Le premier consul, qui voulait gouverner en souverain et non en perturbateur de l’Europe, lui fit des ouvertures de paix ; il témoigna au cardinal Martiniani, évêque de Verceil, le désir d’entrer en négociation pour les affaires religieuses de France. […] Il lui fallait un homme mixte, mêlé de sacerdoce et de monde, aussi capable de ménager la vertu scrupuleuse du pape, sincèrement religieux, que de concéder au pouvoir dominateur et absolu de l’empire et du conquérant ce que Dieu lui-même commande à ses ministres de céder à ceux auxquels il donne l’autorité irrésistible du champ de bataille. […] « Le lundi 2 avril était le grand jour de l’entrée triomphale de l’empereur et de la nouvelle impératrice à Paris pour célébrer la fonction du mariage religieux dans la chapelle des Tuileries. […] Pendant la célébration du mariage civil et du mariage religieux, les treize cardinaux restés volontairement à l’écart ne sortirent point de leurs demeures, pas même la nuit. […] Nous y rencontrâmes nos collègues qui avaient assisté aux deux mariages civil et religieux.
Les œuvres idéalistes classiques tendent à être belles, elle se plaisent à la description de lieux riches et heureux, elles donnent du corps humain une image pure de lignes et de couleurs, chaste, sobre et saine ; elles montrent des âmes nobles, fort bonnes, et calmes, animées d’émotion simples et liantes d’amour tendre, de courage, de générosité, de patriotisme, de fière ambition, de juste respect des dieux, de vertus sévères, religieuses mais sans outrance modérées, mais tempérées, contenue de raison et sans disgracieux excès. […] La peur et la pitié sont assurément les deux sentiments que satisfait la religion, et l’exagération religieuse, qui est le mysticisme, provient probablement aussi d’une exagération de ces deux sentiments, unie à la perversion de la perception dont cette exagération résulte. […] Chez Tolstoï, dont la foi religieuse bien que fort vive n’est pas à proprement parler mystique, puisque sa religion est un système rationnel et qu’il croit à un triomphe sur terre, ou peut cependant ramener clairement l’origine des pensées qui le lui ont fait adopter à une prédominance graduelle de la sensibilité sur les facultés de perception, qui pourtant étaient chez lui énormes, et sur les facultés d’idéation qui étaient plus faibles. […] Villiers de l’Isle-Adam, a reproduit, à côté d’œuvres merveilleuses, de beauté décorative et religieuse, les ironies parfois que le conteur américain adressait à tout progrès moderne, et parfois aussi les complications sinistres dont il assombrissait ses histoires. […] Elle parut se faire religieuse en ce que tantôt elle loua ce que la morale évangélique a de contraire à l’exacte raison, de follement miséricordieux, de cordial ; tantôt elle fit de Dieu un être vague, bienveillant, diffus dans les splendeurs de la nature, plus père que juge.
Recherché, chéri, révéré de tous ceux qui le connoissent ; bienfaisant sans ostentation, religieux sans fanatisme, indulgent pour les opinions d’autrui, zélé pour ses amis, affable pour tout le monde, inviolablement attaché à tous ses devoirs ; on peut dire que ses titres Littéraires ne sont, aux yeux de ceux qui jouissent de sa société, que la plus foible partie de son mérite.
On pourroit prononcer son nom, sans rappeler aux hommes sages & religieux celui d’un homme qui a attaqué le plus ouvertement le Christianisme, & fourni le plus d’ armes aux extravagans adversaires qui l’ont attaqué après lui.
Guizot ; et tout en signalant ce qui nous paraissait inacceptable dans l’ancienne orthodoxie, nous nous sommes demandé si le Christianisme transformé ne pourrait pas être l’issue de la crise religieuse dont souffre la société contemporaine.
Et ces costumes des Pères et des premiers chrétiens, costumes qui sont passés à nos Religieux, ne sont autres que la robe des anciens philosophes grecs, appelée περιϐόλαιον ou pallium.
Nous ne saurions peindre l’émotion que nous causèrent ces chants religieux ; nous crûmes ouïr une voix du ciel qui disait : « Chrétien sans foi, pourquoi perds-tu l’espérance ?
Le vent circule dans les ruines, et leurs innombrables jours deviennent autant de tuyaux d’où s’échappent des plaintes ; l’orgue avait jadis moins de soupirs sous ces voûtes religieuses.
Les écrivains religieux et monarchiques sont de la même famille que les écrivains impies et révolutionnaires ; Boileau conduit à Rousseau, et Racine à Robespierre. […] Vous ne remuerez les hommes de cette race que par des réflexions morales et des émotions religieuses. […] Et heureuses ces personnes religieuses, ces dames qui peuvent avoir pour confesseurs de tels hommes, si pleins d’abnégation, si prospères, si capables ! […] La vie politique, comme la vie religieuse, surabonde et déborde, et ses explosions ne font que marquer la force de la flamme qui l’entretient. […] Le peuple d’Angleterre est fidèle à la maison de Hanovre, non parce qu’il préfère vainement une famille à une autre, mais parce qu’il est convaincu que l’établissement de cette famille était nécessaire au maintien de ses libertés civiles et religieuses.
Il y eut des couvents, dit Burnet, où toutes les religieuses furent trouvées grosses. […] Car, par-delà cette sympathie universelle qui range tout homme du côté des opprimés, il y a le sentiment religieux qui fermente. […] Comment le vrai sentiment religieux a-t-il pu s’accommoder d’allures si mondaines et si franches ? […] Nous prenons un homme compassé pour un homme religieux. […] Les chercheurs pensaient que la vérité religieuse ne doit être saisie que dans une sorte de brouillard mystique, avec doute et appréhension.
Villers, comme plus tard Benjamin Constant, établissait pour cause générale de la corruption de l’esprit religieux la surcharge et la grossièreté des formes qui servent d’organes à cet esprit. […] Un système religieux ne peut-il pas être très-absurde avec des formes extérieures très-simples ? […] Il avait été très-frappé de la force des études religieuses, et de ce que produisait de lumières historiques cette critique circonscrite et profonde, appliquée aux textes sacrés. […] J’aime à me figurer, pour tout comprendre, que, presque au même moment où il interrogeait son ami Cabanis sur la grande question des causes premières, il était où il allait être lui-même discrètement touché par son ami Manzoni à cet endroit délicat de la croyance religieuse. […] Adonné à la famille comme un Racine qui se serait retiré un peu trop tôt, converti, vers 1810, aux idées religieuses et à la pratique chrétienne, père, époux, ami, il se livrait de bonne foi aux sentiments humains régularisés, aux habitudes naturelles et pures ; il y plongeait comme en pleine terre.
Les vicissitudes qu’éprouva, sous les règnes d’Edouard VI et de Marie, l’établissement religieux de l’Angleterre, entretinrent cette disposition. […] En adoptant la foi de saint Rémi, les Francs trouvèrent dans la Gaule un clergé romain, riche, accrédité, et qui dut nécessairement entreprendre de modifier les institutions, les idées, la manière de vivre comme la croyance religieuse des conquérants. […] De jour en jour plus accréditée, elle devint enfin un objet d’inquiétude pour la sévérité religieuse et d’ambition pour la pédanterie littéraire. […] Les représentations religieuses, origine du théâtre européen, n’avaient pas échappé à ce mélange. […] Les premiers Mystères amenèrent en même temps sur la scène les émotions de la terreur et de la tendresse religieuses et les bouffonneries d’un comique vulgaire ; et ainsi, dans le berceau même de la poésie dramatique, la tragédie et la comédie contractèrent l’alliance que devait leur imposer l’état général des peuples et des esprits.
Armand Silvestre, du soleil et des hymnes religieuses.
Une balance religieuse et politique tient de niveau les diverses parties de l’Europe.
Seuls aujourd’hui quelques ecclésiastiques affirment encore la profonde sincérité religieuse de René. […] Le pessimisme n’est ni un sentiment religieux, ni un sentiment moderne, encore qu’il ait pris très souvent la forme religieuse, et que les pessimistes les plus célèbres appartiennent au dix-neuvième siècle. […] Devenu réformateur de la vie religieuse, il garde les mêmes allures. […] Il avait reçu une forte éducation religieuse dans un milieu méthodiste. […] Collection de Documents pour l’histoire littéraire et religieuse du Moyen Age, I.
Elle se détache sur un fond d’idées religieuses et morales extrêmement curieux. […] Jules Girard, dans son étude sur Le Sentiment religieux en Grèce, en est convaincu. […] Cette imagination était inconciliable avec l’horreur de l’amour sexuel que manifeste toute la littérature religieuse du Moyen Âge. […] On y connaissait d’autant mieux son voyage nocturne qu’il était chez les fidèles un article de foi et une fête religieuse. […] Et elle en retire une signification religieuse plus profonde.
Le lyrisme de cette époque était un peu solennel, volontiers religieux, pompeux comme un Te Deum, ou sentimental.