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649. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

dit-il dans ses Remarques sur l’Histoire, l’esprit de critique, lassé de ne persécuter que des particuliers, a pris pour objet l’univers ! […] Si on demande à madame de Staël la raison de ce goût exclusif, et qui lui est particulier, on sera bien plus surpris encore. […] Il n’aimait pas Voltaire, mais l’équité l’emporte sur ses ressentiments particuliers. […] C’est ainsi qu’en politique, quelquefois de grands hommes se permettent de violer des lois particulières, dont l’infraction même, sous d’autres points de vue, tourne au bien général de l’État. […] Fontanes n’avait consulté que son sentiment particulier, cette réfutation n’eût point été reproduite dans les œuvres de son père.

650. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Nous fait-il pénétrer le moins du monde dans la nature particulière de son génie comique ? […] Cette critique se compose d’idées particulières et d’idées générales. Les idées particulières, nous en avons un spécimen fort avantageux dans l’unique exemple du savoir-faire d’Uranie, que je rappelais tout à l’heure. […] Mon esprit flottait dans le vague, des idées générales, et il m’était impossible de le fixer sur un point particulier. […] Il s’égaie des sots de la comédie et de leurs sottises ; mais il aime dans un exemple particulier toucher une vérité universelle.

651. (1904) Zangwill pp. 7-90

« Un seul être résumant toute la jouissance de l’univers, l’infinité des êtres particuliers joyeux d’y contribuer, il n’y a là de contradiction que pour notre individualisme superficiel. […] L’immoralité transcendante de l’artiste est à sa façon moralité suprême, si elle sert à l’accomplissement de la particulière mission divine dont chacun est chargé ici-bas. […] Le développement particulier dont nous sommes les témoins n’est que l’histoire d’un atome ; nous voulons que ce soit l’histoire de l’absolu, et nous y appliquons les lignes d’un arrière-plan situé à l’infini. […] Si telle est vraiment l’atteinte obtenue par les théories particulières, quelle ne sera pas la totale atteinte obtenue par la conclusion, où se ramassent et culminent toutes les ambitions des théories particulières ; je ne puis citer les théories particulières ; il faudrait remonter de la fin du volume au commencement, il faudrait citer presque tout le volume ; je cite au long la conclusion ; pourquoi n’éprouvons-nous que de l’indifférence quand nous découpons notre exemplaire de Taine, et pourquoi ne pouvons-nous découper sans regret notre exemplaire de Renan ; ce n’est point, comme le dirait un historien des réalités économiques, parce que les Renan coûtent sept cinquante en librairie et parce que les Taine, chez Hachette, ne coûtent que trois francs cinquante ; et pourquoi, découpant du Renan, recevons-nous une impression de mutilation que nous ne recevons pas découpant du Taine ; c’est que, malgré tout, un livre de Taine est pour nous un volume, et qu’un livre de Renan est pour nous plus qu’un livre ; et pourquoi ne peut-on pas copier du Taine, et peut-on copier du Renan, en se trompant, il est vrai ; et pourquoi est-ce un bon plaisir que de corriger sur épreuves un texte de Renan, et se fait-on un devoir de [corriger sur épreuves un texte de Taine ; telle est la différence que je vois entre les héritages laissés par ces deux grands maîtres de la pensée moderne. « J’ai voulu montrer », dit Taine en forme de conclusion : « J’ai voulu montrer la formation complète d’une œuvre poétique et chercher par un exemple en quoi consiste le beau et comment il naît. […] Il est à la fois aux deux extrémités, dans les sensations particulières par lesquelles l’intelligence débute, et dans les idées générales auxquelles l’intelligence aboutit, tellement qu’il en a toute l’étendue et toutes les parties, et qu’il est le plus capable, par l’ampleur et la diversité de ses puissances, de reproduire ce monde en face duquel il est placé.

652. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Par l’entremise d’un valet de chambre de la cour, il offrit à Louis XV ses services particuliers. […] Tous ne travaillent-ils pas ensemble, et chacun n’a-t-il pas sa fonction particulière dans la grande œuvre commune ? […] … La haine nationale est une haine particulière. […] N’est pas détestable qui veut ; les grands et les forts peuvent seuls l’être, c’est une application particulière du génie. […] Ce sont des réflexions un peu trop générales extraites d’observations particulières.

653. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Le Français a même à cet égard comme un flair particulier, comme un sixième sens. […] Quant à la magistrature, elle était en immense majorité catholique ; mais elle l’était d’une façon particulière. […] Ils maintenaient l’enseignement d’État ; et, à côté de lui, ils permettaient que les particuliers enseignassent librement. […] Le droit fut reconnu aux particuliers ou aux associations de donner l’enseignement supérieur à qui voudrait le recevoir d’eux. […] Il veut dire « association particulière au sein de l’association générale » ; et c’est cela qui fait horreur aux républicains.

654. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Grâce au caractère particulier de leur patriotisme tel que nous l’avons expliqué, ils n’ont d’autre patrie que leur communauté d’origine. […] On trouverait difficilement un Anglais qui n’ait pas en tête une idée particulière à faire triompher, une invention à produire, un détail à révéler. […] La diversité de ces circonstances fait de chacune de ces évasions un poème particulier très caractérisé, mais la donnée est identique pour tous les poèmes. […] Vous les distinguerez évidemment non par le fait psychologique qui est commun à tous, mais par la manifestation particulière de ce fait dans chacun d’eux. […] Ainsi, tous ces caractères particuliers du génie anglo-saxon que M. 

655. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

Baudelaire est un des cas les plus réussis de ce travail particulier. […] Il est aisé d’apercevoir quelles conditions très générales ont amené cet effet très particulier. […] Cette imagination particulière à l’homme est due à l’hérédité. […] Taine a d’abord choisi comme sujet particulier de ses études le domaine de la production littéraire et artistique. […] Comme il arrive aux intelligences de cet ordre, les idées générales mêmes lui paraissent bientôt trop particulières.

656. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LVI » pp. 215-217

Cousin, est particulière.

657. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre XII. Dernière et nécessaire opération, qui consiste à corriger ce que l’on a écrit »

Dernière et nécessaire opération, qui consiste à corriger ce que l’on a écrit Quand on a longuement médité un sujet, et qu’on a reconnu les idées qui lui appartiennent, quand on a distribué ces idées selon leur importance particulière et leurs rapports mutuels, quand enfin on a mis par écrit tout ce qu’on avait conçu, et bien exécuté le plan qu’on avait arrêté, a-t-on fini sa tâche, et ne reste-t-il qu’à se reposer dans la joie de l’effort qui vient d’aboutir ?

658. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Docquois, Georges (1863-1927) »

Artiste, il a traité le document du jour avec un soin tout particulier, éclairant les faits, posant les personnages en quelques traits d’une rapidité sûre, fixant les notes significatives des milieux.

659. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Villehervé, Robert de la = Le Minihy de La Villehervé, Robert (1849-1919) »

Je recommande encore, avec une admiration toute particulière : le Sonnet prologue, les vers À Célimène, Un Soir, le délicieux rondel intitulé : Calme plat, Mythologie, où revivent les grandes déesses, Crépuscule, le Retour de Marielle, Vers le jardin, très délicates terzo-rimes, et des vers bien langoureux et bien tristes aussi, la Fleur de larmes et encore le Masque ; presque tout enfin… M. de La Villehervé est un noble poète à qui manquera peut-être un applaudissement bruyant de la foule, mais non pas certes l’estime et l’admiration des gens de goût.

660. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 76-79

Sans être sublime comme l’Auteur de Cinna, sans être naturel & tendre comme celui de Phédre, il s’est fait un genre particulier qu’il ne doit qu’à lui-même, & il excelle dans ce genre.

661. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 419-421

Avant lui, presque toutes les Histoires de France étoient moins l'Histoire de la Nation, que le recueil des fastes particuliers de nos Rois.

662. (1856) Cours familier de littérature. I « Épisode » pp. 475-479

Les poètes, les écrivains, les amis particuliers de madame Victor Hugo, ont eu l’idée de faire magnifiquement relier, pour elle, le volume de poésies de son mari, d’insérer dans ce volume quelques pages blanches, de couvrir ces pages blanches de leurs noms, et de quelques lignes de prose ou de vers attestant leur souvenir et leur affection pour cette illustre et vertueuse femme.

663. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Bellengé » p. 204

Ces sortes de compositions, outre le technique général de l’art, ont une poétique qui leur est particulière ; on peut rendre raison du profil élégant d’un vase, de la grâce d’une guirlande.

664. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Argument » pp. 1-4

Axiomes particuliers. == 1-4.

665. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

Quand l’obus éclate, sa fragmentation particulière s’explique tout à la fois par la force explosive de la poudre qu’il renferme et par la résistance que le métal y oppose. […] Il n’y a pas eu d’impulsion particulière à la vie sociale. […] La vie en général est la mobilité même ; les manifestations particulières de la vie n’acceptent cette mobilité qu’à regret et retardent constamment sur elle. […] Comme nous le disions à propos de l’adaptation en général, on pourra toujours expliquer par leur intérêt particulier la transformation des espèces. […] La connaissance instinctive qu’une espèce possède d’une autre espèce sur un certain point particulier a donc sa racine dans l’unité même de la vie, qui est, pour employer l’expression d’un philosophe ancien, un tout sympathique à lui-même.

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