Insistant sur l’utilité dont peut être une bonne dialectique pour prémunir contre les faux jugements : « Il est certain, dit-il, que la lecture fréquente des ouvrages de Bayle donne à l’esprit une certaine volubilité sur cette matière, qu’il ne tiendra jamais uniquement des avantages de la nature. » Tout en recommandant particulièrement à son frère quelques écrits de son auteur de prédilection, il ajoute que lui-même est occupé de faire imprimer en ce moment un extrait du Dictionnaire ; il compte que cet abrégé, qui porte principalement sur la partie philosophique de l’ouvrage, se répandra dans le public et pourra être utile : Je suis persuadé que la mauvaise conduite de la plupart des hommes vient moins d’un principe de méchanceté que d’une suite de mauvais raisonnements ; et je crois par conséquent que si on pouvait leur apprendre à raisonner d’une façon plus juste et plus conséquente, leurs actions s’en ressentiraient d’une manière avantageuse. […] [NdA] On peut voir au tome vii des Mémoires de Napoléon (édition de 1830, pages 323-324) le jugement définitif porté sur le prince Henri comme général et sur ses opérations militaires durant la guerre de Sept Ans : La campagne de Saxe du prince Henri a été beaucoup trop vantée, dit Napoléon ; la bataille de Freyberg n’est rien, parce qu’il y a remporté la victoire sur de très mauvaises troupes ; il n’y a pas déployé de vrais talents militaires… Dans cette campagne (celle de 1762) ce prince a constamment violé le principe que les camps d’une même armée doivent être placés de manière à pouvoir se soutenir… La campagne de 1761 est celle où ce prince a vraiment montré des talents supérieurs.
On se ruinait en détail ; la frontière s’en allait pièce à pièce ; on périssait également et sans honneur : Puisque la guerre est résolue, disait-il, tâchons de la faire sur de meilleurs principes qu’elle n’a été faite depuis longtemps. […] Villars, après avoir étudié le terrain, suivant son principe « que, quand on doit jouer une furieuse partie de paume, il faut au moins connaître le tripot », vit bien que d’attaquer Eugène dans ses lignes commencées de Landrecies était chose téméraire, et il se décida à porter son effort contre le camp de Denain, qu’il savait plus abordable, et dont le maréchal de Montesquiou (d’Artagnan) lui avait le premier parlé11.
Il ne faudrait pas croire, sur la foi d’amis un peu trop complaisants, qu’il n’eût pas eu dans le principe de grandes visées, et un peu démesurées peut-être. […] J’ai entendu parler d’un homme de grand jugement, nullement lié avec vous, qui soutenait en public dans une compagnie que, si le bruit était fondé, rien ne pourrait donner une plus haute idée des louables et nobles principes de votre ami] (le prince).
Un juge impartial, le chancelier d’Aguesseau, a heureusement défini son principe de conduite, et a tracé de lui, à cette occasion, le beau portrait dont voici les points principaux : « François de Harlay, prélat d’un génie élevé et pacifique, auquel il n’aurait rien manqué s’il avait su autant édifier l’Église qu’il était capable de lui faire honneur par ses talents et de la conduire par sa prudence, se conduisait lui-même avec tant d’habileté qu’il réussissait presque toujours également à contenir la vivacité de ceux qu’on appelait Jansénistes, et à éluder, au moins en grande partie, les coups des Jésuites. […] Ce prélat, en effet, « qui se faisait un plaisir d’être le pacificateur de tous les différends d’État » eut, dans le principe, quelque envie de s’entremettre pour réconcilier Furetière avec l’Académie.
L’évêque de Nantes, Duvoisin, avec ses principes gallicans ou semi-gallicans, n’est pas plus son homme que ne le seront plus tard tous ceux qui chercheront une voie moyenne. […] J’ai tremblé de tous mes membres en voyant Duvoisin s’interposer, lui et ses principes gallicans, entre le Pape, entre l’Église, entre le Concile et l’Empereur ; heureusement qu’on lui a dit : Retirez-vous de là ; et c’est s’en tirer tristement. » — Et encore dans une lettre suivante : « Quel bouleversement !
L’ancien constituant au repos se retrouvait avec ses idées, j’ai presque dit avec ses principes. […] C’était une organisation puissante : il avait la voix mâle, profonde, partant d’un bon creux, bien que par principe et bon goût il s’interdit l’éclat du rire.
Dans toute cette partie finale et déjà bien grave de la Correspondance, au milieu des vicissitudes domestiques et des malheurs qui assiégent l’existence de celle qui n’est déjà plus une jeune fille, il ressort pourtant une qualité qu’on ne saurait assez louer ; un je ne sais quoi de sain, de probe et de vaillant, émane de ces pages ; agir, avant tout, agir : « Il est très-vrai, aime-t-elle à le répéter, que le principe du bien réside uniquement dans cette activité précieuse qui nous arrache au néant et nous rend propres à tout. » De cet amour du travail qu’elle pratique, découlent pour elle estime, vertu, bonheur, toutes choses dans lesquelles elle a su vivre, et qui ne lui ont pas fait faute même à l’heure de mourir. Et c’est parce que les générations finissantes de ce dix-huitième siècle tant dénigré croyaient fermement à ces principes dont Mme Roland nous offre la plus digne expression en pureté et en constance, c’est parce qu’elles y avaient été plus ou moins nourries et formées, que, dans les tourmentes affreuses qui sont survenues, la nation si ébranlée n’a pas péri90.
Ce bonhomme, qui semble tout fondant de chaleur dévote, et qu’on prendrait pour un doux illuminé, a le sens ferme et la conscience austère : ne prenez pas son tempérament pour sa doctrine, ni ses manières pour ses principes. […] Il en avait trouvé le vrai principe : « parler affectionnément et dévotement, simplement et candidement, et avec confiance ».
Amour de l’ordre et de la liberté, « fidélité aux principes de 89 (et pourquoi non, je vous prie ?) […] Les hommes qui ne voulaient pas de l’adjonction des capacités peuvent encore se réjouir en voyant la faiblesse de nos écoles primaires. » — Et c’est pourquoi il posa tout au moins le principe de l’obligation et de la gratuité, car « dans un pays de suffrage universel, l’enseignement primaire obligatoire, étant pour la société un devoir et un profit, doit être payé par la communauté ».
Il nous est permis sans sacrilège de renoncer au principe démocratique de la salle à distraire. L’analyse de ce principe n’avait révélé aucune trace d’art ; mais puisqu’il était ruineux, ne nous étonnons pas qu’on n’en ait pu tirer qu’une solution esthétique négative.
Il nous est permis sans sacrilège de renoncer au principe démocratique de la salle à distraire. L’analyse de ce principe n’avait révélé aucune trace d’art ; mais, puisqu’il était ruineux, ne nous étonnons pas qu’on n’en ait pu tirer qu’une solution esthétique négative.
Le cœur pur, les procédés nets, la conduite uniforme, et partout des principes ; exigeant peu, justifiant tout, saisissant toujours le bon, abandonnant si fort le mauvais, que l’on pourrait douter s’il l’a aperçu. […] Je veux, lui dit-elle, vous instruire de mes principes.
Il importe, en effet, à la vérité historique de reconnaître que ce qu’on a appelé le changement de Barnave ne date point de ce voyage, ne tient point à une simple émotion, bien concevable d’ailleurs et bien naturelle, mais à une modification antérieure et raisonnée de vues et de principes. […] Lorsque les événements qu’il a redoutés le plus sont consommés, il y souscrit, il abandonne ses anciens chefs et ses anciens principes, et cherche seulement, dans la nouvelle marche, à former encore l’arrière-garde et à retarder la marche de la colonne révolutionnaire, à la suite de laquelle il se traîne à contrecœur.
De bonne heure il ressentit le désir d’exceller et de primer en tout, ce désir qu’il aurait voulu plus tard exciter dans le cœur de son fils, et qui, en bien et en mal, est le principe de toute grande chose. […] Il a pour principe « qu’un arrangement honnête sied bien à un galant homme ».
A-t-il su se défendre des passions qui altèrent dans son principe l’austère charité telle qu’il la définit, et la disposition équitable du juge ? […] S’il se trompe et s’abuse en faisant de lui une manière de dernier grand seigneur féodal, en le donnant comme issu du plus noble sang et, au moins par les femmes, de la lignée de Charlemagne, cette illusion devient un principe de générosité et de vertu.
Un esprit sérieux et solide comme le sien, aidé d’un cœur chaud et ardent, ne pouvait rester indifférent au mouvement de 89 : il en embrassa les espérances, n’en répudia que les excès, et en conserva toujours les principes essentiels qu’il se plaisait depuis à confondre, dans son érudition un peu particulière, avec l’héritage des vieilles libertés municipales léguées par les Romains. […] Il aurait pu, sans s’écarter de la vérité historique, faire l’application de ce principe au grand maître des Templiers ; mais il a voulu le représenter comme un modèle de perfection idéale, et cette perfection idéale sur le théâtre est toujours froide et sans intérêt.
Les strophes les plus exécrables qu’on puisse citer d’alors sont de lui, du chantre et du pensionné de Calonne : et à la fois, oubliant ces gages publics qu’il avait donnés si récemment encore, il se proclamait un républicain de tous les temps ; il prenait son humeur invétérée pour des principes. […] Dans cette absence de tout principe d’honneur et de dignité, il poursuivait encore avec fierté je ne sais quels fantômes et quelles idoles qui lui parlaient d’un monde supérieur.