. — Mais cela ne prouve pas encore que, si les obstacles étaient nuls, le ralentissement serait nul. […] Maintenant, pour ces sortes de grandeurs, nous pouvons prouver l’axiome. […] Maintenant, pour ces sortes de grandeurs, nous pouvons aussi prouver l’axiome. […] Rien ne prouve que notre combinaison mentale ait ou même puisse avoir sa contrepartie dans les combinaisons réelles. […] Mais rien ne prouve que ces mouvements supposés par nous soient possibles dans la nature.
Que prouve cette façon de raisonner, absolument dépourvue de justesse & de vérité ? […] Ce qui prouve combien cette Foi est supérieure aux idées de l’Homme, c’est le désintéressement qu’elle exige de lui dans toutes ses actions, & la sublimité du but qu’elle lui propose. […] L’expérience journaliere prouve cette vérité. […] Nous n’ignorons pas que les Philosophes incrédules traitent cette force, cette magnanimité, d’illusion & de fanatisme ; & c’est en quoi ils prouvent, de la maniere la plus évidente, la perversité de leurs sentimens. […] Les Philosophes, pour prouver que la Religion Chrétienne fait le malheur de l’Homme, alleguent les sacrifices continuels qu’elle exige de nous.
. — Nous vous mettons au défi, lui disent-ils, de prouver une seule de vos théories. Nous savons, il est vrai, qu’on ne prouve pas qu’il fait jour, qu’on ne prouve pas non plus les axiomes, qu’ainsi l’impossibilité de prouver ne prouve elle-même rien contre certaines vérités, et de peur que vous ne vous avisiez de dire que vos théories sont évidentes comme la lumière du jour ou comme les axiomes, nous allons vous montrer comment vous les formez toutes.
On vous demandera de prouver une vérité, de réfuter une erreur, de tirer des conséquences, de remonter à des principes. […] Ils ne savent pas raisonner ; ils prouvent leur dire d’étrange façon, et l’on n’a pas idée des raisonnements biscornus qui peuvent sortir d’une tête saine pourtant. « La preuve que c’est vrai, c’est que c’était un vendredi, et que j’ai rencontré un moment après Mme…, qui était en noir, avec un chapeau neuf. » Comme si, pour mentir, on ne pouvait inventer ces coïncidences aussi bien que le gros du fait. […] Le centenaire qui demande à vivre encore pour arranger ses affaires, prouve que l’homme ne pense pas à la mort et ne s’y prépare jamais ; les membres révoltés contre l’estomac prouvent que la plèbe romaine ne peut se passer du sénat. […] C’est une arme facile à l’usage des gens qui sont à bout de raisons ou qui ne savent pas raisonner : que de discussions où l’on voit les adversaires se jeter mutuellement leurs vérités au nez, n’avoir souci que de se noircir réciproquement, sans toucher au sujet qui est en délibération, comme s’il suffisait de déshonorer son contradicteur pour prouver qu’on a raison sur un fait particulier !
Et il l’a bien prouvé dans cette Dramaturgie. […] Il prouve, comme on ne l’avait jamais prouvé avant lui et comme on ne le prouvera jamais (on n’en a plus besoin), que même ceux-là qui ont le plus parlé d’Aristote ne l’entendaient pas. […] Ils ont prouvé, cette ignorance et ce génie, que pour faire du théâtre après Shakespeare il n’y avait plus d’autre théorie que d’imiter Shakespeare, — de faire comme lui… si on pouvait !
Entre telle transformation sociale et tel mouvement d’idées on peut assez aisément prouver la concomitance, mais rarement décider de l’antériorité. […] Ainsi, quand bien même on nous aurait prouvé que l’égalitarisme a la puissance de développer la densité sociale, ou l’homogénéité, ou la centralisation, cela ne nous empêcherait pas de conclure encore que la centralisation et l’homogénéité et la densité sociales ont dû, par leur réaction propre, développer l’égalitarisme. […] Nous avons prouvé que l’idée de l’égalité résulte logiquement des transformations réelles de nos sociétés ; ce n’est pas prouver du même coup qu’elle doit moralement les commander. […] En découvrant les conditions sociologiques du succès des idées égalitaires, nous n’avons pas encore prouvé que ces idées sont justes ; mais nous avons donné, du moins, la mesure de leur puissance.
On l’aperçoit ; et ce retranchement exécuté par l’auteur prouve tout ce que valent ces quatre mots. […] Il donnait le nom de panthéisme à divers systèmes autres que celui de Schelling, et prouvait qu’il ne professait pas ceux-là. […] Un philosophe cherche à trouver et à prouver des vérités générales, rien de plus. […] Un instinct intérieur et invincible pousse l’araignée à fabriquer éternellement des toiles ; une conformation d’esprit indestructible et toute-puissante contraint le philosophe à éclaircir et prouver sans cesse l’idée qu’il s’est faite de la science et de l’univers. […] Nous n’examinerons pas si le Dieu qu’on prouve par l’idée de l’infini n’a pas une nature contraire à la nature du Dieu qu’on construit par l’induction psychologique.
Soyons de bonne foi : uniquement parce qu’il y a des hommes, d’ailleurs de talent, qui n’ont pas senti notre poésie versifiée, cela prouve qu’elle n’est pas notre seule poésie, car le propre de la poésie est d’être sentie par tous. […] Nous luttons, en ce moment-ci, de toutes nos forces, contre l’invasion de la littérature romantique ; mais les efforts mêmes que nous faisons prouvent toute la puissance de cette littérature. […] Ces choses ne peuvent, il est vrai, supporter l’analyse et la discussion : elles disparaissent comme le diamant dans le creuset de Lavoisier ; mais cela ne prouve ni contre ces idées, ni contre le diamant. […] Je demanderai donc aux partisans des idées nouvelles si, parce que ces idées, qui leur paraissent être la raison même, eussent été méconnues et même honnies à de certaines époques, le mépris dont on les aurait couvertes aurait pu prouver contre elles. […] Mais, entre tous les faits que je pourrais citer pour prouver la thèse où je me suis engagé, je vais en choisir un qui frappera peut-être d’autant plus que, sans doute, on l’attend moins.
Ces phénomènes prouvent que ce que choque partie fait dans l’organisme, chaque partie le fait hors de l’organisme. […] Ce qui n’a jamais été prouvé, et a même été posé contre toute évidence256. […] Cet argument ne prouve rien ou prouve trop. […] Mais ce qui prouve que l’objet a bien été en réalité choisi, c’est que si les conditions changent, il ne satisfait plus les impulsions de l’animal ; cet objet est rejeté et un autre cherché à sa place. […] En fait, on ne le prouve pas.
Cela prouverait-il qu’il faut absolument agir par l’intermédiaire du nerf ? […] Le tableau suivant prouve la proposition que nous venons d’avancer. […] Ici la physiologie a prouvé que l’anatomie était insuffisante, et qu’elle avait fait admettre des erreurs physiologiques. […] Nous prouverons plus tard que cette matière précipitable par l’alcool est réellement le principe actif du suc pancréatique. […] Ce qui prouve qu’il en est ainsi, c’est que le suc pancréatique peut émulsionner d’autant plus de graisse qu’il est plus riche en matière organique.
Celui-ci avec du génie, de l’éloquence & une Littérature étendue, a prouvé combien un homme sage doit se défier de ses préventions, & combien il est essentiel, pour le bonheur & la véritable gloire, de savoir les réprimer, lorsqu’elles nous emportent trop loin. […] Ce qu’il a écrit contre les Jésuites, est de la même magie de style, de la même éloquence, sans pouvoir néanmoins y méconnoître une amertume, un acharnement, bien éloignés de ce ton qui fait valoir les raisons & prouve l’impartialité. […] Il s’efforce de justifier les emportemens de son style par l’autorité de l’Ecriture & des Saints Peres : mais on peut dire avec justice que cette Dissertation ne prouve autre chose, sinon qu’il est des esprits, pour ainsi dire, ambidextres, prêts au pour & au contre, & qui ont le talent d’en imposer un moment, par cette métamorphose que Juvénal leur reproche, Qui nigra in candida vertunt.
L’art de fondre des bas-reliefs et de graver les métaux était déjà inventé, comme le prouve, entre autres exemples, le bouclier d’Achille. […] Les délicieux jardins d’Alcinoüs, la magnificence de son palais, la somptuosité de sa table, prouvent que les Grecs admiraient déjà le luxe et le faste. — 4. […] Les héros contractent mariage avec des étrangères ; les bâtards succèdent au trône ; observation importante qui prouverait qu’Homère a paru à l’époque où le droit héroïque tombait en désuétude dans la Grèce, pour faire place à la liberté populaire.
« Si quelqu’un s’étonne de ce fragment, il n’a qu’à me le dire, et, parlant de la définition de la vertu, qu’il me donnera, je lui prouverai par écrit, aussi clairement que l’on prouve que toutes nos idées arrivent par nos sens, c’est-à-dire aussi évidemment qu’une vérité morale puisse être prouvée, que mon père à mon égard a eu la conduite d’un malhonnête homme et d’un exécrable père, en un mot d’un vilain scélérat. » Ce défi est assez bizarre. Voici qui l’est plus encore : « Je finis cet écrit… en réitérant l’offre de prouver quantum dixi, par écrit, devant un jury composé des six plus grands hommes existants. […] « Si, après cela, vous m’accusez d’être fils dénaturé, vous ne raisonnez pas, votre opinion n’est qu’un vain bruit et périra avec vous. » Et il y revient encore avec un acharnement maladif : « Ou vous niez la vertu, ou mon père a été un vilain scélérat à mon égard ; quelque faiblesse que j’aie encore pour cet homme, voilà la vérité, et je suis prêt à, vous le prouver par écrit à la première réquisition. » Or, il paraît bien que ce père était un homme assez rude et désagréable ; mais, si vous songez que ce tyran, n’ayant lui-même que dix mille francs de rente, faisait à son fils, alors âgé de vingt-deux ans, une pension de deux mille quatre cents francs qui en vaudraient plus de cinq mille aujourd’hui ; que Stendhal avait, en outre, une rente de mille francs qui lui venait de sa mère et que, si l’argent lui avait manqué pour se soigner, c’est qu’il en dépensait beaucoup pour ses habits et pour le théâtre, vous verrez peut-être autre chose que de l’indépendance d’esprit dans cette furieuse impiété filiale.
Ses plaisanteries sur les républiques populacières, son indignation contre les excès des peuples, tout enfin dans ses ouvrages prouve qu’il haïssait de bonne foi les charlatans de la philosophie. […] J’ai toujours regardé l’athéisme comme le plus grand égarement de la raison, parce qu’il est aussi ridicule de dire que l’arrangement du monde ne prouve pas un artisan suprême, qu’il serait impertinent de dire qu’une horloge ne prouve pas un horloger. […] Il me semble, sauf erreur, que les personniſications ne prouvent pas que la morale fût unie à la religion dans le polythéisme. […] Mais cela ne suffit pas pour prouver que la profession de la morale fût essentiellement liée au polythéisme, quand tout démontre au contraire qu’elle en était séparée. […] Enfin, tous ces sujets, tirés de la fable, que l’on trouve dans les ruines d’Herculanum, prouvent que la mythologie dérobait aux peintres le vrai paysage, comme elle cachait aux poètes la vraie nature.
Cela prouve bien l’unité originelle de ces trois facultés. […] En effet, quand on est moralement certain, on n’a pas besoin de se prouver ou de prouver aux autres logiquement les jugements que l’on affirme. […] Au moyen de la raison, disent ses philosophes, on prouve toute la science, mais on ne peut la prouver elle-même, établir sa légitimité. […] On ne peut croire à la raison si on ne la prouve pas, et on ne peut la prouver. […] Elle consiste à prouver trop, à prouver pas assez, à prouver à côté.
On est sur-tout fatigué d’y voir régner un style énigmatique, qui obscurcit les choses les plus claires, en voulant les expliquer par principe & les prouver par raisonnemens. […] un Ouvrage, où la richesse des détails, la grandeur des événemens, la vérité des caractères, la sublimité de la morale, l’harmonie de la prose, l’emportent sur la pompe de la versification, & prouvent qu’un Ecrivain de génie peut s’en passer dans un Poëme épique ! […] Ces Articles prouvent combien cet Ecrivain est capable de joindre le mérite de penser avec justesse, à celui de s’exprimer avec grace, quand il ne cherche pas à sortir de lui-même, & à appliquer ses talens à des sujets qui leur sont étrangers.
Pour prouver ce que j’avance, il suffira de citer les paroles d’un grand mathématicien. […] Il suffirait de citer, pour le prouver, les essais malheureux qu’il en a faits. […] Je veux prouver qu’il en est de même pour les corps vivants, et que, pour eux aussi, le déterminisme existe. […] J’interprétai cette observation, et je fis une hypothèse que l’expérience prouva être fausse. […] C’est ce que prouveront les exemples suivants.