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2874. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Camille Doucet : « J’ai perdu pour toujours ma réputation ». […] Mais Louis Bouilhet ne perdit pas espoir. […] Donc, quant à lui, il n’a pas cessé d’être ; c’est pour nous qu’il est mort ; la France a perdu le plus hautain et le plus magnifique rêveur de la seconde moitié de notre âge ; à vrai dire, occupée d’autres soins, attentive à de plus aimables talents ou à de plus accessibles génies, elle n’avait point paru connaître l’honneur qu’était pour elle l’œuvre de Villiers de l’Isle-Adam ; elle commence de s’en apercevoir. […] Mais qui sait si sa pensée, par trop d’épanouissement, n’eût point perdu quelque chose de son intensité, si les lumineuses magnificences, dont il s’enchante et nous éblouit, ne seraient pas, par une trop vaste expansion, devenues une pâle brume claire, lueurs sans doute, mais brouillards ! […] Né violent, brutal, désordonné, il accepta la dure et bonne discipline de Charles Baudelaire, — pour lequel, jusqu’à sa dernière heure, il garda une si touchante et si vénérable reconnaissance, — et, désormais, le fougueux inspiré qu’il avait été s’obligea, sans rien perdre de ses qualités natives, aux rudes devoirs de la Règle.

2875. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Ayants perdu sa première femme en 1654, M. de Caumartin, resté veuf pendant dix ans, épousa en 1664, en secondes noces, Mlle de Verthamon.

2876. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

Après tout ce qu’on a perdu, il y a encore de quoi se consoler.

2877. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

. — Eh bien, répliqua le prêtre, confesse-moi celle de tes fautes qui pèse le plus sur ta vie : Dieu te tiendra compte de l’intention et de l’impossibilité, et je te pardonnerai en son nom.” » XXIII « Soit obsession et lassitude, soit inspiration tardive de l’échafaud, dont chaque tour de roue le rapprochait, le prince s’inclina devant le ministre de Dieu, et murmura quelques mots qui se perdirent dans le bruit de la foule et dans le mystère du sacrement.

2878. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (4e partie) » pp. 429-500

Les feuilles, si humides et si fraîches à l’aube, deviennent flasques et pendantes ; les fleurs perdent leurs pétales.

2879. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 321-384

le chagrin mûrit le cœur avant la saison ; quand le ver pique le fruit et que le vent secoue la branche, le fruit véreux tombe de lui-même ; ils ne savaient pas ce que c’était que de s’aimer, mais la peur de se perdre faisait qu’ils ne pouvaient pas plus se séparer en idée que deux agneaux nés de la même mère et qui ont sucé leur vie au même pis et à la même crèche.

2880. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Il la perdit au coup d’État et se retira en Suisse.

2881. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Et je voudrais que, de ce contentement si naturel et si légitime, il restât à la République un sourire, une douceur, le désir de juger toujours dans un esprit équitable ce passé qui, en cette occasion, lui fut si avantageux ; qu’elle acquît par là l’utile notion de la lenteur nécessaire des transformations politiques et sociales, et qu’alors, sans rien perdre de sa générosité et sans rien répudier de ses rêves, elle se défiât un peu plus de ses ignorances, de ses impatiences, de ses intolérances, et se gardât aussi de quelques-uns de ses conducteurs.

2882. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

On plaquait, — et malheureusement on n’en a pas encore perdu par tout l’habitude, — un son d’orgue sur chaque son de la mélodie chantée, au lieu qu’un discant libre en certains : cas ou, plus souvent, des accords soutenus vinssent souligner et enrichir chaque groupe rythmique de la phrase.

2883. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Première leçon »

Craignons que l’esprit humain ne finisse par se perdre dans les travaux de détail.

2884. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

La Fontaine, à son tour, se laissa appeler « écuyer » je ne sais dans quel acte public, et eut à ce propos un procès de revendication de l’État qui lui fut très pénible et que, du reste, il perdit.

2885. (1913) La Fontaine « VIII. Ses fables — conclusions. »

C’est de la dialectique, d’abord, et puis, de plus, à côté et en même temps, c’est du plaidoyer, c’est de la dialectique en vue d’un but, en vue d’un dessein poursuivi et qu’elle ne perd jamais de vue.

2886. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

On ne succombe au regret que lorsqu’il n’existe plus aucun sentiment capable de vous en distraire ; et celui qui perd ce qu’il aime le mieux n’en mourra point, s’il aime encore quelque chose. » (12 prairial an XII, à propos d’un conte de Mme de Genlis.)

2887. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

que son rayon de mélancolique et chaste douceur, s’il faiblit en s’éloignant, ne se perde pas encore, et qu’il continue de luire longtemps, comme la première étoile des belles soirées, au ciel plus ardent de ceux qui nous suivent !

2888. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

Jamais l’aristocratie n’a été si digne du pouvoir qu’au moment où elle allait le perdre ; les privilégiés, tirés de leur désœuvrement, redevenaient des hommes publics, et, rendus à leur fonction, revenaient à leur devoir.

2889. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre III. Pascal »

On l’a repris aussi d’avoir confondu casuistes et jésuistes, comme si tous les ordres religieux n’avaient pas leurs casuistes : le fait est vrai ; mais il est vrai aussi que les autres ordres sont perdus au sein de l’Église ; les jésuites existent à part, forment un parti, ayant unité de vues et d’ambition, et la casuistique leur a été plus propre qu’à personne ; ils ne l’ont ni créée les premiers, ni seuls employée ; mais elle n’a été qu’un accident ailleurs, elle a été chez eux une méthode de domination.

2890. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

Il semblait qu’on vint de retrouver le grand secret perdu ; et cela était vrai, on avait retrouvé la poésie.

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