Ils ont comme une voix articulée, et, quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine ; et en effet ils sont des hommes. […] Dans la seule petite ville de Châtellerault (qui est de quatre mille habitants), il y avait dix-huit cents pauvres cet hiver sur ce pied-là… La quantité des pauvres surpasse celle des gens qui peuvent vivre sans mendier… et les recouvrements se font avec une rigueur sans exemple ; on enlève les habits des pauvres, leurs derniers boisseaux de froment, les loquets des portes, etc. […] Le peuple ressemble à un homme qui marcherait dans un étang, ayant de l’eau jusqu’à la bouche ; à la moindre dépression du sol, au moindre flot, il perd pied, enfonce et suffoque. […] En guenilles, pieds nus, ne mangeant que du pain noir, mais couvant dans son cœur le petit trésor sur lequel il fondait tant d’espérances, il guettait l’occasion, et l’occasion ne manquait pas. « Malgré tous ses privilèges, écrit un gentilhomme en 1755651, la noblesse se ruine et s’anéantit tous les jours, le Tiers-état s’empare des fortunes. » Nombre de domaines passent ainsi, par vente forcée ou volontaire, entre les mains des financiers, des gens de plume, des négociants, des gros bourgeois.
Il cède à l’extase, mais sans perdre pied. […] Il perd pied. […] car dans les vers que j’ai chantés, La prière se mêle au cri des voluptés : J’ai baisé tes pieds nus comme une chair de femme, Et posé sur ton cœur ouvert un cœur infâme. […] Lui aussi dénonce « l’énervante et charnelle Aphrodite », « ses nuits de honte », et, se met, touché par la Grâce, à rouvrir des chemins vers la cité de Dieu, préludant ainsi aux conversions multiples qui vont suivre (Adolphe Retté, Francis Jammes, Charles Morice…) * * * Donc tous, athées et croyants, s’essayent à la chasteté, mais l’escalade est dure et parfois le pied leur glisse.
L’un de ceux-ci, un chrétien nommé Renoart, est armé d’un sapin de quinze pieds qu’il manie en guise de massue. […] Un jeune homme, presque un enfant, Vivien, a fait serment de ne jamais reculer devant les Sarrasins, fût-ce d’un pied de terre. […] Il a failli manquer à son serment ; il a un instant reculé d’un demi pied devant les infidèles et il ne veut pas mourir sans être absous de cette faute. […] Le cheval a un nom ; celui de Roland s’appelle Veillantif : celui de Renaud, le fameux Bayard, est un cheval-fée qui fait des bonds de quinze pieds et révèle à son maître les embuscades dressées contre lui.
, demandait-elle un jour au comte de Saint-Germain, qui avait la prétention d’avoir vécu plusieurs siècles ; c’est un roi que j’aurais aimé. » Mais Louis XV ne pouvait s’accoutumer à l’idée de compter les gens de lettres et d’esprit pour quelque chose, et de les admettre sur aucun pied à la Cour : « Ce n’est pas la mode en France, disait ce monarque de routine, un jour qu’on citait devant lui l’exemple de Frédéric ; et, comme il y a ici un peu plus de beaux-esprits et plus de grands seigneurs qu’en Prusse, il me faudrait une bien grande table pour les réunir tous. » — Et puis il comptait sur ses doigts : « Maupertuis, Fontenelle, La Motte, Voltaire, Piron, Destouches, Montesquieu, le cardinal de Polignac. » — « Votre Majesté oublie, lui dit-on, d’Alembert et Clairaut. » — « Et Crébillon, dit-il, et La Chaussée ! […] Sur la table encore, au pied de la sphère, se voit un volume bleu renversé qui porte inscrit au dos : « Pierres gravées » ; c’est son œuvre. […] À terre, au pied de la table, est un carton de gravures et de dessins, marqué à ses armes ; on a là tout un trophée. Au fond, entre les pieds de la console, s’entrevoit un vase en porcelaine du Japon : pourquoi pas de Sèvres ?
Tous ces grands Inquiets, dans des sphères diverses, dont on peut dire le mot de l’historien Matthieu en parlant du duc de Bourgogne : « Qui hérita de son matelas le dut garder pour faire dormir, puisqu’un homme de telle inquiétude avait bien pu y sommeiller », s’épuisaient alors en mouvements de vanité colossale que six pieds de terre ont parfaitement calmés ; mais le spectacle qu’ils offraient à l’imagination et que le temps a diminué, comme le feu racornit les objets qu’il n’a pas consumés encore, vaut-il aux yeux de Dieu et aux yeux des hommes le plus rapprochés de lui par la pensée, le spectacle d’une jeune fille qui enfermait l’âme de la Cordelia de Shakspeare sous sa modeste gorgerette, et qui, puissante de rêverie, descendait de la nue de ses rêves — pour tricoter des bas à un pauvre, en lisant la Bible ou sainte Thérèse, ou pour faire, comme Bossuet, le catéchisme à quelque petit ignorant ? […] Mme de Guérin vit l’étoile de celui de son frère se lever timidement à ses pieds. […] Qu’importe le pied blessé de l’oiseau quand il a de ces mouvements d’ailes ! […] la seule chose qui pût la distraire d’une douleur qu’elle portait au pied de l’autel et qu’elle en rapportait toujours, la seule voix qui ne fût pas celle de Dieu et qui pût faire remonter son âme du fond de cette tombe placée dans le cimetière de Saint-Médard d’Andillac, et regarder du côté du monde une fois encore, c’était l’idée de la gloire de son frère, mort sans renommée.
d’une vigueur nouvelle, quand les extrémités deviennent actives, quand les torrents de la vie chaude ruissellent dans les mains et dans les pieds. Je ne demande pas le grand, le lointain, le romantique ; ce que l’on fait en Italie ou en Arabie ; ce qu’est l’art grec ou le ménestrel provençal, j’embrasse le commun, j’explore et je m’assieds au pied du familier, du bas. […] L’ordure sexuelle et vitale est à nos pieds, comme la fange. […] Ne sentez-vous pas que cet « absolu » aux pieds duquel vous vous agenouillez n’est que la finalité de l’énergie qui fait mouvoir votre bras et pousse le blé hors de terre ?
Il n’avait pourtant point dirigé ses premières vues du côté de la vie des cloîtres : mais, un jour qu’il était à la chasse avec quelques jeunes gens de son âge, son cheval le renversa et l’entraîna quelque temps, le pied engagé dans l’étrier. […] Gombert n’avait pas de cheval rapide, et il ne put t’atteindre à pied. […] Chanteclair (le Coq), en effet, s’avance à son tour ; il s’agenouille et mouille de larmes les pieds du roi Lion : Et quand le roi vit Chanteclair, pitié lui prit du bachelier.
Il a fallu monter lentement, pied à pied, s’y reprendre à bien des fois avant de ravir les richesses dans leurs replis75. […] Il se met à voyager à pied avec ses élèves comme sous-maître d’abord dans un pensionnat, en attendant qu’il ait sa maison à lui et sa joyeuse bande.
Or, il est dit textuellement dans cette note « qu’un jour que l’abbé Prévost revenait de Chantilly à Saint-Firmin où il habitait, une attaque d’apoplexie l’étendit au pied d’un arbre dans la forêt ; que des paysans qui survinrent le portèrent chez le curé du village le plus voisin ; qu’on rassembla avec précipitation la Justice, qui fit procéder sur le champ à l’ouverture du cadavre, et qu’un cri du malheureux, qui n’était pas mort, arrêta l’instrument et glaça d’effroi les spectateurs ». […] Quiconque a, dans sa jeunesse, conçu un idéal romanesque et tendre, et l’a vu se flétrir devant soi et se briser sous ses pieds en avançant ; quiconque a plus ou moins connu, en tout genre, les écarts, les engagements téméraires et les difficultés sans issue, et n’a pas cherché à se faire de ses fautes une théorie ni un trône d’orgueil ; quiconque (et le nombre en est grand) a connu les assujettissements pénibles de la vie littéraire et le poids des corvées même honorablement laborieuses, au lieu du joug léger des muses ; ceux-là auront pour l’abbé Prévost un culte particulier comme envers un ancêtre et un patron indulgent. […] Laissons la statue aux hommes célèbres qui ont marché sur cette terre avec autorité, d’un pied sûr, orgueilleux ou solide : pour l’homme de lettres, pour le romancier, pour celui que l’amour de la retraite poursuit jusque dans le bruit, pour ceux qu’une demi-ombre environne et que plutôt elle protège, pour ceux-là c’est le buste qui convient, et celui de l’abbé Prévost, placé comme il l’est aujourd’hui, répond bien à ce qui eût été son espérance la plus haute et son plus doux vœu.
La croisade qu’avaient entreprise aussitôt les trois monarques les plus puissants de la Chrétienté, l’empereur Frédéric Ier, Philippe Auguste et Richard Cœur-de-Lion, avait échoué ; ou du moins on n’avait fait que remettre un pied en Syrie. […] Alors, Geoffroy de Villehardouin, le maréchal de Champagne, prit la parole par l’accord et par la volonté des autres, et commença à dire en telle manière : « Seigneurs, les barons de France les plus hauts et les plus puissants nous ont vers vous envoyés, et vous crient merci pour qu’il vous prenne pitié de la cité de Jérusalem, qui est en servage des mécréants, et pour que vous vouliez, en honneur de Dieu, les aider à venger la honte de Jésus-Christ ; et par ce motif vous ont-ils choisis qu’ils savent bien que nulle nation, ni gent qui soit sur mer, n’ont si grand pouvoir comme vous avez, et en partant nous commandèrent que nous eussions à en tomber à vos pieds, et de ne point nous en relever que vous ne l’ayez accordé. » « Et alors les six députés s’agenouillèrent, pleurant beaucoup ; et le doge et tous les autres commencèrent à pleurer de la pitié qu’ils en eurent, et s’écrièrent tous d’une voix, et tendant les mains en haut : « Nous l’octroyons ! […] Ainsi va le monde, et, nonobstant ses changements de forme, si souvent proclamés, il continuera encore longtemps sur ce pied-là.
Il le fit à pied avec un ami né dans le pays, et, aussi bien que son compagnon, il entendait l’allemand dans tous ses dialectes. […] Quant à ceux qui ont atteint quelques-unes des hauteurs du globe, je les appelle en témoignage : en est-il un seul qui, à leurs sommets, ne se soit trouvé régénéré et n’ait senti avec surprise qu’il avait laissé au pied des monts sa faiblesse, ses infirmités, ses soins, ses inquiétudes ; en un mot, la partie débile de son être et la portion ulcérée de son cœur ? […] c’est là, c’est au pied de ces rochers formidables, que la piété a ménagé des consolations à la misère et des encouragements au travail !
Ici on a affaire à un historien qui, par un concours unique de circonstances, a eu en main une quantité innombrable de pièces et papiers d’État, les vraies sources, dans tout leur secret et leur continuité, et qui, les ayant dépouillés, analysés au complet, ne va que d’un pied sûr. […] Cette expédition de Masséna en Portugal, dont le but était de rejeter les Anglais et lord Wellington hors de la péninsule et de ne laisser aucun pied de ce côtél, était la question même de la paix de l’Europe qui allait se décider à ces extrémités lointaines. […] [1re éd.] et de ne leur laisser aucun pied de ce côté
Pour les purs, pour les lettrés enthousiastes et ardents, pour ceux qu’un danger de plus stimule à l’étude, et qui aiment à montrer qu’ils sont capables d’être hommes en même temps qu’érudits, aller en Grèce un jour et le plus tôt possible, arriver au pied de ses monuments, en face de ses marbres, avant que la flamme, la fumée des dernières explosions fût dissipée et éteinte, avant que les dernières balles eussent cessé de siffler, c’était, — comme l’a dit Quinet et comme il l’a prouvé, — c’était « le long désir de la jeunesse. » Et tous ceux qui n’allaient pas en Grèce la chantaient, la racontaient, la pleuraient sur tous les tons. […] Mme de Gasparin, âme ardente, promeneuse naïve et originale, et qui se porte elle-même tout entière partout, est par trop occupée, en posant le pied à Corinthe, de rendre grâces en style biblique, et, en face du Parthénon, de discuter pour ou contre l’utilité des missionnaires. […] La Grèce, telle qu’elle est aujourd’hui, a un trop gros cerveau ; c’est « une tête énorme sur un petit corps. » Ajoutez les habitudes invétérées d’une trop longue décadence, d’une société longtemps relâchée, décousue et dissoute ; les héros à pied et en disponibilité qui n’ont de ressource que de se faire brigands ; peu de respect pour la vie humaine ; pas d’idée bien nette du tien et du mien ; le vol sous toutes ses formes, la corruption et la vénalité faciles et courantes, comme l’admet trop aisément la moralité restée ou redevenue trop primitive.
Alfieri s’était enhardi enfin ; il avait été présenté à la comtesse et, depuis deux ans environ, il était auprès d’elle, selon les usages du pays, sur le pied de cavalier servant. […] Après y avoir mis d’abord quelque mystère et s’être donné des rendez-vous l’été, en Alsace, au pied des Vosges, à Bade et au bord du Rhin, ils se réunirent pour ne plus se quitter, soit dans leurs voyages, soit dans les séjours qu’ils firent à Paris et à Londres, à la veille et dans les premières années de la Révolution française, soit en dernier lieu dans leur installation à Florence, le cher théâtre de leur première rencontre et leur vraie patrie. […] Meurs, et tu le sauras. » J’aurais aimé à retrouver debout et en pied, dans le livre de M.
Il eut une mission spéciale auprès de la légion suisse pour remédier aux abus d’une première formation et la mettre sur un meilleur pied. […] L’auteur n’y perd jamais de vue cette maxime : « La théorie est le pied droit, et l’expérience est le pied gauche. » Les guerres de la Révolution lui fournissaient aussi des termes naturels de comparaison et des exemples ; il les empruntait le plus volontiers à la campagne d’Italie de 1796-1797 et à celle de 1800.
Le commerce en faveur est celui des bêtes à cornes, il s’étend aussi sur les grains ; les bois pourrissent sur pied, par leur éloignement des villes et leur difficile exploitation801 ». […] Sur ce pied elle vaut 73 583 livres, dont il faut défalquer un capital de 12 359 livres pour les charges réelles ; elle rapporte net par an 3 140 livres, et vaut net 61 224 livres. […] 12° Droit de boucherie ou de prendre la langue de toutes les bêtes tuées dans la ville, plus la tête et les pieds de tous les veaux.
Sur ce pied-là, vous allez avoir le million dans vingt-quatre heures. […] Et puis, sur les quatre ou cinq heures après minuit, les femmes se viennent coucher dans un appartement séparé de celui du mari, en telle sorte qu’un pauvre diable d’homme est quelquefois six semaines sans rencontrer sa femme dans sa maison ; et vous le voyez courir les rues à pied, pendant que madame se sert du carrosse pour ses plaisirs. […] On irait là les examiner, on les mettrait au pas, à l’entre-pas, on les ferait trotter, galoper, et, sans s’amuser à la belle encolure qui souvent attrape les sottes, on ne prendrait que ceux qui ont bon pied, bon œil, et dont on pourrait tirer un bon service.