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1726. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

Dans ces Études de critique littéraire, à propos de l’autorité, des deux morales, et particulièrement de l’aumône, vous sentez à quel point le Christianisme, compris avec cette intelligence de sa vérité la plus profonde et de ses beautés les plus secrètes, a pénétré la pensée de ce critique dont l’esprit, hier, pour vous et pour moi, paraissait rigoureux parce que la conscience était irréprochable, mais dont la politesse exquise, trouvée aujourd’hui dans ses livres, est peut-être de la charité ! […] On ne peut pas dire non plus — ce serait trop hardi et cela paraîtrait paradoxal — que sa beauté fût un masque en cire, — un chef-d’œuvre de l’industrie anglaise, qu’il s’était fait faire pour une somme folle et qu’il portait comme le Masque de fer portait le sien. — Mais voici où le machiavélisme commence et peut admirablement se risquer : Comme lord Byron, malgré son dandysme, n’a jamais porté à ce qu’il paraît le bas de soie et la culotte aimés du prince de Galles, comme ses pantalons ressemblaient à des jupes et même, à ce qu’il paraît, ont donné l’idée des crinolines, comme il ne les a jamais ôtés ni à l’école de Harrow pour se coucher, ni pour nager dans l’Hellespont ou les autres mers qu’il a pratiquées à la nage, eh bien, nous dirons qu’il n’avait pas de mollets !

1727. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

… Pour notre part, nous en doutons, mais, en supposant un silence absolu qui paraît impossible, est-ce que la réflexion d’un moderne pouvait oublier, elle, l’âme générale de ce soulèvement prodigieux, et dans un livre, fait à la distance de tant de siècles, ne devions-nous donc rencontrer que la plume d’un courtisan d’Attila, et sans qu’on pût jamais deviner sous la dictée de quelle religion ce singulier et tardif courtisan s’est avisé d’écrire la biographie de son maître temporel ? […] Et cette infériorité paraît d’autant mieux que les sujets qui tentent l’imagination de M.  […] Augustin Thierry ne l’a pas, et son imagination, que je ne nie point, mais que je mesure, a paru, nonobstant, à ses contemporains, de la grande force évocatrice qu’on a proclamée. […] Thierry, chauffant pour la première fois l’histoire, mais pas très fort, d’un feu contenu, et la vivifiant d’un coloris sobre, que les contrastes circonvoisins firent paraître très animé.

1728. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’art et la sexualité »

Quelques-uns des partisans de cette théorie de l’inertie rédemptrice et de l’introspection exclusive, n’étant pas dépourvus de toute influence dans le petit cercle de leur solitude, il m’avait paru intéressant d’opposer à leur opinion, celle des quelques hommes qui n’ont pas honte de s’avouer, en face des solitaires et des neutres, les partisans obstinés de l’expansion.‌ […] La « profondeur intellectuelle » du premier me paraît être plutôt une rêverie qu’une pensée véritable s’exerçant sur les choses ; une rêverie sur la vie, tandis que le second, avec moins de profondeur peut-être, mais plus de réalité que le premier, possède une pensée qui s’est affermie au contact du monde, dont la pratique sexuelle modifie profondément la conception. […] Oser écrire ceci, à la fin du dix-neuvième siècle, me paraît une monstrueuse folie, ou plutôt une plaisanterie de mauvais goût… Aussi me semble-t-il vain d’insister sur cette étrange pensée jésuitique, d’autant plus que nous aurons à revenir plus longuement tout à l’heure sur les idées de M.  […] Panizza citer plus haut une phrase empruntée au volume : L’abstinence sexuelle comme nécessité monde, vient d’en faire paraître un second, où son formidable individualisme éclate et resplendit dans toute sa puissance.

1729. (1940) Quatre études pp. -154

Mais son aberration n’avait pas duré beaucoup plus longtemps que ce journal lui-même, lequel avait cessé de paraître après son deuxième numéro. […] La facilité verbeuse d’Aurora Leigh, qui paraît la même année que les Fleurs du mal, en 1857 ; l’obscurité où se complaisait Robert Browning, demi-dieu fulgurant parmi les nuages, lui auraient paru des crimes contre l’art et contre l’esprit. […] Le jeu de la sensibilité est ainsi facilité, multiplié par ce qui nous paraîtrait indécision et confusion. […] Mais un albatros parut, oiseau d’heureux augure, qui guida le navire hors des glaces, et le remit sur le bon chemin ; pendant neuf jours il se percha sur les mâts et sur les haubans. […] L’histoire littéraire est pleine de jugements sévères portés sur des poèmes qui nous paraissent admirables, mais qui durent, jadis, payer chèrement le prix de leur nouveauté.

1730. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Caffaro, traduite en français, qui avait paru, comme Préface d’une comédie de Boursault, au grand étonnement du bon Père Caffaro. […] Il paraît donc, et à sa vue, sans se douter de ses tortures, cet affreux parterre se met à rire. […] Paraît alors Dorimène, belle et galante. […] Alceste n’y paraît qu’à la dernière scène, et cependant l’action est vive, nette et rapide. […] et que ce Tartuffe paraît bien plus hideux à côté de cette charmante femme !

1731. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

À vingt-trois ans, elle paraissait bien plus jeune. […] Je ne sais à quoi attribuer cette révolution intérieure, mais le fait est que tout me paraissait noir avant, et tout me paraît rose à présent. […] Il y aura peut-être un bal ici et vous ne vous imaginerez jamais combien je voudrais paraître belle. […] Puis sont arrivées les femmes, j’ai paru au balcon, nouvel enthousiasme et cri dominant : un bon mari ! […] Il paraît que non.

1732. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Mignet : Histoire de la Révolution française, depuis 1789 jusqu’en 1814. 3e édition. »

Bossuet n’avait point paru encore ; le Discours sur l’histoire universelle n’était pas là pour apprendre au disciple de Descartes quel immense parti l’on pouvait tirer même de Josèphe et d’Eusèbe, et comment, si l’on voulait de gré ou de force tout faire rentrer en Dieu, il ne coûtait pas plus de voir en lui des actions que des idées. […] Si parfois pourtant il s’est attaché à quelques individus et a paru les distinguer avec plus de soin, ce n’est pas toujours qu’il leur accorde une importance personnelle beaucoup plus prononcée, et qu’il prenne plaisir à se surfaire leur valeur historique.

1733. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — I »

Louis XIV, d’après le sage avis de Torcy, voulait que son ambassadeur gouvernât sans paraître dans le Conseil ; madame des Ursins de son côté, par son autorité sur l’esprit de la reine, et par l’ascendant de celle-ci sur le roi, devait, dans les entretiens de l’intimité, nourrir l’affection du prince pour son aïeul. […] A peine madame des Ursins eut-elle paru devant la nouvelle reine pour la complimenter, qu’elle fut chassée de sa présence, jetée dans un carrosse à six chevaux, et entraînée, jour et nuit, par un hiver rigoureux, sans autre linge ni vêtements que ce qu’elle avait sur elle, à l’âge de soixante-six ans.

1734. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVIII. Pourquoi la nation française était-elle la nation de l’Europe qui avait le plus de grâce, de goût et de gaieté » pp. 366-378

Un ouvrage assez piquant d’Agrippa d’Aubigné, distinguait, il y a plus de deux siècles, l’être et le paraître, en faisant le portrait d’un Français, le duc d’Épernon. Dans l’ancien régime, tous les Français, plus ou moins, s’occupaient extrêmement du paraître, parce que le théâtre de la société en inspire singulièrement le désir.

1735. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vielé-Griffin, Francis (1864-1937) »

Aussi, jamais chez aucun écrivain les rapports entre la nature et l’art n’ont-ils paru si harmoniques et fonciers. […] Son pays modela sa joie, il exprime la joie de son pays ; le décor offrit au poète le don et la variété de son spectacle ; il me paraît que c’est en lui que le poète a retrouvé l’enseignement du vieux potier et le rire de Mélissa.

1736. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Le lyrisme français au lendemain de la guerre de 1870 » pp. 1-13

Nous pouvons nous renseigner dans la publication où leur élite collaborait alors : la Renaissance, revue littéraire et artistique, hebdomadaire, dont le premier numéro parut le 28 avril 1872. […]  » « — Tout ce qui est spirituel a été écrit mille fois, mais paraît toujours nouveau, la plupart des hommes ne retenant de leurs lectures que les sottises.

1737. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface d’avril 1823 »

Il a eu beau représenter que les quatre ou cinq malencontreuses pages vides qui escortaient la première édition, et dont le libraire s’est obstiné à déparer celle-ci, lui avaient déjà attiré les anathèmes de l’un de nos écrivains les plus honorables et les plus distingués1, lequel l’avait accusé de prendre le ton aigre-doux de l’illustre Jedediah Cleishbotham, maître d’école et sacristain de la paroisse de Gandercleugh ; il a eu beau alléguer que ce brillant et judicieux critique, de sévère pour la faute, deviendrait sans doute impitoyable pour la récidive ; et présenter, en un mot, une foule d’autres raisons non moins bonnes pour se dispenser d’y tomber, il paraît qu’on lui en a opposé de meilleures, puisque le voici maintenant écrivant une seconde préface, après s’être tant repenti d’avoir écrit la première. […] Comme il paraît qu’en ce siècle tout lumineux chacun se fait un devoir d’éclairer son prochain sur ses qualités et perfections personnelles, chose dont nul n’est mieux instruit que leur propriétaire ; comme, d’ailleurs, cette dernière tentation est assez forte, l’auteur croit, dans le cas où il y succomberait, devoir prévenir le public de ne jamais croire qu’à demi tout ce que les journaux lui diront de son ouvrage.

1738. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Aristophane, et Socrate. » pp. 20-32

La même chose arrive parmi nous toutes les fois qu’il paroît une nouveauté sur nos théâtres, & principalement quand l’auteur a quelque réputation. […] Il paroît que tout l’effet qu’elle produisit, fut d’amuser le peuple d’Athènes.

1739. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bayle, et Jurieu. » pp. 349-361

Quelques personnes assignent, pour époque de cette persécution, le célèbre Avis aux réfugiés ; livre qui parut en 1690, & qui n’est que la satyre de la conduite des prétendus réformés. […] Celle de Bayle parut si dangereuse en France qu’elle y fut brûlée.

1740. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre I. Les travaux contemporains »

Si chimérique même qu’ait paru la phrénologie, et quoiqu’il s’y soit mêlé beaucoup de charlatanisme, c’est elle cependant qui a été le point de départ et qui a donné le signal des belles études expérimentales de notre temps sur les rapports du cerveau et de la pensée. […] L’auteur paraît pins préoccupé d’être désagréable à l’Église que de résoudre un problème spéculatif.

1741. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre premier. »

La voici : Le juge, appelé Cadi, prend une connaissance succincte de l’affaire, fait donner la bastonnade à celui qui lui paraît avoir tort, et ce tort se réduit souvent à n’avoir pas donné de l’argent au juge comme a fait son adversaire : puis il renvoie les deux parties. […] Si l’on considère qu’il n’y a pas un mot de trop, pas un terme impropre, pas une négligence ; que dans l’espace de trente vers, La Fontaine, en ne faisant que se livrer au courant de sa narration, a pris tous les tons, celui de la poésie la plus gracieuse, la plus élevée : on ne craindra pas d’affirmer qu’à l’époque où cette fable parut, il n’y avait rien de ce qu’on a dans notre langue.

1742. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Deuxième cours des études d’une Université » pp. 489-494

Je me rappelle une petite morale écrite en latin par l’Anglais Hutcheson85 ; elle m’a paru vraiment classique. […] L’ouvrage de d’Holbach, la Morale universelle, qui parut en 1776.

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