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601. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre III. Madame de Staël »

De cette idée vient la facilité avec laquelle Mme de Staël a passé de la monarchie à la république : elle fait de la conservation sociale, identifiée à l’intérêt des propriétaires, l’objet principal du gouvernement ; et ainsi, roi ou président, peu importe ce que sera l’exécutif, pourvu que ceux qui possèdent soient protégés contre la masse des « hommes qui veulent une proie », et que « tous leurs intérêts portent au crime », dès qu’on leur permet d’agir. […] Mais, bien Française en cela, elle porte son effort principal sur le théâtre.

602. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre IV. L’heure présente (1874) — Chapitre unique. La littérature qui se fait »

Certaines gaucheries d’exécution, et, je crois, pour la dernière pièce, une certaine erreur de l’auteur lui-même sur la valeur morale des actes de son personnage principal, ont fait qu’il n’a pas encore trouvé auprès du public ni auprès de la critique la justice qui lui est due. […] De ces dissidents, le principal et M. 

603. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « La comtesse Diane »

Les moyens de réussir à ce jeu, il ne serait pas impossible, je crois, de les formuler, et ce serait même un joli sujet pour un chroniqueur, qui intitulerait cela : La Rochefoucauld dévoilé ou les principales manières d’écrire des pensées sans en avoir. […] Sa principale matière, c’est l’homme dans la société : il est plein de ces remarques que l’on sent bien venir d’une femme, qu’elle a dû faire dans quelque salon, au courant d’une causerie.

604. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Si quelqu’un doit être expert en attitudes simples et naturellement nobles, en nuances du cœur et de l’esprit, en charme, en propreté de tenue et de caractère, en goût sûr et sobre, c’est l’être qui, éloigné de tout sport brutal, de tout négoce et de toute violence, sert des intérêts abstraits, fait de la pensée et de la plastique sa principale étude. […] En somme, Schaunard et Rodolphe agonisent, avec les principaux clichés du chauvinisme et du sentimentalisme de ce siècle, dans cette dure et salutaire période où nous sommes, qui examine avec une résolution froide et triste toutes les métaphores et toutes les notions acceptées par la masse.

605. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

Mais leur principal défaut est d’avoir été écrits par un spéculatif ; ils sont graves et froids. […] A ne regarder que les circonstances principales, une noblesse abattue par Richelieu, et qui se relève à la faveur d’une régence ; un premier prince du sang qui veut régner comme Richelieu, ne comprenant pas que ce qui est possible à un évêque, séparé du trône par un abîme, ne l’est pas à un prince du sang, qui peut être tenté d’y monter ; des grandes dames excitant la guerre civile pour éloigner leurs maris ; de jeunes seigneurs qui s’y jettent par galanterie, et qui prennent pour drapeau l’écharpe d’une maîtresse ; un Parlement étourdi de sa puissance, et défendant l’ordre par la sédition ; des princes de l’Eglise organisant l’émeute armée, comme la dernière sorte de guerre que leur permettent les mœurs ; à ne regarder, dis-je, la Fronde que par ce côté extérieur et local, cette longue échauffourée n’est qu’un événement particulier.

606. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

Député à Paris à l’Assemblée du clergé de 1656 (à cette heure décisive des Provinciales), il y contracta des liaisons avec les principaux chefs du parti janséniste. […] Il a très bien senti et mis en relief les principaux traits du caractère de Mme de Mondonville ; mais il n’a pas d’ailleurs visé à restituer, d’après les faits historiques connus, les autres circonstances qui seraient plus ou moins vraisemblables.

607. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Légendes françaises. Rabelais par M. Eugène Noël. (1850.) » pp. 1-18

Nous, qui rougirions d’ignorer la géographie et ses divisions principales, nous n’avons qu’à lever les yeux vers le ciel pour voir que nous ignorons à peu près tout de cette cosmographie sublime qu’il suffirait cependant de quelques soirées et d’un démonstrateur pour nous apprendre. […] Il produisit une grande révolution dans la politique… Je n’oserai accepter tout à fait cette manière d’expliquer l’histoire moderne et d’en rapporter le principal résultat à deux ou trois noms, à deux ou trois livres.

608. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

L’Écosse, depuis que Marie Stuart enfant en était partie, avait subi de grands changements : le principal était la Réformation religieuse qui y avait pris racine et qui s’y était étendue avec vigueur. […] Elle ne répondit d’abord à cette ouverture qu’en parlant du divorce et de la difficulté de l’obtenir ; mais ces hommes peu scrupuleux, par la bouche de Lethington, le plus habile et le plus politique d’entre eux, lui dirent : Madame, ne vous inquiétez de rien ; nous sommes ici les principaux de la noblesse et du Conseil de Votre Grâce, et nous trouverons bien le moyen de vous délivrer de lui sans aucun préjudice pour votre fils ; et quoique milord Murray, ici présent (le frère naturel de Marie Stuart) soit un peu moins scrupuleux pour un protestant que Votre Grâce ne l’est pour une papiste, je suis sûr qu’il regardera à travers ses doigts, nous verra faire et ne dira rien.

609. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Les regrets. » pp. 397-413

La prétention, en effet, des principaux chefs de cette génération qui ne relevait ni du droit divin ni d’aucun principe préconçu, et qui arrivait à la politique par l’étude des choses et de l’histoire, était de tout comprendre ; et, depuis quelque temps, ils me semblent, en vérité, ne se plus mettre en peine de cela. […] Jeune encore, lorsque j’avais fait un petit poème sur l’établissement de l’École militaire, dont il avait le principal honneur, il s’était plu à faire valoir ce témoignage de mon zèle.

610. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre I : Principe de la métaphysique spiritualiste »

Au reste, notre objet, dans les pages qui suivent, n’est pas tant de faire connaître historiquement et analytiquement la philosophie de Biran que d’en exposer librement la pensée principale dans ce qu’elle a d’essentiel et de caractéristique. […] Lorsqu’on discute pour savoir si la perception des sens est immédiate et directe, ou si elle a lieu par des intermédiaires (discussion qui a eu une si grande importance dans l’école de Royer-Collard), on peut bien accorder que nous ne percevons pas la chose en elle-même et intérieurement, tout en soutenant qu’elle n’a pas lieu non plus par intermédiaires ou par images représentatives, ce qui était le principal objet de la polémique de Reid.

611. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Paragraphe sur la composition ou j’espère que j’en parlerai » pp. 54-69

Encore lorsque ce contraste est sublime, la scène change, et l’oisif devient le sujet principal. […] La principale idée bien conçue doit exercer son despotisme sur toutes les autres.

612. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. de Ségur. Mémoires, souvenirs et anecdotes. Tome II. »

La bizarrerie capricieuse du prince Potemkin fut le principal ressort de cette petite comédie.

613. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVII. Sort des ennemis de Jésus. »

Quant à Kaïapha, il eut pour successeur Jonathan, son beau-frère, fils de ce même Hanan qui avait joué dans le procès de Jésus le rôle principal.

614. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre III. Des moyens de trouver la formule générale d’une époque » pp. 121-124

On a le droit toutefois d’être effrayé en songeant à la masse de connaissances qu’il faudrait réunir pour rétablir tous les liens de la littérature avec l’ensemble dont elle dépend ; on a le droit aussi d’être inquiet et de se demander si, en voulant la replacer au milieu de tout ce qui l’environne, on ne risque pas de l’étouffer, de la perdre de vue, de sacrifier le principal à l’accessoire.

615. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Au milieu du siècle, quand la marquise eut marié sa fille Julie au duc de Montausier, qui était gouverneur de l’Angoumois, sa société se dispersa ; les habituées principales se firent leur cercle particulier ; elles eurent leur réduit, leur cabinet, leur alcôve ; et là, libres et dégagées de l’autorité des bons exemples, elles donnèrent l’essor à leurs prétentions et entrèrent dans tout leur ridicule.

616. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82

Au spectacle de cette période de terreur, c’est, je pense, une consolation de voir s’élever une autre grandeur que la grandeur de la cour, une autre autorité d’exemple et d’opinion, un autre modèle de société, une autre source de mœurs, d’idées, de principes ; c’est surtout un besoin pour les âmes douces et nobles, au milieu des tourments politiques qui les épuisent, d’entrevoir dans une société nouvelle un asile fermé à l’esprit de faction, et où se retrouvent les principales aménités de la vie civilisée.

617. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 79-87

Nous allons citer un morceau du Tableau philosophique de son Esprit, où se trouvent rassemblées les principales injures qu’il lui a prodiguées, dans un Libelle intitulé, Défense de mon Oncle.

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