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503. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 544-547

Cet Ouvrage devoit au moins garantir Postel de l’accusation d’être l’Auteur du Livre de tribus Impostoribus, qui n’a jamais existé, comme l’a très-bien prouvé M. de la Monnoie.

504. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Argument » pp. 1-4

L’auteur prouve d’abord la nécessité de suivre dans cette recherche une nouvelle méthode, par l’insuffisance et la contradiction de tout ce qu’on a dit sur l’histoire ancienne jusqu’à la seconde guerre punique (chap. 

505. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre II. Trois espèces de langues et de caractères » pp. 296-298

Nous avons prouvé qu’à leur premier âge, toutes les nations se servirent de tels caractères.

506. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

Cela prouve que je n’étais pas bien. […] Le feu de la Montagne et le nombre de morts et de blessés, parmi lesquels je déplore la perte de mon capitaine de pavillon, de l’agent comptable maritime et de la moitié de mes officiers et trois cents hommes enfin de mon équipage, tant tués que blessés, prouveront à la République entière que les événements seuls ont causé le résultat malheureux de cette journée. […] Signé : Villaret-Joyeuse. » Il est plus que prouvé, d’après ces extraits officiels, que le suffrage de Villaret-Joyeuse est irrévocablement acquis à Jean-Bon Saint-André et que le rôle du représentant à bord a bien été tel que nous l’avons montré.

507. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Octave Feuillet »

Et il ne m’est même pas prouvé que toutes les consciences aient besoin de ces appuis. […] Et c’est fort heureux pour lui qu’il ne prouve pas sa thèse : ses personnages ne la démentent, en effet, que parce qu’ils sont encore très suffisamment vrais et vivants. […] Cette pédante homicide a été imaginée pour nous faire peur ; mais qui veut trop prouver… Il serait ingénu de penser que l’incroyance, même radicale, conduit nécessairement au crime une créature humaine, même affamée de jouissances.

508. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

La Rochefoucauld, en poursuivant de son analyse amère et impitoyable tous les déguisements de notre mauvaise nature, en nous faisant peur de nos mouvements les plus naïfs, aurait pu nous ôter jusqu’au désir de l’innocence, à force de nous prouver qu’elle est impossible. […] Ce peu de détails sur sa vie prouve qu’il vivait beaucoup en lui, et que, sans se commettre avec les hommes dont il n’avait rien à prétendre, il les observait du poste où l’avait mis Bossuet. […] L’artifice et l’ornement ne prouvent pas l’invention ; j’y vois plutôt la marque de la stérilité.

509. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312

On prête à Voltaire ces paroles : « Je m’ennuie d’entendre dire que douze hommes ont suffi à établir le christianisme ; je veux prouver qu’un seul homme peut suffire à le détruire. » Il est possible que ces mots, comme tant d’autres mots historiques, n’aient jamais été prononcés. […] La littérature, sans être aussi redoutable pour les dogmes que la science l’a toujours été par sa ferme volonté de ne rien admettre qui ne soit prouvé, est devenue, elle aussi, dangereuse pour eux, à mesure qu’elle a été pénétrée de l’esprit scientifique ; l’histoire, la philologie, la philosophie, armées de méthodes sévères, ont critiqué les faits, les textes, les conceptions qui s’offraient à leurs regards aigus dans les livres dits sacrés, et nul n’ignore l’abatis qui s’en est suivi de légendes et d’erreurs données comme des vérités révélées. […] L’opposition acharnée qu’elle a faite au développement de l’instruction populaire prouverait, à elle seule, la défiance et peut être la rancune qu’elle nourrit contre la vertu émancipatrice contenue dans les œuvres littéraires, du moment qu’elles se dérobent à sa tutelle et se proclament libres de toucher à ces grands sujets qui étaient jadis, au dire de La Bruyère, interdits à un homme né chrétien et français.

510. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

« Dès que je serais persuadé de la puissance et de la bonté de Dieu, rien ne me serait difficile à croire. » — « Je n’ai donc, lui répondait Théophile, qu’à vous prouver qu’il y a un Dieu et que votre âme est immortelle, et vous êtes capucin. » Et Dangeau disait· encore, en parlant de cette conversion facile et un peu fragile de l’abbé de Choisy, et quand on lui en faisait compliment : « Hélas ! à peine ai-je eu prouvé à cet étourdi l’existence de Dieu, que je l’ai vu tout prêt à croire au baptême des cloches. » Pourtant la conversion de l’abbé de Choisy nous offre quelques traits aimables et sincères, et on n’a qu’à les relever dans le Journal qu’il fit, et qu’il publia bientôt après, de son voyage à Siam. […] Il n’en est pas ainsi de notre abbé, et rien ne prouve mieux à quel point son caractère est facile, bienveillant et foncièrement sociable.

511. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — II. (Lettres écrites du donjon de Vincennes.) » pp. 29-50

Pourvu que vous ne me portiez pas envie, je vous abandonne sans peine tout ce que vous possédez. » Une telle manière de sentir, quand elle se prouve par des actions, est faite pour racheter bien des fautes. […] C’est l’honneur, disons-le hautement, c’est le rachat moral de Mirabeau d’avoir ainsi souffert, d’avoir été homme en tout, non seulement par ses fautes, par ses entraînements, et, nommons les choses à regret, par ses vices, mais aussi par le cœur et par les entrailles ; d’avoir été pauvre et d’avoir su l’être ; d’avoir été père et d’avoir pleuré ; d’avoir été laborieux comme le dernier des hommes nouveaux ; d’avoir été captif et persécuté, et de n’avoir point engendré le désespoir, de ne s’être point aigri ; d’avoir prouvé sa nature ample et généreuse en sortant de dessous ces captivités écrasantes, à la fois dans toute sa force et dans toute sa bonté et même sa gaieté, ni énervé, ni ulcéré, sans ombre de haine, mais résolu à conquérir pour tous, à la clarté des cieux, les droits légitimes et les garanties inviolables de la société libre et moderne. […] J’aime à noter jusqu’à ces exagérations de la louange ; elles prouvent du moins combien franchement Mirabeau, descendu des âpres sommets du style paternel, cherchait et se proposait la grande route, la grande voie romaine toute tracée, la voie vraiment triomphale dans l’éloquence.

512. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

Dans ces Lettres où il cite souvent Pascal et où il prouve qu’il l’a bien pénétré, Rivarol se place à un point de vue d’épicuréisme élevé qu’il aura à modifier bientôt, quand la Révolution, en éclatant, lui aura démontré l’importance politique des religions. […] ce ne sont ni les impôts, ni les lettres de cachet, ni tous les autres abus de l’autorité, ce ne sont point les vexations des intendants et les longueurs ruineuses de la justice, qui ont le plus irrité la nation, c’est le préjugé de la noblesse pour lequel elle a manifesté le plus de haine : ce qui prouve évidemment que ce sont les bourgeois, les gens de lettres, les gens de finances, et enfin tous ceux qui jalousaient la noblesse, qui ont soulevé contre elle le petit peuple dans les villes, et les paysans dans les campagnes. […] Il nous prouve très bien, par l’exemple des langues, que la métaphore et l’image sont si naturelles à l’esprit humain, que l’esprit même le plus sec et le plus frugal ne peut parler longtemps sans y recourir ; et, si l’on croit pouvoir s’en garder en écrivant, c’est qu’on revient alors à des images qui, étant vieilles et usées, ne frappent plus ni l’auteur ni les lecteurs.

513. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

Ernest-Charles : — Il ne saurait être superflu de se demander encore si ce n’est pas précisément parce qu’il mourut fou qu’il est bien prouvé que Nietzsche fut véritablement un homme de génie. […] — Tous les illettrés savent et au besoin prouveraient que le cardinal Perraud représente la littérature française à Autun. […] Les notices dont il a précédé ses rééditions suffisent à prouver que sa sensibilité n’est pas moindre que sa conscience d’érudit et qu’en plus de la patience, de la subtilité, de la méthode, il possède aussi les qualités du créateur.

514. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339

Il est bon de prouver en forme une fois que ceux qui soutiennent que la poesie françoise ne sçauroit égaler la poesie latine ni dans la poesie du stile ni dans la cadence et l’harmonie des vers, n’ont point de tort. […] Pasquier rapporte plusieurs autres phrases imitatives des poëtes françois dans le chapitre de ses recherches, où il veut prouver que notre langue françoise n’est moins capable que la latine de beaux traits poëtiques ; mais les exemples que Pasquier rapporte refutent seuls sa proposition. […] Ma quatriéme raison pour prouver que la mécanique de la poësie s’aide mieux de la langue latine que de la langue françoise, c’est que les beautez qui résultent de la simple observation des regles de la poësie latine, sont plus grandes que les beautez qui résultent de l’observation des regles de la poësie françoise.

515. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Mais, outre que les Romains sous Aétius, Bélisaire et Narsès, ne se sont pas si aisément dissous sous la poussée barbare et ont prouvé une fois de plus que les nations, toujours faites pour servir, n’existent jamais que par leurs chefs, on oublie trop que les Barbares sont en réalité aussi corrompus que leurs ennemis. […] Quand ces parvenus se mésalliaient en épousant des filles d’impératrices, quand ces Barbares, qui pouvaient tout, faisaient des empereurs et n’osaient l’être, cela prouvait qu’ils n’étaient que de grands imbéciles de Barbares, mais cela ne prouvait pas qu’il y eût en ces Romains dégradés, qui ne valaient même pas le respect bête d’un Barbare, la virtualité mystérieuse et éternelle que M. 

516. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

Nettement fait de leurs œuvres est certainement moins éloquente et moins brillante que la critique de Mme de Staël dans son livre de l’Allemagne, mais si l’expression et toutes les ressources de l’aperçu n’y sont pas au même degré, il y a une vigueur de moralité qui est, après tout, la vraie virilité de la pensée et qui prouve que la femme du plus éblouissant génie, quand elle est protestante et philosophe, reste néanmoins, sur les points les plus importants de la pensée et de la vie, fort inférieure à un catholique, de talent médiocre mais convaincu. […] Nettement nous le peigne comme une espèce de satyre en gaîté, ce qui prouve d’ailleurs qu’il n’avait vu Balzac que quand Balzac le regardait. […] Elle avait seulement à montrer dans quelle inspiration ces jugements prenaient leur source, ce qu’ils prouvaient de force intellectuelle ou de conséquence d’opinion, et ce que valait enfin toute cette monnaie de jugements qui n’appartiennent pas plus à M. 

517. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’art et la sexualité »

Panizza comme un autre argument à l’appui de sa thèse, leur caractère morbide ne prouve-t-il pas justement que l’abstinence, accompagnée, dans ce cas, de privations de toute nature, n’aboutit qu’à des troubles mentaux, qu’il est impossible d’assimiler à des manifestations intellectuelles normales ? […] En laissant de côté l’histoire et la psychopathie et en s’appuyant sur la simple physiologie, il ne serait pas impossible de prouver que la continence, étant anormale, ne peut pas, comme tout ce qui s’oppose au libre jeu des fonctions vitales, ne pas perturber l’organisme, et par conséquent la pensée qui en est la fleur. […] Cela doit nous prouver, sans doute, que les erreurs qui ont pris racine sont infiniment longues à périr, et qu’il faut nous attendre, pendant longtemps encore, à rencontrer dans notre chemin, les illusions et les préjugés que nous pouvions croire à jamais ensevelis.

518. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Ramus voulut prouver qu’il n’étoit ni l’un, ni l’autre, & qu’il avoit eu raison de se moquer de tant de sottises Aristotéliciennes. […] Ils accusèrent celui-ci d’avoir dérobé à Newton l’invention du calcul différentiel : la chose n’étoit pas aisée à prouver. […] Mais les personnalités ne sont pas des raisons ; voici celles qu’on donnoit afin de prouver que nous avons une bonne musique. […] Ils voulurent chacun prouver que leur doctrine n’étoit que la doctrine des pères & celle de l’église. […] Ils voulurent prouver que Jansénius n’avoit pas dit ce qu’il a dit, & ce qu’on trouve dans plusieurs endroits de son livre.

519. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Ils servent à prouver que tu es femme et que tu te tiens pour telle. […] Pour prouver le christianisme, il n’y a qu’une vraie méthode, c’est de remettre l’idée de création en honneur et en créance. […] En vérité, il veut trop prouver. […] Tout cela est, certes, bien contestable, peu prouvé jusqu’à présent par les faits. […] Mme de Staël l’affirme d’après les principes, sans essayer de le prouver par les faits.

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