Quand on n'est pas animé de cette chaleur vive & continue qui est l'ame de la vraie éloquence, il vaut mieux ne pas écrire, que de prétendre y suppléer par des éclairs momentanés, qui ne font que mieux sentir les ténebres & la froideur où nous laisse leur apparition passagere.
L’autre est un Philosophe stoïcien qui la regarde et qui sent son cœur s’émouvoir.
Ils s’y plaisent et s’y sentent à l’aise : le chevalier et le prêtre rendent les armes au siècle.
Ses meilleurs endroits sont toujours les ébauches faciles, assez gracieuses dans leur facilité, d’un homme qui, peut-être, sera un artiste demain… En parcourant ces pages incorrectes et lâchées, et ces vers dans lesquels l’émotion ne peut sauver le langage, on a senti que cette langue de poète avait le filet… On ne le lui coupa pas et jamais il ne se l’arracha… Dans ses Nuits d’hiver comme dans sa Vie de Bohême, il n’a pas plus d’inspiration personnelle qu’il n’a de style à lui.
On sent que la Cavalière a été écrite avec une ardeur toute juvénile, et que l’auteur fut le premier à s’amuser de ce qu’il imaginait.
Sainte-Beuve Sous le titre : Avril, Mai, Juin, j’ai reçu, il y a deux ans, un recueil de sonnets ou deux jeunes amis se sent mis à chanter de concert tout un printemps et sans livrer au public leurs noms ; je ne les ai moi-même appris qu’à grand peine (Léon Valade et Albert Mérat).
On sent qu’il n’étoit pas encore parvenu à ce point de maturité que demande la perfection de l’art : mais quand on se rappelle les obstacles que la fortune la plus cruelle n’a cessé d’opposer à son amour pour la gloire littéraire, on a lieu d’être étonné du parti qu’il a tiré de ses talens naturels.
Mais si l’on se sent enflammer D’un feu dont l’ardeur est extrême, Et qu’on n’ose pas l’exprimer, Qu’on est sot alors que l’on aime !
La négligence du style, en plusieurs endroits, fait assez sentir que son Auteur n'étoit pas fait pour les Ouvrages de longue haleine.
On y revient avec d’autant plus d’attrait, qu’on s’en était senti privé.
Ce peintre ne pense ni ne sent.
Son Saint Thomas inspiré du Saint-Esprit dans la composition de ses ouvrages, vous fera sentir, mieux que tout discours, ce que c’est que le défaut d’harmonie dans la couleur.
Nous connoissons les défauts du Cid encore mieux que vous, lui dirions-nous, mais vous ne pouvez pas sentir aussi-bien que nous les beautez qui nous le font aimer avec ses défauts.
Dans chacun de ces vers d’une couleur ardente, dont l’envolée fait saigner, dans l’air, l’aile des ibis, on sent l’amour profond de la vieille race disparue et de ses superstitions admirables.
Ma main, qui tremble encor de t’avoir caressée, Parfois sent vivre en elle un contour frissonnant ; Et dans le grand lit sombre et vide maintenant La forme de tout corps est à peine effacée.
Les efforts de la raison se sont sentir dans les Ouvrages de la plupart, par la gêne & les convulsions du style : dans l’Histoire Naturelle, l’Ecrivain raisonne & peint tout à la fois.
L'Auteur, en employant l'ironie, ne la marque point assez, & ne s'est pas assez attaché à la faire sentir.