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894. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Vauvenargues » pp. 185-198

. — Si jamais je veux tracer celui du génie le plus naturel, de l’homme du plus grand goût, de l’âme la plus haute et la plus simple, je mettrai votre nom au bas… » Ailleurs, à propos de cette détestable et ridicule déclamation, fausse comme les larmes d’un catafalque, sur la mort d’Hippolyte de Seytres, tué dans la campagne de Bohême, il avait déjà comparé Vauvenargues à… Bossuet ! […] Au reçu de ce simple hommage, Sa Majesté Voltaire, dont la tête ne baissait pas encore (il avait cinquante ans), s’exalte et se met à faire pleuvoir un déluge de titres sur son modeste correspondant.

895. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVI. M. E. Forgues. Correspondance de Nelson, chez Charpentier » pp. 341-353

Saisie dans sa fonction où la Postérité aurait voulu, pour sa gloire, la voir toujours, l’individualité de Nelson aurait été simple comme sa fonction même. […] Ce fils d’un placide ministre protestant qui fut le plus audacieux des marins et peut-être de toutes les âmes qui aient été créées impassibles, était faible de corps jusqu’à l’infirmité, et les portraits que nous avons de lui avec ses cheveux longs et plats, les plans de ses joues vieillies avant l’âge, et son air de simple ecclésiastique de campagne, disent à qui sait que c’est là Nelson, toute la profondeur du cratère qu’il y avait en cet homme d’apparence si peu volcanique.

896. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Nelson »

Saisie dans sa fonction, où la Postérité aurait voulu, pour sa gloire, la voir toujours, l’individualité de Nelson aurait été simple comme sa fonction même. […] Ce fils d’un placide ministre protestant, qui fut le plus audacieux des marins et peut-être de toutes les âmes qui aient été créées impassibles, était faible de corps jusqu’à l’infirmité, et les portraits que nous avons de lui, avec ses cheveux longs et plats, les plans de ses joues vieillies avant l’âge, et son air de simple ecclésiastique de campagne, disent, à qui sait que c’est là Nelson, toute la profondeur du cratère qu’il y avait en cet homme d’apparence si peu volcanique.

897. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Collé »

Ce n’est pas une plume à grand tapage, à grand éclat, mais c’est une plume simple et forte, qui ne dit exactement que ce qu’elle veut dire, mais qui le dit avec une rare précision. […] Les manières de flatter de Collé, il les compose des plus savantes combinaisons et les décompose jusque dans leurs plus simples nuances.

898. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XI. Gorini »

Ce n’est donc pas un simple savant que M. l’abbé Gorini, c’est un savant exceptionnel, et, ma foi ! […] Sans l’honneur de l’Église indignement mis en cause par les historiens de ce temps, ce simple et doux abbé Gorini n’aurait pas songé à interrompre la plantureuse lecture de ce bréviaire qui renferme assez d’érudition pour un prêtre, et cela, afin de relever, un à un, dans les livres du dix-neuvième siècle, tous les mensonges et sophismes qui s’y étalent sous cette apparence d’impartialité, qui est l’hypocrisie de l’Histoire, quand ce n’en est pas la trahison !

899. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XV. Vauvenargues »

Si jamais je veux tracer celui du génie le plus naturel, de l’homme du plus grand goût, de l’âme la plus haute et la plus simple, je mettrai votre nom au bas… » Ailleurs, à propos de cette détestable et ridicule déclamation, fausse comme les larmes d’un catafalque, sur la mort d’Hippolyte de Seytres, tué dans la campagne de Bohême, il avait déjà comparé Vauvenargues à… Bossuet ! […] Au reçu de ce simple hommage, Sa Majesté Voltaire, dont la tête ne baissait pas encore (il avait cinquante ans), s’exalte et se met à faire pleuvoir un déluge de titres sur son modeste correspondant.

900. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXII. L’Internelle Consolacion »

Avec sa langue feuillue et abondante, il s’est roulé autour de la pensée simple et nue de l’original, et il a fait de cette pensée sèche ce que la guirlande de pampre et de vigne fait d’un thyrse qui, primitivement, n’était qu’un bâton. […] Le parti qu’il a pris d’être simple, eu traduisant cette simplicité, l’a fait verser dans ce que nous appelons l’inconvénient de l’Imitation, c’est-à-dire la métaphysique.

901. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Mgr Rudesindo Salvado »

Quand l’Église a dit ce simple mot : Allez ! […] Très probablement, le livre de l’évêque de Port-Victoria ne fera pas autant de tapage que le roman de madame Beecher-Stowe, et cependant quelle différence entre ces deux compositions, dont l’une est une simple histoire, l’autre un roman exagéré !

902. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Ronsard »

Ce poète, ce grand seigneur, cet homme de cour, qui n’aima jamais que deux paysannes, deux filles tout près de la nature, rencontrées au bord des rivières et des bois : Simples glayeuls, à couleur arc-en-cine, et qu’il engrava en ses vers sous les noms, de Marie et de Cassandre, — car la troisième, qu’on y trouve aussi sous le nom de Synope, il n’est pas bien sûr qu’il l’ait aimée, — aima donc au-dessous de lui, comme les hommes vraiment grands, qui descendent presque toujours vers la femme qu’ils aiment, tandis que les petits veulent monter vers elle, — et il eut dans l’expression de son double amour une ampleur d’embrassement, un si vaste réchauffement de cœur, un emportement de geste si impérieux dans la caresse, que ses Sonnets et ses autres pièces intitulées : Amours, effacent par la passion, le mouvement et l’image, tout ce qui a jamais parlé d’amour. […] Il y a dans ses Odes une ode à une simple fontaine, qui est bien tout ce qu’a pu écrire de plus surprenant un poète doué du génie du nombre.

903. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Lamartine »

C’est l’histoire la plus simple et la plus unie d’une jeunesse qui ne montre jamais cette prétention de littérature, si exclusive et si tourmentante dans un jeune esprit, quand on l’a. […] IV Mais tous ceux-là, en petit nombre maintenant, qui auront gardé un peu d’âme dans leur poitrine et un peu de Dieu dans leur âme, liront avec une saveur profonde la simple histoire du plus rare des poètes, qui, dans tout le cours de son livre, n’a pas l’apparence de se douter qu’il en est un.

904. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. Des oraisons funèbres de Bourdaloue, de La Rue et de Massillon. »

Simple, modéré, sans faste à la cour et dans celle de Louis XIV, si l’on en croit nos aïeux, il eût gouverné comme Lycurgue, il eût été adoré comme Trajan : Que pense-t-on de moi dans Paris , demandait-il souvent ? […] C’était le trait de Scipion, qui, vainqueur de Carthage, voulut être simple lieutenant en Asie.

905. (1887) George Sand

Au sortir de ses longues rêvasseries, elle se livrait avec une sorte d’ivresse à des amusements très simples et très actifs qui faisaient le plus singulier contraste aux yeux des personnes habituées à la voir vivre. […] Cette théorie paraît bien simple et bien grande, par comparaison surtout avec ce qui s’est vu plus tard. […] Le sujet de Jean de la Roche est peut-être le plus original et le plus simple. […] Elle mettait à l’aise ses adversaires par un ton de bonhomie où il n’y avait rien de simulé ; elle indiquait sa manière de voir d’un trait simple et sobre ; elle n’insistait pas. […] Elle me montra sur une table très simple une pile de grandes feuilles de papier bleu, coupées d’avance dans le format in-quarto.

906. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 140-141

Tant qu’un style simple & naïf aura de quoi plaire, ses Ouvrages seront lus avec plaisir par ceux qui aiment à retrouver les traces de l’ancienne aménité Françoise.

907. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 20-21

Des mœurs simples & pleines d’honnêteté, un cœur sans cesse ouvert à la bienfaisance, des procédés pleins de droiture & de candeur, une conversation animée par la franchise & la vivacité, formoient les principaux traits de son caractere, & rendront sa mémoire toujours chere à ceux qui savent apprécier l’homme honnête, le vrai Citoyen, le Savant modeste, & le sage Littérateur.

908. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 307

Sans se borner toujours à la simple Biographie, il se permet souvent des réflexions judicieuses sur les Ouvrages de ceux dont il écrit la Vie.

909. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Et je me demandais avec moins de surprise que d’ivresse pourquoi il est ainsi des lieux qui nous rendent plus simples que les enfants. […] Il ne s’agit plus de venir faire une simple lecture d’un auteur en l’accompagnant de remarques vives, de commentaires rapides et justes, de rapprochements heureux, et en y apportant un vif sentiment des beautés et aussi des défauts, comme ce serait le compte d’un disciple de Voltaire, de Pope et d’Horace. […] Le plan de mes leçons est plus simple, mes analyses sont plus rapides et plus vivantes, j’ai eu le courage de jeter toutes mes notes, afin de monter en chaire avec une entière liberté d’esprit et de regarder les gens en face, et il se trouve naturellement que je dis mieux ce que je veux dire et suis mieux compris. […] Son rôle politique en ce moment s’est borné à ce simple discours. » Ce qui n’empêche pas que son discours, même avec ses conclusions modérées, ne renfermât des choses fort vives. […] Dufaure jugeait avec le simple bon sens ces études principalement philologiques et grammaticales, études utiles, mais dont on a fait grand bruit dans ces derniers temps, et dont on a exagéré, je crois, la portée, pour ce qui est du moins de notre littérature.

910. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

C’était un simple ouvrier, sans lettres, sans orgueil. […] Mais, s’il se jette dans la foi par le même mouvement de recours craintif que les femmes et que les plus simples de ses frères, une fois assuré de ce refuge, il se retrouve homme de pensée. […] La vérité est une, et c’est pur sophisme de distinguer l’esprit qui convient aux prêtres et celui qui convient aux simples fidèles. […] Vous estimerez la beauté simple de sa vie domestique, la profondeur de ses affections familiales, et son immense labeur, et son courage allègre à le porter. […] Mais souvent on devine que ses luttes et ses haines lui pesaient et que, sans cette surveillance virile qu’il exerçait sur son âme, il eût aisément glissé à la contemplation chantante, comme un simple poète lyrique, ou à l’indulgence universelle et inactive, et à la douceur des larmes oisives, de celles dont on jouit comme d’une volupté et qui ne purifient point.

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