Pour en accroître le total, l’aide des sciences voisines est une ressource utile et permise. Toutes les sciences se touchent et se prêtent un mutuel appui ; aucune ne peut avancer sans que les autres profitent de ce progrès. […] Il suit de là que l’histoire a plus d’un point de contact avec les sciences naturelles et que le développement de l’humanité, malgré sa complexité plus grande, peut être éclairci par ce que l’on sait déjà de l’évolution des plantes et des animaux. […] Ainsi les nébuleuses se condensent en systèmes stellaires, les phénomènes isolés en sciences, les peuplades éparses en cités et en États.
Les Jésuites ont été long-tems en possession d’un Journal connu sous le titre de Mémoires pour l’histoire des sciences & des beaux arts. […] Le troisiéme est consacré à des morceaux de science & de belles-lettres. […] Les hommes qui cultivent les arts & les sciences, sont considérés comme ne faisant qu’une seule république. […] Le Journal Encyclopédique embrasse tous les objets des sciences & des beaux arts.
De la famille composée des parents et des enfants, sans esclaves ni serviteurs Les héros sentirent, par l’instinct de la nature humaine, les deux vérités qui constituent toute la science économique, et que les Latins conservèrent dans les mots educere, educare, relatifs, l’un à l’éducation de l’âme, l’autre à celle du corps. […] Quant à la seconde partie de la science économique, l’éducation des corps, on peut conjecturer que, par l’effet des terreurs religieuses, de la dureté du gouvernement des pères de famille, et des ablutions sacrées, les fils perdirent peu à peu la taille des géants, et prirent la stature convenable à des hommes. […] La grande idée de la science économique fut réalisée dès l’origine, savoir : qu’il faut que les pères, par leur travail et leur industrie, laissent à leurs fils un patrimoine où ils trouvent une subsistance facile, commode et sûre, quand même ils n’auraient plus aucun rapport avec les étrangers, quand même toutes les ressources de l’état social viendraient à leur manquer, quand même il n’y aurait plus de cités ; de sorte qu’en supposant les dernières calamités les familles subsistent, comme origine de nouvelles nations. […] Partant de cette erreur, ils ont établi pour principe de leur fausse science que la royauté tirait son origine de la violence, ou de la fraude qui aurait bientôt éclaté en violence.
Aussi bien il ne s’agit pas de la science, mais de l’instruction dont la science est la matière ou le prétexte. […] Etait-ce beaucoup moins que toute la science d’aujourd’hui ? […] On enseigne les lettres et les sciences comme un catéchisme. […] La vraie science au jeu est de savoir écarter. […] La science l’importunait.
Il y a la foi ; il y a l’amour ; il y a l’art ; il y a la philosophie ; il y a la morale ; il y a la science. […] Et il n’y a peut-être rien qui soit aussi contrarié aux « sciences » mathématiques que les « sciences » naturelles. […] Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences. […] Le cartésianisme a été dans son principe un effort pour conduire la raison à la recherche de la vérité dans les sciences, (mais par sciences Descartes entendait évidemment une partie de ce que nous nommons métaphysique, et au moins les métaphysiques des sciences). […] (Dans les sciences, dans les métaphysiques des sciences, dans la métaphysique).
Pater ont, malgré toute leur science, prêté à des personnages anciens des sentiments modernes ? […] Romanes y reconnaît l’impossibilité pour la science d’atteindre à la réalité objective, et la nécessité pour l’esprit de suppléer par la foi aux lacunes de la science. […] J’ai reconnu le vide profond de la science, qui ne parvient pas même à satisfaire les besoins de l’esprit. […] La science, elle aussi, est œuvre d’imagination et de poésie. […] On se dit, et non sans raison : “Où est donc cette certitude que la science nous avait promise ?”
C’est ainsi qu’en écrivant sur les sciences naturelles comme Aristote, Pline et Sénèque, Bernardin de Saint-Pierre est resté original. […] L’un débuta dans la carrière par attaquer les sciences qui dépravent l’homme, et par médire des lettres dont il faisait souvent un si sublime usage. […] S’il écrit de l’éducation, ce n’est pas de celle d’un enfant, c’est de celle des peuples ; s’il parle de la science, c’est en généralisant ses bienfaits pour le bonheur de tous. […] Un homme peut renoncer aux sciences, et se croire sage ; mais une nation ne renoncerait pas à ses lumières sans renoncer à sa prospérité. […] G…, que les malheurs de la révolution avait contrainte à cette condition, à la fois humble et noble, de former des enfants à la science et à la vertu.
Vous désirez que je vous applanisse la carriere des Sciences & de la Littérature, en vous indiquant les sentiers qui y menent. […] Ce n’est point l’histoire des Sciences & des Arts que j’ai prétendu faire ; un tel projet auroit été au-dessus de mes connoissances & de mes forces. Mon dessein a été seulement d’indiquer les meilleurs Livres sur les Sciences & les Arts.
Bien différent, à notre avis, est le genre de définition qui convient aux sciences de la vie. […] Mais, encore une fois, ou la philosophie n’a rien à voir ici, ou son rôle commence là où celui de la science finit. […] Je veux bien que la science soit ici dans son rôle. […] Mais comment ne pas remarquer que la science elle-même invite la philosophie à prendre les choses d’un autre biais ? […] R. de l’Acad. des sciences, 7 mai 1906).
Il y arrive bien des désordres, mais ils ne sont pas tels qu’ils ensevelissent les arts et les sciences. […] De pareilles guerres anéantissent certainement les arts et les sciences dans les païs qu’elles désolent. […] Je ne sçais par quelle fatalité les arts et les sciences ne fleurissent jamais mieux qu’au milieu de ces guerres. […] Cependant ces premieres guerres n’avoient pas empêché les arts et les sciences d’y faire ces progrez qui font encore tant d’honneur à l’esprit humain. […] Les temps où les arts ont fleuri, se sont encore trouvez feconds en grands sujets dans toutes les sciences, dans toutes les vertus et dans toutes les professions.
Il est très savant, d’une science sûre, et qui va scrupuleusement aux sources, et d’une science qui n’est ni hautaine, ni hérissée, ni outrageante. […] Il s’occupa de sciences comme de pastorales. Seulement les sciences avaient plus de raisons de l’attirer. […] Est-il en route, lui aussi, pour l’Académie des sciences ? […] Restent les sciences ef les réformes administratives.
C’est ce qui doit conduire à penser que la science politique peut acquérir un jour une évidence géométrique. […] La plus grande perfectibilité dont elle puisse être susceptible, c’est d’acquérir des idées certaines sur la science politique. […] Dans toutes les sciences humaines, on débute par les idées complexes, en se perfectionnant, l’on arrive aux idées simples ; l’ignorance absolue dans ces combinaisons naturelles est moins éloignée du dernier terme des connaissances, que les demi-lumières. […] Mais laissez un siècle passer sur nos destinées, vous saurez alors si nous avons acquis la véritable science du bonheur des hommes ; si le vieillard avait raison, ou si le jeune homme a mieux disposé de son domaine, l’avenir. […] Dans l’étude des constitutions, il faut se proposer pour but le bonheur, et pour moyen la liberté ; dans la science morale de l’homme, c’est l’indépendance de l’âme qui doit être l’objet principal, ce qu’on peut avoir de bonheur en est la suite.
C’est donc un grand progrès dans la science d’avoir établi que nulle souveraineté n’est absolue, pas même celle du peuple ; mais ce point une fois gagné, ne reste-t-il pas encore à savoir à qui appartient cette souveraineté limitée, la seule qui soit possible à l’homme ? […] De la science ? […] Si l’on écarte la science, il ne reste que deux signes de capacité : la naissance et la fortune, et ainsi la souveraineté des capables deviendra la souveraineté des nobles et des riches. […] Il suffit à la science que la liberté et l’égalité n’aient rien de contradictoire. […] La richesse et la fécondité des faits humains dépassent toute prévision, et les lois générales ne peuvent être découvertes que par les procédés mêmes des sciences naturelles, l’observation et l’expérience, avec cette différence que, dans les sciences de la nature, c’est le savant qui expérimente, tandis que, dans les sciences politiques, c’est la société qui fait elle-même les expériences pour l’instruction des savants.
Ce sont précisément ces images que la science et la métaphysique voudraient reconstituer, restaurant dans son intégralité une chaîne dont notre perception ne tient que quelques anneaux. […] Pourquoi échoue-t-il, comme nous le disions tout à l’heure, à passer de l’ordre qui se manifeste dans la perception à l’ordre qui réussit dans la science, c’est-à-dire de la contingence avec laquelle nos sensations paraissent se succéder au déterminisme qui lie les phénomènes de la nature ? […] L’idéalisme, disions-nous, ne peut passer de l’ordre qui se manifeste dans la perception à l’ordre qui réussit dans la science, c’est-à-dire à la réalité. […] Vous en rencontrez, il est vrai, un second : les changements homogènes et calculables sur lesquels la science opère semblent appartenir à des éléments multiples et indépendants, tels que les atomes, dont ils ne seraient que l’accident ; cette multiplicité va s’interposer entre la perception et son objet. Mais si la division de l’étendue est purement relative à notre action possible sur elle, l’idée de corpuscules indépendants est a fortiori schématique et provisoire ; la science elle-même, d’ailleurs, nous autorise à l’écarter.
Cependant, sincèrement amoureux des lettres, dilettante à sa manière, il employait la fleur de ses matinées dans son joli et commode appartement, et en vue des jardins de l’évêché, à lire ou plutôt à se faire lire (goutteux et myope qu’il était) les modernes et même les anciens, à les parcourir en tous sens, à en tirer, non pas une science solide et continue, mais de jolies pensées, des anecdotes curieuses, des raretés galantes et graveleuses même dès qu’il s’en offrait, le tout pour en enrichir ses cahiers de lieux communs et ses tiroirs : il songeait qu’un moment pouvait venir où tous ces magasins d’esprit lui seraient utiles et lui feraient honneur à débiter. […] « Ce n’est pas là de la science, ce n’est que ce qu’il en faut pour donner envie de la science, et en faire venir l’eau à la bouche… » — Je crois que j’ai là montré Costar en l’un de ses plus beaux jour ? […] Ce second ouvrage eut peu de succès, et ce n’était déjà plus le goût du temps ni des mondains, qui ne s’étaient jamais représenté Voiture comme un homme d’étude et de science. […] Girac exposait le procédé de l’archidiacre qui avait eu l’air de se piquer, au nom de tous les amis de Voiture, d’une dissertation ignorée qu’il avait été le premier à divulguer et à faire connaître : « Avouez le vrai, lui disait Girac, c’est que vous aviez besoin de matière pour exercer votre bel esprit, fût-ce aux dépens de vos meilleurs amis, et pour ne pas perdre tant de bons mots que vous gardiez dans vos recueils. » Observant la méthode que lui avait tracée Costar, Girac repassait en revue la plupart des assertions de l’adversaire ; il revenait par conséquent sur les défauts de Voiture et insistait particulièrement sur le peu de solidité de ce bel esprit en matière de science. […] La science de Costar une fois mise en cause, il fut à peine question désormais du gentil Voiture, mais beaucoup de Pausanias, d’Eusèbe, de Lactance, et surtout d’un passage très peu agréable d’Hérodote sur la maladie des Scythes.
L’histoire est traitée par la méthode des sciences physiques : aucune intelligence n’est supposée conduire le peuple romain vers un but, et pourtant les choses ne vont pas au hasard ; le développement de la puissance romaine, sa décadence ensuite se font nécessairement, logiquement, chaque état passager contenant l’état suivant, que le jeu naturel des circonstances se charge de dégager. […] Pendant les dix ans qu’il garda son office de magistrat, Montesquieu se dégoûta du métier de juge, et s’intéressa à la science du droit. […] En 1716 et dans les années suivantes, Montesquieu se laisse gagner au goût des sciences physiques et naturelles. On savait qu’il avait communiqué à l’Académie des sciences, lettres et arts de Bordeaux des recherches sur la cause de l’écho, et sur l’usage des glandes rénales. […] En effet, elle faisait faire un grand pas à l’explication rationnelle des faits historiques ; elle écartait les hypothèses de législateurs fabuleux ou d’une Providence divine, et commençait à faire apparaître, dans le chaos des institutions humaines et la confusion des mouvements sociaux, le net déterminisme des sciences naturelles.
Il se dit encore que l’accession possible de tous au pouvoir avait pour naturel corollaire l’accession possible de tous à la science, et à tous les degrés de la science. Il considéra que, la Révolution étant rationaliste dans son essence, l’encouragement et la propagation de la science devaient être un des principaux soucis d’une société issue de la Révolution. […] Car, si l’univers a un but, il faut que ce soit, pour le moins, d’être connu de l’homme et de se réfléchir en lui, puisque, au surplus, les métaphysiciens nous disent que le monde n’existe qu’en tant qu’il est pensé par nous. « Science sans conscience est la ruine de l’âme ». […] Duruy en était énergiquement d’avis ; mais il eût nié que la science, à l’entendre bien, puisse être sans conscience. […] Or, si la science, supposée complète, entraîne la bonté, elle ne peut, incomplète, être malfaisante en soi, ni même parce qu’elle est incomplète, mais seulement par la faute des passions qui occupaient déjà avant elle le cœur des hommes.