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426. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIIe entretien. Fénelon, (suite) »

Elle erra ainsi avec lui pendant plusieurs années de Gex à Thonon, à Grenoble, à Verceil, à Turin et à Lyon, laissant partout le monde indécis entre l’admiration et le scandale. […] Le trésor était vide ; la rigueur de l’hiver avait partout stérilisé les semences confiées à la terre. […] Chez lui, dans les hôpitaux, par la ville, il est partout où sa présence est bonne.

427. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

Il a défini l’épopée comme Chapelain et Scudéry, « un roman héroïque en vers, merveilleux, allégorique et moral » : par superstition d’humaniste, il a, contre Desmarets369, maintenu la mythologie dans la poésie française comme un système d’élégants symboles, sans s’apercevoir quel démenti il donnait ainsi à son vigoureux réalisme ; et par une légèreté de bourgeois indévot, il a estimé que le « diable » des chrétiens était toujours et partout un objet ridicule : ce théoricien de la poésie fermait tout bonnement la poésie au sentiment religieux. […] La nature que la poésie imitera sera donc la nature commune, celle qui est partout et toujours, les objets qui existent en vertu de ses lois éternelles, non pas les accidents de l’individualité, ni les bizarreries des phénomènes monstrueux. […] La soudure des deux doctrines n’est pas toujours très bien faite, et l’on sent un peu de difficulté à mettre partout d’accord la vérité, équivalent rationnel de la nature, avec la vraisemblance, qui en est l’expression artistique.

428. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « La jeunesse du grand Condé d’après M. le duc d’Aumale »

En outre, ce ne doit pas être un mince plaisir, et c’est tout au moins une raison de vivre, que de savoir que l’on continue une race célèbre, de retrouver son nom mêlé partout à l’histoire, de reconnaître des aïeux dans les conducteurs de peuples et parmi les premiers acteurs qui ont joué publiquement leur rôle sur la scène du monde. […] Presque partout il gêne ou est gêné  Un prince ne peut, à vingt ans, publier des vers. […] Vous n’y trouverez ni art ni politesse ; mais vous les lirez avec indulgence, parce qu’ils sont d’un apprenti, et peut-être avec plaisir, parce qu’ils sont de votre fils. ) Voilà qui n’est point mal pour un enfant de onze ans ; mais mon insupportable méfiance me suit partout.

429. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

Hugo la mena partout avec lui. […] Elles circulaient partout sous leurs couvertures jaunes, rouges, blanches, vertes ou bleues. […] Elle est partout la même.

430. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

Elle cherchera partout l’écho, partout la vie d’hier ; et elle s’inspirera de tous les souvenirs et des moindres témoignages pour retrouver ce grand secret d’un temps qui est la règle de ses institutions : l’esprit social, — clef perdue du droit et des lois du monde antique. […] Nous avons cherché le passé partout où le passé respire.

431. (1899) Esthétique de la langue française « Le cliché  »

La poésie du dix-huitième siècle et, malgré Buffon, sa prose donnent l’impression d’une littérature d’aveugles ; non seulement la mémoire visuelle semble partout abolie, mais on dirait que même la vision oculaire est un sens rare ou encore en enfance. […] Leur sens douteux ou vain permet de les insérer partout où il y a un trou. […] L’absurde est partout.

432. (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »

Le génie est une puissance d’aimer qui, comme tout amour véritable, tend énergiquement à la fécondité et à la création de la vie4. » Le principe de la vie « la plus intense et la plus sociale » se retrouve donc partout. […] Pourvu que nous sentions dans la création de l’artiste la spontanéité et la sincérité d’expression que nous rencontrons partout dans la réalité, « l’antipathique même redevient en partie sympathique, en devenant une vérité vivante qui semble nous dire : Je suis ce que je suis, et telle je suis, telle j’apparais7. » Ainsi sera refaite, dans l’art à tout le moins, une place et une large place aux individualités, ces ondulations et miroitements divers du grand flot de la vie, qui semblait tout d’abord les emporter pêle-mêle. […] Son œuvre, toute pénétrée d’un haut désintéressement, est à la fois très personnelle et très impersonnelle : on ne sent nulle part quelqu’un qui songe à s’affirmer, mais il semble qu’on reconnaisse partout la présence d’un ami.

433. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

Après avoir été mousse sur un navire marchand, aventurier avec de Pindray au Mexique, — et chenapan partout, le baron revint dans la ville de ses pères, misérable, déguenillé, abruti. […] Partout la brique a subi la truelle du gâcheur de plâtre, — partout, excepté sur le quai de la Daurade.

434. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

En effet, regardez autour de vous, vous apercevrez partout l’empreinte de l’intelligence et de la liberté humaine. […] Sous leur forme naïve et primitive, ces idées sont partout les mêmes. […] On la retrouve partout ; la terre est couverte de ses monuments ; on ne peut se soustraire à ses spectacles et à son influence. […] Ainsi, un historien venu à la fin de ce siècle devait naturellement voir partout la religion et la transporter partout. […] Tennemann est pour ainsi dire en quête du criticisme et de la psychologie ; il voudrait les trouver partout.

435. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

En effet, là il y avait d’abord cette antique possession de latin, plus complète que partout ailleurs. […] C’est alors qu’on vit partout les puissants prédicateurs qui agitaient les esprits, se servir de l’idiome moderne. […] Lors, on voit partout les menins brider et couvrir les chevaux, et polir les écus. […] On peut gagner le paradis partout, et sans faire un si long voyage. […] C’est le premier écrivain qu’on cite partout, et dont les vers puissent s’entendre et se lire.

436. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « APPENDICE. — LEOPARDI, page 363. » pp. 472-473

Alors, ami blessé, ton cœur serait guéri ; Chaque vivant objet, que la trame déploie, Te rendrait un écho d’harmonie et de joie ; Et soumis, adorant, tu sentirais partout Dieu présent et visible, et tout entier dans tout !

437. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Arène, Paul (1843-1896) »

En outre, Paul Arène a semé, un peu partout, de ravissantes pièces de vers d’un atticisme tendre et raffiné, d’un parisianisme étincelant.

438. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Réponse à une lettre de M. Grimm » pp. 205-206

On lui remarque partout une aisance, une souplesse qui est tout à fait vraie.

439. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Rathery »

Rathery n’a point inventé cette thèse ; elle est partout ; mais il l’a mise en saillie avec beaucoup de justesse et d’agréable érudition.

440. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Introduction. » pp. -

Ce sont là les grandes causes, car ce sont les causes universelles et permanentes, présentes à chaque moment et en chaque cas, partout et toujours agissantes, indestructibles et à la fin infailliblement dominantes, puisque les accidents qui se jettent au travers d’elles, étant limités et partiels, finissent par céder à la sourde et incessante répétition de leur effort ; en sorte que la structure générale des choses et les grands traits des événements sont leur œuvre, et que les religions, les philosophies, les poésies, les industries, les formes de société et de famille, ne sont, en définitive, que des empreintes enfoncées par leur sceau. […] Il n’y a ici comme partout qu’un problème de mécanique : l’effet total est un composé déterminé tout entier par la grandeur et la direction des forces qui le produisent. […] Que le lecteur considère quelques-unes de ces grandes créations de l’esprit dans l’Inde, en Scandinavie, en Perse, à Rome, en Grèce, et il verra que partout l’art est une sorte de philosophie devenue sensible, la religion une sorte de poëme tenu pour vrai, la philosophie une sorte d’art et de religion, desséchée et réduite aux idées pures. […] Ici, comme partout, s’applique la loi des dépendances mutuelles 6.

441. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIe entretien. Madame de Staël »

La révolution française, prête à éclater dans les actes, fermentait déjà partout dans les âmes. […] Partout où une telle épouse porte la lumière, elle attire le regard du public ; son mari et sa famille deviennent visibles aux yeux importuns qu’ils voudraient en vain éviter. […] C’était un homme déjà mûr d’années, d’une figure noble, d’une distinction de manières qui répondait à sa considération personnelle dans le monde, d’un esprit suffisant pour jouir des succès de sa femme sans prétendre à l’égaler, un de ces hommes qui acceptaient les seconds rangs partout, même dans leur maison. […] Sa tribune était partout où quelques hommes influents se réunissaient pour discuter les bases d’une constitution durable de la liberté.

442. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre I. Le quatorzième siècle (1328-1420) »

L’abandon, les défaillances des classes d’où l’on était habitué de recevoir une direction, le spectacle et les exemples de leur dégradation, répandent partout un matérialisme cynique, un scepticisme désolant, le culte de la force, de la ruse plus que de la force, du succès plus que de tout. […] Partout, dans les suites, refaçons et contrefaçons de Renart 96, dans les Fabliaux, dans tous les genres de poésie narrative, avec l’ordure croit la violence : l’âpreté des haines tient lieu de talent. […] C’est comme dans les lais, virelais, ballades et pastourelles de Froissart : les jolies pièces abondent ; c’est quelque chose de fin, de vif, de charmant, une fantaisie discrète, une forme sobre ; mais une ingénuité d’opéra-comique dans les paysanneries, et partout une fausse naïveté, une adroite contrefaçon du sentiment, une grâce qui inquiète comme expression d’une incurable frivolité et puérilité d’esprit. […] Elle le suit partout, et dans ses sermons jette à l’improviste de douloureux et pathétiques mouvements : prêchant un jour de Noël, il pose que Jésus est venu apporter la paix aux hommes, et ce mot de paix évoquant en son esprit l’ardente et toujours vaine aspiration des peuples, il adresse au roi et aux princes une exhortation singulièrement émue et touchante : il n’y a pas beaucoup de pareils morceaux dans l’éloquence religieuse avant Bossuet.

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