le frapper d’impuissance, de stérilité, et de médiocrité. […] Mais ce n’est point assez pour les fanatiques de Goethe, car cela ne suffirait pas pour assurer la véritable vie au plus populaire de ses ouvrages. […] En politique — car enfin, Goethe fut conseiller, ministre de la guerre, ministre des finances —, ce sont de menues réformes dans l’administration du duché, qui témoignent sans doute d’intentions excellentes, mais auxquelles un bon commis aurait pu suffire. […] Mais il suffit de lire leur belle correspondance — qu’un de leurs détracteurs a le triste courage de qualifier d’« échange de dépêches esthético-littéraires » — pour en juger plus justement. […] Il devient « Édouard, riche baron, dans la force de l’âge », et le vague de cet état civil lui suffit parfaitement.
Pour cela il a recours d’abord à la force, puis à la persuasion, puis à l’exemple, et ce sont peut-être trois stades, très longs, de l’humanité primitive. — La force ne suffit pas, elle s’épuise ; elle rencontre des résistances dans les faiblesses coalisées qui sont des forces à leur tour ; elle ne suffit pas. […] Cela ne laisse pas de réussir : mais cela s’épuise aussi, rencontre des résistances dans le sophisme ou l’ironie ou l’indifférence ; la persuasion ne suffit pas. […] Ni la force, ni la persuasion, ni l’exemple ne suffisent. […] Cela suffit, et amplement, à leur donner un caractère exceptionnel. […] Cela ne nous suffisait pas.
Pour que la première racine soit coupée, il suffit que le professeur et le journaliste deviennent des instruments de l’État. […] À chacune il ne suffit pas d’être quelque chose, mais elle se veut le tout, le plein et le vif de la critique. […] Rien ne se suffit moins, en critique, que la construction. […] Balzac nous fait croire à Grandet et à Hulot, et cela suffit. […] Pour être aimantés, échauffés, éclairés par lui, il nous suffit de le penser.