Walewski est un excellent gentilhomme qui, pour faire dans le monde un personnage plus considérable, a acquis un journal et l’a dirigé ; qui, pour compléter et rehausser encore ce rôle à demi littéraire, a songé à la scène française, et s’y est risqué. […] Mais il ne s’agit pas de savoir si Dampré et la duchesse, et chacun des personnages pris un à un, et trait pour trait, peuvent être plus ou moins des copies d’un certain monde réel ; il s’agit de savoir si tout cet ensemble est comique, intéressant, saisissant. […] De cette objection générale sur le peu de vérité scénique, si l’on passait à la vérité réelle, et, pour ainsi dire, biographique des personnages, il y aurait beaucoup à dire.
L’auteur de l’Intruse n’avait fait qu’allusion, celui de la Dame à la Faulx , au contraire, insiste sur la présence effective de la Camarde ; il en fait le personnage réel, palpable, principal de son livre. […] car, au milieu d’un décor superbe et d’irréel, des personnages magnifiés passent, se meuvent, parlent, s’aiment et souffrent. […] Le drame se joue entre ces trois entités, grandiose, hallucinant, mais sans autre complexité essentielle que celle qu’on imagine de suite à la seule énonciation des personnages.
Il est vrai, me dira-t-on, que les sujets ne sçauroient manquer aux poëtes tragiques, qui peuvent faire entrer dans une action des personnages ausquels ils donnent des caracteres faits à plaisir, et qui peuvent encore orner leur fable par des incidens extraordinaires inventez à leur gré. […] Nous nous mocquons des caracteres qu’il donne à ses personnages, si nous ne reconnoissons pas ces caracteres pour être dans la nature, et Moliere, et quelques-uns de ses successeurs se sont saisis de tous les caracteres vrais et naturels. […] Or tout caractere bien peint fait un bon personnage de comedie.
Il n’est pas possible qu’elle ait été un personnage de l’action qu’il met sur le théatre. […] Racine de ressusciter Narcisse, personnage aussi fameux dans l’histoire romaine que les consuls les plus illustres, pour en faire un des acteurs de sa piece. […] En effet, la faute choque d’autant plus dans le poëte tragique, qu’il la fait commettre à un personnage qui vivoit dans des tems où il ne pouvoit point faire cette faute.
Les vêtemens de leurs personnages sont extravagans, et les expressions de ces personnages sont encore basses et comiques. […] On reconnoît d’abord les pastiches qu’il a faits en très-grand nombre, à la bassesse comme à la stupidité des airs de tête des principaux personnages de ces tableaux.
Dirait-on pas que, pour situer son personnage, elle se complaît à ordonner des faits contraires à la vraisemblance. […] Attitude des personnages, style de l’auteur, et ce qu’il y a de tendu en lui, c’est bien influence romantique. […] Mais on en trouverait cent autres, et pas un seul parmi eux qui ne contribuât à l’unité d’accent du personnage ! […] Elles ne se trouvent pas là par obligation de créer un milieu, et parce qu’il faut de toute nécessité expliquer ses personnages. […] Chez la fille de Hérédia, l’originalité d’auteur est plus encore dans l’assemblage des traits qui contribuent à l’unité du personnage que dans la conception même de ce personnage.
Euripide prodigue ces maximes dans les discours de ses personnages, sans qu’elles soient toujours parfaitement liées à la situation et au caractère. […] La plupart des personnages mis en action dans les pièces grecques, sont tirés de l’Iliade ou de l’histoire héroïque de la même époque. […] Les modernes eux-mêmes ont profité de l’auguste célébrité des personnages tragiques de l’antiquité. […] On ne trouve dans leurs tragédies qu’un trait caractéristique de la démocratie ; ce sont les réflexions que les principaux personnages, que les chœurs répètent sans cesse, sur la rapidité des revers de la destinée et sur l’inconstance de la fortune.
Ainsi notre déclamation théatrale est devenuë si vive et si passionnée, que l’acteur qui devroit réciter le plus posément, qu’un personnage qui raisonne sensément sur l’avenir, débite aujourd’hui les maximes les plus sages avec autant d’agitation que la prêtresse de Delphes en pouvoit montrer lorsqu’elle rendoit ses oracles assise sur le trépié. […] On appelle communément des airs caracterisez ceux dont le chant et le rithme imitent le goût d’une musique particuliere, et qu’on imagine avoir été propre à certains peuples, et même à de certains personnages fabuleux de l’antiquité, qui peut-être n’existerent jamais. L’imagination se forme cette idée sur le chant et sur la musique, convenable à certains personnages, suivant ce qu’on peut sçavoir du caractere de ces personnages à qui le musicien prête des airs de son invention.
C’est dans le high life pur, incompatible, sans aucun mélange, aux habitudes duquel il appartient par sa naissance et ses relations, que Georges-Alfred Lawrence a fait mouvoir les personnages de son livre et concentré ses observations. […] Lawrence, le byronien, ne l’est pas seulement que par l’expression et le sentiment : il l’est jusque dans la conception de ses personnages. […] aussi bien dans les peintures que sait oser une imagination si sauvagement amoureuse de l’énergie que dans la conception des autres personnages de ce roman, de si grande proportion humaine, et qui mêlent leur destinée à celle de Guy Livingstone. […] Mais, excepté le rhapsode tremblant et débile de cette épopée de la force, il n’y a personne qui tranche en faiblesse sur cette force à outrance, et les femmes elles-mêmes s’y raccordent aux autres personnages de l’histoire avec la plus étrange vigueur.
Bataille, un instant combattu chez son docteur Quérard, un brave homme auquel il essaie de nous intéresser, et qui fait des choses que la Critique va vous raconter, mais en prenant ses précautions ; l’amour, chez tous les personnages de ce livre sanguin et matériel, ou plutôt la notion même de l’amour, dans la tête de M. […] Celle-ci accuse le servage de l’esprit dans la conception de l’héroïne d’un livre, c’est-à-dire dans son personnage le plus important. Ce personnage manque de nouveauté, et la situation seule dans laquelle il est placé diffère de la situation de Mme Bovary dans M. […] Ce qui les préoccupe et les entraîne, c’est la passion montrée à tout prix, c’est la furie d’un tempérament qu’ils transportent d’eux-mêmes dans les personnages de leur affreux drame.
Georges-Alfred Lawrence a fait mouvoir les personnages de son livre et concentré ses observations. […] Lawrence, le byronien, ne l’est pas seulement que par l’expression et le sentiment, il l’est jusque dans la conception de ses personnages. […] aussi bien dans les peintures que sait oser une imagination si sauvagement amoureuse de l’énergie que dans la conception des autres personnages de ce roman, de si grande proportion humaine, et qui mêlent leur destinée à celle de Guy Livingstone. […] Mais, excepté le rhapsode tremblant et débile de cette épopée de la force, il n’y a personne qui tranche en faiblesse sur cette force à outrance, et les femmes elles-mêmes s’y raccordent aux autres personnages de l’histoire avec la plus étrange vigueur.
Cette vocation d’écrivain, qui se dégage et s’affiche pour nous si manifestement aujourd’hui, était cependant d’abord secrète et comme masquée et affublée de toutes les prétentions de l’homme de cour, du grand seigneur, du duc et pair, et des autres ambitions accessoires qui convenaient alors à un personnage de son rang. […] Est-ce que par lui nous ne connaissons pas (mais je dis connaître comme si nous les avions vus), et dans les traits mêmes de leur physionomie et dans les moindres nuances, tous ces personnages, et les plus marquants et les secondaires, et ceux qui ne font que passer et figurer ? […] S’il y a du trop dans l’un et dans l’autre, que ce trop-là aide à penser, à réfléchir, et comme, après même l’avoir réduit, on en connaît mieux les personnages que si l’on était resté dans les lignes d’en deçà et à la superficie ! […] Que si on le veut absolument, on peut retrancher et supprimer en idée quelques-uns de ces portraits qui sont suspects, et où il entre visiblement de la haine ; le personnage du duc du Maine est dans ce cas. […] Le duc de Bourgogne mort à trente ans, Saint-Simon, qui n’en avait que trente-sept, restait fort considérable et fort compté par sa liaison intime et noblement professée en toute circonstance avec le duc d’Orléans, que toutes les calomnies et les cabales ne pouvaient empêcher de devenir, après la mort de Louis XIV et de ses héritiers en âge de régner, le personnage principal du royaume.
Toutes ces circonstances de l’histoire de Jésus, tous ces personnages si connus de nom et montrés aux yeux, semblables aux gens d’à présent, devaient toucher les simples, les ignorants, qui étaient alors le grand nombre, et devenaient un enseignement vivant, parlant à tous. […] Il y a à sourire plus qu’à s’étonner de ces transformations, de ces costumes du temps et du pays donnés à des personnages bibliques ou évangéliques. […] Un personnage survient, non pas en visité encore, mais seul et se parlant à lui-même, probablement devant les fenêtres de la belle. […] Ils sont les premiers à reconnaître ; « Que l’imagination des auteurs, quand ils traitaient des sujets religieux dont les points fondamentaux étaient fixés par l’Ancien ou le Nouveau Testament, ne pouvait se donner carrière que dans quelques scènes épisodiques et dans le dialogue naïf, familier, souvent trivial, des personnages secondaires, tels que les bergers, les soldats, les démons ; que l’exactitude des tableaux, le langage plus ou moins vrai qu’on prêtait aux personnages, l’effet comique qui résultait des facéties de quelques-uns, constituaient le principal mérite de l’ouvrage aux yeux du public, et en faisaient tout le succès ; que toute espèce d’idée d’unité était absente de ces compositions et étrangère à la pensée des auteurs ; qu’on ne songeait nullement alors à disposer les faits de façon à les faire valoir par le contraste, à concentrer l’intérêt sur certaines scènes, à tenir en suspens l’esprit du spectateur et à l’amener de surprise en surprise, de péripétie en péripétie, jusqu’au dénouement.
Nous allons voir que non-seulement le pantomime représentoit quelquefois un personnage comme le faisoient les autres comédiens, mais qu’il peignoit quelquefois, qu’il décrivoit avec son geste l’action de plusieurs personnages. Par exemple, si quelquefois on partageoit entre deux pantomimes la scéne de Mercure et de Sosie dans la comédie d’Amphitrion, si quelquefois un acteur y joüoit le rolle de Sosie, et un autre acteur le rolle de Mercure, quelquefois aussi le même acteur joüoit les deux rolles en faisant alternativement le personnage de Mercure et le personnage de Sosie. […] Vous sçaviez d’abord si c’étoit Jason, Thyeste ou quelque autre personnage qu’ils vouloient representer. " ce Caramalus et ce Phabaton étoient, comme nous l’apprend le pere Sirmond dans ses notes sur Sidonius, deux pantomimes illustres, et dont il est fait mention dans les lettres d’Aristenete et dans Leontius le scolastique.
Sa diction est pure, sa versification coulante : les figures qu'il emploie sont analogues aux personnages qu'il fait parler. […] Rien n'est plus rare que d'assortir les pensées & le style aux sentimens & au caractere des personnages qu'on introduit.
… On a donc eu raison de dire que le destin était le principal personnage du théâtre grec. […] De tous les personnages du drame, c’est elle qui a le plus gravement manqué au devoir. […] Alphonse est, après Montaiglin, le personnage le plus vertueux de la pièce. […] Les personnages sont vrais comme types. […] Barbe-Bleue est un personnage immense, — et si simple !
— Grossièretés de ses personnages […] Mérites de ce drame. — Personnages d’Antoine et de don Sébastien. — Otway. — Sa vie. — Ses œuvres. — L’Orpheline, Venise sauvée. […] Leurs personnages ont cette justesse d’esprit, cette netteté de logique, cette élévation de jugement qui instituent dans l’homme des maximes arrêtées et l’empire de soi. […] Les personnages atroces ou infâmes viennent à chaque instant par leurs crudités nous rabattre dans leur fange. […] Il faut que le public reconnaisse les personnages, qu’il crie leurs noms sous leurs portraits, qu’il applaudisse à l’insulte dont on les charge, qu’il les bafoue, qu’il les précipite du haut rang où ils veulent monter.