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1727. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

Jusque-là, vous me permettrez de rester « badaud », et de rire à gorge déployée, — au rebord de ma fenêtre, — en voyant passer le bataillon de l’École normale allant délivrer la Littérature des mains des infidèles — et des Romantiques ! […] Je restais là, les yeux fixes, choqué de cette inconvenance, lorsque tout à coup… Il m’a semblé voir, à travers la brume qui montait de mon cigare, les lignes trembler sur le papier et s’agiter d’une façon tout à fait insolite, et des phrases entières rouler sur elles-mêmes… Ô spectacle saugrenu !

1728. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

Cependant les idées qui doivent diriger la société générale n’étaient point restées tout à fait stationnaires. […] Louis XVIII, resté le père du peuple, avait à cicatriser la double plaie de la révolution et de l’usurpation.

1729. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VII. Le cerveau et la pensée : une illusion philosophique »

Mon corps est resté seul ; et pourtant les autres images redeviendront visibles sous forme de souvenirs. […] On revient donc à l’idéalisme, et l’on devrait y rester.

1730. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IV : M. Cousin écrivain »

Quel changement, et qu’il est vrai de dire que chacun doit rester chez soi ! […] Il a dépouillé sa poésie, il est resté simple orateur ; son style est devenu plus mesuré ; et cependant sa jeunesse parfois lui revient ; il s’enflamme encore ; on sent alors qu’il oublie ses auditeurs ; il voit son idée se lever devant lui ; il s’éprend d’amour pour elle ; il retrouve son enthousiasme ; il écrit cette phrase dont j’entends d’ici l’accent transporté et poétique.

1731. (1903) Le problème de l’avenir latin

Ils ne sont ni adultérés ni faussés, ils sont restés droits et purs. […] L’âme de la Germanie ancienne était restée vivante sous l’enveloppe orthodoxe. […] Rester soi, pour une nation comme pour un individu, est l’essentielle condition de l’avenir. […] Mais il n’en resterait pas moins en état d’agitation permanente, fomentant l’émeute, entretenant un courant d’opinion hostile à l’Etat. […] Comme ils sont peu qui restent !

1732. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Biot » pp. 306-310

Guizot se doivent sans doute de rester les mêmes.

1733. (1874) Premiers lundis. Tome I « Œuvres de Rabaut-Saint-Étienne. précédées d’une notice sur sa vie, par M. Collin de Plancy. »

Une seule chose selon lui restait à faire ; le moment était venu d’écrire pour la prospérité l’histoire de la Révolution, il l’écrivit.

1734. (1874) Premiers lundis. Tome II « Li Romans de Berte aus Grans piés »

Elle arrive chez Symon, où sont Constance sa femme, et ses deux filles, qui deviennent comme ses sœurs ; car il faut dire que, durant ses périls, Berte a fait vœu, si elle échappait, de ne pas dire qu’elle est la reine et de rester pauvre et méconnue.

1735. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre premier. Idée générale de la seconde Partie » pp. 406-413

Il faut écarter de son esprit les idées qui circulent autour de nous, et ne sont, pour ainsi dire, que la représentation métaphysique de quelques intérêts personnels ; il faut tour à tour précéder le flot populaire, ou rester en arrière de lui : il vous dépasse, il vous rejoint, il vous abandonne ; mais l’éternelle vérité demeure avec vous.

1736. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Donec eris felix… »

Ils ne te devaient rien, puisque c’est eux qui t’avaient tout donné… Console toi pourtant : ta bizarre aventure restera instructive, comme un chef-d’œuvre de l’ironie du destin, comme un exemple unique de l’artifice des renommées.

1737. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre premier. Préliminaires » pp. 1-8

Par la suite des siècles, quand tout ce qui a précédé et préparé les créations du génie a disparu dans l’oubli, les œuvres éminentes, les monuments qui restent seuls debout, apparaissent à une hauteur inexplicable, et telle qu’on s’imagine avec peine qu’ils aient été construits par des hommes.

1738. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Il est néanmoins certain, et il sera prouvé que la guerre de Molière et de ses amis contre ce qu’ils appelaient les précieuses, a été fort malentendue dans le siècle dernier, qu’elle l’est toujours plus mal, à mesure que nous avançons ; il est de fait que l’unique intention de Molière a été d’attaquer les affectations et l’hypocrisie des Peckes (ou Pécores) provinciales et bourgeoises ; qu’il respectait, non pas l’hôtel de Rambouillet qui ne subsistait plus de son temps, mais les personnages qui en restaient, notamment le gendre de la marquise, ce duc de Montausier, dont il emprunta plusieurs traits pour peindre l’austérité de principes et de goût, et pour en orner le liant caractère de son Misanthrope.

1739. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Appendice. Note concernant M. Laurent-Pichat, et Hégésippe Moreau. (Se rapporte à la page 395.) » pp. 541-544

Après avoir rompu ainsi avec les seuls hommes qui pouvaient me servir, et, par conséquent, avec mes premiers projets, je restai longtemps indécis et découragé.

1740. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « La course à la mort » pp. 214-219

Avec d’autres, il inaugure dans le roman, à côté de l’étude de l’amour, qui en restera la tâche et le prestige, l’étude de la haine qui commence à sourdre entre l’homme et la femme à une époque où ils aperçoivent l’antagonisme de leurs intérêts sociaux et devinent l’hostilité de leurs fonctions vitales.%220 % Certains vers de la Justice de Sully Prud-homme commentant certaines pages de Darwin, sont la préface de cette nouvelle tendance.

1741. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Panurge » pp. 222-228

Panurge a beau s’être frotté aux nobles et aux écoliers, il est resté bohême de petite race, de probité variable, avec la lâcheté égayée d’impudence des Scapin, et rancunier par surcroît, comme le démontre l’épisode de Dindenaut et de ses moutons, « lesquels tous furent pareillement en mer portez et noyez misérablement. » Mais sous cet air d’aigrefin, Panurge cache l’âme la plus libre et la plus railleuse.

1742. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre deuxième. »

Le mot empennée n’est point resté dans la langue ; c’est que nous avons celui d’emplumée, que l’auteur aurait aussi bien fait d’employer.

1743. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — IV. Les ailes dérobées »

J’appartiens à une autre race que ceux-là, mais ils me contraignent à rester ici, par le pouvoir d’un grigri qui m’ôte l’usage de mes jambes ; sans quoi je retournerais auprès des miens.

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