Les sens supérieurs, qui paraissent n’avoir aujourd’hui presque rien d’affectif, sont un développement ultérieur et un raffinement des autres ; à y regarder de près, on trouverait dans tout son et dans toute couleur une combinaison de plaisirs et de peines à l’état naissant. […] Et cependant, pour nous-mêmes, les couleurs et les sons ont toujours, si nous y regardons de près, une nuance tantôt sérieuse, tantôt gaie : c’est ce qui les rend propres à devenir des moyens d’émotion esthétique.
On sent donc que malgré la force qui lui reste, il n’a plus qu’un moment à respirer, et l’on regarde long-temps dans l’attente de le voir tomber en expirant. […] Les touches de la nopce Aldobrandine qui sont très-heurtées, et qui paroissent même grossieres quand elles sont vuës de près, font un effet merveilleux quand on regarde ce tableau à la distance de vingt pas.
La plûpart des regles qu’on regarde comme nouvelles, sont implicitement dans la logique d’Aristote, où l’on apperçoit la méthode d’invention et la méthode de doctrine. […] Ceux qui vantent si fort les lumieres que l’esprit philosophique a répanduës sur notre siecle, répondront peut-être, qu’ils n’entendent par notre siecle qu’eux et leurs amis, et qu’il faut regarder comme des gens qui ne sont point philosophes, comme des anciens, ceux qui ne sont pas encore de leur sentiment en toutes choses.
Aussi se rencontre-t-il des doctrinaires qui les regardent d’un œil défiant et qui s’efforcent de les réduire à la portion congrue. […] Elle mêle les règnes, elle confond les contraires, elle renverse ce qu’on pourrait regarder comme la hiérarchie naturelle des êtres, elle nivelle les différences, elle différencie les semblables, en un mot elle substitue au monde que nous révèlent les sens un monde tout différent qui n’est autre chose que l’ombre projetée par les idéaux qu’elle construit.
Regardez-les : navigateurs hardis, fraternellement groupés sur un radeau aux planches mal jointes, sans vivres pour le lendemain ! […] » Ce qui vous donne, pour le reste de vos dîners, l’aversion de toutes les pommes en général, et Vous êtes bien près de penser qu’elles naissent sur l’arbre toutes gâtées… à moins que vous ne regardiez sous la table : alors l’amphitryon vous paraîtra un maniaque ou un impoli, — et M.
C’est cette considération plus que toute autre, c’est elle seule peut-être qui détermina le choix des dramatistes allemands pour les sujets du moyen âge, ce choix qu’ils voudraient nous faire regarder comme un mouvement impérieux de leurs âmes, ou comme une sublime inspiration de leur génie. […] Nous en sommes restés à ce point pour ce qui regarde le vrai romantisme, le romantisme allemand, le romantisme du théâtre.
Il se vante, il est vrai, en ces Lettres qui le changent, non plus en nourrice, mais en tombe, d’avoir été trois ans un damné mauvais sujet ; mais, outre que les passions ne sont pas plus de l’âme que les servantes ne sont leurs maîtresses, quoique les mauvais sujets les leur préfèrent souvent, un homme qui, comme feu Mérimée, passa toute sa vie à avaler des dictionnaires et des grammaires, à visiter des musées, à gratter la terre pour y trouver des antiques, à monter et à descendre des escaliers pour entrer ès Académies, à galoper et à valeter sur toutes les routes, comme un courrier de malle-poste, dans l’intérêt de l’art et des gouvernements, à rapporter au Sénat et à charader pour l’Impératrice, était attelé à trop de besognes pour avoir le temps de regarder du côté de son cœur pour s’attester qu’il en avait un… Eh bien, c’était là une erreur ! […] Il ne s’émeut guères de sa chute, si ce n’est parce que cette chute l’atteint dans le bien-être de son égoïsme… Mais tout le temps qu’il dure, il le regarde comme un frondeur mécontent, sans reconnaissance, sans principes et sans aperçus, qui ne voit plus à trois pas de lui !
C’est un génie clair comme le jour et, s’il est profond, c’est comme l’espace : on voit jusqu’au fond de sa profondeur, Seulement, il faut y regarder, et c’est — il faut le répéter sans cesse quand il s’agit de Saint-Bonnet, — ce qu’on n’a pas fait jusqu’ici. […] Son livre, qui traite de « la Douleur », et qui est plutôt un hymne à la douleur « regardée à la lueur des choses divines », n’explique pas que la douleur.
Seulement, pas plus que Rousseau (et protestant, au fond, comme lui), il ne peut embarrasser que des protestants en leur demandant un miracle que, seuls, nous autres catholiques, nous serions en mesure de fournir… Quand on y regarde à présent, on trouve que les catholiques ont été bien bons de répondre à l’auteur de la Vie de Jésus, et de l’accabler sous des polémiques qui lui ont fait cette scandaleuse renommée, disproportionnée même avec le crime de son livre. […] Aussi, tournant le dos à ce qui lui aurait écrasé les yeux s’il l’avait regardé, il a, ce myope, courbé sa vue basse sur des imperceptibilités scripturaires, et il a donné des points et virgules pour base aux mauvais rêves qu’il a faits.
Aujourd’hui le peuple, répond Tipton 209, regarde le pouvoir fédéral comme l’unique pouvoir. […] Toutefois, regardons cette immense machine, non plus au centre, mais aux extrémités.
Mais quant à la Vie de Rancé, j’avoue que je n’y regardai pas de si près.
Hors de là, vers les rives, aux endroits plus calmes et sur une surface assez immobile ou animée de contre-courants peu rapides, il y avait des raisonneurs qui expliquaient aux autres le spectacle, et pourquoi cela était ainsi de toute nécessité, et pourquoi cela devait être toujours ; il y avait, rangés derrière deux ou trois grands noms, sur les traces de Lamartine, harmonieusement ravi en ses tendresses sublimes, sur les pas de Victor Hugo, de plus en plus occupé à ses chauds horizons, et à portée de voix de quelques autres, il y avait des peintres de vieilles ruines, qui étudiaient les débris gothiques le long des bords, des psychologues qui se miraient au sein des eaux, des nacelles de rêveurs dont le front regardait perpétuellement le ciel, des essais de colonie littéraire et d’abri poétique autour d’agréables îles et dans les Délos nées d’hier.
Thiers, dit-il, écrivait ceci au sein d’une paix profonde, et loin des circonstances qui entraînèrent des hommes non moins sensibles que lui à suivre un drapeau ensanglanté, qu’ils regardaient comme celui de l’indépendance de la liberté du pays.
Voyez, il semble avoir quelque chose de tout particulier dans l’esprit, à en juger par la manière dont il regarde le bleu du ciel. » C’est là Hoffmann, et lui-même nous a donné la clef de son génie.
I Ils sont les successeurs et les exécuteurs de l’ancien régime, et, quand on regarde la façon dont celui-ci les a engendrés, couvés, nourris, intronisés, provoqués, on ne peut s’empêcher de considérer son histoire comme un long suicide : de même un homme qui, monté au sommet d’une immense échelle, couperait sous ses pieds l’échelle qui le soutient En pareil cas, les bonnes intentions ne suffisent pas ; il ne sert à rien d’être libéral et même généreux, d’ébaucher des demi-réformes.
Parfois, lorsqu’il se regarde dans un miroir, et qu’il voit se refléter dans la glace cette figure ridée et vieillotte, ce dos voûté, ces yeux ternes et ces lèvres chagrines, il a peine lui-même à reconnaître dans ce personnage desséché et décrépit le Séverin d’autrefois le svelte jouvenceau exalté, tendre et romanesque, qui marchait d’un pas si allègre sous les acacias en fleur de la rue du Baile, et qu’on avait surnommé à Juvigny « l’amoureux de la préfète ».
Pourtant, à y bien regarder, cette préface a aussi quelque chose de touchant, et qui désarme.