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1977. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

Mme de Staël dit que les écrits et les opinions de l’abbé formeront une nouvelle ère en politique comme ceux de Newton en physique. […] Plus tard, quand il aura vu l’abus du langage et de l’éloquence dans les grandes assemblées, et les déviations d’opinion qui en résultent, il le dira avec un sentiment bien vif encore ; et, quoique le passage suivant ne paraisse s’appliquer qu’au style académique, il a trait à plus d’un genre d’éloquence dans la pensée de Sieyès : Pourquoi notre style oratoire et académique est-il si apprêté ?

1978. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

Il ajoute avec un tact délicat : « Que le salon Charpentier aura peut-être la fortune — chose regardée comme impossible en France — de réunir et de mettre en contact des gens d’opinion différente, qui s’estiment et s’apprécient, chacun, bien entendu, gardant son opinion. » Et il parle de l’Angleterre, où le soir, dans le même cercle, les antagonistes les plus violents se donnent la main.

1979. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

. — « C’est mon opinion de gâter les enfants », ajoute-t-il bien vite. […] Beaucoup de réflexions profondes sont jetées en passant par le poète. « Ce serait faire du bien aux hommes que de leur donner la manière de jouir des idées et de jouer avec elles, au lieu de jouer avec les actions, qui froissent toujours les autres.Un mandarin ne fait de mal à personne, jouit d’une idée et d’une tasse de thé « Ailleurs, l’hégélianisme se traduit en belles formules : « Chaque homme n’est qu’une image de l’esprit général. — L’humanité fait un interminable discours dont chaque homme illustre est une idée. » Vigny a des remarques fines et profondes sur les défauts de l’esprit français : « Parler de ses opinions, de ses admirations avec un demi-sourire, comme de peu de chose, qu’on est tout près d’abandonner pour dire le contraire : vice français. » 88.

1980. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Sur quels hommes et sur quelles œuvres a-t-il conservé sans inconséquence, sans titubation, une opinion indéfectible et écrite avec la pointe du diamant, le ne varietur du critique ? […] Il est bien moins dans l’opinion générale un poète, un romancier, un historien qu’un critique, et c’est sur le pied du plus grand critique du dix-neuvième siècle que la Postérité l’acceptera, si les rares esprits qui la devancent et quelquefois la font, ne prennent pas la peine de l’avertir.

1981. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

On se défait de bien des opinions que professent les gens du monde à l’égard de ceux qui n’en sont pas. […] Si les ponts pouvaient parler, si la Sainte-Chapelle, le Palais de Justice, les « buées matinales » et les bateaux de la Seine, si le soleil couchant au-dessus du bois, pouvaient dire leur opinion aux romanciers, ils leur crieraient : « Assez !

1982. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre II. La qualité des unités sociales. Homogénéité et hétérogénéité »

. — Et d’abord, si l’opinion tient un tel compte, lorsqu’elle compare les hommes, de leurs ressemblances ou de leurs différences extérieures, c’est ordinairement qu’elle prend celles-ci comme les manifestations de ressemblances ou de différences plus intimes. […] Tocqueville relève justement la nécessité de cet accord instinctif et en quelque sorte involontaire qui résulte de la similitude des sentiments et de la ressemblance des opinions.

1983. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite et fin.) »

Ici il paraît bien, quelque connexion qu’il y ait entre les deux faits, que Catherine, qui voulut et accomplit l’un, ne commanda pas l’autre ; on a en sa faveur, à cet égard, l’opinion du grand Frédéric, celle du prince de Ligne, et le témoignage aussi de la princesse Daschkoff, cette ancienne complice un peu désabusée, qui parle d’une lettre écrite par Alexis Orlof à l’Impératrice aussitôt après la perpétration du meurtre ; lettre dans laquelle il implore son pardon.

1984. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier après les funérailles »

Les sujets qu’il choisit, et sur lesquels sa verve le plus souvent s’exerce, ne lui arrivent point par le bruit du dehors et comme un écho de l’opinion populaire ; ils tiennent plutôt à quelque fibre de son cœur, ou il ne les demande qu’à l’écho des bois.

1985. (1874) Premiers lundis. Tome I « Espoir et vœu du mouvement littéraire et poétique après la Révolution de 1830. »

Libéraux de fait et de nature, même quand leurs opinions inclinaient en arrière, gens de caprice et d’indépendance, ils avaient en eux une sympathie toute créée et préexistante avec le mouvement futur de la société.

1986. (1875) Premiers lundis. Tome III « Instructions sur les recherches littéraires concernant le Moyen Âge »

Enfin, en lisant la description fidèle que Jean de Salisbury nous donne de l’état de l’enseignement à Paris au milieu du xiie  siècle, de la multitude des maîtres et de la diversité des opinions, il est impossible de ne pas espérer qu’avec des recherches patientes et bien dirigées, on arriverait à retrouver beaucoup de choses précieuses et nouvelles.

1987. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre II. Le Rire » pp. 28-42

Tout rire affecté, par cela seul ne signifie rien, c’est comme l’opinion de l’abbé Morellet en faveur des dîmes et du prieuré de Thimer.

1988. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre III. Du récit des faits. — Antécédents et conséquents. — Causes et effets »

Il faut éviter ici la confusion, l’entortillement, les digressions, ne point remonter trop haut, ni descendre trop bas ; ne rien omettre qui ait rapport à la cause ; enfin tout ce que j’ai dit pour la brièveté trouve aussi son application ici… La vraisemblance consiste à donner au récit tous les caractères de la réalité ; à observer la dignité des personnages ; à montrer les causes des événements ; à faire voir qu’on a eu le moyen, l’occasion, le temps, de faire ce qu’on a fait ; que le lieu aussi convenait à l’exécution de la chose ; que cette chose même n’a rien qui choque le caractère de ceux qui l’ont faite, ou la nature humaine ou l’opinion des auditeurs.

1989. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre I. Vue générale »

Ces premières affirmations seront de vagues extraits du substantiel naturalisme de la Renaissance, des résidus équivoques de toutes les philosophies et de toutes les religions du passé, ou des négations arbitraires de l’opinion traditionnelle et populaire : ainsi cette maxime que « l’homme est bon » ; on peut y voir un vestige du naturalisme de Rabelais et de Molière, et en même temps une hostile contradiction du dogme de la chute.

1990. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »

Avec une conviction véritablement profonde, il essaya d’exprimer les généralités des caractères et des passions dans toutes les tragédies qu’il écrivit, si l’on excepte quelques œuvres de ses vingt dernières années, où les personnages représentent plutôt des opinions philosophiques que des êtres moraux.

1991. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Coppée, François (1842-1908) »

OPINIONS.

1992. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXI. Le littérateur chez les peintres » pp. 269-282

J’oscille entre ces deux opinions, mais la seconde est plus juste. — Pourtant, il y a eu de l’art avant les artistes modernes, et depuis Delacroix.

1993. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

Son opinion sur la campagne ne regarde point les maisons de campagne, plus qu’urbaines, de notre temps.

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