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306. (1930) Le roman français pp. 1-197

De surcroît ses origines normandes le poussent au style oratoire (procès, tribunaux, réquisitoires, plaidoiries). […] Lucie Delarue-Mardrus, Marion Gilbert, ont une sorte de vigueur et de réalisme instinctif qui leur vient peut-être de leurs origines normandes. […] Chez Gide, à l’origine de la création, tout est volontaire. […] De prosélytisme dû à ses origines protestantes. […] Ils persistent ainsi dans une tradition dont les origines sont lointaines.

307. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Ces intermèdes comiques ont-ils fait partie, dès l’origine, de ces grandes compositions où nous les retrouvons incorporés ? […] Loiseleur, qu’aucune main ne soulèvera jamais complètement, couvre l’origine de la jeune femme que Molière épousa le 29 février 1662. » Alors, laissons-le retomber ! […] Au surplus, si modeste que fût son origine, c’était assez qu’elle ne fût pas la plus basse pour qu’il en ait toujours porté très haut l’orgueil. […] Et par là elle est en même temps aux origines de la prose contemporaine, la prose historique et politique, agissante et militante, comme Chateaubriand est aux origines de la prose descriptive et de la poésie du xixe  siècle. […] Boucherie relise donc l’Origine des espèces : c’est, je pense, de l’histoire naturelle assez générale ?

308. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

Fournier y insiste et en tire des conséquences ingénieuses, peut-être un peu forcées :    « Son origine même, dit-il, se révèle dans son livre. […] En tout cas, il n’y avait rien du ligueur chez La Bruyère, et s’il lui arrivait de penser quelquefois à ses origines politiques, c’était bien certainement pour sourire du contraste qu’elles faisaient avec sa destinée présente. — Le nouveau commentateur s’empare ainsi de toutes les circonstances connues de la vie de La Bruyère ; il les rapproche de son livre : on trouvera de l’esprit dans ces rapprochements, mais c’est serré de trop près ; c’est excessif. […] C’était le refuge des débris de la Ligue… » Je ne savais pas que l’Oratoire, fondé par Bérulle, fut à son origine telle chose qu’un refuge pour les débris des Seize.

309. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. L’Histoire »

S’appuyant solidement sur la configuration géographique du pays, et sur l’histoire des colonies anglaises, il recherche les origines de l’esprit démocratique en Amérique : il expose l’organisation des États de l’Union et de l’Etat fédéral, leurs relations et leurs attributions ; il montre comment le peuple gouverne, et tous les effets de la souveraineté de la majorité. […] Tocqueville, comme les historiens orléanistes, voit dans la Révolution la conséquence, le terme d’un mouvement social et politique qui a son commencement aux origines mêmes de la patrie : au lieu que presque toujours, pour les légitimistes et pour les démocrates, la Révolution était une rupture violente avec le passé, une explosion miraculeuse et soudaine que les uns maudissaient, les autres bénissaient, tous persuadés que la France de 1789 et de 1793 n’avait rien de commun avec la France de Louis XIV ou de saint Louis. […] Ayant ainsi rendu compte de la destruction des institutions féodales et monarchiques, Tocqueville avait projeté de montrer comment la France nouvelle s’était reconstruite des débris de l’ancienne : c’est à peu près le vaste dessein que Taine a réalisé dans ses Origines de lu France contemporaine.

310. (1829) De la poésie de style pp. 324-338

La langue française, dit-il, est d’origine latine, elle est de la famille des langues du midi, et c’est la méconnaître que de la greffer sur les littératures du nord. […] S’il fallait assigner une origine à cette innovation aussi poétique que la première l’était peu, nous dirions que les ouvrages de J. […] Nous avons voulu montrer l’origine et les progrès du style symbolique, plutôt pour expliquer que pour juger.

311. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre deuxième. Rapports du plaisir et de la douleur à la représentation et à l’appétition »

Il n’en résulte pas qu’à l’origine le plaisir et la douleur n’aient pas été antérieurs à tout le système télégraphique, fort compliqué, qui produit aujourd’hui ces sensations rapides ; le caractère affectif de ces sensations ne se révèle qu’ensuite, par leur retentissement général et leurs conséquences finales. […] Là se cache la vraie et radicale origine de l’activité, du plaisir ou de la douleur, enfin de la pensée. […] Les premiers appétits physiques et instinctifs, comme la faim et la soif, sont, à l’origine, des mouvements déterminés par quelque sensation pénible, par un malaise.

312. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

Préface I Il a paru opportun à plusieurs personnes qu’en tête de ces Palais Nomades, qui furent, il y a dix ans, le livre d’origine du vers libre, l’auteur inscrivît à nouveau, sinon avec plus de détails, au moins avec plus d’ensemble, ce qu’il eut à dire sur la formule nouvelle de la poésie française ; et l’auteur admet que cela peut avoir quelque utilité, non seulement (il ne le cèle point) parce qu’il éprouve quelque fierté d’avoir donné le signal et l’orientation de ce mouvement poétique, mais aussi parce qu’il tient à assumer de cette tentative, bonne ou mauvaise, vis-à-vis des adversaires, toute sa part de responsabilité. […] Parmi les éléments du vers libre, celui-ci existe, il en contient d’autres, et bien d’autres ambitions, car quel est le novateur qui, tout en sachant ses origines (sans cela il ne serait point conscient), ne rêve une totale reconstruction de tout, d’autant que tout critique sérieux se rend compte qu’en ébranlant un pan de la façade artistique on touche à toute la façade sociale ; c’est ce qui explique que, lorsque les revendications d’art se présentent, elles rencontrent d’aussi agressives résistances. […] On sait aussi qu’après avoir trop servi les formes demeurent comme effacées ; leur effet primitif est perdu, et les écrivains capables de les renouveler considèrent comme inutile de se soumettre à des règles dont ils savent l’origine empirique et les débilités.

313. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre V. Séductions pour la compréhension de la psychologie indigène. — Conclusion »

La voix du sang — cette voix du sang dont le mélodrame a tant abusé — parle éloquemment au cœur des jeunes noirs, si l’on en croit le conte intitulé « L’épreuve de la paternité », où les fils adultérins, bien qu’ignorant leur origine réelle, font franchir délibérément à leurs chevaux le corps du mari de leur mère, alors que les véritables fils se refusent à cette épreuve, malgré tous leurs efforts pour obéir à l’ordre formel de leur père. […] Bénipo et ses sœurs et l’Origine des pagnes). […] Une seule certitude ressort, à ce point de vue, des contes que je connais, c’est que la marque cicatricielle, la balafre faciale, en quoi nous avons tendance à voir un ornement, ne présente pas d’attrait pour les noirs qui la considéreraient au contraire comme disgracieuse, s’il faut en juger par les contes, très nombreux et d’origines très diverses, où jeunes filles et jeunes gens recherchent, pour l’épouser, un jeune homme ou une jeune fille qui ne soit pas défiguré par des marques de cette nature (v.

314. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

J’ai dit rapidement l’origine, la marche, les succès du romantisme en Allemagne. […] Le vestige le plus marqué de leur origine fut l’introduction du niais ou du bouffon obligé, imitation timide du Falstaff de Shakespeare et du gracioso des drames espagnols. […] Il nous semble que Cinna et Horace, Phèdre et Iphigénie, Mithridate et Britannicus, Œdipe et Mérope, Brutus et Rome sauvée, tragédies puisées, les unes dans le théâtre grec, les autres dans les annales de l’ancien Univers, et toutes imitées ou créées avec un égal génie, sont des œuvres modernes et françaises, en dépit de leur origine ; qu’elles ne sont ni des calques, ni des copies, ni des pastiches ; qu’il y a de la sève et de la vie, et qu’enfin ce ne sont pas là tout-à-fait, comme on l’a dit, les productions d’un art pétrifié.

315. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Ils ne sont d’ailleurs qu’une variété de Symbolistes opaques tirant également leur origine de Mallarmé. […] Jean Moréas, d’origine hellénique, très imbu des littératures méridionales que caractérisent le tour naïf, l’esprit, la grâce, la simplicité, devait avoir en horreur les solennels raseurs du Nord avec leurs réflexions graves, leurs déclamations creuses, leur style épais comme une coulée de lave. […] Ainsi le socialisme, qu’un des préjugés régnants disait être la négation de l’Art pour l’Art, en serait au contraire la voie directe, le moyen, l’affirmation. » Beaucoup de Socialistes sont d’origine décadente, symboliste, romantique ou naturaliste.

316. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Cela n’est pas sa faute, à cet historien qui n’oublie rien et qui pénètre tout, si l’histoire lui manque sous les pieds, si son cabestan n’enlève que des pailles au lieu d’arracher des montagnes, et si toute cette histoire de la comédie, dont l’origine est religieuse, peut s’écrire partout avec deux mots : des prêtres sur lesquels se sont entés des baladins ! […] Derrière et au-dessus de tous ces textes, fauchés, empilés, amoncelés dans ces terribles notes montantes, il était évident qu’il y avait un homme qui en valait plusieurs, — qu’il y avait un philosophe, un écrivain, et peut-être un poète dramatique ; car, pour aimer tellement l’histoire de la Comédie, il faut aimer la Comédie elle-même… L’auteur la prenait, dans une introduction d’une étreignante généralité, au plus profond de ses origines, c’est-à-dire dans la nature même de l’esprit humain, se manifestant toujours esthétiquement de la même manière : par la Poésie lyrique, l’Épopée, le Conte et le Drame. […] Mais l’historien impatient de naître, l’historien sortait vite de ces généralités fondamentales, et il recherchait alors les origines de la Comédie, non plus dans une des quatre manifestations nécessaires de l’esprit humain, mais dans les contingences et les différences des sociétés et des civilisations.

317. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre IV. L’unification des sociétés »

Leurs origines particulières offraient les circonstances les plus propices à l’éclosion de l’égalitarisme. […] Ses origines l’y prédestinaient. […] Flach, Les origines de l’ancienne France, I, 55.

318. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « [Préface] »

Tâchons d’arriver à quelque précision en ces questions difficiles, où la moindre confusion sur le sens des mots, à l’origine du raisonnement, peut produire à la fin les plus funestes erreurs.

319. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

Origines littéraires. […] M. de Maistre, s’il n’était pas Français de naissance, était Français d’origine. […] Le style, c’est l’homme : or, M. de Féletz, qui sortait d’une des meilleures familles du Périgord, avait un style qui se sentait de son origine. […] quelles étaient leurs origines ? […] Guizot, l’origine d’une amitié littéraire à laquelle devaient succéder des liens plus étroits.

320. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dumur, Louis (1860-1933) »

Charles Morice Louis Dumur, d’origine suisse et italienne, versifie selon une poétique nouvelle, du moins renouvelée de poétiques étrangères — aussi — et classiques… Sans accorder ni refuser au système de Louis Dumur plus ni moins de confiance qu’aux autres poétiques nouvelles dont la nouveauté consiste à démembrer le vieux vers français, je constate son effort et je l’inscris comme un des signes les plus nets qui marquent le désir d’une nouveauté, en effet, dont l’avènement plane autour de nous.

321. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 159-160

Ce conflit de malignité, qui dura quelque temps, a été vraisemblablement l'origine de cette licence qui regne dans les Satires, où l'on n'observe aucun égard, & dont l'atrocité tient lieu du sel & de l'agrément qui devroient aiguiser ce genre de composition.

322. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXV. Mort de Jésus. »

Ce supplice n’était pas juif d’origine ; si la condamnation de Jésus eût été purement mosaïque, on lui eût appliqué la lapidation 1154. […] À mesure que la vie du corps s’éteignait, son âme se rassérénait et revenait peu à peu à sa céleste origine. 11 retrouva le sentiment de sa mission ; il vit dans sa mort le salut du monde ; il perdit de vue le spectacle hideux qui se déroulait à ses pieds, et, profondément uni à son Père, il commença sur le gibet la vie divine qu’il allait mener dans le cœur de l’humanité pour des siècles infinis.

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