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1479. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IX : Insuffisance des documents géologiques »

Lyell sur les Principes de géologie, que les historiens futurs reconnaîtront comme ayant opéré une révolution dans les sciences naturelles. […] Je reconnais combien il est téméraire à moi de m’opposer à de semblables témoins, surtout quand je songe que c’est à eux et à quelques autres encore que notre science moderne doit la plupart de ses progrès. […] Archives des Sciences, supplément à la Bibliothèque universelle de Genève. 1860.

1480. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Levé avant le jour, il n’avait d’autre ambition que de parcourir le cercle entier de la science humaine, et semblait croire qu’il ne fût pas permis d’aborder la poésie sans ce noviciat encyclopédique. […] On dirait qu’ils ont honte de montrer ce qu’ils savent, et qu’ils craignent de ne pas retrouver l’occasion de mettre leur science en lumière. […] Nous savons seulement qu’André Chénier se proposait de refaire l’œuvre de Lucrèce en empruntant le secours de la science moderne. […] Cependant le doute, poétiquement compris, est un beau sujet d’élégie ; mais pour traiter un pareil sujet, il faudrait prendre au sérieux les angoisses du doute, et surtout il faudrait distinguer clairement les doutes du cœur et les doutes de l’esprit, car l’incertitude des vérités poursuivies par la science n’est pas une douleur, mais un noviciat ; tandis que la ruine des croyances que la science ne peut établir sur de solides fondements, mais dont le cœur a besoin, est un tourment digne de pitié. […] Il n’y a pas de science possible sans étude ; et si M. 

1481. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Il ne place pas l’idéal de la femme aussi haut que nos poètes germains ; il veut la femme simple, modeste, bienveillante, instruite, mais sachant ne pas se targuer de sa science ; en un mot elle doit, selon lui, être telle que la nature l’a créée : faite pour les joies du ménage et non pour briller en public. […] Le latin macaronique, où s’amusait l’auteur du Malade imaginaire, en compagnie de Boileau et de La Fontaine, témoigne de la science que possédait le traducteur de Lucrèce. […] Il rapportait de la province une science profonde de la vie et des travers humains. […] Il a, ce Molière, toute l’honnêteté bourgeoise, toute la probité, toute l’humeur laborieuse de sa famille ; il a la science, la mesure, le goût du beau, l’amour du bien, la soif inassouvie du bonheur, le courage dans la souffrance, il a surtout la pitié, cette vertu suprême, cette vertu des grands cœurs, et l’on ne peut s’empêcher de l’aimer après l’avoir admiré. […] L’édition complète, un des hommes les plus remarquables de ce temps, au double point de vue de la science et du caractère, M. 

1482. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

Raisonneuse et savante, elle ne se donne même pas la peine de raisonner sa défaite, de mettre sa science au service de sa passion. […] Mais alors que deviendrait la science au milieu des soucis du ménage, des criailleries des marmots, de tous ces détails domestiques dont l’asphyxie quotidienne est mortelle, à la longue, pour l’art et le talent ? […] Mignet, sut rendre la science accommodante et familière. […] Je comprends très bien l’Académie française, celle des Sciences, celle des Beaux-Arts ; nul, que je sache, ne peut songer à faire du style mieux que MM.  […] Son ouvrage, je le répète, est un vrai service rendu à la science, et ceux que M. 

1483. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Si vraiment, nous voulons vivre au quinzième siècle, que de choses nous devons oublier : sciences, méthodes, toutes les acquisitions qui font de nous des modernes… Tel historien, tel paléographe est impuissant à nous faire comprendre les contemporains de la Pucelle. […] Que cela ressorte d’un livre tout d’érudition implacable et qui a fait comme le ferme propos de rester froid comme la science, que cela en ressorte aussi nettement que du livre de Michelet, c’est un résultat qui me charme. […] Il faut au moins que la civilisation, en même temps qu’elle accroît la terreur de la mort, en même temps qu’elle aggrave la mort, l’allège d’autre part, en nous apprenant, en tant que science, que la mort n’est pas douloureuse. […] — Il y a des petites filles de dix ans qu’on pourrait tordre comme un drap mouillé : il en sortirait des gouttes de science, des perles, peut-être des flaques, des perles avec leurs coquilles. […] Voilà la science, la vraie science.

1484. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Quelques chansons méritent-elles que l’on s’occupe de moi, et que l’on m’admette au livre de la science ? […] Des pères de famille égorgés au milieu de leurs enfants, parce que des malfaiteurs avaient tiré à leur insu de dessus leur toit ; des rues entières saccagées ; du sang et des morts, voilà tout ce qui reste : du deuil, des larmes, et la ruine d’un grand nombre de familles… « Mon cher enfant, jette-toi avec ardeur dans les arts ou dans les sciences : avec eux, jamais de remords… » (L’honnête homme qui parlait ainsi n’est autre que M. 

1485. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

c’est son rôle, à elle, Mais la science elle-même, mais l’art…. […] Je sais que c’est une défense peu avantageuse à prendre que celle du Système de la Nature et de cette faction holbachienne ; mais je ne veux soutenir d’Holbach ici que comme un homme d’esprit, éclairé quoique amateur, sachant beaucoup de faits de la science physique d’alors, n’ayant pas si mal lu Hobbes et Spinosa, maltraité de Voltaire qui le trouvait un fort lourd écrivain et un fort ennuyeux métaphysicien, mais estimé de d’Alembert, de Diderot, et dont l’influence fut grande sur Condorcet et M. de Tracy.

1486. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

En les rapprochant des événements récents (et on ne peut s’empêcher de le faire en voyant les mêmes intérêts aux mains, les mêmes guerres recrudescentes, et jusqu’aux mêmes devises sur les drapeaux), on apprend combien la vieille plaie a duré et s’est aigrie, combien, à plus de quarante ans de distance, on a peu gagné de remèdes par cette science sociale tant vantée : on rentre dans l’humilité alors, de se voir si médiocrement avancé, bien que sous l’invocation perpétuelle de ce dieu Progrès que de toutes parts on inaugure77. […] conclut-elle, il n’y a que cela pour ordonner les affaire et pour rendre les peuples heureux. » A travers cette faiblesse et ce manque de science politique positive, percent à tout moment des vues fort justes et fort prévoyantes qui montrent qu’elle ne se faisait pourtant pas illusion sur l’état réel de la société.

1487. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

On a remarqué souvent combien la beauté humaine de son cœur se déclare énergiquement à travers la science inexorable de son esprit : « Il faut des saisies de terre, des enlèvements de meubles, des prisons et des supplices, je l’avoue ; mais, justice, lois et besoins à part, ce m’est une chose toujours nouvelle de contempler avec quelle férocité les hommes traitent les autres hommes. » Que de réformes, poursuivies depuis lors et non encore menées à fin, contient cette parole ! […] Pour moi, en relisant les Caractères, la rhétorique m’échappe, si l’on veut, mais j’y sons déplus en plus la science de la Muse.

1488. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

Catulle Mendès est un artiste merveilleux ; il possède la science du mot élevé et juste et sait toujours maintenir son inspiration à la hauteur où il la place ; il a trouvé, surtout dans les Poèmes épiques, des vers superbes et qui s’imposent à la mémoire, de ces vers qui semblent écrits dans le texte en caractères plus gros, tellement l’œil s’arrête sur eux, attiré par la forme des mots, leur arrangement, tout ce qui fait le dessin d’un beau vers avant que la musique en soit intelligible. […] Rarement l’école française nous a donné un exemple plus complet de ce que peut l’inspiration unie à la science.

1489. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre VI. Premiers pas hors de Saint-Sulpice  (1882) »

Il n’avait aucune science ecclésiastique, ni exégèse, ni théologie. […] Une seule occupation me parut digne de remplir ma vie ; c’était de poursuivre mes recherches critiques sur le christianisme par les moyens beaucoup plus larges que m’offrait la science laïque.

1490. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

Dans une étude sur la localisation du sens de l’Espace dans l’oreille, et sur les troubles amenés dans le fonctionnement régulier de l’oreille, soit par des lésions traumatiques, soit par des présentations de conditions anormales où le sens de l’audition se trouve « désorientisé », nous détachons le passage suivant qui, outre l’intérêt d’une appréciation de l’Esthétique Wagnérienne par un ouvrage de pure science, marque combien sont profondes les sources de cette Esthétique, et combien les effets extraordinaires produits par son dispositif acoustique reposent sur une intuition admirable de ce qui est saisissable et exploitable dans l’organisme humain. […] De tels artistes sont les pionniers de la science et remplissent bien le véritable but de l’art, qui est de contrôler les facultés humaines pour édifier de plus en plus solidement l’évolution expérimentale, c’est-à-dire la vie consciente. » Complément au mois wagnérien de Juin MARSEILLE Répertoire des concerts populaires : Introduction au 3e acte de Lohengrin.

1491. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

Sa déesse Tanit, son Eschmoûn, son Moloch, au moins dans leurs traits généraux, n’ont rien de contraire aux résultats de la science. […] De l’atmosphère salubre de la science il nous a transportés dans une salle de spectacle où l’air est brûlé par le gaz.

1492. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

Au reste, toute explication complète est impossible dans l’état actuel de la science, mais ces cas maladifs nous font comprendre que l’apparence du familier et du connu tient à un certain sentiment aussi indéfinissable que l’impression du bleu ou du rouge, et qu’on peut considérer comme un sentiment de répétition ou de duplication. […] Jetez un regard sur les planches d’un livre de physiologie, vous serez frappé de l’inextricable écheveau que présentent les fibres grossies au microscope : c’est un tissu où l’action du temps, par l’hérédité et par la sélection naturelle, a fait des milliards de nœuds gordiens non encore dénoués par la science.

1493. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Si Michelet avait eu un califourchon moins funeste, s’il avait ajouté un scandale au premier, si, dans ce livre, écrit pour les femmes, il était descendu un peu plus avant en ces détails physiquement immondes, qu’il a une fois traversés, pour nous montrer où, selon sa science, gît l’amour, nous n’eussions pas ajouté au scandale en nous révoltant contre son éclat et nous nous serions tu, ne sachant pas d’ailleurs de quelle langue nous servir pour répéter honnêtement les choses que Michelet nous dit hardiment de sa jeune et innocente bouche scientifique, faite d’un bronze récemment coulé. […] En théologie, tous les deux donnent une singulière idée de leur science lorsqu’ils soutiennent hardiment que la Grâce, comme l’entend l’Église catholique, est exclusive de la Justice ; car c’est précisément l’idée contraire qui est la vraie.

1494. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « BRIZEUX et AUGUSTE BARBIER, Marie. — Iambes. » pp. 222-234

Il y a en elle une science achevée qui se dissimule, une expérience sans doute amère qui aime à s’oublier.

1495. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier après les funérailles »

Ce qu’il avait entrepris et déjà exécuté de travaux et d’articles pour le nouveau Dictionnaire historique de la langue française ne saurait être apprécié en ce moment que de ceux qui en ont entendu la lecture ; ce qui est bien certain, c’est qu’il gardait, jusque dans des sujets en apparence voués au technique et à une sorte de sécheresse, toute la grâce et la fertilité de ses développements ; il n’avait pas seulement la science de la philologie, il en avait surtout la muse192.

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